J’ai le son, qu’est pas bon, les potards, qu’en ont marre, le toggle, qui rigole, le volume, qu’a un rhume, et la tona, qui marche pas. Ah mon Dieu qu’c’est embêtant d’avoir l’bouton patraque, ah mon Dieu qu’c’est embêtant les potards crachotants.
Je me limiterai ici l’horizon aux électroniques passives, ce qui implique le préambule suivant : quel que soit le potentiomètre choisi, il sera incapable d’ajouter quoi que soit à votre signal. Autrement dit, la position nominale d’un potard est à fond, et le signal ne fait ensuite que s’affaisser lorsqu’on le tourne.
Pschitt !
Si votre problème principal concerne les faux contacts induits par les viles cochoncetés qui se sont frayées un chemin dans vos potards, un miracle facile et pas cher est envisageable. En effet, de simples coups de « pschitt » peuvent suffire à leur redonner une seconde jeunesse. La méthode pour y parvenir est exposée pas à pas ici.
Mais si cela se solde par un échec ou si ce sont les caractéristiques mêmes de vos potentiomètres qui ne vous conviennent pas, voici de quoi faire face au problème.
Des Log, des Lin
La courbe n° 1 représente la pente du potentiomètre logarithmique et la n° 2 celle du linéaire, avec l’action manuelle sur le potard en abscisse et la quantité de signal délivrée en ordonnée.
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Sans vouloir jouer les profs de physique, il va bien falloir parler quelques instants de courbes mathématiques.
Le logarithme est utilisé pour décrire la pente des potentiomètres, censée reproduire la courbe de nos précieuses esgourdes. On l’oppose au linéaire, d’apparition plus récente, qui propose une pente droite et proportionnelle.
Ainsi, un potentiomètre linéaire délivre bien la moitié du signal lorsqu’il est à 5, tandis qu’un modèle logarithmique en laissera passer beaucoup moins (chaque marque ayant sa propre courbe). Mais lorsqu’on les pousse à fond, on ne constatera aucune différence entre les deux puisque seule la pente change. Les guitaristes utilisant leur bouton de volume comme un On/Off n’auront donc que peu d’intérêt pour la chose. Les autres gagneront à essayer les deux possibilités en fonction de leurs besoins (violoning, gestion du gain…).
Et des kΩ
L’autre caractéristique majeure des potentiomètres présents sur nos pelles concerne la résistance exprimée en Ohms. Pour faire simple, il vous suffira de choisir un 250 kΩ pour un simple bobinage ou un 500 kΩ pour un humbucker pour ne pas avoir de problème, que ce soit pour le volume ou la tonalité. Si votre guitare est équipée des deux types de capteurs et d’un seul bouton de volume, préférez alors un 500 kΩ. Ce ne sont que des conseils, aussi, vous pouvez tenter d’autres combinaisons si ça vous chante sans risquer d’abîmer quoi que ce soit.
Altérer à bon escient
Les potards de tonalité sont optionnels et ceux qui tiennent à obtenir le son le plus brut possible n’hésiteront pas à les retirer purement et simplement. Néanmoins, ces petites bêtes peuvent être utiles, voire indispensables pour obtenir des sons clairs feutrés ou des saturations étouffées. Ceux qui veulent le beurre et l’argent du beurre se tourneront alors vers les potards de type « no load », à rapprocher du « true bypass » plébiscité pour nos pédales. Le plus souvent crantés à 10, où ils sont court-circuités pour laisser le signal passer intégralement, ils disposent d’une course de 0 à 9 identique à un modèle standard. Une bonne idée pour les plus exigeants ou ceux qui ont des soucis de signal malgré la présence d’un buffer sur leur pedalboard.