Avant de poursuivre avec le processeur suivant dans la chaîne de mastering, à savoir le limiteur/maximiseur, il nous semble opportun d’évoquer un aspect trop souvent occulté par le néophyte : l’automation.
L’intérêt
Si l’utilisation des fonctions d’automation est une pratique couramment employée en situation de mixage par la plupart des « home-studistes », elle est majoritairement mise à l’index lorsqu’arrive le délicat virage du mastering. Pourtant, l’automation des traitements dans ce cadre est un outil diablement puissant !
En effet, un morceau de musique évolue au fur et à mesure de sa lecture, tant sur le plan fréquentiel qu’au niveau dynamique, ou bien encore au sein de « l’espace ». À ce titre, il y a de fortes chances pour que les améliorations et/ou corrections ne soient pas pertinentes tout au long du morceau, voire qu’elles aient besoin de changer en fonction de tel ou tel passage. D’où l’intérêt d’utiliser l’automation des paramètres de vos plug-ins au travers de votre DAW.
Si le concept d’automation vous est complètement étranger, nous vous invitons à jeter un œil sur l’un de nos précédents articles qui en explique les grandes lignes.
Concrètement
Dans les faits, il nous est bien évidemment impossible de couvrir l’ensemble des cas de figure où l’utilisation de l’automation serait pertinente. À défaut, voici quelques « cas d’écoles » qui devraient vous inspirer.
Prenons l’exemple du chant. A priori, il y a forcément des passages au sein du morceau durant lesquels la voix n’apparaît pas. Or, si par hasard lors du mastering vous avez accentué certaines fréquences pour faire ressortir le chant, quel est alors l’intérêt de cette égalisation sur les passages uniquement instrumentaux ? Il serait plus judicieux de jouer avec l’automation pour circonscrire l’EQ aux moments où le chanteur est présent. Cette manœuvre aura pour avantage d’accentuer encore plus le relief que vous souhaitiez imprimer à la voix.
Dans le même ordre d’idée, si d’aventure vous aviez appliqué notre astuce pour faire ressortir une ligne de basse en boostant sa fondamentale et qu’au beau milieu du titre la tonalité change, il conviendrait d’automatiser l’égalisation pour qu’elle prenne en compte ce changement.
À l’occasion de l’article concernant l’élargissement stéréo, nous vous avions parlé de la notion de contraste afin d’illustrer la façon dont vous pouvez améliorer la progression « dramatique » de vos compositions. L’automation en mastering est l’outil par excellence pour jouer avec ce contraste sonore. Appliqué au clivage couplet/refrain, il peut être intéressant d’avoir un couplet élargi niveau stéréo suivi d’un refrain plus mono(lithique) avec en prime une touche d’exciteur harmonique pour un son « in your face ». Ajoutez à cela une automation de la quantité de réverbération dans le même esprit et vous obtiendrez certainement un impact sonore claquant à souhait !
Voilà, l’idée est lancée. À vous maintenant d’expérimenter pour trouver vos propres « recettes ». Cela prendra certainement du temps, mais le résultat en vaut largement la chandelle !