réactions à la news Dodeka réinvente la notation musicale
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Banshee in Avalon
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Kentan Lenneg
Will Zégal
J'ai une amie qui a mis ses mômes à la musique très jeunes. Ils se sont retrouvés dans une salle avec plein d'instruments, dont beaucoup de percussions, invités à essayer ceux qui les tentaient, à tourner, en essayer d'autres et ont commencé immédiatement à jouer. Ce n'est qu'au bout de quelques années qu'on leur a fait faire du solfège.
Oui, il y a bien des choses qui changent. Ce n'est pas parce qu'il faut le temps pour que le changement soit généralisé qu'il n'a pas lieu et n'existe pas.
deb76
Citation de : Will Zégal
Comment peux-tu affirmer ceci alors que d'autres disent le contraire ? Au nom de quoi mets-tu leur parole en doute ? As-tu été dans toutes les écoles de musique ?
J'ai une amie qui a mis ses mômes à la musique très jeunes. Ils se sont retrouvés dans une salle avec plein d'instruments, dont beaucoup de percussions, invités à essayer ceux qui les tentaient, à tourner, en essayer d'autres et ont commencé immédiatement à jouer. Ce n'est qu'au bout de quelques années qu'on leur a fait faire du solfège.
Oui, il y a bien des choses qui changent. Ce n'est pas parce qu'il faut le temps pour que le changement soit généralisé qu'il n'a pas lieu et n'existe pas.
Non, pas d'accord, je ne mets vos paroles en doute, je vous demande seulement de prendre en compte mes arguments. Dans le message précédent j'écris : "Qu'il y ait des endroits où ce n'est pas encore ça, j'en conviens parfaitement, mais il y en a d'autres où la pédagogie a évolué de façon incroyable". Je ne vous demande pas d'indiquer que dans toutes les écoles de musique l'enseignement a changé partout et totalement mais de considérer que ça a quand même beaucoup changé, évolué. Tu me demandes si j'ai été dans toutes les écoles de musique ? Ma réponse est claire, non. Mais j'en connais un certain nombre en Picardie et en Normandie.
Mais puis-je te faire remarquer que justement j'ai souhaité dans deux messages précédents une étude sur l'enseignement dans les écoles et les conservatoires de musique afin d'avoir une base concrète et objective, au-delà des cas particuliers. Alors, après je sais très bien que ce n'est pas évident à mettre en place et à concrétiser, et que ce n'est pas votre rôle. Mais l'idée était de ne pas affirmer mais d'avoir des éléments concrets d'informations et de comparaisons.
Tu évoques les enfants de ton amie à qui ont a mis à disposition un panel d'instruments de percussions avec lesquels ils ont pu jouer et tu écris que les choses changent. Ca me convient et permet-moi de souligner que c'est un constat bien différent de ce que tu écrivais dans les premiers échanges.
Pour ma part, je souhaitais mettre le lien - pas moyen, ma réponse s'efface dès que je fais un copié-collé - de l'enseignement du Conservatoire de Dieppe où pour les enfants de 6 ans, il y a un jardin sonore qui doit correspondre à ce que tu décris (1), où la MAO est enseignée tout comme l'électroacoustique ainsi que les musiques actuelles. Et à la Grande Fabrique qui est en résidence permanente dans le conservatoire, Francis Faber qui est aussi le professeur de la classe d'électroacoustique est connu pour le développement de ses Meta-Instruments pour la gestuelle électronique, et de sa mallette Meta-Instruments destinée au jeune public, notamment des écoles. Et ce qui se passe à Dieppe, se déroule dans bon nombre de conservatoires aujourd'ui.
(1) A noter que dans les années 80, le Centre Beaubourg avait un atelier d'initiation à la musique très novateur auprès des enfants. Le feu GMEB (Groupe de Musique Electroacoustique de Bourges), dès les années 70 avait mis en place des ateliers dans les écoles une initiation à la musique électroacoustique avec son Gmebogosse/Gmebophone (des petites consoles électroniques avec matrice et joystick pour manipuler le son) et dont peut-être certains Berruyers du forum se souviennent.
Will Zégal
Tu évoques les enfants de ton amie à qui ont a mis à disposition un panel d'instruments de percussions avec lesquels ils ont pu jouer et tu écris que les choses changent. Ca me convient et permet-moi de souligner que c'est un constat bien différent de ce que tu écrivais dans les premiers échanges.
Oui et c'est bien ce que je dis : les choses changent, mais ça prend du temps pour qu'elle changent partout. Et ça en prendra encore surement vu que doivent encore débarquer dans les écoles de musique des profs qui ont suivi des cursus classiques hyper normés. Mais la formation ne fait pas tout : l'environnement, les normes généralement acceptées, les modes jouent aussi sur la façon dont les profs enseignent. Encore faut-il qu'ils soient capables de s'adapter à ces nouvelles façons.
chapolin
Le problème de beaucoup de profs, c'est qu'ils oublient que la musique est un loisir, et qu'on en fait par plaisir.
Oui mais je pense que çà n'est pas si simple. La musique est un plaisir certes, mais un plaisir subtil et complexe. Et qui plus est un plaisir à facettes multiples. On est bien loin du plaisir/envie procuré par la tentation d'une pâtisserie dans la rue et à laquelle on cède dans une détente libératrice (et toxique si répété tous les jours).
On peut plutôt faire l'analogie avec le simple fait d'entretenir une condition physique correcte.
Si vous consultez le site de l'OMS (Organisation Mondiale de la Santé), vous serrez surpris du niveau minimum de condition physique préconisé. Vous verrez que des millions de gens sont incapables, en l'état actuel, de courir 30 minutes 3 fois par semaine. C'est pourtant un minimum pour ne pas risquer de tomber malade et sans parler de faire du sport.
Pour ceux n'ayant jamais couru et probablement en surpoids, s'ils essayent, ils s'apercevront au bout de 1 ou 2 minutes qu'ils souffrent énormément et l'objectif de 30 minutes leur paraîtra juste impossible. Tout simplement. Et pour ceux qui voudront persévérer, grâce à la raison ou autre, chaque minute gagnée sera une souffrance pendant des mois et probablement quelques années. Voilà, après çà ils prendront leur bagnole, irons dans les Pyrénées et jouiront de l'intense plaisir procuré par de belles randonnées. Sans effort.
Il y a de cela aussi dans la musique et jouer implique aussi une condition "mentale", une posture. Car jouer de la musique est un acte complexe et bien difficile quand on part de zéro. La marche Turc c'est complexe. Même avec Dodeka. Car même sans le problème d'une lecture abstraite il faudra se taper le déchiffrage, donc une lecture et le montage de la "partition" pour acquérir les gestes. Il y aura les gestes simples évidents mais aussi les gestes complexes constitués de plusieurs petits gestes comme par exemple déplacer la main tout en l'ouvrant pour obtenir un intervalle ... et là il faudra non seulement pratiquer et encore pratiquer mais aussi trouver des conseils, donc une certaine dose de souffrance/patience/chance. Comme pour courir. Car désirer profondément faire de la musique et échouer c'est une souffrance. Peut-être même pire ou au moins égale.
Après le problème c'est que ceux qui jouent "sans effort" ont tendance à occulter cette subtilité de la "condition" de base. Bien sûr il faut travailler ou pratiquer ou avoir du plaisir -il y a de multiples approches pour qualifier çà- c'est évident, il n'y a pas de musique sans acte, sans pratique, mais encore faut-il avoir cette "étincelle" dans laquelle naît l'acte. Et encore le plus souvent possible pour la musique.
Alors vous verrez que des gens seront enchantés au sortir d'un cours avec Dodeka, ce sera tout bon et malgré çà, semaines après semaines ils reviendront chaque fois au cours sans avoir pratiqué ou à peine une fois, rarement.
Et comme pour l'activité physique, c'est mon constat mais j'ose une extrapolation, ils sont des millions comme çà, dans l'incapacité d'éprouver du plaisir.
On peut donc comprendre, aussi, l’attitude et le désarrois de beaucoup de profs ...
en MIDI dans le DAW et d'utiliser un logiciel qui convertit en notation ensuite et basta!.
Tout a fait quand on est coutumier de l'informatique et de la technologie. Mais à mon avis pour un débutant total, il ira aussi vite à apprendre à simplement jouer du piano en lisant des partitions que pallier à tout çà en acquérant les outils, matériels et hardware de la mao et de l'informatique. (Et encore apparemment Windows ne beugue plus comme avant).
Pour en revenir à Dodeka j'ai repéré une très grave lacune.
En effet le clavier est "lisse" et du coup il n'y a plus les repères tactiles du clavier conventionnel. On est donc obligé d'avoir les yeux rivés sur les mains. On ne peut donc, en fermant les yeux, que s'en tenir aux repères donnés par les sons et donc çà devient des lors ultra abstrait. Pour des partitions complexes çà sera beaucoup plus dur de lire en étant obligé sans cesse de jongler entre partition et clavier.
Magnesium
Le problème de beaucoup de profs, c'est qu'ils oublient que la musique est un loisir, et qu'on en fait par plaisir.
Voilà qui est bien réducteur.
Pour certains comme moi, la programmation est un loisir. Pour d'autres, les maths poussées sont un loisirs. D'autres encore trouvent que le jardinage est loisir.
La musique est bien plus qu'un simple loisir, et commencer très jeune un cursus poussé est souvent le seul moyen d'atteindre un niveau permettant par la suite d'en faire ce que l'on veut, et éventuellement d'en faire son métier. N'ayant moi même pas tenu un an à l'académie, c'est aujourd'hui l'un de mes plus grands regrets.
deb76
Citation de Will Zégal
Deb, mon message ne t'étais pas adressé, mais à Kentan Lenneg qui contredisait tes propos.
Will, autant pour moi...
Dr Pouet
[ Dernière édition du message le 23/01/2017 à 01:36:49 ]
deb76
Citation de : Dr Pouet
Tiens il y a Jain justement qui ne sait pas lire la musique, ne connaît pas le nom des accords, et ne se considère d'ailleurs pas comme une musicienne mais comme une bidouilleuse. Tout comme la moitié du groupe Art of Noise : monsieur J J Jeczalik ! (clavieriste qui a aussi joué avec Yes, FGTH et Kate Bush)
Il est clair qu'avec une bonne oreille, de l'imagination, une bonne connaissance de son (ses) instruments(s), on peut très bien faire de la musique de très haute tenue sans savoir lire la musique. C'est le cas de Paul Mc Cartney aussi. La lignée est longue. En fait, lire la musique, c'est en quelque sorte plus une histoire de communication avec des bases communes, pour partager sa musique ou découvrir celle des autres, de jouer des "textes" du patrimoine ou de création... Tout dépend de son projet personnel.
Enfin, ce n'est que mon humble avis.
Hakim+K
Concernant Sir Paul, il a appris la musique très jeune, je ne sais pas d'où sort cette légende.
Extrait de Wiki :
Paul McCartney et son frère sont initiés très jeune à la musique par leur père. Celui-ci, dans sa jeunesse, jouait en effet de la trompette dans un groupe, tandis que son propre père avait joué du tuba. Jim McCartney décide de faire suivre à Paul des cours de piano. Cependant, le jeune homme se montre peu réceptif à ces leçons trop formelles et abandonne. Cependant, sensible à la musique, il apprend seul avec son père les accords de base et prend goût au piano. Le père McCartney a également pour habitude d'emmener ses fils à des concerts dans les environs. Avec la mort de Mary, Paul trouvait refuge dans une pratique assidue de la musique. Jim lui offre une trompette, bien qu'il désapprouve que son fils s'engage trop dans cette discipline au détriment de ses études. Paul progresse rapidement et joue des morceaux comme When the Saints Go Marching In...
Ceci bien avant qu'il s'intéresse à la guitare, à Elvis et au rock.
[ Dernière édition du message le 23/01/2017 à 11:50:28 ]
Dr Pouet
deb76 : totalement d'accord.
Pour Jain et Jeczalik : l'une c'est elle-même qui le raconte, l'autre c'est l'autre moitié du groupe Art of Noise (Anne D). Cela dit, bosser avec Kate Bush et Anne Dudley, c'est peut-être ce qui a des complexes à Jeczalik.
Il y a aussi le jazzman français Daniel Huck. Et justement pour illustrer ce que dit deb76, mon prof de musique disait que c'était compliqué de bosser avec lui, car il fallait lui envoyer des cassettes. Internet n'était pas encore si répandu.
[ Dernière édition du message le 23/01/2017 à 15:50:27 ]
Will Zégal
Hakim+K : tout ceci ne dit pas que Sir Paul pratique le solfège. J'ai commencé la musique vers 8-9 ans, commencé à me produire régulièrement en public vers 11-12 ans, monté 3 groupes qui ont tous fait des concerts jusqu'à ce que je parte faire mes études. Ensuite, j'ai fait mes études, commencé à bosser, puis tout plaqué vers 30 ans pour ne me consacrer qu'à la musique. En dehors d'un peu de trucs scolaires, je ne me suis mis sérieusement au solfège, pour pouvoir lire et ne plus simplement déchiffrer péniblement, que vers 33-34 ans. Bon, rien à voir avec la carrière de McCartney, mais c'est pour illustrer le fait que commencer la musique jeune n'implique pas forcément d'apprendre le solfège, ou suffisamment pour le maîtriser.
Hakim+K
Jim McCartney décide de faire suivre à Paul des cours de piano. Cependant, le jeune homme se montre peu réceptif à ces leçons trop formelles et abandonne... il apprend seul avec son père les accords de base et prend goût au piano...
S'il n'a fait q'1 ou 2 ans de piano à l'époque il a déjà appris des rudiments de solfège et puis il connait les accords. Sans parler du fait qu'il a vécu dans une "ambiance musicienne", le père jouant dans un orchestre de Jazz, il en a vu des partoches. Ce n'est franchement pas comme s'il était parti de rien. Ma plus jeune fille n'a fait que 2 ans de piano, elle sait déchiffrer (lentement) A partir de ce minimum on peut déjà faire beaucoup. Mais bon on s'en fout un peu, c'était juste pour nuancer. Quand j'ai fait mes premières compos, je n'avais jamais vu ni partition, ni grille d'accord et je ne connaissais aucun musiciens, tout à l'oreille, j'ai juste pris en main la guitare de ma sœur. c'est quand même très différent de Sir Paul tombé dedans tout petit. Par ailleurs apprendre ne signifie pas forcement maîtriser et la maîtrise n'est pas indispensable. Chacun apprends ce dont il a besoin, je suis à peine capable de lire une partition (clé de sol uniquement), mais j'en ai pas besoin pour composer et harmoniser. Par contre j'ai besoin de connaitre les tonalités, les accords, le cercle des quintes et les trucs qui vont avec...
[ Dernière édition du message le 23/01/2017 à 17:19:26 ]
Frajean
Citation de : Will Zégal
Citation :
Par contre, pour jouer "lam arche turque" au piano, il faut un peu plus qu'apprendre "2-3 rudiments". Et le problème du système classique, c'est la galère par laquelle doivent passer les musiciens avant de pouvoir jouer et se faire plaisir.
Le monde de la musique classique (et pas que) se porterait sans doute mieux et serait probablement moins serré du cul s'il n'y avait pas autant de mômes dégoûtés de la musique avant d'avoir atteint un niveau suffisant pour s'éclater avec.
Je ne me prononcerai pas sur l'enseignement musical à Paris que j'ai quitté depuis longtemps, mais en lisant ça j'ai l'impression de lire des critiques émanant du XXe siècle, dans les années 60 à 80. Or, aujourd'hui, quand on va regarder l'enseignement qui a lieu dans les écoles de musique en province (de villes ou de regroupements de communautés de communes) et et qui fournissent un apport important pour les Conservatoires de régions ou Nationaux, on a pas l'impression de voir des mômes dégoutés de la musique. Bien au contraire car s'ils apprennent le classique avec leurs instruments, ils participent aussi à des Ensembles pour se confronter au jeu dans l'orchestre, souvent ils suivent des classes de jazz voire de MAO - et oui, il y a pas mal d'écoles de musique qui enseignent la MAO voire la CAO. Enfin, quand on regarde le niveau de ses mômes et le plaisir qu'ils ont à jouer dans des registres différents, on a tendance à se dire que la réputation de "culs serrés" est bien derrière nous avec ces jeunes générations.
De même, les jeunes musiciens "classiques" ont aujourd'hui une culture musicale plutôt étendue et dans bon nombre de styles, du rock au jazz en passant par le contemporain. Et c'est une bonne chose...
C'est exactement ça. Je suis dans une école de région parisienne, qui propose des cours de musique classique (et même sur des instruments très anciens), de pop, de jazz, de MAO, des cours particuliers et en groupe, du big-band, des répétitions publiques, des concerts, quasiment tous les instruments, de la percu africaine et américaine latine, etc. Plus de 500 élèves entre 7 et 77 ans (fourchette probablement même plus large). Et tout va bien
chapolin
A un moment donné ou un autre il en faut. Le problème c'est le volume des matières: 30 minutes de cours d'instrument pour 2 heures de solfège plus 2 heures d'orchestre moi à l'époque çà m'a fait péter un plomb. J'ai tenu une seule année (je me faisais insulter en cours de solfège) et suis bien vite parti vers des cours particuliers quand j'avais 13/14 ans.
Par contre 5 minutes de solfège puis 25 minutes de pratique instrumentale (sans jugement ou notation ou besoin de résultats) c'est cool.
A noter que si il fût un temps où le jazz était une forme rebelle cool pour se libérer de l'orthodoxie de l’enseignement classique, à mon sens c'est devenu tout autant une musique de culs serrés très prout prout qui se révèle tout aussi complexe, austère et élitiste, si ce n'est plus que le classique ou le baroque ...
Plus tard devenu adulte, quand j'ai intégré un département de musique ancienne dans un conservatoire de région j'ai rencontré beaucoup de sympathie et d'ouverture d’esprit. Un accueil chaleureux et fraternel avec des étudiants passionnés. Pourtant çà n'est pas faute d'avoir été dissident passant le plus clair de mon temps à faire ma musique de "defonsé" ...
tu es
De toute façon, c'est qu'une langue comme une autre ( solfège ou autre )
Il y a ceux qui vont la parler/écrire/comprendre et les autres qui ne feront pas les trois et qui pourtant ...
Rien de mieux qu'une bonne paire d'enceintes pour assurer la pérénité de l'espèce.
Signé: Le Petit Condriaque AudioFanzine sans PUBlicité
Magnesium
J'ai l'impression qu'il y a encore beaucoup de confusion entre solfège et harmonie ici.
À part niveau rythme où l'on peut trouver des trucs tordus (en même temps pour les croiser faut le chercher), j'ai du mal à me représenter ce que l'on peut bien trouver de "difficile" au solfège. Aprendre à lire une partition de manière fluide c'est l'affaire de quoi, quelques semaines en y passant dix minutes par jour ?
Alors par contre bien-sûr c'est tout de suite une autre histoire de chanter une autre mélodie à vue ou de jouer une polyphonie au piano, mais ça n'est en aucun cas lié à la manière dont est écrite la partition. Ceux qui s'imaginent qu'ils seront en meure de jouer du Chopin en quelques mois grâce à un système alternatif tel que Dodeka vont avoir une drôle de surprise.
La différence majeure à mon avis est qu'ils vont être beaucoup plus tentés d'apprendre à jouer les morceaux par coeur en regardant leurs mains, ce qui certes d'obtenir plus rapidement des résultats mais est une très mauvaise idée à terme puisque jouer une partition à vue ne deviendra jamais naturel.
[ Dernière édition du message le 29/01/2017 à 16:42:42 ]
Will Zégal
j'ai du mal à me représenter ce que l'on peut bien trouver de "difficile" au solfège.
J'ai moi-même beaucoup de mal à comprendre ce que l'on peut bien trouver de "difficile" à apprendre à lire. C'est pourtant un Everest pour une partie de la population et, même encore aujourd'hui, il y a de grosses lacunes et difficultés chez une partie des gens qui arrivent pourtant en niveau bac.
Je pense que la plus grosse erreur en matière d'enseignement, c'est de dire à quelqu'un qui galère "mais si, c'est facile"
Citation :A noter que si il fût un temps où le jazz était une forme rebelle cool pour se libérer de l'orthodoxie de l’enseignement classique, à mon sens c'est devenu tout autant une musique de culs serrés très prout prout qui se révèle tout aussi complexe, austère et élitiste, si ce n'est plus que le classique ou le baroque ...
+1
[ Dernière édition du message le 30/01/2017 à 11:15:32 ]
Magnesium
J'ai moi-même beaucoup de mal à comprendre ce que l'on peut bien trouver de "difficile" à apprendre à lire. C'est pourtant un Everest pour une partie de la population et, même encore aujourd'hui, il y a de grosses lacunes et difficultés chez une partie des gens qui arrivent pourtant en niveau bac.
Tu n'as pas l'impression d'exagérer un tout petit peu ?
C'est à peu près aussi pertinent que de comparer la conduite d'une voiture et le décollage d'un avion de ligne.
Will Zégal
Cependant, tu as raison dans ta comparaison s'il s'agit d'une simple portée en clef de sol et sans trop d'altérations. Sauf que ça, c'est comme lire un livre pour enfant. Le solfège ne s'arrête pas là. Quand il faut savoir lire au moins deux clefs, c'est déjà plus chaud. Quand les altérations se multiplient aussi. La lecture rythmique n'est pas non plus évidente pour tout le monde. Mais quand il s'agit de lire des doubles portées, comme celle qu'on rencontre pour le piano, c'est vraiment un autre paire de manches.
[ Dernière édition du message le 30/01/2017 à 17:09:09 ]
Will Zégal
La difficulté de la chose est certainement autre quand on doit simultanément apprendre la langue son écriture. Plus encore quand l'apprentissage de l'écriture est pratiquement un pré-requis pour apprendre la langue, comme ça a longtemps été le cas en musique et le reste encore hélas souvent.
Magnesium
Comme je te le dis, n'ayant moi-même aucun problème de lecture (pour le solfège, juste un manque de pratique ces dernières années), j'ai du mal à me rendre compte de la difficulté.
M'étant mis au piano il y a peu (je ne savais auparavant que vaguement déchiffrer une partition en y mettant des plombes), j'ai d'assez bons points de comparaison et je peux confirmer que même adulte, ça vient assez vite.
Quand il faut savoir lire au moins deux clefs, c'est déjà plus chaud.
Ca reste un automatisme qui vient assez vite.
Après oui, lire les deux clés plus jouer les notes en même temps, c'est chaud. Mais ce n'est pas le solfège le problème. Le problème, c'est que faire deux trucs en même temps c'est difficile. Il y a tout un travail à faire pour parvenir à anticiper une partie de la partiion pendant que l'on se concentre sur l'autre, arriver à jeter un coup d'oeil de temps en temps sur ses mains sans se perdre etc. Ca pourrait être écrit n'importe comment, le problème serait exactement le même.
Faire deux trucs à la fois c'est dur. C'est une question de fonctionnement du cerveau humain qui est rigoureusement mono-tâche, pas une question de médium.
Will Zégal
Et surtout, comme tu le dis, c'est difficile, notamment de faire deux choses en même temps. Si tu facilites une des tâches (la lecture, qui n'est qu'une contrainte à fonction utilitaire), tu libères des ressources cérébrales pour mieux exécuter la seconde qui est la principale (jouer, interpréter).
Sur le principe, je ne vois pas ce qu'il y a à reprocher à rendre plus facile une tâche. C'est un peu comme si un guitariste qui, comme moi, a appris à jouer sur des troncs d'arbres avec les cordes à 3 cm du manche disait qu'il n'y a pas de raison d'apprendre avec une guitare facile à jouer parce que je suis la preuve que c'est pas si difficile d'apprendre sur une guitare pourrie, qu'il suffit de s'accrocher et d'être motivé.
zogood
Citation de : Magnesium
J'ai l'impression qu'il y a encore beaucoup de confusion entre solfège et harmonie ici.
Tout à fait d'accord. Dodeka c'est "juste" un système de notation. Apprendre à lire la musique, ce n'est pas apprendre l'harmonie. D'où des musiciens qui savent lire et interprêter des partitions (quelle que soit leur forme), sans vraiment comprendre ce qu'ils font (ce fût mon cas à une époque) et ont du mal à se libérer pour improviser.
D'ailleurs, les créateurs de Dodeka prévoient-ils des ouvrages d'harmonie transcrits dans leur système de notation ? Sinon ce sera compliqué car il faudra être bilingue.
zogood
Citation de : Will Zégal
Il y aussi autre chose qui entre en compte : on est des musiciens. Le solfège pour nous, c'est juste l'apprentissage de l'écriture d'un langue qu'on parle déjà depuis des années. Quand un môme (ou un adulte, d'ailleurs) apprend son B-A BA, il pratique déjà la langue depuis un certain nombre d'années.
+1
Je prends beaucoup plus de plaisir à étudier ou plutôt musarder l'harmonie maintenant que je sais jouer. On revient sur ce que l'on a appris empiriquement et c'est beaucoup plus intéressant que de se taper la théorie quand on est tout juste capable d'aligner quelques notes et qu'il reste beaucoup de chemin à faire pour commencer à se faire plaisir avec les morceaux qu'on a toujours rêvé de jouer.
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