Sujet Café des sports: analyse et commentaire de l'actualité sportive

Citation : Elephants blancs

Et aussi...
AJACCIO (2A) - STADES ANGE-CASANOVA ET FRANCOIS-COTY
Appelons ça une particularité locale. Ajaccio, préfecture de 55 000 habitants, enclavée entre mer et montagne, compte à elle seule deux clubs de football professionnels : l'ACA et le Gazélec. La logique aurait voulu que les deux entités fusionnent. Mais, entre "diables rouges" et acéistes, de vieilles querelles rendent toute conciliation impossible. Une rivalité qui nuit grandement au développement du foot ajaccien - l'ACA et le Gazélec, avec leurs budgets riquiqui, ont été rétrogradés respectivement en L2 et en CFA cette année - mais menace également les finances de la ville : les deux clubs, propriétaires de leurs stades (6 000 places pour celui du Gazélec, Ange-Casanova, 8 927 pour celui de l'ACA, François-Coty) n'ont cessé ces dernières années de réclamer des sous à la municipalité pour mettre leurs installations aux normes. Menacée à plusieurs reprises de sanctions par la Ligue, l'ACA s'est montré le plus virulent. Après s'en être pris à la mairie, qui refusait de racheter son stade (pour 7,5 millions d'euros tout de même, plus 5,4 millions de travaux à réaliser), le président Moretti a entamé une partie de bras de fer avec le représentant de l'Etat, le préfet Lemas, qui n'estimait pas opportun que l'Etat finance à 60% l'agrandissement de François-Coty, compte tenu de la faible attractivité du club (2 300 spectateurs de moyenne). En janvier dernier, une solution semblait avoir été trouvée. L'accord prévoyait qu'un syndicat mixte Région-Département-Ville récupère gracieusement les deux stades et investisse 20 millions d'euros dans la rénovation d'Ange-Casanova (Gazélec), la création d'un centre de formation, et l'agrandissement à 13 000 places de François-Coty (ACA). Las, depuis la rétrogradation des deux clubs, les belles résolutions du début d'année ont été oubliées. Et dix mois après l'annonce de sa création, le syndicat n'est toujours pas constitué.

GAGNY (93) - SALLE POLYVALENTE DE L'ARENA
Inauguré en 1986, du temps de la splendeur de l'USM Gagny (cinq fois champion de France de handball chez les hommes, quatre fois chez les femmes), l'Arena, avec sa surface de jeu de 45x25 mètres et ses 2 200 places a longtemps été un haut lieu du hand français. " On a vu grand, très grand. C'était une époque un peu folle, les municipalités se livraient une course aux armements. Et puis, le maire de l'époque était aussi président du club de hand ", résume Patrice Roy, l'actuel adjoint aux sports de la petite ville de Seine-Saint-Denis. Las, les belles années n'ont pas duré. Après un dépôt de bilan en 1996, l'USM (devenu HBC entre temps) s'est repliée sur le petite gymnase Marcel-Cerdan (450 places). Question d'ambiance. "Et de superstition", ajoute l'entraîneur Christophe Pouchin, l'arrivée de l'USM à l'Arena ayant coïncidé avec le début de son déclin.
Aujourd'hui, l'Arena ne sert plus qu'aux entraînements des équipes de jeunes. Sa construction en acier trempé présente de nombreuses malfaçons, et la salle aurait besoin d'un " sacré lifting " selon la mairie, qui, faute de budget, se contente de petits replâtrages réguliers. Fort heureusement, le tissu associatif étant très développé à Gagny, l'Arena a trouvé une nouvelle vocation en accueillant salons félins, tournois de ping-pong et autres rencontres de jeunes chrétiens.

Citation : Eléphants blancs

Eléphants en devenir
MONTBELIARD (25) - "GRAND EQUIPEMENT" (en construction)
La communauté d'agglomération de Montbéliard a un souci d'image : elle a beau compter près de 120 000 habitants, elle est dépourvue de ville-centre, la commune de Montbéliard proprement dit ne regroupant que 35 000 âmes. Pour rayonner au-delà de ses frontières et cimenter une identité commune, l'agglomération s'est donc dotée d'un " Grand Equipement ", soit un palais des sports ultramoderne de 4 500 à 5 500 places pouvant accueillir toutes sortes de manifestations nationales et internationales, sportives et culturelles (les tribunes comme le terrain sont entièrement modulables). Seul hic : ledit " Grand équipement ", dont les travaux sont lancés depuis avril n'a toujours pas trouvé d'équipe résidente. En matière de haut niveau, les deux " métropoles " du coin, Mulhouse et Besançon sont en effet plutôt bien pourvues et n'ont aucune envie de partager avec Montbéliard (qui accueille déjà le FC Sochaux sur son territoire). La solution la plus cohérente consisterait à créer un club de hand avec Belfort. Belfort a le club (le BAUBH, jouant la remontée en deuxième division), Montbéliard a la salle, et les deux agglomérations, bien que situées dans deux départements différents, constituent la même aire urbaine. Oui mais non. Jean-Pierre Chevènement ne s'entend pas avec Louis Souvet, le patron de Montbéliard. Belfort la joue donc solo et construit actuellement un gymnase de 1 500 places. Une jauge adaptée aux besoins du BAUBH, qui ne voulait pas " évoluer dans une enceinte surdimensionnée ".


PARIS (75) - DÔME DE ROLAND-GARROS
Le maire de Paris, Bertrand Delanoë l'a annoncé au printemps : le stade Roland-Garros aura bien son Grand dôme couvert de 15 000 places à 121 millions d'euros. Le projet traînait depuis longtemps dans les cartons de la FFT. Le président Christian Bîmes est en effet persuadé que l'Open de France doit se moderniser... ou mourir, victime de la concurrence de cités asiatiques comme Shanghai, qui affûte ses ambitions avec un parc de 30 ha et un stade couvert... de 15 000 places. Longtemps prévu dans le bois de Boulogne, le Grand dôme devrait finalement s'installer en lieu et place du stade municipal Georges-Hébert, enceinte relativement vétuste situé à 800 mètres de Roland-Garros. Un choix moins dispendieux que celui du bois (qui impliquait de couvrir l'autoroute A13), mais, dont la faisabilité technique laisse nombre d'observateurs songeurs. Les écueils, en effet, sont nombreux : problèmes de liaison piétonne avec Roland-Garros, problèmes de constructibilité (le sous-sol de Georges-Hébert est rempli de matériel Telecom), ou encore difficultés d'accès (le Parc des Princes et Jean-Bouin, les deux grandes enceintes du sport parisien se trouvent dans le même périmètre). Plus fondamentalement, la question reste posée : a-t-on vraiment besoin d'un tel mastodonte ? Paris n'a pas les mêmes contraintes de climat que Londres, et, comme l'a souligné la cour des comptes, 60 millions d'investissements public pour un équipement accueillant" 4 à 6 événements internationaux " (dixit Christian Bîmes), en sus de Roland-Garros, cela peut paraître un peu salé.

Citation : Crossroad, tu payes combien d'impots ?

Citation : Tu vas devenir le Jean-Pierre Pernod d'AF

Hors sujet : L'Arena de Gagny sert également de salle de spectacles, bien que l'acoustique y soit à chier. D'ailleurs, quiconque passe devant ne peut pas ne pas remarquer des similitudes architecturales avec le POPB, construit à la même époque.

Citation : Comme tout le monde : trop!

Hors sujet : JCM