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Test écrit

Test du Sputnik de M-Audio - Capsule sur orbite

Cela fait déjà un moment que les micros chinois fleurissent dans nos home studios et le nombre de marques concurrentes et leurs designs si proches prêtent à confusion quant à leurs différences réelles. Nous verrons dans ce test en quoi le modèle de chez M-Audio se démarque du reste du marché.

Étant à la recherche d’un bon micro à lampe avec un bon rapport qualité-prix, je me suis fait un plai­sir de tester le nouveau micro à lampe large membrane SPUT­NIK de M-Audio que l’on peut trou­ver au prix aux alen­tours de 670 €.

Plan de vol

 

Le Sput­nik est un micro large membrane à lampe compor­tant une capsule de 2 pouces ’double-sided’ en Mylar qui permet l’uti­li­sa­tion de trois direc­ti­vi­tés (sans paliers) : omni­di­rec­tion­nel, Figure-8, et Cardioïde. Elle est recou­verte d’une fine couche d’or (24 Carats s’il vous plait). Mais l’in­gré­dient spécial de ce micro est sa lampe mili­taire 6025M amou­reu­se­ment sélec­tion­née à la main. Il s’agit en fait d’une pentode bran­chée en triode, chose sur laquelle je ne me suis pas encore penché, mais qui mérite réflexion (‘mais qu’est-ce que cela m’ap­porte ?’, ‘et pourquoi les autres ne le font pas ?’. Il possède un corps en nickel non réso­nant avec un design spéci­fique, mais sympa­thique.

 

Sa courbe de réponse en cardioïde est éton­nam­ment plate à part une bosse d’en­vi­ron 3 dB aux alen­tours de 15 kHz. La majo­rité des micros à lampe compris dans cette four­chette de prix s’avèrent être agres­sifs dans les aigus, voire ‘scin­tillants’ avec un bas du spectre baveux et impré­cis.

 

Nous allons donc tenter de savoir si le M-Audio SPUT­NIK se diffé­ren­cie de ces Kama­rads et même peut-être, s’il fait mieux. Mais trêve de Bla-bla tech­nique et autres préfaces sans fin, voici l’heure des photos et des tests.

 

Débal­lage

Comme pas mal de ces confrères à lampe, nous sommes en présence d’une mallette de bonne facture avec ferme­ture à clef, renforts laté­raux, cous­si­nets anti­dé­ra­pants et char­nières blin­dées (vitres élec­triques à l’ar­rière en option).

La mallette comprend :

  • Le micro M-Audio SPUT­NIK
  • La suspen­sion ‘Spi­der’
  • Le boîtier d’ali­men­ta­tion du micro
  • Le câble d’ali­men­ta­tion 7 broches spéci­fique aux micros à lampe qui relient le micro au boîtier d’ali­men­ta­tion
  • Le câble secteur clas­sique
  • La chaus­sette de protec­tion contre la pous­sière

Petit bémol, le switch On/OFF du boîtier d’ali­men­ta­tion force sur la mousse de la mallette, ce qui a pour effet de la déchi­rer… pas très esthé­tique ! Un détrom­peur aurait fait l’af­faire, mais ce n’est qu’un léger détail. D’ailleurs, j’au­rais bien vu une boîte en bois rare aussi pour ranger le micro mais le prix n’au­rait pas été le même et des arbres auraient été coupés pour mon simple plai­sir… Dommage.

Décol­lage


Le SPUT­NIK possède un design parti­cu­lier cher à la marque M-Audio qui l’a déjà expé­ri­menté avec ses modèles SOLA­RIS et LUNA, micros statiques à large membrane. Cet aspect origi­nal ne le fait pas passer inaperçu, mais rassu­rez-vous, il se fait oublier une fois bran­ché…

 

 

Le micro se visse sur la suspen­sion qui ma foi s’avère être de bonne facture : la vis de serrage pour l’orien­ta­tion ne se grippe pas, le micro ne tombe pas sous l’ef­fet de la gravité terrestre. Compa­rée à la suspen­sion du SE Elec­tro­nics ZE5600 qui est une horreur, j’ai pris du plai­sir à instal­ler le SPUT­NIK en posi­tion de tir pour les diffé­rents tests.

 

Une fois installé sur son pied de micro, on branche le câble d’ali­men­ta­tion 7 broches entre le micro et le boîtier. On peut alors enclen­cher le switch et voir s’al­lu­mer une diode rouge petit à petit (un peu dérou­tant au début où on se demande si on a bien bran­ché le câble au secteur…). Le micro est utili­sable après 15 secondes, mais il est conseillé de lais­ser la tension se stabi­li­ser dans la lampe avant de lancer le micro en orbite, cela permet d’al­lon­ger sa durée de vie (vous pouvez l’uti­li­ser après 15 minutes à chaleur tour­nante, le retour­ner à 7 minutes).

 

Il ne reste plus qu’à bran­cher un XLR clas­sique entre le boîtier et votre préam­pli­fi­ca­teur micro préféré. Igni­tion !

 

Sur le corps sont présents : le sélec­teur de direc­ti­vité, un atté­nua­teur – 10 dB et un coupe bas. Énorme point posi­tif : le Sput­nik de chez M-Audio possède un pad –10 dB et un coupe bas à 80 Hz (ou un passe-haut pour les autres aficio­na­dos). Pourquoi faire me direz-vous quand on peut le faire sur son préam­pli­fi­ca­teur micro ? Essayez d’en­re­gis­trer une grosse caisse ou un élément qui envoie le boulet, même en Room sur une batte­rie ou une guitare un peu violente les diffé­rents micros à lampe que j’ai utili­sés (SE Elec­tro­nics ZE56000, BPM Studio-Tech­nik TB10…) saturent sans pitié : il en résulte une sorte d’ef­fet de pompage avec une distor­sion assez désa­gréable à forte dose. Le coupe bas permet d’éli­mi­ner les bruits para­sites présents dans le bas du spectre (vibra­tions dues au pied du chan­teur qui tape au sol, camions qui passent, etc.)

Mise à feu

Les tests qui vont suivre ont été réali­sés chez UFO Studio aux frigos de Paris, merci à scal­pito et Mega­mat pour leur temps et leurs doigts de fées.

Voici le maté­riel utilisé pour la torture du SPUT­NIK de chez M-Audio :

  • PC Intel Pentium Dual core 2.8 GHz, 4 Go de RAM
  • Protools HD3 avec Digi­de­sign Protools 6.9 cs4
  • Conver­tis­seurs Digi­de­sign 192 I/O
  • Ecoutes : GENE­LEC 1030 et YAMAHA NS10 sur Brys­ton 2BST
  • Guitare acous­tique Gibson CL-20 stan­dard plus (année 2000)
  • Guitare élec­trique Ricken­ba­cker 620
  • Pédales de distor­sion
  • Ampli Hiwatt Custom 100 (bridé en 50 Watts)
  • Baffles 2 * 12 MESA BOOGIE RECTI­FIER (Celes­tion Vintage 30)

Et voici les micros qui ont été compa­rés au SPUT­NIK :

  • SONY C48 (Guitare acous­tique)
  • SE Elec­tro­nics ZE5600 (Guitare acous­tique)
  • Senn­hei­ser e609 (Guitare élec­trique)
  • Royer R121 (Guitare élec­trique)

J’ai choisi le SONY C48 car c’est le micro que j’uti­lise sur mes prises de guitares acous­tiques, le grain n’est jamais agres­sif, le bas bien présent et un médium bien moel­leux. Il n’est trou­vable que d’oc­ca­sion actuel­le­ment.

 

J’ai opté pour le SE Elec­tro­nics ZE5600 car c’est un micro que j’ai l’ha­bi­tude d’uti­li­ser sur des grosses caisses (en omni­di­rec­tion­nel), des guitares élec­triques (de moins en moins je dois dire…) et qui est présent dans pas mal de Home Studios.

Je me suis tourné vers le Senn­hei­ser e609 car j’en avais envie. Il y a des jours comme ça ou l’on n’a pas envie de sortir son clas­sique SHURE SM57 (que je trouve moins fidèle d’ailleurs).

 

Enfin, j’ai choisi le Royer R121 car il est le compa­gnon idéal d’un micro dyna­mique sur une guitare satu­rée, il apporte les ‘coro­nes’ au son.

Les sons


Ryth­mique Acous­tique

Le SPUT­NIK se défend bien avec un bas bien défini, des aigus bien clairs et une bonne dyna­mique. Le SE Elec­tro­nics est beau­coup plus brillant, scin­tillant, pire même : désa­gréable. Le SONY C48 est pour sa part beau­coup moins brillant, mais le bas du spectre est bien tenu comme sur le SPUT­NIK.

 

Arpèges Acous­tique

Même consta­ta­tion. Le SPUT­NIK me plait de plus en plus… Il réagit bien aux attaques rapides sans distordre le son tout en rajou­tant de jolies harmo­niques.

 

Ryth­mique Satu­rée

Le son est plutôt sympa­thique encore une fois : très clair, précis, ne bave pas et très fidèle au son que j’en­ten­dais dans ma cabine de prise. J’ai fait des essais en gardant unique­ment le Senn­hei­ser e609 et le M-Audio SPUT­NIK dans mon mix, le résul­tat était très satis­fai­sant.

 

Konk­lu­sion

M-Audio précise avoir appelé son micro à lampe SPUT­NIK en l’hon­neur du temps où nos précieux Tubes avaient atteint leur apogée en terme de tech­no­lo­gie, sans pous­ser le bouchon aussi loin (Maurice), je conseille vive­ment ce micro qui possède un rapport qualité/prix très attrac­tif au vue de la concur­rence comme nous avons pu le consta­ter rapi­de­ment dans nos tests.

La resti­tu­tion est fidèle (ce qui est la moindre des choses pour un micro), un poil brillant, mais juste ce qu’il faut, avec cette petite compres­sion natu­relle propre aux micros à lampe qui donne ce grain si convoité, sans pour autant nous casser les oreilles avec des aigus surdi­men­sion­nés. En bref, je dis banco et bravo M-Audio !

 

 

  • La qualité du son
  • La mallette
  • Le design

 

  • La lampe ne peut être chan­gée sans mani­pu­la­tion profes­sion­nelle
  • La mousse déchi­rée de la mallette à cause du switch d’ali­men­ta­tion
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