Compression, surcompression des prods actuelles: débat
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jibee21

Voici un sujet souvent sous-jacent dans les diférents threads sur le mastering ici sur AF.
Grand nombre d'entre vous (pas tous) semblent se plaindre de cet apparent état de fait: les prods actuelles depuis quelques années maintenant sembleraient mettre le paquet niveau mastering sur la recherche du niveau maximal par compression, et ce au détriment de la qualité.
Ce sujet m'intéresse au plus haut point, étant en phase de faire pre-masteriser les morceaux de mon groupe.
La qualité doit prévaloir pour nous. Cependant, si on a l'impression de sonner bien moins forts, dans le même style que les prods actuelles... Peut-être que ce formatage sur la compression à outrance, fait petit à petit son chemin. Peut-être qu'à à force d'en entendre, on finit par se poser la question: un travail de qualité et comparable à un travail proféssionnel ne doit-il pas sonner: bien certes, mais fort aussi!?
Je me suis amusé à charger un morceau (la robe et l'echelle) du dernier cabrel dans ma DAW pour voir à quoi ressembler le spectre.
Ce n'est pas du tout le style de zik que je fais moi-même mais, j'ai eu cette curiosité d'abord parceque je trouve cet album magnifique, qu'il sonne très bien (donc bien masterisé) et que la musique du Francis n'a pas réputation à bourriner! C'est principalement de la gratte sêche, sa voix, et un peu de percu. Alors, pas trop de raison pour faire beaucoup de plat sur le haut... ben pourtant!
Bon, c'est pas le signal carré du début à la fin, mais quand même, après l'arrivée de la percu à 1'15, on commence à avoir un signal moyen bien haut.
Mais le tout sonne bien, bien aéré, détails bien restitués.
Bon, c'est un exemple, mais moi qui constate qu'un grand nombre d'entre vous semble condamner cette recherche du niveau le plus élevé, j'aimerais donc proposer ce débat.
C'est vrai, il m'est arrivé d'entendre des choses où la compression avait fait plus de mal que de bien: pas de relief, même pas de sensation de pêche..
Sûr que des fois il y a eu de l'abus!(Je ne parle bien-sur pas de la sur-sur-compression, d'effet de pompage volontaire de certaines ziks electro genre Justice,.... car là, c'est volontaire, et est une signature de style.)
Toutefois, je ne pense pas que ce soit le cas général.
J'entends beaucoup de prods aux sons forts... et bons.
Alors n'y a-t-il pas ici des fois une certaine hypocrisie? Tout le monde compresse, tout le monde cherche un peu le son fort, non?
Entendez bien que pour ma part, je n'ai pas de parti pris. Je recherche simplement le meilleur pour ma zik. On préfèrera mille fois sonner un peu moins fort, mais que la qualité, la compo, la musicalité, les détails, l'émotion soient bien restitués et respectés.
A vous...

Phil443

Mon point de vue en général : il faut voir d'abord le style de musique et l'arrangement. Une compo avec énormément d'instruments, plein de détails et de subtilités, ne peut pas se compresser comme une musique minimaliste. La première va perdre en définition et les détails vont se faire absorber, la seconde va voir ses différents éléments mis en valeur, du moins si la comp est bien faite.
Donc déjà, sur ce plan, on peut dire que tous les compositeurs ne sont pas logés à la même enseigne. Certains permettront de forts niveaux au final, et d'autres non.
Pour l'exemple de Cabrel, j'aimerais aussi écouter le mix, à mon avis ce doit être un régal. Et je ne suis pas sûr que la version compressée me plaise plus...

D'un côté, il y a la mode instaurée par les prods et les radios FM : passer plus fort pour plus d'audience, de l'autre il y a les contraintes de la vie quotidienne qui a fait en sorte que la musique ne s'écoute plus qu'au salon. La vie moderne a fait en sorte que les seuls instants que les gens ont pour écouter de la zique, c'est durant les transports, dans la rue, bref dans des milieux bruyants.
C'est là que l'équilibre est difficile à trouver. Si on veut faire du très commercial et pouvoir séduire le public tendance "forts niveaux", il faut le prévoir dès la phase de composition. Ca ne sert à rien de mettre un subtil coup de triangle à un endroit déjà chargé en hautes fréquences car la comp va forcément en réduire l'impact, voire le gommer.
Côté voix, on doit aussi être très attentif en phase de mix : si la voix n'est pas "surmixée" à cette étape, il y a de fortes chances qu'elle perde en intelligibilité lors de la compression finale, sans compter l'expressivité qui en prend un coup.
Le travail de pre-mastering par stems peut servir à trouver de bons compromis sur ce point.
Malgré tous les progrès scientifiques, force est d'admettre que le pet reste quelque chose qui nous échappe...

Anonyme

J'ai la chance (ou la malchance, ça dépend du point de vue) en tant qu'ingé de connaitre le résultat avant et après mastering, non seulement de ce que je fais, mais aussi d'autres prods. Il est très rare que j'ai préféré la version masterisée. Il y a des avantages, meilleure homogéneité, des petites corrections d'eq nécessaires parfois. Mais la compression n'apporte souvent pas grand chose aux styles de musiques avec lesquels je travaille habituellement.
D'ailleurs l'ingé de mastering a qui sont le plus souvent envoyés mes mixs ne compresse que très peu, et ça me convient parfaitement.
Lorsque j'ai reçu en retour des masters très compressés, l'impression instantanée est whaouw, quelle pêche ! Mais au bout de dix minutes, c'est fatigant, et le CD est presque inécoutable entièrement à niveau correct. Il est bien à niveau très domestique sur une chaîne à 100€ ou en bagnole, mais sur une chaîne correcte à niveau confortable :/
Du coup, plus qu'un choix artistique, ça devient un choix marketing. Il est certain que les albums raisonnablement compressés ne font pas forcément les meilleurs ventes, mais ce sont probablement aussi ceux-là qu'on continue d'écouter au fil du temps.
JM

rroland

J'ai souvent du mal à expliquer cela aux "home studistes" qui m'amènent leur mixe "moyen" (pour rester gentil) et qui voudraient le niveau d'une grosse production. Or quand le mixage n'est pas terrible, il est impossible de le faire sonner bien, ni de monter le volume aussi qu'une production de qualité de A à Z.

Anonyme

Citation : Du coup, plus qu'un choix artistique, ça devient un choix marketing.
Bien que ce soit souvent vrai, j'aimerais pondérer ce petit point car c'est bien là le problème sur ce forum, ce type de remarque fait que la compression fini par être diabolisée dans absolument tous les cas.
Outre un choix artistique, au sens ou le traitement sert la sonorité souhaitée, ça peut ne pas être non plus un choix purement marketing qui incite à compresser, mais être simplement un choix fait dans le but d'une homogénéisation entre les systèmes d'écoute et les conditions d'écoute des auditeurs finaux.
En ce sens je rejoins totalement rroland, le mastering est affaire de compromis non seulement d'un point de vue artistique, mais aussi d'un point de vue technique lorsqu'il s'agit de choisir entre le respect de la qualité de son du mix et un respect de l'auditeur final.
(car je ne sais pas pour vous, mais je ne bosse pas uniquement pour moi, mais surtout pour l'auditeur final qui a accès à certaines conditions d'écoute très différentes des nôtres, et je pense qu'on ne peut pas agir ici en "intégristes de l'audio" et se dire "t'en pis pour lui si sur son système ou dans ses conditions ça ne sonne pas", c'est en ce sens que je parle d'un compromis entre un respect de la qualité de son et un respect de l'auditeur final)
Hors sujet : Je ne traite personne d'intégriste ici bien évidemment

Phil443

Citation : la compression fini par être diabolisée dans absolument tous les cas.
Et je pense qu'elle peut l'être, dans certains cas justement. Quand on cherche la critique on la trouve. Quand on voit que certains (parmi les jeunes il faut l'avouer) préfèrent écouter leurs titres préférés sur les radios FM que le CD original, il y a franchement des questions à se poser. Que reste-t-il de l'intention originelle de l'artiste ? La surcompression a formaté beaucoup d'oreilles et tué beaucoup de vie dans la musique.
Certaines radios, probablement pour se donner bonne conscience et pour se prétendre "éclectiques" vont présenter des programmes contenant du classique et du jazz. Court-circuitent-ils pour autant leur chaîne habituelle de traîtement avant diffusion ? Ah que nenni non point. Résultat les gens vont s'initier à la musique classique en écoutant du Glenn Gould compressé ?
Faut arrêter le carnage là... Ce qui est critiquable en soi, ce n'est pas la compression elle-même, c'est l'usage que l'on en fait. Pour avoir beaucoup bossé dans les styles classique, jazz, musiques traditionnelles, voire ethniques, j'ai gardé le goût pour une belle dynamique, partie intégrante de ces styles musicaux. A l'heure actuelle, tout est indifféremment passé au (rouleau) compresseur, alors que ça ne convient pas pour tout nom d'une pipe...
Donc le diable, il est là, pour moi, et il fait bien des dégâts. Or force est d'avouer que les prods et les radios sont loins d'être innocents dans la course aux dB's. et là, il s'agit purement de choix marketing, qu'on le veuille ou non. Je bosse souvent avec des radios, des prods et des DA's dont les intentions sont claires, ils ne le cachent même pas...

Citation : le mastering est affaire de compromis non seulement d'un point de vue artistique, mais aussi d'un point de vue technique lorsqu'il s'agit de choisir entre le respect de la qualité de son du mix et un respect de l'auditeur final.
Je ne dis pas le contraire, mais si tu as déjà eu l'occasion de bosser un pre-master avec un DA ou un prod bien velu dans le dos, tu dois savoir ce qu'est l'impression d'être en train de flinguer un mix. Certes meilleur ce dernier est, moins les dégâts seront grands, je le concède, mais bon. En gros, on se sent moins mal-à-l'aise en écrasant une merde qu'un pur joyau, mouais...
Citation : je ne bosse pas uniquement pour moi, mais surtout pour l'auditeur final qui a accès à certaines conditions d'écoute très différentes des nôtres,
Perso j'ajuste sur un monitoring neutre, puis je bascule sur différents systèmes (j'en suis à 5 sans compter les casques...


Citation : c'est en ce sens que je parle d'un compromis entre un respect de la qualité de son et un respect de l'auditeur final)
Et justement, respecter l'auditeur final, c'est aussi lui donner une chance d'écouter la véritable intention de l'artiste. La technique est au service de l'artistique, pas l'inverse. Si le teckos (ou le DA) prend la liberté de remplir le système d'écoute de l'auditeur avec un RMS de -3dBfs, que restera t-il des nuances, de tous les "ppp" et "fff" couchés avec amour sur la partition ?
Citation : Je ne traite personne d'intégriste ici bien évidemment
Non, on te comprend très bien Poti, n'aie crainte...

Sinon que les artistes soient réconfortés sur un point : qu'ils fassent pre-masteriser leurs oeuvres chez un orfèvre ou chez un bûcheron, leur niveau de sortie une fois sur les ondes sera en gros remis au niveau des autres...

PS : ceci n'est pas un coup de gueule, simplement un recadrage vis-à-vis de certains excès que l'on rencontre souvent. Je suis par ailleurs complètement d'accord pour dire que certains styles nécessitent beaucoup de comp, ça fait partie intégrante de certaines musiques et je ne critique rien dans ce sens. Simplement, J-S Bach mis à la sauce "Metallica last album", ça me fout des doryphores plein partout...

Malgré tous les progrès scientifiques, force est d'admettre que le pet reste quelque chose qui nous échappe...

Shala Meka

Il a été dit plus tot
Citation : il y a les contraintes de la vie quotidienne qui a fait en sorte que la musique ne s'écoute plus qu'au salon. La vie moderne a fait en sorte que les seuls instants que les gens ont pour écouter de la zique, c'est durant les transports, dans la rue, bref dans des milieux bruyants.
Ca et les systemes d'ecoutes de mauvaise qualité impose ce que vous reprochez au mastering moderne.
Peu de gens ont des locaux etudiés pour la diffusion sonore et une chaine haut de gamme (j'en connais aucun)et peu de gens se posent sur un canapé pour ecouter un disque (ça fait quelques années que je le fais plus).
Je comprend vos reactions mais je pense à un disque que j'avais ecouté il ya quelques temps de coryell avec d'autres bons zicos de jazz.
Le concept de leur prod etait de repiquer le son en ambience sur 2 pistes avec du materiel haut de gamme et zero compression.
Chez moi ça sonnait comme une mauvaise demo.

Tomvdh

Est-ce que parce que beaucoup de gens ont pris l'habitude du Mac Do' et des pizzas réchauffées il faudrait que les restos gastronomiques n'offrent plus que ça à leur clientèle?
C'est avant tout une histoire de gros sous même s'il y a l'éducation aussi derrière.
Les aficionados de la bonne cuisine ne comprendraient pas qu'on leur serve un burger frite c'est pourquoi les grands chefs peuvent s'éclater à faire de la bonne cuisine.
Remplacez l'essentiel des décideurs, à l'évidence sourds, des majors du disque et des radios, et vous aurez des disques largement moins compressés.
Qu'on ne vienne pas me dire que c'est la vie qu'on mène aujourd'hui qui justifie cette pratique...le métro parisien ne s'est pas d'un coup mis à faire du bruit fin 90 (moment où on a comencé à vraiment s'emballer niveau volume), et excusez-moi de faire de l'archéologie médiévale ici, mais avant l'iPod il existait des lecteurs de CD portables (!!) qui nous servaient aussi à nous faire saigner les tympans...
Et devinez-quoi? Et bien Metallica et AC/DC sonnaient déjà très fort, le Hip-Hop envoyait sévère, et Madonna et Kylie Minogue ne sonnaient pas "démo"...
La grosse différence c'est qu'on pouvait pousser le son, ressentir la musique sans avoir l'impression d'écouter au travers d'un Bit Crusher...
L'industrie du disque pêche par excès au niveau mastering depuis 1 décennie dans le seul but de sortir plus fort que le voisin, le jour où quelqu'un sortira une étude prouvant la nocivité de la sur-compression sur la fréquentation des ondes et la vente de musique, les choses changeront...d'ici là on continuera à laisser le volume de la chaîne à "1" ...





PandemoniumAsylum

Mais y a aussi une baisse de l'attente des auditeurs… quand j'entends de la musique sortir d'un portable en crachant des pocs dans tout les sens j'ai envie de pousser la gars sous le tramway…

dogfacedgremelin

V'la la bonne machine à mettre sur le marché avec un abonnement de 10€ mensuel on aura tout le catalogue d'uni... ou autre Direct dans la Boite (la Box existe deja mais y a encore une possiblité de choix pour l'utilisateur à modifier

Ou le maxi portable méga son en triple HD et double radio et top Hits top 100 (Le 50 est trop vieux), ca sonne tunning ca non!

je crois qu'on n'aura pas le choix les gars, parce que trouver de bonnes prods de no jours c'est possible, mais les personnes pour l'écouter......
Et puis de maniere générale même si on fait la musique dans les regles de l'art, ils ont les leurs en la matiere (plus fort que l'autre) et on entend bien que ca à changé

apprendre est une des choses les plus difficile à faire. Alors j'apprends chaque jours.

Dr Pouet

Citation : je ne bosse pas uniquement pour moi, mais surtout pour l'auditeur final qui a accès à certaines conditions d'écoute très différentes des nôtres, et je pense qu'on ne peut pas agir ici en "intégristes de l'audio" et se dire "t'en pis pour lui si sur son système ou dans ses conditions ça ne sonne pas"
Qu'est-ce que ce serait bien pourtant de pouvoir acheter une autre version des disques, sur laquelle le mixage/mastering serait sans compromis (c'est à dire fait sur des grandes écoutes, et pas du tout "optimisé pour passer partout" ). Ce serait un gain infiniment supérieur à tous les SACD, DVD-audio et autres trucs audiophiles qui apportent très peu...
Citation : Peu de gens ont des locaux etudiés pour la diffusion sonore et une chaine haut de gamme (j'en connais aucun)et peu de gens se posent sur un canapé pour ecouter un disque (ça fait quelques années que je le fais plus).
Après c'est sûr que c'est un marché de niche. Vu que copier les fichiers du DAW vers un SACD ne coûte rien, tandis que faire un second mix/mastering coûte, pour un marché de l'ordre du pourcent, le SACD a été privilégié...
J'imagine que la musique destinée aux clubs ou aux films diffusés en cinéma, et donc sur de gros systèmes, ne doit pas être mixée/masterisée comme pour les CD audio. Certains ont des infos voire une expérience là-dessus ?

matthieu.tibi

bossant comme assistant mixeur dans le cinoche, je te confirme que les musiques livrées par les musiciens sont non-masterisées...
(enfin, dans l'idéal... si le musicien s'est un peu oubliée sur le maximiseur, ben on n'a plus qu'à mettre le fader à -15 et on perd donc en finesse)
sinon je rêve aussi d'un système de compression adaptable à la diffusion.
genre quand on achète un CD (ou autre support), l'album est en triple exemplaire, avec des compressions variées.
Ca pourrait également se gérer sur chaque diffuseur, avec des comp intégrés au lecteur CD par exemple... et pourquoi ne pas associer ça à la norme de mixage "K-metering", en imposant une norme de mixage (comme cela va se faire en télé avec le dolby E et des normes de dialogue par exemple)
enfin plein de choses sont possibles, je crois que comme dab c'est la volonté qui manque.
Et il faut admettre que c'est complexe à mettre en oeuvre tout ça...

piergynt

J'en suis arrivé à devoir juger certains mix sur ce dernier système d'écoute, pourquoi ? car c'est comme cela que plusieurs amis écoute la musiques et pas forcément de manière occasionnelle ?
Autant le dire tout de suite, si on compresse pas à mort, sur des enceintes d'ordi... c'est impossible,.. et de toute façon c'est impossible !!!!

Je me rappelle un ingé son qui nous disait : dans la chaine de restitution audio, de l'enregistrement, au transport, le traitement,.. et jusqu'au système d'écoute,... ce sont les enceinte qui sont le déterminantes car elles reflètent finalement le moins bien la réalité... étrangement, c'est souvent sur ce support que les gens ( grand publique ) investissent le moins...


Phil443

Citation : Qu'on ne vienne pas me dire que c'est la vie qu'on mène aujourd'hui qui justifie cette pratique...le métro parisien ne s'est pas d'un coup mis à faire du bruit fin 90 (moment où on a comencé à vraiment s'emballer niveau volume), et excusez-moi de faire de l'archéologie médiévale ici, mais avant l'iPod il existait des lecteurs de CD portables (!!) qui nous servaient aussi à nous faire saigner les tympans...
Si, je le dis, j'ai connu les années 60,70,80 et 90. L'apparition et la prolifération des balladeurs ne s'est pas faite en un jour, et avant la sortie du fameux "walkman", les gens n'avaient que la Hi-Fi du salon, la TV, le poste à transistors et éventuellement l'auto-radio pour écouter de la musique en dehors du live. Peu de femmes travaillaient pour gagner la pitance du foyer, elles étaient grandes consommatrices de radio et représentaient une audience à séduire.
Aujourd'hui et avec le temps, tout le monde taffe et beaucoup passent plusieurs heures par jour dans les transports. Cette évolution progressive a ouvert de nouveaux marchés. C'est à mon avis la conjonction de plusieurs facteurs qui a amené la surcompression en matière d'audio aujourd'hui, et ne pas tenir compte de conditions de vie qui ont tant évolué peut constituer une erreur.
Maintenant, le côté marketing s'est bien engouffré dans chaque brèche, ça c'est sûr.
Malgré tous les progrès scientifiques, force est d'admettre que le pet reste quelque chose qui nous échappe...

Shala Meka

comme le r'n'b, la fun'electro, la pop niaise fm.

afone1977

Citation : Aussi peut etre que la surcompression concerne principalement des musiques qui en ont besoin pour sonner ...pa's trop vide.
je ne suis pas daccord, car quand bien mm effectivement certains styles sont plus propices à etre plus compressé dynamiquement que d'autre, la surcompression reste la surcompression,
et quand on maitrise mal la compression d'un morceau (mm sur un style qui en joue) ca fout tout en l'air,
on peut se demander qu'est ce qui passait ds la tete des decideurs quand on ecoute certains albums de neo soul hiphop ou le snare ressort douloureusement a cause d'un compression mal gérée, faisant d'un album apriori tres valable artistiquement un disque pénible à l'ecoute qu'on finira par oublié ds un coin d'une étagère.
en electro, mm si l'usage de son abstrait permet un usage plus important de la compression, y'a un moment donné ou quand un morceau tient sur 3 dB de dynamique c'est juste bon a donner aux clubers aux tympans anesthesiés par l'alcool ou autre.
et l'effet de cette surcompression se fera d'autant plus sentir si on ecoute le morceau à un volume sonnore élevé.
le pire c'est qu'effectivement a force on fini par eduquer les gens a s'habituer a ecouter ce genre de zik traité ainsi, bref on habitue les gens a écouter de la zik qui tache,
ce faisant on desapprend aux gens a apprecier les subtilités, on en fait des gros boeufs binaires inaptent à percevoir la moindre finesse. (je caricature un peu bien sur, quoique ...)

Anonyme

La diabolisation de la compression que je dénonce c'est celle qui fait que maintenant je me retrouve parfois en séance avec les membres du groupes qui ont lu et entendu 2/3 trucs là dessus, et qui me chient un cake quand j'ose utiliser un compresseur sur la voix (on est en rock là), ou que relativement souvent sur ce forum on a des mises en garde "puristes" (et agressives) dès lors qu'on suggère de compresser pour des raisons artistiques et techniques ici et non marketing.
En gros il y a finalement ENORMEMENT de gens qui ne savent absolument pas à quoi peut servir un compresseur, les différents usages que l'on peut en avoir en fonction du type de réglage et de sa position dans la chaîne, et c'est autant de personnes qui prennent pour argent comptant le fait que "la compression c'est mal" quand il passent sur un sujet comme celui-ci ou l'on en dénonce les abus.

Lv mastering

par contre il y des tas de CD qui ont été surcompréssés et sur-limités parce que le mix n'était pas à la hauteur et qu'il fallait absolument le "pousser" au niveau "standard". Ceci est particulièrement vrai pour les compilations
où la mise à niveau se fait rarement sur le mix le moins "fort"
De toutes façons ces productions n'ont qu'une durée de vie limitée car elles font mal aux oreilles (surtout écoutées au casque) et même l'auditeur le moins éduqué s'en apercevra instinctivement.
Studio de Mastering en ligne http://www.lvmastering.com/

Phil443

Il faut considérer une comp sous plusieurs angles en effet et je saute sur ton exemple de chanteur rock pour développer un point crucial : la différence entre un jeune qui s'est mis au rock à l'adolescence et un chanteur lyrique.
Le premier n'a bien souvent jamais vu un prof de chant, il aura fréquemment des problèmes dans les notes tenues, des soucis d'attaques mal posées, ainsi que de stabilité/justesse. Ca va cependant lui créer son style (enfin jusqu'à une certaine limite heing...) et la compression va le lui affirmer, tout en gommant certains de ses "défauts" au passage.
Le chanteur lyrique lui, a bossé des dizaines d'années au conservatoire pour obtenir un vibrato profond modulant sur la hauteur et l'amplitude. Lui coller un comp va anéantir le résultat de toutes ces années de travail...

C'est là qu'il faut voir le comp comme un véritable instrument de musique, car il n'est pas sans conséquences sur un plan purement artistique. Certaines voix, même pas travaillées peuvent être très jolies à écouter sans aucun artifice. Le dosage de comp doit être fin dans ces cas-là, il faut y aller en douceur sur les "attack" et "release", sinon, on va flinguer un à un tous les atouts de l'artiste.
Enfin, un peu plus haut a été brièvement évoqué le problème de la formation à l'écoute, chose quasi inexistante à l'école où ailleurs. Je pense que les programmes scolaires devraient inclure cela au niveau des cours de musique, voire de physique, afin de sensibiliser les jeunes et leur éviter de tomber dans le panneau tendu par les majors et autres prods peu scrupuleux.
La TV pourrait aussi organiser des campagnes d'info car le problème des nuisances sonores et d'éducation de l'oreille ne sont un secret pour personne. M'enfin, vu que ce ne sont pas les derniers à compresser les bandes son...

Malgré tous les progrès scientifiques, force est d'admettre que le pet reste quelque chose qui nous échappe...

Shala Meka

On nous avait conseillé l'utilisation d'un compresseur
On a essayé le mindprint en voice qu'on utilisait pour nos maquettes puis le rack behringer.
AUcun des 2 n'a donné de resultat convaiquant (et surtout pas le behringer)faute d'avoir essayer de se pencher sur les réglages.
Mais mon chanteur a comme reflexe de s'ecarter du micro lorsqu'il attaque plus fort son chant.
Le compresseur était donc difficile à gerer avec nos faibles connaissances en sono et à engendré des larsen difficiles à gerer.
Donc on a abandonné cette idée et laissons faire les ingé lorsqu'il y a.
C'est un petit parallèle qui rejoint un peu le sujet.

Lv mastering

Citation : Je pense que les programmes scolaires devraient inclure cela au niveau des cours de musique, voire de physique, afin de sensibiliser les jeunes et leur éviter de tomber dans le panneau tendu par les majors et autres prods peu scrupuleux.
J'ai eu la chance au lycée d'avoir un prof de musique génial, il y avait
un piano dans le salle de cours et ça swinguait.....
Alors... un piano ou une guitare pour chaque prof de musique... c'est un bon programme
Studio de Mastering en ligne http://www.lvmastering.com/

Tomvdh

Citation : De toutes façons ces productions n'ont qu'une durée de vie limitée car elles font mal aux oreilles (surtout écoutées au casque) et même l'auditeur le moins éduqué s'en apercevra instinctivement
.Tout à fait d'accord...d'ailleurs un pote à moi simple mélomane me faisait remarquer qu'il n'écoutait guère plus que des "vieilleries" des années 90 car il pouvait finalement monter le volume et profiter du son, alors que sur des albums récents il ne se tapait que les intros au même niveau avant de remettre le reste à 1 ou 1,5 sur sa chaine...c'est vraiment un truc de ouf!En revanche, il ne faut pas confondre sur-compression ou sur-limitation au mastering et utilisation de la compression au mix. Même si j'effectue une bonne partie du taf' à l'EQ, je serais bien dans la mouise si je n'avais pas de compresseur...
Mais écraser la dynamique d'un disque dans le seul et unique but de battre le voisin en volume sans même se soucier de savoir si on est tout simplement pas entrain de fusiller le son du disque, ça c'est vraiment lamentable, et ce n'est pas la faute des pauvres ingés de mastering, mais bel et bien celle des maisons de disque.
Désolé Phil, mais je ne partage pas ton avis sur les changements de moeurs...les femmes travaillaient déjà dans les 90's, les gens se tapaient des bouchons et des heures de métro et on avait encore de la dynamique sur les CDs...Aujourd'hui le public préfère souvent pirater car il n'y a plus de valeur ajoutée à trouver dans beaucoup de CDs...
Heureusement, il y a encore de belles prods' où on a pas mis 3 L2 Ultrapatator en série...et même des artistes qui ne font plus de mastering!!....comme quoi à toute tendance, sa contre-tendance...
Schuss!

Phil443

Citation : Désolé Phil, mais je ne partage pas ton avis sur les changements de moeurs...les femmes travaillaient déjà dans les 90's, les gens se tapaient des bouchons et des heures de métro et on avait encore de la dynamique sur les CDs...
Tu m'as mal lu, je parlais de la période 60's à 90's, tu sais, l'époque où l'aéroport national était à Orly, avec des DC-8 ou 10, l'époque où Brigitte Bardot faisait ses débuts et où les évènements en baskets commencaient seulement à bastonner grave avec les CRS...

Malgré tous les progrès scientifiques, force est d'admettre que le pet reste quelque chose qui nous échappe...

Rouxxx

Citation : d'ailleurs un pote à moi simple mélomane me faisait remarquer qu'il n'écoutait guère plus que des "vieilleries" des années 90 car il pouvait finalement monter le volume et profiter du son
c'est également mon cas.
le compresseur est pourtant un outil formidable et indispensable,mais je trouve qu'un MP3 d'un bon vieux titre sonne encore largement mieux qu'un titre récent plaqué à 3dB RMS...
il y a un sérieux problème.
heureusement, on trouve encore quelques sorties qui n'ont pas souffert de cette vilaine mode et qui sont un régal à écouter.
si on appliquait cette mode au cinéma, les cinémas seraient vidés !
dans de telles conditions d'écoute, tout devient limpide :
le son au cinéma respire, une mélodie douce berce la salle, il faut tendre l'oreille pour percevoir un chuchotement alors qu'un coup de tonnerre fera tout trembler.
que donnerait l'écoute d'un disque hypercompressé dans de telles conditions ? pas de vie, pas d'émotion, rien qu'une agression constante


piergynt

Hier, j'ai regardé un DVD ( je sais qu'on s'éloigne du sujet mais on y revient... ), et donc toutes les scènes "fortes" auditivement parlant ( action, violence... ) étaient surcompressé, je n'entendais plus rien... ( C'était un DVD à 9euro acheté à la Fnac par ma copine, pas un grand film mais bon ! )...
J'ai compris que le son était comme cela pour pouvoir écouter le film à fond sur son ampli... si, tu règle le son "agréablement"... alors ce qui est censé être "fort" ne l'est plus !!!
La seule solution, serait de développé un compresseur personnel pour tous les blaireaux qui aiment le son ultra compressé... Le problème étant que visiblement ( et c'est la loi de la consommation capitaliste ) ils sont plus nombreux que nous...

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