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Sujet Le Pub de l'Amérique Latine

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Sujet de la discussion Le Pub de l'Amérique Latine
Salut.
Si comme moi vous adorez ce continent, êtes fascinés par ses cultures, sa géographie. Son football, sa musique, sa littérature, sa politique actuelle ou passée. Que vous la connaissiez ou non, que vous l'aimiez ou la détestiez.
N'hésitez pas à poster, même si c'est pour en dire pis que pendre...
Venez nous faire partager vos expériences de voyage, du Rio Grande au Cap Horn, en passant par le Sertao brésilien ou les cordillères.
Des sierras mexicaines au canal de Panama. Le sujet est aussi vaste que ce continent, et peut être aussi passionnant.
Si ça vous chante d'y aller, il se trouvera bien un Afien pour vous filer quelques tuyaux...

Bienvenue.
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Et puis tu peux t'appuyer sur une photothèque incroyable.
Je me contentais d'amasser des souvenirs, c'est plus volatil.

Un guitariste et sa guitare c'est parfois la rencontre de deux manches.

Quand on a rien a dire on peut toujours le dire en chantant !

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Là j'ai élagué. Auto censuré. C'est de l'intermède touristico-crétin... Mais très hors charte...parfois.

Chapitre 3

Cinq heures de route. Réveil à Oaxaca. 4 heures du mat', la gare routière s'anime. Café chez les marchands ambulants. Bâillements d'après nuit courte et peu confortable. Retrouvailles, bises, les péones chargés des rêves de noël chopent des taxis pour rejoindre leurs villages. Pour nous simple escale de quelques heures. Oaxaca ? Dans la sierra. Ville coloniale, superbe, au sud de Mexico, terre indienne, la Mixteca, la civilisation Zapotèque. Des maisons basses, colorées. Sauf le zocalo, ses maisons à colonnades d'un étage. Un attroupement, une tente indienne. Quelques bâches tendues ça et là. Ça campe sur le Zocalo. Qu'est-ce qu'ils veulent encore ceux là ? Je m'approche, ah oui... la tente indienne, c'est les gogues. Odeur insupportable. La merde, c'est comme le parfum, c'est les mélanges qui passent pas. Pis y'a la pisse qui va avec. Les Indiens, des Mixtèques, réclament: terres, éducation, santé. Et l'arrêt de la répression sauvage, pratiquée au choix par les narcos, le PRI au pouvoir ou les grands propriétaires terriens. On peut , bien sûr, être narco, proprio terrien et au PRI en même temps, c'est hautement recommandé... Chez les Mixtèques les leaders syndicaux ou chefs de village un peu trop revendicatifs ont une fâcheuse tendance à disparaître. Et parfois à réapparaître, au fond d'un ravin, la gueule en miette. Ou le corps truffé de plomb. Les vieilles traditions latino-américaines ont la vie dure. Les banderoles expliquent tout ça. Devant la mairie. En anglais, un petit panneau, "if you can, help us". Mais comment ? J'ai mon bus à 10 heures. C'était Oaxaca.


Il y a un an. La ville au lever de soleil. Les couleurs des maisons éclatent, les brumes matinales se dissipent. Oaxaca, son mezcal, ses champignons, son herbe. Tout pour le décollage cérébral. Y'a que la descente qu'est pas garantie. Ses indiens, le souvenir lointain d'une civilisation disparue. Les ruines de Monte Alban. Au sommet d'une montagne arasée, à dominer la vallée, à défier le temps. Mythiques, mystiques et silencieuses, juste le vent qui chasse les nuages. On y est monté avec le pickup des employés du site, à 6 heures du mat'. Pas un touriste pour demander à mémère de poser. On est seuls, 3 muets, pas envie de parler, contemplatifs. Ruines immenses, comme des tables sans pieds. Posées sur la montagne au sommet arasé. On repart au coucher de soleil, les chiottes sont d'une propreté chirurgicale, on pousse, faut que ça sorte avant la nuit de bus.
Des heures d'attente dans la gare de dernière classe, de nuit. C'est la fête. Syncrétique, catholico-mixtèque. Dégénérée, champignons, alcool, sont devenus cosmiques les indiens. Frappadingues, scotchés aux hallucinogènes.
J'ai envie de pisser. Je vais vers les chiottes. Apocalyptique, gargantuesque, dantesque, des champignons atomiques de merde explosent au plafond... oh putain. Je vais pisser dehors. Ça fera un chapitre entier cette fiesta à Oaxaca, plus tard, qui sait...

Oui, mon bus de 10 heures du mat', les Mixtèques appelant à l'aide... Je jouerai à Zorro la prochaine fois.
Direction Zipolite, côte pacifique. 10 heures de route dans les sierras. Les 2 chauffeurs ont trop regardé des courses de bagnole. Une autoroute dans un village paumé en bord de mer, lampadaires de compétition, terre-pleins façon green de golf... je m'étonne. Questionne les 2 pilotes, c'est quoi ça ? Amigo, t'as du fric en trop, hein, si tu veux le blanchir, t'offres une autoroute au maire corrompu d'un patelin... l'argent de la cocaïne, gringo, il se transforme en autoroutes. Ça les fait marrer... Fin de parcours mouvementée, ballotée. Hop, à gauche, virage à gauche, hop, virage à droite. Nids de poules. J'ai la gueule qui tape le plafond. On est à l'avant du bus, les chocs et mouvements sont moins violents. Un p'tit virage à droite, j'ai la gueule dans la vitre latérale. Une bosse. Boum. J'écrase le plafond. Pourvu qu'il freine pas brusque. Pas envie de me prendre la barre en acier à travers la tronche....
Pochutla. Terminus. Y'a plus qu'à choper un tacot pour Zipolite. On embarque avec nous un rital, Mateo. L'a entendu parler de la plage, ses vagues. Pis aussi un petit peu pour d'autres spécialités locales... Zipolite. Halte pour glander 2 ou 3 jours. Pour certains dernier arrêt avant de finir épave chronique, terminus des toxicos. Bazar de la came. Fais ton marché, herbe, LSD, acides, héro, coco, champignons, amphètes. A vot' bon coeur, m'sieur, dames, y'en a pour tous les goûts. L'herbe ? 200 pesos le kilo, buen precio, gringo... A 200 balles le kilo, faut pas mégoter.
3o° à l'ombre. Impossible de décoller du hamac. Faut être motivé... L'appel de l'océan. Le Pacifique. C'est quelque chose ça. Ça change de l'Atlantique ou la méditerranée. Là le cul sur du sable fin, sous un soleil de plomb, un 3 décembre. Devant moi, l'Indonésie, 15000 bornes. Au nord ouest, le Japon. Au sud, le Pérou, le Chili... Pis quoi encore ? L'Australie, la Polynésie. Y'a qu'à traverser le plus grand des océans. J'en reviens pas d'être là. Un continent, un océan, à l'opposé des miens.
Des putains de vagues, des milliers de kilomètres pour se former. On les voit. Elles grossissent, grandissent, au loin. Elles arrivent. Plus que quelques dizaines de mètres avant de toucher terre. Braouuum, gros coup de tonnerre. Une vague vient d'exploser. Elle était ronde comme un croissant de lune, on voyait le soleil à travers. Une grande gerbe d'écume. Des tonnes de flotte. Qui finissent lamentablement en vaguelettes. Sous les yeux des toxicos débiles... Faut que je me foute à l'eau. Un p'tit tour de rouleaux, j'suis une voiture au lavomatic. En pépère la prudence. Les putains de courants emmènent au large. L'alcool, la came, le soleil, le manque de condition physique. Un classique local le noyé. Faut pas avoir de l'eau au dessus des hanches, au delà, c'est de la connerie. Pas envie de laisser mes os dans ces eaux.
Ouais, celle là est pour moi. Belle. Faut savoir prendre une vague. Dans son sens. Juste quand elle éclate, on se jette... et on se fait ramener au bord. Secoué, lessivé, balloté. Je me la ramasse sur la gueule. Je tourne dans tous les sens. Je sais plus où est le haut, le bas. L'explosion. Ouais, là c'est le bas. J'ai la gueule scotchée dans le sable. Les pieds font coucou en l'air. J'm'y retrouve. Sacrée sensation. Mais j'ai bien fait 30 mètres. Allez, j'y retourne. C'est mieux que la fête à Neuneu. Celle là. Oui, pleine face. Je la prends. Tête la première. Boum. Cette tarte dans la poire. Quelle mandale, même pas assommé. Je tiens bon, une heure. Je ressors. Lessivé, essoré, épuisé. Nouveau coup de massue, le soleil cogne dur. Me tombe dessus. M'écrase par terre. La chaleur cloue au sol. L'air est dense, on pourrait le palper. Presque je fous les bras devant pour l'écarter. Ça me rentre par les poumons, à en étouffer.
Ce matin, y'en a un qu'à étouffé, indigestion d'eau de mer. Les poumons ont mal supporté le Pacifique. Noyade. Il est pas remonté. Les vagues devraient le rendre d'ici quelques jours à sa famille. Pourtant il connaissait le coin, un Mexicain.



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salut Tex
un régal tes récits (comme toujours)
le Mexique :bave:
mon premier vrai voyage
et encore simplement la péninsule du Yucatan,mais alors quelle claque j'ai prise à l'époque en 2003

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Hors sujet :
quelle méthode pour importer des photos en les mettant autrement que sur le profil AF
je voudrai en partager certaines mais si je continue à les mettre dans mon profil je vais faire exploser le serveur :-D

Guitariste un jour ,Guitariste toujours

je confirme il avait bien une putain de strat avec un putain de son !

mes gratouillages

en videos

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Al bundy vs Georges abitbol

[ Dernière édition du message le 12/04/2017 à 13:21:43 ]

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Merci les potos. Vous m'encouragez à continuer... :oops2:
Stratvinc, à une époque je passais par mon compte gogole+ mais depuis quelques temps vous êtes nombreux à ne pouvoir mater les photos. Donc, comme toi, je les mets sur mon compte AF. Qui effectivement est assez encombré.... :oops2:
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Citation de Vickibaum :
Yep, je m'était dis la même chose qu'un jour j'écrirais une histoire fondée sur mon vécu en 10 ans de marine.
Au rythme ou j'écris mes chansons de 20 lignes :zzz:,
90 piges me paraissent raisonnables comme deadline ... :|

tu as fais quoi dans la marine?
Al bundy vs Georges abitbol
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Je prend un bain de musique latine, alors forcement ... les grands compositeurs pour guitare.
Barrios joué par l'excellent guitariste andin Jesus Castro Balbi, qui enseigne aujourd'hui au CRR de Lyon.
On vient du monde entier pour ses Master-Class


Un guitariste et sa guitare c'est parfois la rencontre de deux manches.

Quand on a rien a dire on peut toujours le dire en chantant !

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Et dans Lauro, musique incroyable de modernité.

Un guitariste et sa guitare c'est parfois la rencontre de deux manches.

Quand on a rien a dire on peut toujours le dire en chantant !

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Bonne idée ça. :bravo:
Mis dos centavos :
Raul Garcia Zarate, un guitariste péruvien qui a enregistré pas mal d'arrangements du folklore de la région d'Ayacucho.
Il a aussi enregistré avec son frère (sous le nom Hermanos Garcia, mais je trouve pas sur YT)