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Boss RC-505
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Test du Boss Loop Station RC505

Looper de la marque Boss appartenant à la série RC

Test écrit
68 réactions
Looper pas loupé

Si les guitaristes ont pu être un peu déçus de l’édition 2013 du Musikmesse de Francfort, les claviéristes, « synthésistes » et home-studistes étaient à la fête, tant les nouveautés étaient nombreuses dans ces domaines.

Pour preuve parmi d’autres, Roland — pardon, BOSS — a adapté cette année pour le public « non-grat­teux » un outil habi­tuel­le­ment utilisé prin­ci­pa­le­ment par les amateurs de six-cordes et déri­vés : la Loop Station, appe­lée aussi affec­tueu­se­ment par certains la « pédale de re-re ». Celle-ci devient, reloo­kée en version desk­top et gonflée de 4 pistes supplé­men­taires, la RC-505.

Force est de consta­ter qu’elle atti­rait les foules au Messe, ce à quoi le talent du démons­tra­teur n’était peut-être pas étran­ger : 

 

Cela nous a donné l’en­vie de décou­vrir ce qui se cachait derrière le spec­tacle, et si la machine tenait bien tout ce qu’elle semblait promettre. Prêts à explo­rer la bête avec nous ? C’est par ici que cela se passe ! 

De visu !

Boss Loop Station RC-505

Première consta­ta­tion, à l’ou­ver­ture de la boîte siglée USB Audio sur quasi­ment toutes ses faces, c’est… l’ab­sence de câble USB ! Dommage, même si l’on consi­dère que cet appa­reil ne néces­site pas obli­ga­toi­re­ment d’être connecté à un ordi pour fonc­tion­ner (mais nous verrons par la suite à quel point le couple RC 505 – ordi­na­teur peut être effi­cace !). En contre­par­tie, BOSS nous grati­fie d’un mode d’em­ploi papier en sept langues. Certains crie­ront au scan­dale écolo­gique, d’autres y verront un confort non négli­geable. Ajou­tons à cela un trans­for­ma­teur, et voilà pour ce qui est des acces­soires. Inté­res­sons-nous main­te­nant à l’objet prin­ci­pal de cet article.

La RC 505 se présente comme une boîte de 42 cm de large, 20 cm de profon­deur et envi­ron 7 cm de haut, potards compris. L’en­semble, bien qu’en­tiè­re­ment en plas­tique, ne manque pas d’un certain style, avec sa robe noire brillante, sa bande centrale gris métal­lisé, et ses gros boutons. Elle est plutôt légère. On pour­rait craindre que cela consti­tue un handi­cap durant le jeu, mais il n’en est rien, la RC 505 se montrant parfai­te­ment stable sur le plan de travail. C’est peut-être égale­ment dû à la sensi­bi­lité des boutons, qui ne néces­sitent pas de taper dessus comme des malades pour obte­nir d’eux ce que l’on en attend. Lesdits boutons se répar­tissent sur la façade de l’en­gin selon deux groupes super­po­sés.

Le groupe infé­rieur repré­sente la zone de travail prin­ci­pale. Celle-ci est elle-même divi­sée en cinq parties, chacune d’entre elles repré­sen­tant une piste indé­pen­dante. Nous avons donc, cinq fois, un gros bouton de lecture/enre­gis­tre­ment rétro-éclairé et dont la couleur dépend de l’état (vert pour la lecture, rouge pour l’en­re­gis­tre­ment, jaune pour l’over­dub et éteint pour… je vous laisse devi­ner), un fader de volume, un bouton d’ar­rêt et un bouton « edit » permet­tant d’ac­cé­der aux para­mètres indi­vi­duels de chaque piste. Le manque ? Un bouton solo… 

Le groupe supé­rieur réunit quant à lui toutes les commandes géné­rales de la machine autour d’un écran LCD central de 2 lignes de 16 carac­tères, d’ailleurs parfai­te­ment lisible quel que soit l’angle de lecture. Dans la partie située à la gauche de l’écran, nous avons un gros poten­tio­mètre rota­tif comman­dant le niveau des effets d’en­trée de la RC 505. Ceux-ci sont acces­sibles et para­mé­trables via 3 boutons-pous­soirs rétro-éclai­rés situés en dessous. Nous avons ensuite trois potards rota­tifs comman­dant respec­ti­ve­ment le niveau de l’en­trée micro, de l’en­trée instru­ment et de la sortie géné­rale. À noter à ce sujet que ce dernier potard n’agit que sur les sorties analo­giques et pas sur la sortie USB. On aurait pu souhai­ter béné­fi­cier d’un bouton supplé­men­taire agis­sant sur le niveau du signal trans­mis via USB. Pas très grave.

À la droite de l’écran, nous avons tout d’abord un poten­tio­mètre cranté sans fin inti­tulé « memory/value », et permet­tant selon le contexte de sélec­tion­ner l’une des « mémoires » (présets…) de la machine ou bien de modi­fier des valeurs de para­mètres. Viennent ensuite six petits boutons-pous­soirs permet­tant de navi­guer au sein des para­mètres des présets ou bien du système et de les sauve­gar­der. Et, tout à droite, de manière symé­trique au côté opposé, nous avons à nouveau un gros potard rota­tif surmon­tant trois petits boutons-pous­soirs, ce groupe comman­dant cette fois-ci les effets appliqués en sortie de piste, et non plus en entrée.

Enfin, sous l’écran, sont alignés quatre boutons rétro-éclai­rés, aux dési­gna­tions très expli­cites. « All Start/Stop » déclenche et arrête la lecture des enre­gis­tre­ments. « Undo/Redo » permet d’an­nu­ler ou de réta­blir la dernière action effec­tuée, sans toute­fois pouvoir remon­ter au-delà d’un seul pas de correc­tion. Ce qui dans le cadre de l’uti­li­sa­tion de ce genre d’ap­pa­reil n’est pas très grave. Le bouton « Tap Tempo » permet de synchro­ni­ser la RC 505 manuel­le­ment à un rythme externe, et clignote selon celui-ci ou bien selon le tempo qui aura été défini dans les para­mètres. Ces trois derniers boutons permettent égale­ment d’in­sé­rer ou de suppri­mer des carac­tères, ou encore de défi­nir leur casse lors de l’édi­tion des noms de présets. Enfin, la section « Rhythm » permet de choi­sir entre 58 rythmes prépro­gram­més, ainsi que de défi­nir des para­mètres tels que leur signa­ture ou leur routage. 

Boss Loop Station RC-505

Enfin, abor­dons la connec­tique très complète située clas­sique­ment à l’ar­rière. De gauche à droite s’alignent donc une prise d’ali­men­ta­tion, un bouton de mise sous tension, une prise USB, un combo MIDI IN/OUT au format DIN 5 broches, une prise pour pédales de contrôle ou d’ex­pres­sion, 3 prises jack au format 6,35 mm pour les sorties géné­rales et casque, une prise mini-jack stéréo en entrée auxi­liaire pour bran­cher par exemple un lecteur MP3, deux entrées au format jack 6,35 mm pour bran­cher un instru­ment, et enfin une prise XLR pour bran­cher un micro. Cette dernière prise peut être para­mé­trée dans les options système pour four­nir une alimen­ta­tion fantôme. On aurait pu préfé­rer que celle-ci soit acces­sible comme sur n’im­porte quelle console par un simple bouton ON/OFF. Une dernière chose : toutes les déno­mi­na­tions de connec­tiques sont reprises par des séri­gra­phies en haut de la façade de l’ap­pa­reil. C’est tout bête, mais cela rend les opéra­tions de bran­che­ment et débran­che­ment de câbles infi­ni­ment plus simples, et nombre de concur­rents feraient bien de s’en inspi­rer. 

Quand faut looper, faut looper

Mais trêve de descrip­tions brutes, passons à l’ac­tion. Allu­mons tout d’abord l’ani­mal : 12 secondes de char­ge­ment de l’OS interne, et la bestiole est prête. À noter que tout ensuite se dérou­lera abso­lu­ment en temps réel, sans aucune latence percep­tible, que ce soit pour l’en­re­gis­tre­ment, le char­ge­ment d’ef­fets, le passage d’une séquence à l’autre, etc. Il faut égale­ment savoir que la RC 505 dispose d’un circuit de protec­tion qui retarde l’al­lu­mage, afin que l’ap­pa­reil ne subisse pas de surcharge lors de la mise sous tension, surtout dans les home-studio où l’on se contente souvent d’ac­tion­ner le bouton on/off de la multi­prise sur laquelle on a tout bran­ché.

Et main­te­nant, au boulot ! D’abord, un petit métro­nome pour être dans le tempo. Et pour avoir quelque chose de plus fun qu’un bête « ding-tac-tac-tac », choi­sis­sons l’un des rythmes prépro­gram­més, par exemple « Conga & Hi-Hat » pour une ambiance latine, que nous aurons routé au préa­lable unique­ment vers le casque grâce au bouton « edit » dédié. 

Boss Loop Station RC-505

Après avoir réglé le gain d’en­trée du micro, je commence par un gentil petit kick en beat­box. Et dès que je le sens, j’en­fonce le bouton d’en­re­gis­tre­ment/lecture de la piste 1. À noter qu’au­cun arme­ment préa­lable n’est néces­saire, ici, c’est du « push and play ». J’en­re­gistre deux mesures, je réen­fonce le bouton d’en­re­gis­tre­ment/lecture, qui se met alors en mode « over­dub », c’est-à-dire qu’il lance la lecture de ce qui vient d’être enre­gis­tré, en parfaite synchro­ni­sa­tion avec le tempo (c’est la moindre des choses sur ce genre d’ap­pa­reil, cela dit), tout en se tenant prêt à enre­gis­trer et mixer du signal supplé­men­taire sur la même piste. Le mode « over­dub » peut être remplacé par le mode « replace », qui, comme son nom l’in­dique, remplace l’an­cien signal entrant par le nouveau au lieu de les mélan­ger. Mais pour le moment, je suis en mode over­dub clas­sique, et j’en profite pour mixer une petite caisse claire, toujours en beat­box, sur le kick de ma piste 1.

Mouais, je ne suis que moyen­ne­ment satis­fait du résul­tat. Mon premier réflexe est de me dire que j’au­rais mieux fait d’en­re­gis­trer ladite caisse claire sur une deuxième piste… et c’est là que je me souviens que la RC 505 est équi­pée d’une fonc­tion « redo », certes sur un seul pas de correc­tion unique­ment, mais ça devrait le faire. J’ap­puie donc sur le bouton qui commande la fonc­tion. À ce moment-là, le bouton d’en­re­gis­tre­ment de la piste 1 se rétro-éclaire en rouge, me signa­lant que c’est sur cette piste que je peux effec­tuer un retour en arrière. En pres­sant ce bouton, j’an­nule la dernière opéra­tion qui lui était asso­ciée, à savoir l’en­re­gis­tre­ment de la caisse claire. Le même bouton clignote alors en vert, indiquant que je peux effec­tuer un redo. Mais dans la situa­tion présente, je n’en ai cure, mon précé­dent enre­gis­tre­ment étant par trop pourri.

Je désac­tive donc la fonc­tion « redo », je réap­puie sur le bouton d’en­re­gis­tre­ment de la piste 1 pour reve­nir en mode « over­dub », et je place cette fois-ci une caisse claire bien plus sympa­thique, que je complète avec un petit char­ley. OK, voici pour la piste 1.

Sur la piste 2, je souhaite enre­gis­trer un son de synthé basse. Pas de souci, mon fidèle Korg SV-1, dont les sorties sont direc­te­ment reliées aux entrées « instru­ments » de la RC 505, fera parfai­te­ment l’af­faire.

Ici, c’est le moment de faire un petit aparté. La RC 505 dispose d’une inter­face audio­nu­mé­rique inté­grée, mais les entrées micro et instru­ment ne sont pas diffé­ren­ciées infor­ma­tique­ment lors de l’en­voi des infor­ma­tions via USB vers l’or­di­na­teur. Cela rend impos­sible une disso­cia­tion de trai­te­ment dans votre DAW entre les deux types de signaux. Ce n’est pas très grave, mais mérite d’être souli­gné. J’en profite pour vous rassu­rer toute­fois sur un point : si les entrées ne sont pas diffé­ren­ciées infor­ma­tique­ment, elles le sont bien analo­gique­ment. Je rappelle qu’on peut agir notam­ment libre­ment sur le volume d’en­trée de chacune des sources ou attri­buer une alimen­ta­tion fantôme à l’en­trée micro.

Mais reve­nons à l’en­re­gis­tre­ment à propre­ment parler. Ici, je me heurte à un nouvel obstacle. Comme ma piste 1 ne durait que 2 mesures, les autres pistes semblent s’être auto­ma­tique­ment calées sur ce nombre de mesures. Or je souhai­te­rais faire modu­ler ma ligne de basse sur une durée plus longue. Pas de problème : il me suffit de modi­fier le para­mètre de durée de boucle grâce au bouton « edit » dédié de ma piste. Les choix dispo­nibles sont les suivants. « Auto », la sélec­tion par défaut, adapte la durée de boucle de chaque piste à celle de la première piste enre­gis­trée. « Free », à l’in­verse, permet l’en­re­gis­tre­ment ad libi­tum, sans tenir compte de la durée des autres boucles, qui sont alors auto­ma­tique­ment répé­tées. Viennent ensuite les réso­lu­tions allant de la double-croche à la blanche, puis d’une mesure complète jusqu’à… 1000 mesures ! On a le temps de voir venir. 

À noter que certains choix ne sont dispo­nibles qu’avant enre­gis­tre­ment. Il vous faudra ainsi effa­cer l’en­re­gis­tre­ment d’une piste si vous souhai­tez faire bascu­ler le para­mètre de durée sur « free » par exemple. Un peu contrai­gnant. On aurait préféré que le maté­riel enre­gis­tré puisse être conservé, quitte à être tronqué en cas de réduc­tion de la durée ou suivi d’un « blanc » en cas d’aug­men­ta­tion de celle-ci. Le tempo, quant à lui, peut être ou non synchro­nisé entre les pistes. On peut ainsi choi­sir d’aug­men­ter le tempo de toutes les pistes sauf une, par exemple.

Bien, tout ceci étant précisé, je règle ma durée de boucle de basse sur 4 mesures, et je l’en­re­gistre. Tout se passe parfai­te­ment. C’est alors qu’une idée folle, auda­cieuse et ô combien exci­tante me traverse l’es­prit. Et si j’en­re­gis­trais tout le maté­riel des pistes 1(batte­rie) et 2 (basse) sur une troi­sième ? Cela n’est malheu­reu­se­ment pas possible en l’état… et c’est bien dommage ! On peut, par contre, passer par un séquen­ceur externe.

Une RC 505, un ordi­na­teur…

Boss Loop Station RC-505

Et c’est là que la connexion à un ordi­na­teur prend véri­ta­ble­ment tout son sens. Car, comme précisé plus haut, l’or­di­na­teur recon­naît la RC 505 comme une inter­face audio­nu­mé­rique, et l’USB de l’ap­pa­reil permet la trans­mis­sion de données audio aussi bien en sortie qu’en entrée. Il est alors possible de router le fameux signal d’en­trée USB qui revient de l’or­di­na­teur selon trois options : « Line Out », qui dirige ledit signal vers les sorties analo­giques (ligne et casque) de la RC, « Submix », qui, comme son nom l’in­dique, remixe le signal entrant en USB avec le signal sortant par la même connexion, tout en le limi­tant pour ne pas créer de boucle « larse­ni­sante », et enfin « Loop in » qui redi­rige le signal USB entrant vers les pistes de bouclage de la RC 505. C’est cette option qui permet les choses les plus inté­res­santes créa­ti­ve­ment parlant, notam­ment l’injec­tion sur une nouvelle piste de plusieurs boucles précé­dem­ment enre­gis­trées, via le passage par un séquen­ceur externe et tous les trai­te­ments que celui-ci peut appliquer au signal. Quand ledit séquen­ceur est en plus spécia­lisé dans l’en­re­gis­tre­ment de boucles, le dialogue avec la RC 505 s’avère une évidence. On aurait bien sûr aimé pouvoir se passer de l’in­ter­ven­tion d’un dispo­si­tif externe, mais recon­nais­sons que les possi­bi­li­tés créa­tives s’en trouvent fina­le­ment démul­ti­pliées.

Mais la rela­tion RC 505 – ordi­na­teur ne s’ar­rête pas là. En effet, les fichiers enre­gis­trés via l’ap­pa­reil de BOSS le sont au format WAV, et il est possible, via les options système, de faire recon­naître par l’or­di­na­teur la RC comme une unité de stockage externe (de 3.62 Go, pour infor­ma­tion). On peut ainsi accé­der à tous les fichiers enre­gis­trés, les modi­fier dans notre éditeur d’ondes préféré et les resau­ve­gar­der ensuite dans la RC. Un très bon point !

… et le démon de midi

Et puisque nous parlons des liens qui peuvent unir la RC 505 à un éven­tuel séquen­ceur, il me semble appro­prié d’en venir main­te­nant aux fonc­tion­na­li­tés MIDI de l’ani­mal. Eh oui, la RC 505 peut faire office de contrô­leur MIDI. On peut affec­ter jusqu’à 8 sources à 8 para­mètres ou fonc­tions, qu’ils soient internes ou externes à la RC 505. Ces para­mètres se règlent via le menu « Memory », ils sont donc asso­ciés aux présets de la machine. Ce qui signi­fie que des présets diffé­rents peuvent conte­nir des attri­bu­tions MIDI diffé­rentes. Et vu qu’il y a un total de 99 présets, on dispose virtuel­le­ment de 99 combi­nai­sons d’as­si­gna­tions possibles. Pas mal ! La procé­dure d’af­fec­ta­tion étant un peu fasti­dieuse – on regrette l’ab­sence d’un logi­ciel externe qui nous aurait permis de para­mé­trer tout cela à la souris — je ne peux que vous conseiller d’éta­blir des présets une bonne fois pour toutes.

Boss Loop Station RC-505

Peuvent servir de sources les pédales d’ex­pres­sion, les pédales de contrôle, les boutons de contrôle d’ef­fet d’en­trée et d’ef­fet de sortie, les boutons d’en­re­gis­tre­ment/lecture et d’ar­rêt de chacune des 5 pistes, ainsi que les CC 1 à 31 et 64 à 95 en prove­nance d’un péri­phé­rique externe. Rien ne vous choque ? Eh bien, les faders de la RC 505 sont tout simple­ment igno­rés ! Ils ne peuvent pas être affec­tés à du contrôle MIDI, ce que je trouve person­nel­le­ment très dommage. Les cibles, quant à elles, sont toutes les fonc­tions de lecture, enre­gis­tre­ment, over­dub de la RC 505, sans comp­ter l’ac­ti­va­tion/désac­ti­va­tion des effets internes aussi bien en entrée qu’en sortie, ainsi qu’un seul para­mètre par effet défini en usine. On peut égale­ment contrô­ler via MIDI le chan­ge­ment de présets, et les CC 1 à 31 et 64 à 95 envoyés vers un dispo­si­tif hard­ware ou soft­ware externe. Cette dernière fonc­tion peut trans­for­mer la RC 505 en « traduc­teur MIDI » : l’en­voi par un péri­phé­rique externe vers la RC 505 du CC 1 par exemple peut déclen­cher l’en­voi par celle-ci du CC 88 (toujours par exem­ple…) vers un troi­sième dispo­si­tif. Au final, en ce qui concerne le MIDI, on dispose d’un appa­reil qui propose des possi­bi­li­tés très éten­dues, ce qui rend d’au­tant plus étrange l’im­pos­si­bi­lité d’af­fec­ter les faders.

Effet tout ce qu’on lui dit

Mais repre­nons notre petite créa­tion là où nous l’avions lais­sée. Après la batte­rie et la ligne de basse, pourquoi ne pas ajou­ter une voix ? Je revé­ri­fie rapi­de­ment le gain du micro, et je me dis que je mettrais bien un petit effet en entrée. J’ex­plore donc ce que nous propose la machine. Nous avons les effets suivants : un filtre dont on peut choi­sir le type (coupe-bas, coupe-haut, passe-bande), un phaser, un flan­ger, un effet « synth » qui pour­rait se rappro­cher d’un voco­der et qui donne au signal entrant un goût de synthé analo­gique, un effet « lo-fi » pour dégra­der la qualité du signal, un effet « guitar to bass » qui permet de bais­ser forte­ment la hauteur d’un son, l’ef­fet « trans­pose », qui, comme son nom l’in­dique, permet de modi­fier la hauteur d’un son par demi-tons de –12 à +12, un effet « robot » qui « machi­nise » la voix humaine, une « vocal distor­tion », dont le nom indique égale­ment clai­re­ment la fonc­tion, un voco­der qui ne peut être piloté par MIDI mais dont une piste de la RC peut servir à modu­ler le signal entrant, un effet « dyna­mics » qu’on pour­rait rappro­cher d’un compres­seur, un égali­seur 4 bandes à valeurs fixes (mais non préci­sées, défi­nies unique­ment par les déno­mi­na­tions « low », « low-mid », « high-mid » et « high »), un filtre coupe-bande à valeurs fixes égale­ment, un octa­ver qui mixe au signal entrant une version abais­sée d’une ou deux octaves du même signal, un effet « pan » qui permet de jouer sur le place­ment stéréo du signal, un effet « slicer » pour décou­per le son selon des patterns prédé­fi­nis, un delay, un « tape echo » pour simu­ler l’ef­fet d’une bande magné­tique, un « granu­lar delay » pour les répé­ti­tions de très petits segments de son, un chorus et une reverb.

En ce qui me concerne, je choi­sis le « guitar to bass », qui est l’un des meilleurs à mon sens. Globa­le­ment, je dirais que les effets sont un peu le point faible de la RC 505. Sans être honteux, ils ne présentent rien d’ex­tra­or­di­naire, et l’on sent qu’ils ont été prin­ci­pa­le­ment inté­grés pour être utili­sés sur de très brèves périodes afin de créer des surprises dans le son. Qui plus est, l’obli­ga­tion de navi­guer dans des sous-menus pour modi­fier leurs para­mètres ne faci­lite pas réel­le­ment leur utili­sa­tion en live. Il convient de bien confi­gu­rer à l’avance les effets que l’on souhaite utili­ser dans son set. Enfin, si on a la possi­bi­lité d’af­fec­ter 3 effets à des boutons de déclen­che­ment immé­diat, il faut savoir que l’on ne peut employer qu’un seul effet à la fois.

Quelques effets pour exemple : 

Guitar to Bass 

00:0000:00

 Synth 

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 Reverb

00:0000:00

Slicer (avec passage en revue de plusieurs patterns prédé­fi­nis)

00:0000:00

Les effets de sortie sont exac­te­ment les mêmes que ceux d’en­trée, mais BOSS y a ajouté un « beat repeat » qui repro­duit une portion du son choi­sie par l’uti­li­sa­teur, un « beat shift » qui décale dans le temps le son vers l’avant ou l’ar­rière, un « beat scat­ter » qui repro­duit un effet de scrub et enfin un « vinyl flick » qui rappelle la mani­pu­la­tion de la rota­tion d’un disque.

Beat Repeat

00:0000:00

On sauve et on garde

Eh bien voilà, main­te­nant que ma magni­fique séquence (telle­ment magni­fique d’ailleurs que je n’ose vous la présen­ter ici, de peur de faire des jaloux…) est termi­née, il ne reste plus qu’à la sauve­gar­der. Chaque séquence – appe­lée « mémoire de phrases » dans le mode d’em­ploi de la RC – peut être nommée comme bon vous semble via le menu « memory », avant d’être sauve­gar­dée d’une pres­sion sur le bouton « write ». Mais atten­tion, aucune sauve­garde ne peut avoir lieu pendant l’uti­li­sa­tion du looper. Impos­sible donc de créer une séquence durant un set live et de la sauve­gar­der pour une utili­sa­tion ulté­rieure sans inter­rompre l’au­dio. Ceci parle encore une fois pour l’uti­li­sa­tion conjointe de la RC avec un ordi­na­teur. Pour clore le para­graphe des sauve­gardes, notons que n’im­porte quelle piste de n’im­porte quelle séquence peut être impor­tée indi­vi­duel­le­ment dans un nouveau projet. 

Conclu­sion

Indé­nia­ble­ment, la RC 505 est une machine extrê­me­ment fun à utili­ser. Sa réac­ti­vité, l’ab­sence de toute latence, le calage parfait des boucles font que l’on plonge très vite dans le vif du sujet et que le plai­sir ne se fait pas attendre. Ajou­tons à cela la connec­tique très complète, l’in­té­gra­tion d’une inter­face audio­nu­mé­rique et les possi­bi­li­tés MIDI de la bête, et l’on tien­drait presque la machine idéale. Mais comme rien n’est parfait dans ce monde, il nous faut préci­sé­ment souli­gner l’as­pect un peu lourd de la gestion MIDI incluant l’« oubli » des faders comme éléments affec­tables, le manque de contrôle direct des para­mètres des effets et la qualité moyenne de ces derniers, ainsi que l’obli­ga­tion de passer par un séquen­ceur externe pour récu­pé­rer sur une nouvelle piste le mixage de boucles précé­dem­ment enre­gis­trées.

Quoi qu’il en soit, BOSS a tout de même frappé fort, et le tarif d’en­vi­ron 550 euros me semble tout à fait adapté compte tenu des possi­bi­li­tés de la bête. Un déclen­cheur de crises de GAS, ce produit, moi je vous le dis !

 

Points forts
  • Le fun !
  • Simplicité globale d’utilisation
  • Ergonomie de la section « looper »
  • Interface audionumérique intégrée
  • Richesse des possibilités MIDI
  • Lisibilité de l’écran LCD
  • Connectique complète
  • Fichiers enregistrés au format WAV facilement accessibles et modifiables via un éditeur audio
  • Fonction « undo »
  • Look sympa (mais c’est subjectif)
  • Alimentation fantôme pour la prise micro…
Points faibles
  • … mais sans commutateur direct
  • Ergonomie de la section effets
  • Qualité moyenne de ces derniers
  • MIDI qui aurait gagné à pouvoir être géré également via l’ordinateur
  • … et qu’on aurait aimé pouvoir affecter aux faders de la RC
  • Absence de séparation logicielle des entrées micro et instrument lors du transfert en USB
  • Impossibilité de mixage direct de plusieurs pistes sur une nouvelle
  • Absence de bouton « solo » sur les pistes
  • Absence de câble USB

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Sur nos sites web, nous utilisons le Meta Pixel. Le Meta Pixel est un pixel de remarketing mis en œuvre sur nos sites web qui nous permet de vous cibler directement via le Meta Network en diffusant des publicités aux visiteurs de nos sites web lorsqu’ils visitent les réseaux sociaux Facebook et Instagram. Les métapixels sont des extraits de code capables d’identifier votre type de navigateur via l’ID du navigateur - l’empreinte digitale individuelle de votre navigateur - et de reconnaître que vous avez visité nos sites web et ce que vous avez regardé exactement sur nos sites web. Lorsque vous visitez nos sites web, le pixel établit une connexion directe avec les serveurs de Meta. Meta est en mesure de vous identifier grâce à l’identifiant de votre navigateur, car celui-ci est lié à d’autres données vous concernant stockées par Meta sur votre compte d’utilisateur Facebook ou Instagram. Meta diffuse ensuite des publicités individualisées de notre part sur Facebook ou sur Instagram qui sont adaptées à vos besoins.

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Meta Platforms Ireland Ltd. est une filiale de Meta Platforms, Inc. basée aux États-Unis. Il n’est pas exclu que vos données collectées par Facebook soient également transmises aux États-Unis.


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Vous trouverez également des informations sur la manière dont Google utilise les données à caractère personnel en suivant ce lien.