Cassées, grippées ou simplement inesthétiques, les mécaniques sont une cause fréquente de plaintes en ce qui concerne l'accastillage. S'il s'avère que leur changement est inéluctable, voici de quoi vous éclairer succinctement sur le sujet.
Présumé innocent
Avant tout chose, pensez à vérifier que les problèmes que vous rencontrez relèvent effectivement des mécaniques. Un défaut d’accordage ou une mauvaise tenue dans le temps ne sont pas nécessairement signe d’une faiblesse au niveau de la tête. Les réglages du manche et du chevalet (des opérations qui comportent des risques et peuvent nécessiter l’expertise d’un professionnel) sont donc pratiquement obligatoires avant d’envisager un changement de mécaniques, car ils seront bien souvent salvateurs en eux-mêmes.
Faites entrer l’accusé
La tentation peut être forte de vouloir se lancer dans l’upgrade sauvage, et d’équiper sa petite Chinoise de modèles dernier cri. Mais il faut comprendre que la lutherie d’un instrument est bien souvent adaptée à un certain type de mécaniques, et que les entreprises hasardeuses en la matière se soldent fréquemment par des échecs. En prenant le même type de mécaniques, si ce n’est le même modèle, vous êtes assurés de leur entière compatibilité avec votre instrument. De plus, si la taille de la perce (c’est à dire le diamètre du trou dans lequel la mécanique vient s’insérer dans la tête) est le plus souvent standardisée (en particulier pour les guitares d’entrée de gamme), n’hésitez tout de même pas à vérifier que votre guitare n’est pas pourvue de trous plus petits, comme c’est le cas pour certaines guitares « vintage » (aussi bien les véritables oldies que les rééditions actuelles, chez Fender plus souvent qu’ailleurs).
Malgré cela, certaines caractéristiques peuvent vous donner envie de passer à la vitesse supérieure, pour pouvoir rouler des mécaniques avec habileté.
Trempez-la dans l’huile
La véritable amélioration consiste bien souvent à remplacer des modèles standards par des mécaniques à bain d’huile. Cela ne veut pas dire que les modèles classiques soient mauvais (certaines guitares des Fifties ont encore leurs mécaniques d’origine en parfait état), mais simplement que la sensation de « roue crantée » due aux incrustations de saletés d’origines multiples ne risque pas d’arriver avec des mécaniques lubrifiées. Tous les grands fabricants comme Gotoh, Kluson, Schaller, Grover… proposent ce type de mécaniques pour un surcoût souvent minime.
Les vécés étaient fermés de l’intérieur
À l’instar du sillet bloque-cordes présent sur les guitares équipées d’un vibrato flottant de type Floyd Rose, les mécaniques bloquantes permettent d’éviter de se désaccorder en empêchant les cordes de glisser en cas de tension ou de détente extrême. Les amateurs de bends de 2 tons et demi et les adeptes du vibrato vintage en sont généralement fans depuis que Sperzel les a inventées dans les années 80. Mais leur pose nécessite bien souvent des ajustements importants au niveau de la perce. Comme toujours, la solution la plus sage consiste à montrer votre guitare à un professionnel qui puisse vous dire si l’opération est réalisable facilement ou non pour votre six-cordes (ou plus).
Accords et désaccords
Enfin, ceux qui aiment changer souvent d’accordage pourront regarder du côté de Hipshot et de leurs mécaniques permettant de passer, par exemple, du Mi standard au Drop-D d’un simple geste. Les geeks de l’accordage alternatif seront, quant à eux, séduits par le système de Tronical Tune (présent sous l’appellation Min-ETune sur certaines Gibson) proposant un accordage automatisé et personnalisable.