En concevant la pédale d’overdrive Bluesbreaker, Marshall entendait reproduire le son des amplis Bluesbreaker, les mythiques premiers combos créés par la marque et notamment utilisés par Eric Clapton. C’est d’ailleurs à l’artiste et au groupe John Mayall & the Bluesbreakers que ces amplis doivent leur nom. Si la pédale d’effet Bluesbreaker n’est plus produite aujourd’hui, elle a été remplacée par la BB-2 au catalogue de Marshall. Nous nous sommes donc penchés sur son cas.
Le premier élément marquant avec la BB-2 Bluesbreaker II est son look tout en rondeurs. Le boîtier est épais, mais moins long qu’un format de pédale classique. Tout est en métal, même les potards. C’est plutôt joli, c’est original, et, surtout, la machine paraît être d’une solidité à toute épreuve.
Quatre boutons permettent de régler la BB-2 : Drive, Tone, Volume, et un sélecteur pour naviguer entre les modes Boost et Blues. Les potards offrent pas mal de résistance, un peu trop même. Ils sont aussi trop près de l’imposant « capot » de la pédale, rendant la manipulation un peu moins aisée. L’ergonomie n’est donc pas parfaite, mais rien n’est dramatique et le look est réussi.
How does it sound ?
Commençons avec le mode Boost. Le gain n’a aucune influence dans ce mode. La pédale est alors très transparente, respecte parfaitement la dynamique, et apporte un vrai surplus de volume avec un léger crunch. Le comportement est particulier dans les aigus lorsque le son sature : ça grésille, et l’on retrouve l’effet de baffle lacéré typique de certaines pédales. C’est un style, mais cela tranche avec la transparence de l’effet.
Quant au mode blues, il est complètement différent. Le volume est beaucoup plus bas, ce qui rend le passage d’un mode à l’autre assez désagréable, et le gain est cette fois-ci utilisable. L’effet colore beaucoup le signal, c’est plus rond, plus chaud. Le gain augmente assez rapidement, et la saturation est « sale » et typée vintage. La réserve de gain est assez importante, sans toutefois titiller la distorsion. Le résultat est vraiment intéressant pour les crunchs : c’est chaud, boueux, même si l’on retrouve les grésillements déjà évoqués avec le boost. Cela enlève un peu de douceur, mais apporte du caractère. Certains aimeront, d’autres non, c’est clairement une question de goût. La pédale présente par contre plus de limites lorsque le gain est poussé à fond. Elle manque alors de tranchant, et le résultat est brouillon.
Enfin, la tonalité agit principalement sur les aigus. Cela permet de compenser son caractère « sombre », mais il est impossible de travailler l’équilibre global de la pédale. Un peu plus de polyvalence aurait été appréciable.
Conclusion
La BB-2 Bluesbreakers est une pédale typée, qui porte son nom à merveille. En effet, elle séduira les amateurs de sons chauds et boueux, et de saturations vintage. Pour autant, tout n’est pas réussi sur cette pédale. L’écart drastique de volume entre les deux modes est gênant, le léger crunch du mode Boost n’est pas très flatteur, et les grosses saturations en mode blues manquent de précision. Il faudra donc se contenter de certaines utilisations, et notamment du léger crunch rond et chaleureux du mode blues. Elle en fait peu, mais elle le fait bien, et l’on ne saurait lui en tenir trop rigueur au regard de son tarif raisonnable (à partir de 57 €).