C’est une chose assez rare pour être soulignée sur AF : nous ne rédigeons que très peu d’articles concernant des ouvrages « extérieurs » ayant été publiés sur la question de l’enregistrement, du mixage et/ou de la production et ceci, pour plusieurs raisons.
Premièrement, parce que le portail Audiofanzine lui-même tend à conserver une âme quelque peu « pédagogique » – avec toutes les précautions que nous puissions y placer derrière ce terme – tout du moins pour les amateurs que nous sommes en perpétuelle quête de réponses. Ensuite, parce que les ouvrages traitant de ces sujets font moins partie des articles que des news, étant donné qu’il sort moins de livres chaque jour que de plug-ins ou autres matériels destinés à la production sonore ou musicale. Et qu’enfin, la plupart des ouvrages réellement dédiés à la production étant en anglais, il n’est pas toujours aisé d’apprivoiser un public pas forcément anglophone pour le rallier à sa cause.
Néanmoins, nous avons décidé de faire une entorse à la règle en nous penchant sur le cas de ce Musician’s Survival Guide to a Killer Record. Pourquoi? Parce que le titre est osé déjà et que, malgré sa rédaction en anglais, il importe à de plus en plus d’amateurs (au sens de « mélomanes »), partout dans le monde, de comprendre comment tirer le meilleur parti de leurs compétences et de leur équipement, surtout depuis que celui-ci s’est radicalement démocratisé.
Et puis aussi et surtout, à cause de l’auteur. Pour ceux qui le connaissent déjà, Mixerman n’en est pas à son premier fait d’arme. Après un retentissant Daily Adventures of Mixerman (imaginez une sorte de Spinal Tap du studio se déroulant dans la première moitié des années 2000, en moins caricatural mais tout aussi drôle et grotesque), ce même auteur avait rédigé trois ouvrages beaucoup plus « pédagogiques » que ce premier essai concluant, qui contenait lui-même énormément de passages instructifs derrière son caractère humoristique et romanesque. C’est ainsi que la série Zen and the Art of… Mixing/Producing/Recording fit son apparition, abordant un nombre incroyable de notions pratiques et théoriques dont les applications ont fait écho aux expériences des professionnels comme des amateurs.
C’est dans cet esprit que Mixerman revient donc avec Musician’s Survival Guide to a Killer Record. Malgré un titre quelque peu audacieux, Mixerman aborde à nouveau des notions déjà vues dans ses précédents ouvrages, mais de manière plus concise, abordable et… directe aussi. Car, comme le titre l’indique, il s’agit d’un « Guide de Survie » destiné à des gens pour qui la production musicale n’est pas le corps de métier initial, mais devient inévitable.
Présentation du livre de Mixerman Musician’s Survival Guide To A Killer Record
Divisé principalement en trois grandes parties – The Music, The Basics, The Process – Mixerman distille ses conseils et points de vue concernant les éléments-clef d’une production réussie, c’est-à-dire qui révèlera le meilleur de nos créations. Les deux premières parties du livre reviennent de façon extensive sur les concepts et notions théoriques évidemment, mais couvrent également l’aspect quasi « philosophique » des choses lorsqu’il s’agit de penser la production musicale et l’enregistrement. « The Process », quant à lui, aborde une bonne partie des techniques nécessaires à la bonne réalisation des prises de son, de l’anticipation du mixage et de la conception générale du « produit ». Tout y est rédigé pour que chaque paragraphe, chaque section aille à l’essentiel et apporte des réponses claires, simples, applicables rapidement, pour que n’importe quel musicien, amateur, professionnel, puisse utiliser au mieux le matériel dont il dispose, en tirer le meilleur – et s’en affranchir ! – toujours dans un seul but : enregistrer la matière la plus cohérente pour livrer, au final, le meilleur disque qui soit.
Alors on pourrait lui reprocher de rester un peu trop dans la littérature ; en effet, les visuels, tableaux, schémas et diagrammes ne sont pas légion – les photos inexistantes même – pour un « guide de survie » que l’on aimerait pouvoir re-consulter rapidement et dans lequel on aimerait retrouver l’info en un clin d’œil. Mais la grande force de Mixerman, c’est son fameux ton plein d’humour, et son point de vue aiguisé, qui fait passer des notions barbantes de manière presque divertissante et insuffle discrètement un caractère quasi récréatif, malgré les 300 pages, à un sujet qui devrait toujours le rester… Une façon très souple d’aborder des rudiments pas forcément séduisants, mais ô combien nécessaires quand on souhaite garder la musicalité au centre de l’équation. Car c’est bien là l’enjeu de ce livre : nous faire (re)penser la production afin de nous recentrer sur l’essentiel : la musique.
Musician’s Survival Guide to a Killer Record, par Mixerman – Mixerman Publishes – 298 Pages.
Interview d’Eric Sarafin, alias Mixerman
À l’occasion de la sortie de son dernier livre Musician’s Survival Guide to a Killer Record, nous avons eu la chance de nous entretenir avec l’ingénieur du son, producer et musicien Eric Sarafin (Ben Harper, Foreigner, Hillary Duff, Lifehouse) alias Mixerman, afin d’en savoir plus sur ses motivations quant à l’écriture d’un ouvrage destiné aux musiciens, et son regard sur l’industrie de la musique actuelle.
Bootz : Comment t’es venue l’idée d’écrire un livre sous cette forme ?
Mixerman : En fait, je traîne pas mal sur les forums, régulièrement, y compris Facebook d’ailleurs, et j’ai remarqué qu’il y avait de plus en plus de groupes qui parlaient d’audio, destinés aux home-studistes, aux musiciens, aux amateurs de DIY, mais aussi aux professionnels de l’audio. Et j’ai vu qu’il y avait de plus en plus de musiciens qui venaient et posaient des questions. Plein de musiciens déboulent et répondent aux questions et ça instaure une grande confusion dans la tête des gens, parce que les musiciens essaient de raisonner comme des ingénieurs du son – et ce n’est pas une bonne chose ! [Rires] Évidemment on a besoin des ingénieurs du son – je ne dénigre pas du tout, bien au contraire ! – mais je veux dire par là que, quand tu es l’artiste, le producer, le manager et l’ingénieur, eh bien la première casquette à lâcher est celle de l’ingénieur parce que, honnêtement, c’est la moins importante de toutes dans ce que tu es en train d’accomplir. Par exemple, quand je vois des musiciens poser des questions sur la fréquence d’échantillonnage… Du style : « Est-ce que c’est important la fréquence d’échantillonnage ? » Et les ingénieurs professionnels de répondre : « Oh évidemment, je ne travaille qu’à 96 kHz ! » Mais cette personne qui répond est un professionnel, qui travaille tous les jours, et qui fait les choses pour un résultat optimum qui devrait, au final, lui faciliter la vie. En revanche, du point de vue du musicien, ça ne va pas forcément être le cas, et ce n’est pas ça qui va faire en sorte que son disque soit meilleur ou plus mauvais.
Je me suis rendu compte que les musiciens avaient besoin d’une sorte de « guide » pouvant analyser un peu toutes les informations concernant l’enregistrement, de manière à ce qu’ils puissent prendre des décisions efficaces et pratiques, plutôt que de penser comme des ingénieurs du son. Du coup, je reviens un peu sur la façon de penser la production d’un disque dans des termes un peu plus musicaux, pour que les gens puissent faire leur disque en étant au meilleur d’eux-mêmes, c’est-à-dire en tant que musiciens.
Comment t’es-tu mis à leur place ? T’es-tu basé sur ta propre expérience de musicien ?
En fait, en 2015 j’ai déménagé de LA à Asheville, qui est une petite ville de 100 000 habitants [NDA : oui, comparé à Los Angeles, Asheville est une petite ville, en effet…!] située en Caroline du Nord, au sud des montagnes Appalaches. C’est une ville de taille moyenne, avec une énorme communauté de musiciens. Le ratio de musiciens par habitant dans cette ville est juste incroyable. Et il y a des tonnes de petits home studios, à tel point qu’on a carrément lancé un forum pour les gens du coin ; il y a quelques chose comme 140 ingénieurs du son sur place ! Ça te donne une petite idée de l’importance qu’a la musique dans cette ville, compte tenu de sa taille. Beaucoup de musiciens en vivent, mais pas forcément bien, il y a plein d’endroits pour jouer car c’est une ville touristique un peu « arty » – les gens viennent ici pour écouter de la musique – mais je pense qu’il y a trop d’endroits pour jouer, trop de musiciens et trop de concurrence entre eux. De fait, les musiciens se retrouvent à tourner dans la région et ils ont besoin d’avoir un produit à faire écouter. J’ai rencontré tous ces musiciens, j’ai appris à les connaître, je suis même devenu ami avec certains d’entre eux et je me suis rendu compte à quel point il était difficile pour un musicien d’enregistrer. Parce qu’en effet, ils ont toute la puissance que je pouvais avoir, disons, au milieu des années 80, quand j’apprenais à faire des disques, mais ils n’ont pas le temps que j’avais pour le faire car ils sont musiciens ou artistes ! Et ça prend des années pour devenir bon dans ce domaine qu’est l’enregistrement. Pour quelqu’un comme moi qui s’est retrouvé à enregistrer, jouer et produire en même temps, sur différents disques, je sais qu’à un moment, il y a un de ces aspects qui finit par en pâtir. Au fil des années, j’ai réalisé que si je ne pensais pas trop à l’enregistrement, si je me concentrais uniquement sur l’interprétation et l’arrangement et tout ce qu’il y a autour, l’enregistrement se « fait un peu tout seul ». Ça ne veut pas dire qu’on ne doit porter aucune attention à l’ingénierie de l’enregistrement – bien au contraire ! – mais si j’avais dû me pencher un peu moins sur une de ces fonctions, du point de vue du musicien, c’est bien le poste d’ingénieur du son.
J’ai donc passé du temps à parler avec ces musiciens, j’ai vu à quel point ils étaient fauchés et combien ils devaient lutter pour travailler, je les ai écoutés, j’ai écouté leurs enregistrements et j’ai essayé de comprendre où était le problème. J’ai rassemblé mes forces pour écrire un livre, basé sur toutes ces informations collectées au fil des années, aussi bien auprès de ces personnes qu’au sein des forums.
C’est donc une collection de plusieurs points de vue ?
C’est un point de vue, mais basé sur des mois d’observations du monde réel. Quand tu sors de ton studio, tu te rends compte qu’il y a un vrai besoin pour les musiciens d’enregistrer ; mais il faut qu’ils puissent enregistrer vite et bien. Le défi c’était ça en quelque sorte. Je me suis donc appuyé sur mes connaissances pour proposer quelque chose qui aille dans ce sens, et qui puisse être utile aux musiciens.
C’est pour cette raison que tu l’as appelé « Survival Guide » (Guide de Survie, en français) et que, même si on retrouve certaines notions que tu as déjà abordées dans tes précédents ouvrages, ce n’est pas qu’un livre de plus sur l’enregistrement…
C’est vrai, à certains égards : il y a des recoupes un peu inévitables que l’on peut faire avec Zen and the Art Of Mixing ou Zen and the Art Of Recording, bien sûr, mais c’est à cause du sujet principal. En revanche, Musician’s Survival Guide…, je l’ai vraiment fait à l’intention des musiciens et, oui, comme tu le soulignes, c’est un « Guide de Survie ». Le truc avec un guide de survie c’est que, si tu es en avion, que tu te crashes et que tu échoues sur une île déserte, tu fais avec ce que tu as à portée de main. Tu vas utiliser les ressources dont tu disposes sur cette île, peut-être les ressources liées au crash en lui-même : c’est tout ce dont tu disposes pour survivre en fait ! Tu dois te débrouiller. Le postulat de base de ce livre est le suivant : tu es musicien, tu as certainement quelques micros à ta disposition, tu as certainement une STAN, un ordinateur, une interface, un minimum d’équipements. Tu disposes d’une pièce qui, certes, n’est pas la meilleure pièce du monde pour enregistrer certaines choses mais, à un moment, tu dois adapter tes exigences aux moyens que tu as et avoir une attitude du genre : « OK, voilà ce que j’ai à ma disposition, j’ai un nombre limité de choses, voilà comment ça, ça marche ! » Et si tu sais exactement comment les choses dont tu disposes fonctionnent, eh bien tu peux faire un super enregistrement ! Si tu le fais sans tenir compte de tes moyens réels, ton enregistrement ne sera pas aussi fabuleux que ce à quoi tu t’attends. Mais si tu utilises correctement les moyens dont tu disposes, tu peux faire un super disque dont tu seras fier toute ta vie. Donc, en gros, j’ai essayé de distiller un peu l’essence de la production, de l’enregistrement et du mixage pour qu’une seule personne – celle qui fait le disque – puisse l’appréhender et je lui donne les outils dont elle a besoin pour accomplir toutes ces tâches.
Penses-tu que la technologie a délibérément changé la façon dont on voit et pense la production musicale aujourd’hui ? Je pense au fait de pouvoir faire, défaire et refaire, au point de ne jamais finir nos projets…
Tu sais, la technologie a toujours été un outil, mais dans notre métier, elle est aussi génératrice de tendances ; dès qu’une nouvelle technologie est introduite, c’est frais, c’est nouveau, et les gens font des choses avec qu’ils ne pouvaient faire auparavant. La Linndrum en est le parfait exemple. La musique a pris une nouvelle tournure au début des années 80, notamment dans la Pop – si on la compare à la Disco qui se faisait dans les années 70. Et tout ça a eu à voir avec cette petite boîte à rythmes de Roger Linn, et l’arrivée des synthétiseurs abordables aussi. De même, quand les ADAT sont sortis, il y a eu plein de disques qui ont été enregistrés dans le milieu des années 90, qui n’auraient jamais pu voir le jour autrement.
Ensuite on a vu Auto-Tune arriver et aujourd’hui c’est un outil qui est utilisé quasiment de manière systématique ; en fait, la question n’est plus de savoir si tu utilises Auto-Tune ou pas, la question est de savoir si tu veux entendre le son d’Auto-Tune ou non ! [Rires] Aujourd’hui, c’est parfaitement acceptable, alors qu’il y a 15 ans, les gens auraient dit : « Oh non, ne corrige pas cela, pas d’Auto-Tune, s’il te plaît ! » Aujourd’hui, cela fait partie intégrante du processus. La technologie influe donc sur nos décisions de production, et sur notre façon de travailler bien sûr. Ça m’a bien fait marrer quand les STAN ont commencé à devenir populaires, les gens allaient sur le net pour apprendre à se servir des séquenceurs audio, ils commençaient avec la MAO – pas dans le monde analogique comme ce fut le cas pour moi – et j’entendais souvent « Oh mais moi je peux faire plein de trucs avec ma STAN que tu ne peux pas faire sur un magnéto 2’’ ! » Et bien sûr, cela était complètement faux ! Il y a plein de choses que tu peux faire plus rapidement avec un séquenceur que sur un magnétophone 2’’, mais il n’y a rien que l’on ne puisse faire sur une STAN qui ne soit pas issu ou inspiré de ce que l’on faisait déjà. La technologie nous a donc permis d’éditer plus facilement, et si c’est plus facile et plus rapide d’éditer aujourd’hui, alors tu peux prendre un batteur qui n’est pas très bon et le recaler dans le timing. Et donc toute cette technologie a à voir avec la production ; mais en fin de compte, rien de tout ça n’a d’importance ! Ce qui compte, c’est la chanson, l’interprétation et l’arrangement. Et ça c’est l’enregistrement, déjà. La technologie est un vague condensé de modes, de lubies, de passades, peu importe… Ça n’a plus d’importance qu’un kick provienne d’une Linndrum ou d’un mec qui appuie sur une pédale de grosse caisse. La grosse caisse aura toujours la même fonction dans la production. Seul le timbre et la couleur changent.
Tu travailles dans l’industrie musicale depuis plus de 30 ans maintenant, tu as connu pas mal d’évolutions technologiques. Penses-tu que les musiciens ont un peu abandonné leur « savoir-faire » de musiciens au profit de la technologie, comparé aux changements que tu as pu constater dans les années 80, ou est-ce que c’est la même chose…?
Je dirais sans aucun doute que l’avènement des stations audionumériques a fait chuter de manière considérable le niveau moyen des musiciens. Après c’est juste un chiffre. Ça ne veut pas dire que le meilleur guitariste du monde en 2000 ne sera pas l’un des meilleurs guitaristes au monde, quelle que soit l’époque. Ce n’est pas ça. C’est juste que, d’un point de vue global, il y a de moins en moins de très bons musiciens – parce que la plupart des gens se reposent sur la technologie pour corriger leur jeu, au lieu de s‘appuyer sur la pratique de leur instrument pour l’améliorer. Donc oui, bien sûr, cela a un effet indéniable sur le niveau général, et ça risque même de continuer dans ce sens.
Mais ça ne veut pas dire qu’il n’y a pas de super musiciens ! Au contraire ; ce qu’il y a de bien aujourd’hui, c’est que, peu importe tes goûts en matière de musique, aujourd’hui, tu es en mesure de trouver des gens qui vont jouer cette musique. Et ce qu’il y a de bien à travailler dans l’industrie de la musique aujourd’hui, c’est que, quel que soit le genre de musique que tu décides de faire, tu trouveras toujours des gens qui vont l’aimer ! Tu peux donc trouver ton public, et vendre à ce public ; c’est une grande force ! C’est certainement l’avancée technologique la plus importante que nous ayons pu voir dans cette industrie.
C’est une perspective très positive !
C’est très positif en effet ! Je suis réellement optimiste. À un moment donné, ces grosses sociétés seront obligées de payer ce qu’elles doivent payer [aux artistes, NDA] ; peut-être que cette nouvelle loi qui vient de passer aux États-Unis va aller dans ce sens, nous verrons bien… J’ai l’impression qu’en Europe vous êtes bien meilleurs pour maintenir Google et toutes ces grosses entreprises hi-tech sous pression, comparé à ce que nous sommes capables de faire aux États-Unis. Ces sociétés continueront de croître jusqu’au moment où nous n’aurons pas d’autres choix que de les stopper.
Dernière question : peut-on s’attendre à une suite des fameuses Daily Adventures of Mixerman ?
J’en ai écrit une ! [Rires] Je l’ai intitulée #Mixerman and the Billionheir Apparent ! [Voilà ce qui arrive quand un journaliste ne fait pas son travail correctement… mea culpa! NDA] Et ça a été un gros flop ! [Rires] D’ailleurs, je ne comprends pas bien pourquoi ça a été un tel flop ; mais bon, c’est comme ça…! Enfin si, il y a un paquet de raisons qui ont fait que ce livre n’a pas pas marché. D’abord parce que la fiction est un genre beaucoup plus inconsistant que les livres « pédagogiques »… Et puis, dans cet ouvrage, j’insiste sur le fait que l’industrie musicale nous escroque comme jamais, et je pointe du doigt les inégalités dans ce milieu. Je veux dire, il y a toujours eu des inégalités, la fameuse règle du 80/20, mais aujourd’hui il semblerait que ce soit plus la règle du 98/2, pour laquelle 98% des professionnels n’arrivent plus à vivre de leur métier pour seulement 2% qui le peuvent. Les sociétés qui s’en sortent le mieux sont les plus grosses entreprises qui engrangent des millions de dollars chaque année, et qui nous disent : « Nous ne pouvons plus payer les artistes ! » et qui jouent aux pauvres. C’était le message initial du livre. Je pense avoir touché une corde sensible.
J’ai donc tiré un certain nombre de leçons de cette expérience et je ne vais pas tourner le dos aux livres de fiction ; je vais bien refaire un livre de Mixerman ! – probablement plus tôt que prévu. J’ai quelques idées pour un nouveau livre de fiction qui, à mon avis, va plaire à pas mal de gens !