Charlie Hebdo 7 janvier 2015 - Paris 13 novembre 2015
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Oiseau Bondissant
20550
Vie après AF ?
Membre depuis 21 ans
Sujet de la discussion Posté le 07/01/2015 à 21:29:32Charlie Hebdo 7 janvier 2015 - Paris 13 novembre 2015
Je ne trouve pas les mots...juste envie d'exprimer ma tristesse ici-même.
D'ailleurs j'ai une demande solennelle à faire aux responsables d'AF : mettre le logo du site en berne, un ruban noir, une marque, un signe de solidarité, ce que vous voulez mais quelque chose.
On vient assassiner mon enfance, mon présent, mon avenir?
« Ce n'est pas sur une montagne qu'on trébuche, mais sur une pierre. » - Proverbe indien
W-Addict
43932
Ma vie est un thread...
Membre depuis 19 ans
10331 Posté le 29/12/2016 à 08:16:30
Funkydude : mon histoire personnelle est mienne et chacun a un rapport particulier à conception, la vie et la mort. Mon sentiment personnel est plus puissant que ma foi naissante. Et croyant en devenir n'implique pas de suivre un dogme aveuglément.
Je n'aime pas qu'on me dise quoi penser, et je n'ai pas besoin d'un chef religieux. Ma foi est mienne.
Ne t'inquiète je ne me sens pas frustré hein, et je ne vais pas me battre contre ce droit absolu qu'est l'avortement. L'interdire serait un n-ièle moyen de vouloir contrôler la femme.
Quand j'entends parler d'avortement de conforrt je ressens un mélange de tristesse et de colère : ma belle-soeur a avorté il y a très longtemps, l'enfant avait de graves malformations. Si elle n'avait pas avorté c'eut été une vie de souffrance pour elle, son mari, cet enfant handicapé et leurs autres enfants. Et à leur mort qui ce serait occupé de lui au quotidien ? Un établissement ?
La vie est est sacrée mais elle ne passe pas avant tout. C'est la même chose pour la fin de vie : faut-il s'acharner pour garder en vie une personne dont la souffrance ne peut être soulagée ?
C'est là où je crache sur la religion et les religieux : zéro adaptation, zéro tolérance, que dalle.
Je n'aime pas qu'on me dise quoi penser, et je n'ai pas besoin d'un chef religieux. Ma foi est mienne.
Ne t'inquiète je ne me sens pas frustré hein, et je ne vais pas me battre contre ce droit absolu qu'est l'avortement. L'interdire serait un n-ièle moyen de vouloir contrôler la femme.
Quand j'entends parler d'avortement de conforrt je ressens un mélange de tristesse et de colère : ma belle-soeur a avorté il y a très longtemps, l'enfant avait de graves malformations. Si elle n'avait pas avorté c'eut été une vie de souffrance pour elle, son mari, cet enfant handicapé et leurs autres enfants. Et à leur mort qui ce serait occupé de lui au quotidien ? Un établissement ?
La vie est est sacrée mais elle ne passe pas avant tout. C'est la même chose pour la fin de vie : faut-il s'acharner pour garder en vie une personne dont la souffrance ne peut être soulagée ?
C'est là où je crache sur la religion et les religieux : zéro adaptation, zéro tolérance, que dalle.
W-Addict
43932
Ma vie est un thread...
Membre depuis 19 ans
10332 Posté le 29/12/2016 à 08:17:55
Citation de Jäggimfs :
xHors sujet :Au Brésil l église ne c est pas posée la question.
Citation :Le Vatican justifie l'excommunication d'une mère brésilienne et de médecins, pour l'avortement d'une fillette de 9 ans. L'enfant avait été violée par son beau-père qui, lui, n'est pas excommunié.
Sûrement des religieux intégristes aux Vatican.
Sûrement de beaux FDP ouais. Qu'ils partent tester leur foi dans le désert du Sinaï sans réserve de flotte.
oryjen
17492
Drogué·e à l’AFéine
Membre depuis 20 ans
10333 Posté le 29/12/2016 à 10:24:27
Citation :
Puis le coup de fil en début de nuit de l'hôpital... Moi je suis arrivé trop tard, je n'ai pas eu l'occasion de l'embrasser une derniere fois de son vivant. Les médecins nous ont expliqué que son coeur avait lâché suite à une injection de morphine qui devait la soulager d'horribles douleurs.
Avec mon père on est persuadé qu'ils ont surdosé la morphine, pour justement lui permettre de partir en douceur.
J'ai vécu un peu la même chose, mais je bénéficiais d'un "biais" qui m'a permis de mieux comprendre la situation: L'une de mes élèves se trouve par hasard être la mère de l'infirmière qui s'occupait de ma mère.
Les gens qui souffrent savent la peine que leur souffrance inflige à leur entourage.
Ils peuvent tenir un discours envers la famille, et un tout autre avec le personnel soignant.
Il s'est trouvé que ma mère s'est très bien entendue avec cette infirmière, et que cette dernière l'a très bien comprise.
Il n'y a pas à regretter que les patients entretiennent une stricte intimité avec les conditions de la fin de leur vie, par-devers la famille.
C'est respectable, et s'explique de bien des manières.
S'ils sont lucides, ils restent libres jusqu'au bout de décider du déroulement de la chose.
La plupart des soignants sont assez fins pour éviter d'en faire un débat national, privilégiant ainsi la vérité humaine de ce moment crucial, et permettant qu'au prix de certaines ambigüités légales les gens lucides puissent disparaître dignement.
C'est effectivement, je pense, un domaine où il n'y a pas à légiférer: La dignité et la compassion naturelles suffisent.
Pour un cas de dérapage sordide, tant de gens peuvent ainsi mourir relativement "en paix"...
Si la loi se fait pesante en ce domaine, c'en sera fini de cette possibilité. Les hôpitaux deviendront des lieux d'agonie dégradante.
--------------------------------------------------------------------------------
L'artiste entrouvre une fenêtre sur le réel; le "réaliste pragmatique" s'éclaire donc avec une vessie.
El Migo
24005
Vie après AF ?
Membre depuis 16 ans
10334 Posté le 29/12/2016 à 14:53:01
Citation :
C'est effectivement, je pense, un domaine où il n'y a pas à légiférer: La dignité et la compassion naturelles suffisent.
D'accord avec ça. Vaut mieux le risque de quelques dérapages que l'effroi de la chape de plomb d'une loi imbécile.
Anonyme
24289
10335 Posté le 29/12/2016 à 15:05:18
Tout dépend de la légifération. Si cette dernière donnait le droit à la personne en souffrance de décider de sa fin de vie, en dédouanant le personnel soignant de cette responsabilité, pour moi ce serait un plus. Du coup plus besoin d'hypocrisie.
Anonyme
1046
10336 Posté le 29/12/2016 à 15:09:33
Citation de oryjen :
Citation :Puis le coup de fil en début de nuit de l'hôpital... Moi je suis arrivé trop tard, je n'ai pas eu l'occasion de l'embrasser une derniere fois de son vivant. Les médecins nous ont expliqué que son coeur avait lâché suite à une injection de morphine qui devait la soulager d'horribles douleurs.
Avec mon père on est persuadé qu'ils ont surdosé la morphine, pour justement lui permettre de partir en douceur.
J'ai vécu un peu la même chose, mais je bénéficiais d'un "biais" qui m'a permis de mieux comprendre la situation: L'une de mes élèves se trouve par hasard être la mère de l'infirmière qui s'occupait de ma mère.
Les gens qui souffrent savent la peine que leur souffrance inflige à leur entourage.
Ils peuvent tenir un discours envers la famille, et un tout autre avec le personnel soignant.
Il s'est trouvé que ma mère s'est très bien entendue avec cette infirmière, et que cette dernière l'a très bien comprise.
Il n'y a pas à regretter que les patients entretiennent une stricte intimité avec les conditions de la fin de leur vie, par-devers la famille.
C'est respectable, et s'explique de bien des manières.
S'ils sont lucides, ils restent libres jusqu'au bout de décider du déroulement de la chose.
La plupart des soignants sont assez fins pour éviter d'en faire un débat national, privilégiant ainsi la vérité humaine de ce moment crucial, et permettant qu'au prix de certaines ambigüités légales les gens lucides puissent disparaître dignement.
C'est effectivement, je pense, un domaine où il n'y a pas à légiférer: La dignité et la compassion naturelles suffisent.
Pour un cas de dérapage sordide, tant de gens peuvent ainsi mourir relativement "en paix"...
Si la loi se fait pesante en ce domaine, c'en sera fini de cette possibilité. Les hôpitaux deviendront des lieux d'agonie dégradante.
Joli post.
Dr Pouet
52037
Membre d’honneur
Membre depuis 20 ans
10337 Posté le 29/12/2016 à 16:25:38
Citation de j-skellington :
Tout dépend de la légifération. Si cette dernière donnait le droit à la personne en souffrance de décider de sa fin de vie, en dédouanant le personnel soignant de cette responsabilité, pour moi ce serait un plus. Du coup plus besoin d'hypocrisie.
Oui.
Je pense qu'aujourd'hui le personnel soignant court des risques : l'euthanasie se pratique beaucoup, quand il n'y a pkus d'espoir, que le malade souffre beaucoup, qu'il en est conscient et qu'il souhaite arrêter les medications qui maintiennent en vie... Néanmoins c'est illégal. Donc une famille un peu conne pourrait toujours leur coller un procès. Il me semble que quelques adaptations législatives pourraient protéger un peu mieux le personnel médical.
Dans un débat télévisé, Jean Léonetti m'avait fait bonne impression (bien qu'il soit de droite ). Il est à l'origine de la loi de 2005 :
https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Loi_relative_aux_droits_des_malades_et_à_la_fin_de_vie
[ Dernière édition du message le 29/12/2016 à 16:34:08 ]
jambesexy
7768
Je poste, donc je suis
Membre depuis 22 ans
10338 Posté le 29/12/2016 à 16:58:01
En belgique, ça fait un moment qu'on a légalisé, je n'ai pas entendu parler d'affaire louche... Je trouve ça un peu villageois de se dire que quand l'heure est évidente pour tout le monde, le corps médical agit. C'est quelque chose de complexe dont on doit pouvoir parler, faut pas que le médecin attende un clin d'oeil....
J'ai trouvé ce lien intéressant faisant une sorte de bilan en belgique
http://www.maisonmedicale.org/Sept-ans-d-euthanasies-legales-un.html
Je sais que récemment le débat avait réouvert concernant l'euthanasie pour les enfants...
J'ai trouvé ce lien intéressant faisant une sorte de bilan en belgique
http://www.maisonmedicale.org/Sept-ans-d-euthanasies-legales-un.html
Je sais que récemment le débat avait réouvert concernant l'euthanasie pour les enfants...
W-Addict
43932
Ma vie est un thread...
Membre depuis 19 ans
10339 Posté le 29/12/2016 à 17:42:18
Citation de j-skellington :
Tout dépend de la légifération. Si cette dernière donnait le droit à la personne en souffrance de décider de sa fin de vie, en dédouanant le personnel soignant de cette responsabilité, pour moi ce serait un plus. Du coup plus besoin d'hypocrisie.
Voilà c' est la raison pour laquelle une vraie loi serait utile. Y a des soignants qui ont déjà perdu leur taf pour cette raison. Et pour retrouver un taf dans la même branche en France...
oryjen
17492
Drogué·e à l’AFéine
Membre depuis 20 ans
10340 Posté le 30/12/2016 à 09:49:33
C'est juridiquement indémerdable. Il est impossible de prendre en compte ces états transitoires et alternants où personne ne sait où se trouve la lucidité.
Ce sont des moments très particuliers de la psyché humaine, je pense, et en tout cas très mystérieux.
Sur quelle affirmation peut se fonder une décision de la justice dans ces conditions?
Une telle loi ne saurait être votée évidemment que par des vivants qui, en tant que tels, ignorent absolument tout de l'état subjectif dans lequel se trouve un mourant "conscient".
Il est aussi grave de refuser la mort à un patient qui la souhaite sans être en mesure de la demander clairement, que de la donner par erreur d'interprétation à celui qui, malgré toutes les apparences, continue peut-être à se battre...
Je ne sais pas combien d'entre vous ont déjà fréquenté le 3e étage de gériatrie où sont les personnes en "fin de vie"...
On ne sait rien.
On ne comprend rien.
On est bien peu de chose.
Ce sont des moments très particuliers de la psyché humaine, je pense, et en tout cas très mystérieux.
Sur quelle affirmation peut se fonder une décision de la justice dans ces conditions?
Une telle loi ne saurait être votée évidemment que par des vivants qui, en tant que tels, ignorent absolument tout de l'état subjectif dans lequel se trouve un mourant "conscient".
Il est aussi grave de refuser la mort à un patient qui la souhaite sans être en mesure de la demander clairement, que de la donner par erreur d'interprétation à celui qui, malgré toutes les apparences, continue peut-être à se battre...
Je ne sais pas combien d'entre vous ont déjà fréquenté le 3e étage de gériatrie où sont les personnes en "fin de vie"...
On ne sait rien.
On ne comprend rien.
On est bien peu de chose.
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