Aux ingés-mastering:qui demande de pousser le volume pour être compétitif ds la Loudness War ?
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JolX
Salut tout le monde
Voilà, la question est dans le titre ! Je me demande d'où vient la demande de réduire la dynamique et de pousser de plus en plus le "loudness" des morceaux.
Dans beaucoup articles, je lis que ça vient des artistes eux-mêmes, qui veulent avoir un son "compétitifs". Ca se voit de manière très claire sur ce forum, où beaucoup d'amateurs veulent faire du "loud" pour paraître pros.
Dans d'autres, je lis que ça provient d'une pression du producteur/directeur artistique/de la maison de disque.
Je me doute que ce ne sont pas les ingés sons qui impulsent ce phénomène, quoi que, peut-être que c'est rentré dans les moeurs des techniciens du son. Un ingé son qui a masterisé l'album à -13dB RMS se dira peut-être qu'il a pas mal de dynamique, alors que c'est bien peu par rapport aux albums des années 70 dont il n'est pas rare qu'ils affichent -20 dB RMS.
Alors je me demande, dans le fond, comment ça se passe. Comment est négocié le volume moyen de l'album, quelles personnes prennent part à cette négociation, qui avance quels arguments.
Est ce que vous avez des trucs à dire là dessus, est ce que vous avez des anecdotes à raconter ? Ca m'intéresse énormément.
Merci !
Warmy
Dr Pouet
Si un artiste veut ne pas voir sa musique sacrifiée et bien il se doit de sortir de la dictature marchande.
Je pense au contraire qu'il y davantage d'artistes "assez connus" et dont le son est moins dégradé qu'autrefois. Ceci viendrait du désintérêt des majors pour eux, du coup ils s'autoproduisent et la major n'est que le distributeur. L'autre facteur étant que grâce au home-studio les artistes sont plus compétents sur les questions techniques, audio... et plus exigeants
Je pense à Emilie Simon et Tori Amos citées plus haut, Herbie Hancock, Laurent de Wilde, Bjork, Kate Bush...
La dynamique crée la sensation de "grsoses baffe dans la gueule". Sans différence entre niveau fort et niveau faible, il n'y a plus de contraste entre le coup faible et le coup fort, donc plus de relief et donc plus de pêche.
C'est sûr. D'un autre côté, si le disque a été composé avec cet objectif ou contrainte en tête, la perte est moins gênante que pour des morceaux "pas faits pour". Par exemple les disques de Gorillaz ont peu de dynamique, mais je trouve que ça se sent moins que sur du rock.
Par contre sur la pop à la mode (d'après ce que j'entends au MacDo), c'est effectivement épouvantable. Et cette mode d'entendre pomper les compresseur, j'avoue, je ne peux pas comprendre qu'on puisse aimer ça, ça me crispe à tous les coups... :alertevieuxcon:
Warmy
J'ai l'impression que de toute façon les majors ont tourné le dos aux "vrais" artistes et ne jurent plus que par ce RAP à 2 balles (Booba et tous les autres) qui a remplacé les JJ Golman et autre Etienne Dao. Et ils n'osent même pas l'avouer!!!
Alors avec tous ces mecs on est pas sorti de la m.... ( de tout façon je n'écoute plus de rap depuis 1994...)
[ Dernière édition du message le 17/03/2011 à 10:51:25 ]
Warmy
JolX
Citation de : andon.
Jolx prépare un travail universitaire, il serait bon d'apporter quelques réponses un peu plus approfondies que sa théorie de départ qui affirme qu'il s'agit "d'un concours de bite" entre musiciens.
Mais c'est très gentil ça :)
Moi j'avance, j'ai fais des stats sur l'augmentation du volume. J'ai choisi d'analyser le rap, pour diverses raisons. En voici d'ailleurs un premier aperçu. Chaque point est un album entier. TTDR, c'est un indicateur de dynamique créé avec le logiciel TT Dynamic Range Meter
J'ai aussi été voir 6 Studios de mastering en Belgique, dont certains assez importants. Ce qui ressort c'est que les artistes ont envie d'avoir un son "comme les pros", la comparaison fait partie intégrante du processus de production. C'est aussi une manière de se rassurer devant la peur de ne pas passer à la radio, de ne pas vendre. Les ingés son vivent cette situation comme une contrainte. Y'a une vraie souffrance. Par contre, chose intéressante, c'est qu'ils compressent de manière automatique, parce qu'ils anticipent les attentes des clients. Il est rare que c'est derniers demandent explicitement de pousser le volume. Un ingé m'a dit qu'il a perdu un client en compressant pas assez, et que plus jamais il prendrait ce risque.
En fait c'est un tout qui se tient, c'est un peu vain de chercher un responsable.
Maintenant il faut que j'interroge des producteur, DA et artistes, je n'ai fais que les studios de mastering.
[ Dernière édition du message le 17/03/2011 à 11:43:40 ]
Anonyme
Merci JolX !
Citation :
la comparaison fait partie intégrante du processus de production
la compression fait partie intégrante du processus de production
Anonyme
Citation :
Un ingé m'a dit qu'il a perdu un client en compressant pas assez, et que plus jamais il prendrait ce risque.
dans ce cas là, je ne voudrais pas que mon nom apparaisse... ...faut-il signer une décharge (ou plutôt y déposer le CD ? )
JolX
Par contre, je redis ce que j'ai dis, les changements techniques n'ont rien à voir avec ce qui se passe. Tous les ingés me l'ont confirmé : ils ne compressent PAS en anticipant que ça va passer sur un I-Pod ou une mauvaise chaine, ils le font parce qu'on leur demande ou parce que c'est la norme du moment. C'est des raisons purement sociales qui expliquent ce qui se passe.
[ Dernière édition du message le 17/03/2011 à 11:42:32 ]
JolX
Au fait dans 5-6 mois vous pourrez lire mon travail, 100 pages rien que sur la loudness war :)
Anonyme
Citation :
Par contre, je redis ce que j'ai dis, les changements techniques n'ont rien à voir avec ce qui se passe. Tous les ingés me l'ont confirmé : ils ne compressent PAS en anticipant que ça va passer sur un I-Pod ou une mauvaise chaine, ils le font parce qu'on leur demande ou parce que c'est la norme du moment. C'est des raisons purement sociales qui expliquent ce qui se passe.
Ca fait plaisir de constater que je ne suis pas seul à l'affirmer.
JM
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