Prodipe, dont le crédo est de produire du matériel Home-Studio à bon rapport qualité/prix, décide de s’attaquer cette fois-ci au micro à lampe avec le Lamp Studio Pro que nous allons tester tout de suite…
Prodipe, dont le crédo est de produire du matériel Home-Studio à bon rapport qualité/prix, décide de s’attaquer cette fois-ci au micro à lampe avec le Lamp Studio Pro que nous allons tester tout de suite…
Le Lamp Studio Pro a été conçu en collaboration avec Ludovic Lanen et sur le site Internet de la marque, on peut voir qu’ils ne se cachent pas de faire fabriquer ses micros en Asie (mais dans les meilleures usines !) tout en ajoutant que Ludovic Lanen et Claude Salmieri (pour les batteries) ont mis leurs grains de sel dans la fabrication des produits (on les voit presque en bleu de travail dans l’usine en train d’usiner les pièces). Ce micro qui nous intéresse aujourd’hui entre directement en compétition avec le M-Audio Sputnik (testé sur votre site préféré il y a quelques mois par votre serviteur), et on peut le trouver au prix de 499 € dans toutes les bonnes crèmeries.
Voici tout d’abord les caractéristiques techniques :
- Diaphragme : membrane plaquée or
- Large capsule : Ø 34 mm
- Sensibilité : –34dB (0dB=1V/Pa à 1kHz)
- Réponse en fréquence : 30Hz-20kHz
- Polarité : 9 types – Omni/Cardioid/Bi + positions intermédiaires
- Pression max SPL : 130dB
- Bruit propre : 20dB A
- Impédance de sortie : <200Ω
- Impédance de charge : ≥1000Ω
- Poids : 660g
- Dimensions : ø 55 × 201mm
Passons maintenant au déballage…
Déballage
Comme bon nombre de ses confrères, le Lamp Studio Pro est vendu dans une mallette rectangulaire fermant à clef. À l’intérieur, on trouve :
- Le micro
- Une suspension type « Spider »
- Une suspension type « clamp » (qui permet de coller le micro à une source comme un ampli)
- L’alimentation du micro
- Un câble d’alimentation
- Le câble 7 broches qui relie le micro à l’alimentation
- Une bonnette en mousse
La mousse qui maintient les éléments dans la mallette ne laisse pas assez de marge pour sortir la suspension Spider et l’alimentation : certes, le maintien est ferme et on est sûr que rien ne bouge pendant le transport (non, je ne parle pas d’un soutien-gorge spécial Jogging) mais lorsqu’on veut sortir quelque chose on doit forcer un peu trop : les boutons de l’alimentation accroche la mousse (et pas qu’à moitié), et la vis de serrage de la suspension s’accroche désespérément à cette dernière.
Le micro dispose d’un design assez sobre (un peu trop de graffitis partout à mon goût peut-être) mais un problème survient quand on doit le mettre devant une source pour la première fois : où est la face avant ? Je me suis fait avoir la première fois, j’en étais même arrivé à me demander pourquoi je devais pousser autant mon fidèle Amek Purepath Channel In a Box sur une prise d’ambiance de batterie. Pourtant, on m’avait toujours appris à trouver la face avant d’un micro grâce au logo de la marque… Bref, une meilleure indication et moins de graffitis auraient été les bienvenus.
La suspension Spider est de bonne facture, la vis de serrage reste en place même dans les positions peu orthodoxes et on apprécie le plastique pour serrer (pas comme sur le SE ZE5600 ou le ADK Model TC).
Sur l’alimentation du micro, on trouve un coupe-bas, un PAD –10 dB et le sélecteur de directivités avec paliers (on voit aussi un bout de mousse sur le switch du PAD, je ne vous avais pas menti quand je vous disais que la mousse serrait trop les éléments !). La face arrière comprend le switch d’alimentation, la prise femelle 7 broches, la sortie à brancher sur votre préampli micro préféré en XLR standard et un bouton Ground Lift pour éliminer les ronflettes dues à une boucle de masse (c’est la première fois que je vois ça sur un micro).
Et le son ?
Voici la configuration utilisée pour tester le Prodipe Lamp Studio Pro : Amek Purepath Channel in a Box (sans EQ, ni filtre, ni compression) dans un convertisseur Digidesign 190 I/O. Le micro a été comparé au ADK Model TC et au SE Electronics ZE5600, branchés tous les deux dans un AMEK Purepath DMCL.
La guitare acoustique enregistrée est une Gibson SJ-100 (Jumbo) aux basses assez prononcées. Les trois micros ont été placés en étoile à 3 mètres de la batterie à un mètre du sol. Une voix féminine a été aussi enregistrée avec les 3 micros.
Pour commencer voici la prise de guitare avec le Lamp Studio Pro, le ADK Model TC et le SE Electronics ZE5600.
Viens ensuite la voix : Lamp Studio Pro, le ADK Model TC et le SE Electronics ZE5600.
Et enfin la batterie : Lamp Studio Pro, le ADK Model TC et le SE Electronics ZE5600.
Notons que le niveau de sortie du micro est assez bas et que j’ai dû pousser le AMEK CIB pour obtenir à peu près le même niveau que le ADK et le SE.
À l’écoute des prises de guitare acoustique, le Lamp Studio Pro me parait légèrement plus creusé dans le médium par rapport au M-Audio Sputnik testé auparavant. Les aigus ne sont pas aussi agressifs que sur le SE Electronics, mais moins jolis que sur le Sputnik. Le son est plus classe que le ADK, mais ce creux dans le médium colore un peu trop la prise.
Sur la voix féminine, les aigus sont comme beaucoup de micros chinois : pas très beaux même si le micro ne ressort pas des sifflantes atroces comme le ZE5600 (il faudrait que je change la lampe chinoise dedans). Pour simplifier, je mettrais une note de 13.5/20 aux aigus.
On remarque que le Lamp Studio Pro est sensible aux plosives, malgré l’utilisation d’un filtre antipop, les « b » et les « p » sont un peu explosifs.
Sur la prise ambiance de batterie, le micro encaisse bien sans trop compresser (cf. le SE ZE5600… décidément, il en prend plein la tête le pauvre). Le Lamp Studio Pro donne un son plus classe que le ADK grâce à ses aigus assez doux et son bas du spectre plus hargneux. D’ailleurs, les basses fréquences sont un peu trop exagérées, après consultation de la courbe de réponse, on obtient l’explication. Point positif : un outil est fourni pour dévisser le corps du micro, on accède alors à la lampe qui peut être changée. Il s’agit en effet d’une 12AX7 standard. Cette manip’ ne peut pas être effectuée sur le Sputnik car la lampe est soudée !
Pour compléter le test et confirmer nos impressions, nous avons comparé le Lamp Studio Pro au Sputnik de M-Audio et au Neumann U47, sur des voix et sur une guitare acoustique dans cette vidéo.
Voici les fichiers sons de la vidéo :
Voix chantée 1 : Lamp Studio Pro, Sputnik, U47
Voix chantée 2 : Lamp Studio Pro, Sputnik, U47
Voix parlée masculine : Lamp Studio Pro, Sputnik, U47
Voix parlée féminine: Lamp Studio Pro, Sputnik, U47
Guitare : Lamp Studio Pro, Sputnik, U47
Conclusion
La couleur générale du micro est assez agréable pour le prix. Ce n’est pas un micro qui caricature le son « lampe » chargée d’harmoniques et d’artefacts dans les aigus. Il se situe tout de même en dessous du M-Audio Sputnik (150 € plus cher), mais son prix ne justifie pas le packaging un peu raté (mousse oppressante, micro « tagué » de partout, vis de serrage limite). Il permettra aux acheteurs de faire des prises honorables avec cette fameuse chaleur dans le bas médium. Toutefois, attention aux plosives lors de vos prises de voix en proximité et munissez-vous d’un bon préampli pour amplifier le signal qui sort du micro.