Lewitt Audio sort son nouveau microphone à lampe, cette fois-ci principalement dédié à la voix! Et avec un niveau de bruit de seulement 7dB (A), difficile de ne pas avoir envie d'y jeter une oreille... Voire les deux!

Lewitt, la marque autrichienne célèbre pour ces micros noirs est de retour avec un nouveau microphone à lampe ! Le Pure Tube. Encore un me direz-vous ? Oui, mais pas n’importe quel microphone à lampe. Car si Lewitt avait déjà marqué les esprits avec son LCT1040 qui couvrait une très large palette sonore, le PureTube n’est en aucun cas son petit frère ni sa version low cost. Et s’il reprend bien le même look massif et anguleux, il possède sa propre couleur sonore et ses caractéristiques techniques sont toutes autres.
Pourquoi « Pure Tube » ?
Pure + Tube = Pure Tube
Vous l’avez compris, le Pure Tube est un micro à lampe et Lewitt Audio s’est tourné vers une lampe 12AU7 (ou CC83). À l’instar d’autres constructeurs méticuleux, le choix de la lampe chez Lewitt est primordial, d’autant plus si le reste du circuit prône une pureté maximale. Chaque lampe est donc dûment testée et sélectionnée par un technicien parmi un large panel pour trouver la meilleure et, cerise sur le gâteau, cette lampe est garantie 10 ans (information très loin d’être anodine quand on connait la durée de vie souvent bien fluctuante des lampes audio).F
Combinez maintenant cette lampe triée sur le volets et ce circuit audio « pure » et innovant : vous retrouverez toutes les caractéristiques d’un bau microphone à lampe (chaleur, douceur dans les aigus) sans toutes les petites aspérités et autres soucis induits par cette technologie (bruits de fond, interférences, etc.). Le pinacle des attributs du Lewitt Pure Tube : être très très silencieux puisqu’il ne délivre un bruit propre que de 7 dB (A). Mais nous y reviendrons plus tard…
La théorie c’est bien… mais le micro ?
Le micro
Le Lewitt Pure Tube arrive dans une belle mallette de transport qui d’emblée affirme tout le sérieux que l’on peut penser de cette marque : c’est beau, c’est solide et le micro et ses accessoires y sont parfaitement logés et protégés.
Le Pure Tube reprend donc la même tête et le même corps que le Lewitt 1040 avec ce design si particulier, rectangulaire et assez anguleux. Très différents des microphones à lampes « classiques », son look comme sa couleur peuvent surprendre de prime abord, mais tout cela a le mérite d’être très affirmé et beaucoup de musiciens m’ont dit aimer son côté « monolithe noir » (je cite : « Waouh, ce micro de l’espace ! »). Monolithe ? Oui. Car le corps du Pure Tube est totalement absous de switches, de directivité, de coupe-bas ou de pad –10 dB. Garder un circuit le plus pur possible implique de se passer de telles options, mais rassurez-vous les concepteurs ont tout prévu. Ce micro est fait pour fonctionner instantanément, sans avoir une myriade d’options à paramétrer. On se branche, ça fonctionne. Point.
Comme pour le 1040, la lampe est visible et logée dans le corps du microphone. Si cela peut sembler un peu gadget, cela fonctionne pourtant parfaitement en apportant un peu de clarté à un design plutôt sombre. On se surprend même assez rapidement à regarder briller la lampe pendant vos prises de voix. Petite remarque en passant : le micro n’est pas prévu pour être ouvert par un utilisateur « lambda ». Impossible donc avec ce produit de s’amuser à changer la lampe par telle ou telle autre pour rechercher une nouvelle couleur sonore. Cela rebutera sûrement quelques techniciens accros à modifier eux-mêmes leur micro préféré, mais ce choix est justifié : la conception du circuit étant si précise et jumelée de façon si adéquate à la lampe sélectionnée (et garantie 10 ans, je vous le rappelle) que le Pure Tube n’est pas un micro destiné à côtoyer fréquemment un ingénieur de maintenance. Il est fait pour durer, et surtout, pour durer longtemps.
Les accessoires
Vous retrouverez évidemment une alimentation externe ainsi que le câble 7 broches qui la relie au microphone. L’alimentation m’a paru un peu chétive de prime abord, mais comme pour le reste, on comprend en quelques minutes que tout a été très réfléchi en amont. Elle est petite et legère ? Oui, c’est pour pouvoir la transporter plus facilement et qu’elle ne vous encombre pas lors de vos déplacements (elle tient dans la mallette). Le câble d’alimentation est un simple câble bipolaire ? Effectivement. Car le PureTube consomme très peu d’électricité et ne nécessite pas un gros cordon blindé. Elle ne possède pas de voyant lumineux ? Non, car le logo s’illumine pour indiquer qu’elle est active. En conclusion, à contrario de celle d’un U47 ou assimilé, cette alimentation s’oublie très rapidement et s’intègre parfaitement dans un workflow de studio ou même de podcast ou home-studio. L’installation d’un tel micro se fait de manière très intuitive et simplissime. En parfaite harmonie avec la fameuse notion de pureté que prône son nom.
The sound of Silence
Pure Tube et voix
Premier test avec un chanteur anglais à la voix grave et profonde. Sur un texte parlé, la présence de la voix est indéniable. Le timbre est parfaitement restitué, l’effet de proximité est bien là, mais n’écrase pas le signal et additionné au travail de la lampe, le son s’en trouve parfaitement équilibré, d’une belle chaleur, bien épais sans être trop gras. Et les aigus… d’une douceur folle. La sensation de « pureté » du micro est instantanément audible. Le souffle étant quasi nul, chaque respiration, chaque bruit de bouche ou de salive est restitué de façon splendide, réaliste et n’altère absolument pas la compréhension du texte. La compression de la lampe est très musicale et se ressent principalement (et plutôt fort logiquement) sur les attaques de certains mots. Nous nous retrouvons donc bien face à une couleur typée, mais pure et sans artefact déplaisant. La prise est sans compromis, très bien contrôlée et semble déjà prête à s’intégrer à un mix sans besoin de retouche ultérieure.
Pour le deuxième chanteur, nous retrouvons les mêmes remarques générales. Le son est chaleureux et ne requiert aucun besoin d’égalisation. Nous nous sommes amusés à faire une prise littéralement collée à l’anti-pop puis en se reculant de 30 cm (cf. fichiers audio 02b et 02c). L’effet de proximité joue sur la « grosseur » de la voix et le fameux effet « bigger-than-life » est plus ou moins accentué, mais dans les deux cas, la prise est totalement exploitable. On peut remarquer à propos la qualité de l’anti-pop et de ses deux filtres successifs : certaines plosives se font entendre, cependant, elles sont parfaitement tenues et pourraient même ravir les musiciens friands de cet effet (je pense à certains rappeurs ou chanteurs de rock).
La reprise de Françoise Hardy montre aussi sa parfaite gestion des sifflantes. C’est beau, c’est net et bien que la langue française accentue certaines fréquences plus dures que l’anglais, le résultat est tout aussi probant.
Ce « souci » de ventilation nous a poussés à faire un dernier test, cette fois sur une voix chuchotée, presque murmurée. Que dire alors… Le rendu sonore est toujours aussi agréable et qualitatif. Le vrai gros point positif souligné par ce test est l’absence totale de souffle. Pour information le préampli était réglé sur 60 dB de gain et nous avons fait exprès de vous laisser en fin de fichier, la sortie du comédien (bruit de pas et claquement de porte) pour que vous ayez en comparaison une idée du volume sonore très très faible de la voix captée. Malgré la faiblesse de la source, la restitution de la voix est parfaite et la compréhension du texte totale. Autre remarque que ce test soulève : pour les fans de grosses compressions bien excessives, vous pourrez aisément grâce au Pure Tube vous adonner aux joies de la surcompression avec des gains de réduction extravagants : votre signal restera toujours propre et vous n’aurez pas à gérer un souffle souvent contraignant sur ce genre d’exercice.

- 01a Deep Voice00:34
- 01b Deep Voice Clamée00:28
- 02a Beatles Close00:16
- 02b Speak Collé au micro00:20
- 02c Speak 30cm00:16
- 03a Chanteuse Neve01:21
- 03b Chanteuse Fearn01:23
- 03c Chanteuse Hardy00:41
- 03d Chanteuse Speak00:38
- 04 Voix Chuchotée – Asmr 60dB00:49
Ne goûtons pas notre plaisir
Un micro dédié à la voix doit potentiellement pouvoir capter aussi d’autres instruments et nous nous sommes amusés à le tester sur une batterie comme sur une guitare acoustique. Vous remarquerez sur la batterie que le rendu est extrêmement intéressant et, à mon avis, encore plus particulièrement en position d’overhead avec une splendide restitution des cymbales, claires et douces tout en gardant bien l’équilibre général du batteur.
Même constat pour la guitare avec un vrai atout du micro sur la partie jouée aux doigts. Aucun souci de souffle ne vient perturber la prise. On retrouve toute la sensibilité et la délicatesse du jeu du musicien comme le détail des pincements et des mouvements de doigts sur le manche. La guitare reste limpide tout en gardant cette chaleur boisée typique des micros à lampe.

- 05a Drums Front 2m Sweet00:28
- 05b Drums Front 2m Hard00:31
- 05c Drums OverHead00:42
- 06a Gtr Ac Accords00:24
- 06b Gtr Ac Arpeges Close00:24
- 06c Gtr Ac Arpeges 50cm00:25
Conclusion
Suite à tous ces tests, on comprend bien pourquoi Lewitt a choisi « Pure Tube » comme nom. La fameuse couleur des plus dignes micros à lampes est belle est bien là. Sa simplicité d’utilisation, sa sensibilité comme son signal sur bruit ouvrent un champ des possibles incroyablement large. Si vous avez toujours été réticent à l’usage d’un micro à lampes pour certaines applications à cause du souffle induit, le Pure Tube est sûrement un nouvel outil à considérer. Musique intimiste, musique classique, doublage, voice-over ou même bruitage ou autre podcast, rien ne paraît insurmontable pour ce microphone. Bien évidemment, il fonctionnera de surcroit très bien pour toutes les musiques plus « bruyantes » et/ou modernes ! Essayez-le, c’est une belle réussite !