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Publié le 14/06/2010 à 11:14 AFP

Uffie, égérie pressée de la scène électro parisienne

Elle a encore l'air boudeur et les rondeurs de l'adolescence, mais, à 22 ans, Uffie est déjà un vétéran de la scène électro parisienne, jonglant entre son emploi du temps de DJ et celui de jeune mère, et publiant lundi son premier album sur le très pointu label Ed Banger.

 

Après une enfance passée entre Hong Kong et les Etats-Unis, cette Anglo-Américaine, nourrie "à la pop, au rock, au hip hop", est arrivée à Paris à 15 ans dans les pas de son père.

"Je n'écoutais pas vraiment d'électro. C'est ici que j'ai découvert cette culture, parce qu'aux Etats-Unis vous devez avoir 21 ans pour sortir en boîte", explique-t-elle à l'AFP, les yeux encore ensommeillés, pelotonnée dans un sofa de sa maison de disques par un après-midi ensoleillé.

"Je m'y suis sentie totalement chez moi. Je suis une personne de la nuit et quand vous êtes ado, c'est une telle liberté de pouvoir sortir, danser toute la nuit", ajoute Uffie, Anne-Catherine Hartley de son vrai nom.

 

C'est sa rencontre avec le disk jockey parisien Feadz, un des piliers du label Ed Banger (La maison de Justice et Mr Oizo), qui la convainc de passer du dancefloor à la scène.

Feadz "m'a poussée, poussée, poussée", dit-elle de son ancien compagnon. "Pop the glock", la première chanson qu'ils composent en 2006 et sur laquelle Uffie pose sa voix nonchalante et sexy de baby doll, devient vite un tube underground.

Signée chez Ed Banger, la demoiselle mettra cependant trois ans avant de sortir son premier album "Sex Dreams and Denim Jeans" (Ed Banger/Because), une éternité à l'heure où les bloggeurs de la planète dénichent chaque semaine une nouvelle sensation.

"+Pop the glock+ était la première chanson que j'ai écrite, il m'a fallu du temps pour trouver le son que je souhaitais sur l'album. Et puis, j'étais constamment en tournée et j'ai aussi fait un bébé", dit-elle.

Uffie est l'égérie d'une jeunesse dorée pour qui tout s'enchaîne très vite et dans une apparente facilité, comme sa collaboration avec le producteur et rappeur américain Pharell Williams, invité sur "ADD SUV" un des titres de l'album.

 

"Nous nous sommes rencontrés au Japon quand j'avais 19 ans à une fête ou nous étions tous les deux. Je lui ai juste demandé (de collaborer avec moi, NDLR) sans imaginer que ça puisse arriver. C'était comme un rêve", se souvient-elle.

 

Pharell Williams n'est pas le seul à s'être penché sur le berceau de "Sex Dreams and Denim Jeans", un disque efficace qui mêle influence pop, rap et électro. Les piliers d'Ed Banger - Feadz, Mr Oizo, SebastiAn - ainsi que Mirwais, ancien de Taxi Girl et producteur de Madonna, ont entouré Uffie.

Mais derrière les histoires de fêtes sans fin, d'amour et de sexe, transparaît dans les textes une peinture moins reluisante de sa génération, entre superficialité et vacuité.

"Quand vous passez autant de temps dans les clubs, vous commencez à percevoir les côtés négatifs. C'est important de ne pas juste partager le côté joyeux de la chose", dit-elle.

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