Qu'est-ce qui vous fascine automatiquement ?
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Anonyme
521410
Sujet de la discussion Posté le 09/04/2003 à 15:17:17Qu'est-ce qui vous fascine automatiquement ?
Et hop encore un autre sujet inutile !
Ce coup ci parlez nous des petits trucs devant lesquels vous scotchez.
Moi c'est :
-Les aiguillages de trains (surtout quand y'en a plein)
-Les usines d'embouteillage à la chaine
-Un DJ qui scratche (pas comme moi au couteau !)
-Un beau circuit de train électrique bien décorré
Ce coup ci parlez nous des petits trucs devant lesquels vous scotchez.
Moi c'est :
-Les aiguillages de trains (surtout quand y'en a plein)
-Les usines d'embouteillage à la chaine
-Un DJ qui scratche (pas comme moi au couteau !)
-Un beau circuit de train électrique bien décorré
dana12
17910
Drogué·e à l’AFéine
Membre depuis 15 ans
40591 Posté le 22/06/2016 à 17:59:23
Une cousine a été désignée jurée et effectivement, elle parlait d'une expérience éprouvante et pas simple du tout !
Incrédule sur tout, sceptique sur le reste
Anonyme
17824
40592 Posté le 22/06/2016 à 17:59:42
Episode 2:
Devant moi une feuille. Des noms. L'ordre de passage des témoins, les interventions des experts, les plaidoiries des parties civiles, de l'avocat général puis la défense et en dernier l'inculpé.
C'est récent mais je ne sais plus si la première suspension d'audience a eu lieu avant l'exposé de sa vie par le prévenu ou après. C'est tellement dense un procès d'assises, la concentration intellectuelle est à son maxi. C'en est épuisant, physiquement. Ce fut le cas pour nous tous jurés. Nous en avons discuté après.
Suspension d'audience... la Présidente détend l'atmosphère, met tout le monde à l'aise, nous sommes dans une salle à l'arrière de la Cour. Café, bouteilles d'eau, toilettes, lavabo, fauteuils conforts, distributeur de confiseries (pas cher...). Cette partie, c'est "chez nous", nous y discutons de ce que nous voulons, l'huissier et la greffière (jolie) ne font qu'y passer, l'atmosphère y est tout autant sérieuse (le procès) que détendue (qu'est ce que tu fais pour les vacances). Entre jurés le tutoiement devient très vite de rigueur. Pas avec la Présidente et ses assesseurs. Respect. Coup de bol, la Présidente est fumeuse, on passe par des issues de secours, on sort fumer. Interdiction d'y aller sans elle. Tout ça n'est pas autorisé... Les flics la connaissent et ne disent rien...
Fin de suspension d'audience. La Présidente remet sa robe rouge et noire, fait retentir la sonnerie, les discussions futiles ou non s'arrêtent, les sourires s'estompent, au moment où les portes de la salle d'audience s'ouvrent pour nous laisser passer, les mines redeviennent graves.
Le policier:
"La cour."
Tous se lèvent nous reprenons nos places assignées. On commence à se détendre, du moins on ne stresse plus.
Tout d'abord, je tiens à rappeler pour les ceusses qui matent trop de séries américaines que le système judiciaire français est à l'opposé du système américain:
Le magistrat instructeur instruit à charge ET à décharge et que la cour juge un présumé innocent, que le prévenu n'est coupable officiellement, s'il l'est, qu'au moment où la sentence lui est signifiée tout à la fin du procès.
Donc, le prévenu n'est pas présumé coupable et n'a absolument pas à prouver son innocence, c'est à la cour de prouver sa culpabilité. Cette différence est fondamentale.
Le "objection votre honneur" n'existe pas en droit français, et n'y a jamais existé.
Je précise, vu que de nombreux jurés français s'attendent à des "objection votre honneur" toutes les 5 minutes.
Les débats sont conduits par la Présidente qui seule peut donner les droits de parole aux parties civiles, accusé, témoins, experts et avocat général. Les jurés peuvent soit faire passer par écrit une question à la Présidente qui la posera soit poser la question eux mêmes, à quelque partie que ce soit. Tout ça pour dire que le jury populaire peut aussi participer, dans le respect du droit etc etc.
XB, elle en aurait bien été capable...on a eu quelques crises de rire en suspension d'audience, devant la cour mine grave obligatoire, aucune émotion ne doit transparaître, putain, c'est pas le Pub là bas, JB n'y analyse pas Ory...
Désolé si tout ça parait un peu décousu. Malgré un premier procès public, j'ai décidé de ne pas donner de détails permettant une identification des personnes (accusé ou victime). Et tout ça fut tellement dense, fatigant, passionnant, enrichissant, triste qu'il n'est pas évident de rester très linéaire.
Devant moi une feuille. Des noms. L'ordre de passage des témoins, les interventions des experts, les plaidoiries des parties civiles, de l'avocat général puis la défense et en dernier l'inculpé.
C'est récent mais je ne sais plus si la première suspension d'audience a eu lieu avant l'exposé de sa vie par le prévenu ou après. C'est tellement dense un procès d'assises, la concentration intellectuelle est à son maxi. C'en est épuisant, physiquement. Ce fut le cas pour nous tous jurés. Nous en avons discuté après.
Suspension d'audience... la Présidente détend l'atmosphère, met tout le monde à l'aise, nous sommes dans une salle à l'arrière de la Cour. Café, bouteilles d'eau, toilettes, lavabo, fauteuils conforts, distributeur de confiseries (pas cher...). Cette partie, c'est "chez nous", nous y discutons de ce que nous voulons, l'huissier et la greffière (jolie) ne font qu'y passer, l'atmosphère y est tout autant sérieuse (le procès) que détendue (qu'est ce que tu fais pour les vacances). Entre jurés le tutoiement devient très vite de rigueur. Pas avec la Présidente et ses assesseurs. Respect. Coup de bol, la Présidente est fumeuse, on passe par des issues de secours, on sort fumer. Interdiction d'y aller sans elle. Tout ça n'est pas autorisé... Les flics la connaissent et ne disent rien...
Fin de suspension d'audience. La Présidente remet sa robe rouge et noire, fait retentir la sonnerie, les discussions futiles ou non s'arrêtent, les sourires s'estompent, au moment où les portes de la salle d'audience s'ouvrent pour nous laisser passer, les mines redeviennent graves.
Le policier:
"La cour."
Tous se lèvent nous reprenons nos places assignées. On commence à se détendre, du moins on ne stresse plus.
Tout d'abord, je tiens à rappeler pour les ceusses qui matent trop de séries américaines que le système judiciaire français est à l'opposé du système américain:
Le magistrat instructeur instruit à charge ET à décharge et que la cour juge un présumé innocent, que le prévenu n'est coupable officiellement, s'il l'est, qu'au moment où la sentence lui est signifiée tout à la fin du procès.
Donc, le prévenu n'est pas présumé coupable et n'a absolument pas à prouver son innocence, c'est à la cour de prouver sa culpabilité. Cette différence est fondamentale.
Le "objection votre honneur" n'existe pas en droit français, et n'y a jamais existé.
Je précise, vu que de nombreux jurés français s'attendent à des "objection votre honneur" toutes les 5 minutes.
Les débats sont conduits par la Présidente qui seule peut donner les droits de parole aux parties civiles, accusé, témoins, experts et avocat général. Les jurés peuvent soit faire passer par écrit une question à la Présidente qui la posera soit poser la question eux mêmes, à quelque partie que ce soit. Tout ça pour dire que le jury populaire peut aussi participer, dans le respect du droit etc etc.
XB, elle en aurait bien été capable...on a eu quelques crises de rire en suspension d'audience, devant la cour mine grave obligatoire, aucune émotion ne doit transparaître, putain, c'est pas le Pub là bas, JB n'y analyse pas Ory...
Désolé si tout ça parait un peu décousu. Malgré un premier procès public, j'ai décidé de ne pas donner de détails permettant une identification des personnes (accusé ou victime). Et tout ça fut tellement dense, fatigant, passionnant, enrichissant, triste qu'il n'est pas évident de rester très linéaire.
[ Dernière édition du message le 22/06/2016 à 18:01:48 ]
Traumax
51839
Goncourt du Grouik
Membre depuis 18 ans
40593 Posté le 22/06/2016 à 18:02:39
Citation :
Le "objection votre honneur" n'existe pas en droit français
Il parait que les présidents de tribunaux détestent qu'on leur donne du Votre Honneur, justement.
Interressant récit.
Anonyme
17824
40594 Posté le 22/06/2016 à 18:04:31
En France, c'est Madame Le Président, les féministes apprécieront...
A l'attention et intention des modos et admins:
Cette affaire que je relate était publique, le procès ouvert à tous. Néanmoins, je ne donnerais pas de noms ni de lieux. J'ai vérifié sur le Net, l'affaire est évoquée dans la presse, vaguement, mais les noms n'y sont pas donnés non plus. Il serait donc quasi impossible de la relier, l'affaire, à des personnes précises. Certains pourront peut être se dire "oui, ça me dit quelque chose" mais ça en restera là. Quant aux délibérés, ils sont entourés du secret le plus absolu, quelle que soit l'affaire. Dans ce cas là, en tant que juré suppléant je n'y ai pas assisté. Ce me fut raconté par les titulaires mais n'en dirais rien ici.
Je tenais à le préciser, sachant que dans les cas d'affaires jugées à huis clos, tout doit rester secret.
A l'attention et intention des modos et admins:
Cette affaire que je relate était publique, le procès ouvert à tous. Néanmoins, je ne donnerais pas de noms ni de lieux. J'ai vérifié sur le Net, l'affaire est évoquée dans la presse, vaguement, mais les noms n'y sont pas donnés non plus. Il serait donc quasi impossible de la relier, l'affaire, à des personnes précises. Certains pourront peut être se dire "oui, ça me dit quelque chose" mais ça en restera là. Quant aux délibérés, ils sont entourés du secret le plus absolu, quelle que soit l'affaire. Dans ce cas là, en tant que juré suppléant je n'y ai pas assisté. Ce me fut raconté par les titulaires mais n'en dirais rien ici.
Je tenais à le préciser, sachant que dans les cas d'affaires jugées à huis clos, tout doit rester secret.
[ Dernière édition du message le 22/06/2016 à 18:20:59 ]
Anonyme
65640
40595 Posté le 22/06/2016 à 18:24:19
Heu t'es sûr que t'as le droit d'en parler ? Même de loin ? pas le temps de vérifier, mais amha tu peux avoir de gros soucis à raconter ça ici, si y a un modo qui veuille bien vérifier et efffacer les posts au cas où jme plante pas...
Anonyme
9049
40596 Posté le 22/06/2016 à 18:29:47
Je crois que le procès étant terminé il peut raconter tout ce qu'il s'y est dit en long en large et en travers. Je crois avoir lu un truc de eolas sur cette question il y a pas mal de temps. Ça serait plutôt pendant le procès qu'il faut surtout ne rien sortir.
le reverend
33368
Vie après AF ?
Membre depuis 21 ans
40597 Posté le 22/06/2016 à 18:33:16
s'il a pas le droit d'en parler, il sera écroué, jugé et condamné.
Sinon, interessant cette vue de l'intérieur.
Sinon, interessant cette vue de l'intérieur.
Putain, 22 ans que je traine sur AF : tout ce temps où j'aurais pu faire de la musique ! :-( :-)
Anonyme
17824
40598 Posté le 22/06/2016 à 18:34:58
Youtou, tout ce que je raconte là aurait pu être vu et raconté par toute personne présente dans la salle... y compris la presse. J'y suis attentif. Je te rappelle que l'audience était publique. Mais merci quand même de ton intervention. Aux autres intervenants: je suis en droit de raconter tout ce qu'un spectateur de l'affaire aurait pu voir. Mes commentaires persos pourraient être ceux de journalistes. Ce que se dit en arrière, je n'en évoque que l'ambiance. Dire que l'ambiance y fut tout aussi studieuse, attentive, sérieuse que détendue ne précise en rien les raisons éventuelles d'une éventuelle condamnation.
Episode 3
L'accusé...
Celui à qui je promettais perpète ou 20 ans minimum à réception de ma convocation. Il est là, profil bas, les yeux braqués vers le sol.
La Présidente lui demande de se raconter.
Alors, c'est qui ?
C'est moi, c'est vous, notre voisin, un pote. Un type banal, une enfance sans père, ou si peu. En province, une mère bosseuse, aimante, des études moyennes, un diplôme professionnel, des boulots. Puis une femme, un boulot régulier, une bagnole, des potes, des restos, des sorties. C'est Monsieur Tout le Monde, inconnu des services de police, il ne sait à quoi ressemble un commissariat ou le bureau d'un juge d'instruction que par des séries télé ou la presse.
Voilà. Ce mec pète un câble, tout bascule, un vol à la con, la mort de sa victime au bout.
Qui est devant moi ? Un accusé, un miroir ?
J'ai plus envie d'y coller perpète, d'un seul coup on se dit qu'il faut comprendre. Attention, ne jamais perdre de vue qu'en face de lui se trouve la famille de sa victime. La fameuse balance représentant la justice me revient en mémoire. Comme le rappelait la Présidente, un jugement qui soit acceptable par les 2 parties, prévenue et victime.
Nous mesurons chaque parole, chaque geste, on peut prendre des notes, certains noircissent des pages, d'autres comme moi notent quelques mots épars, ceux qui semblent primordiaux. Mais comprendre... Pourquoi est on ici.
Qu'est ce qui fait que ce mec qui nous ressemble est ici. Chacun, on l'imagine, se réfère à sa propre expérience, son vécu, alterne entre la compréhension, le dégoût de l'accusé, sa compassion des victimes.
Rarement, même jamais, je me suis autant confronté à de telles questions, "philosophiques", morales. A devoir être juste, impartial, neutre.
C'est finalement très simple, faut être juste, comprendre.
Putain d'expérience.
Episode 3
L'accusé...
Celui à qui je promettais perpète ou 20 ans minimum à réception de ma convocation. Il est là, profil bas, les yeux braqués vers le sol.
La Présidente lui demande de se raconter.
Alors, c'est qui ?
C'est moi, c'est vous, notre voisin, un pote. Un type banal, une enfance sans père, ou si peu. En province, une mère bosseuse, aimante, des études moyennes, un diplôme professionnel, des boulots. Puis une femme, un boulot régulier, une bagnole, des potes, des restos, des sorties. C'est Monsieur Tout le Monde, inconnu des services de police, il ne sait à quoi ressemble un commissariat ou le bureau d'un juge d'instruction que par des séries télé ou la presse.
Voilà. Ce mec pète un câble, tout bascule, un vol à la con, la mort de sa victime au bout.
Qui est devant moi ? Un accusé, un miroir ?
J'ai plus envie d'y coller perpète, d'un seul coup on se dit qu'il faut comprendre. Attention, ne jamais perdre de vue qu'en face de lui se trouve la famille de sa victime. La fameuse balance représentant la justice me revient en mémoire. Comme le rappelait la Présidente, un jugement qui soit acceptable par les 2 parties, prévenue et victime.
Nous mesurons chaque parole, chaque geste, on peut prendre des notes, certains noircissent des pages, d'autres comme moi notent quelques mots épars, ceux qui semblent primordiaux. Mais comprendre... Pourquoi est on ici.
Qu'est ce qui fait que ce mec qui nous ressemble est ici. Chacun, on l'imagine, se réfère à sa propre expérience, son vécu, alterne entre la compréhension, le dégoût de l'accusé, sa compassion des victimes.
Rarement, même jamais, je me suis autant confronté à de telles questions, "philosophiques", morales. A devoir être juste, impartial, neutre.
C'est finalement très simple, faut être juste, comprendre.
Putain d'expérience.
[ Dernière édition du message le 22/06/2016 à 18:47:53 ]
Anonyme
4295
40599 Posté le 22/06/2016 à 18:45:04
Spoiler - Cliquer ici pour lire la suite
ooooh putain le hangover làààà!
Ca a l'air bien tendu c't'expérience! Et c'est bien écrit
[ Dernière édition du message le 22/06/2016 à 18:46:28 ]
Anonyme
65640
40600 Posté le 22/06/2016 à 18:53:23
Après vérif', c'est ce qui s'est dit parmi le jury proprement dit que t'as absolument pas le droit de communiquer, sous peines de graves sanctions.
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