Ne nous le cachons pas : l’editing est un pensum, surtout à l’heure du calage des voix ou des instruments. Voilà bien une raison de s’intéresser à VocAlign dont débarque la version Ultra et qui promet de faire tout cela pour nous.
Seul sur son marché depuis plus de 25 ans, Synchro Arts offre une solution des plus efficientes pour simplifier le calage des voix entre elles (et plus si affinités). Reste qu’en termes d’ergonomie comme d’intégration aux différentes STAN du marché, ses logiciels demeuraient un brin trop rustiques. On n’est donc pas mécontent de voir débarquer la version Ultra de Vocalign qui, par le truchement de la plateforme ARA, s’intègre désormais à la perfection dans la plupart des STAN du marché : en dehors de Digital Performer et de Cakewalk qui est le seul à intégrer une fonction similaire, personne ne semble en effet manquer à l’appel, sachant qu’une version VST3 du plug est proposés pour l’usage avec d’autres logiciels non supportés. C’est en tout cas sous Studio One que nous testerons le soft, PreSonus ayant été bien en avance sur ses petits camarades pour intégrer ARA.
Notons aussi un grand progrès du côté de la protection du logiciel : l’iLok logiciel est désormais toléré en plus de l’iLok physique, ce qui est une très bonne chose pour ceux qui, comme moi, n’ont pas envie de monopoliser un connecteur USB de leur portable juste pour une protection qui n’apporte rien à l’utilisateur…
À fond de cale
Tout comme avec Melodyne, un clique droit suffit à passer l’intégralité du clip audio sélectionné en mode VocAlign dont l’interface s’affiche dans la fenêtre d’édition. La plupart des options demeurent grisée tant que vous n’avez pas effectué la détection nécessaire sur chacun des pistes, et précisé de la sorte quelle piste doit servir de guide, de référence pour le calage en somme, ainsi que la piste qui doit être calée sur le guide.
Sitôt la chose faite, le logiciel mouline et vous propose le résultat du calage qui pourra être visualié de trois façons, et sachant que ce dernier pourra être affiné en fonction des options disponibles dans la partie droite de l’interface.
On peut ainsi définir si le timing de synchronisation est plutôt strict ou permissif, sachant qu’un résultat trop strict pourra parfois donner des choses peu naturelles voir d’éventuels problèmes de phase. C’est ici aussi qu’on pourra définir le décalage maximum entre les différentes pistes, ou encore régler la hauteur des formants.
Bref, tout cela est simple et produit dans l’ensemble de bons résultats comme vous pouvez le voir :
- vocal-originalcouplet00:24
- vocal-correctedcouplet00:24
Observez la calage de « j’ai pêché » par exemple, ainsi que l’ajustement sur les fins de phrase, et notamment sur « serment »
Le logiciel peut toutefois se prendre les pieds dans le tapis à l’occasion comme ici, il fait moins bien que l’original sur « qui se meurt ».
- error-original00:13
- error-align00:13
Il vaudra donc mieux repasser par le mode Warp du séquenceur pour corriger le calage à la main :Pour éviter ce genre d’erreur, sachez qu’il est d’ailleurs possible de protéger certaines zones de l’audio à traîter, et de choisir si on conserve uniquement le pitch pour ces zones, le timining ou les deux. Et puisqu’on parle du pitch, justement, parlons-en.
Au-delà du calage
En marge du calage temporel pur et dur qui a fait sa réputation, VocAlign nous propose en effet du calage tonal, histoire d’uniformiser sur ce plan des pistes doublées par exemple. Tout cela se passe à droite de l’interface où il est là encore possible de préciser si l’ajustement doit être plus ou moins strict et proche de l’original, sachant que plusieurs algos sont proposés ainsi qu’un outil de transposition.
Précisons-le : ce calage tonal ne fait pas de VocAlign un concurrent d’Autotune ou Melodyne. Il s’agit en effet d’uniformiser la hauteur tonale de plusieurs pistes sans pour autant se soucier le moins du monde de la justesse. La fonction est efficace et peut même être détournée de son usage premier pour obtenir un effet spécial en l’appliquant à un contrechant ramené de force sur la mélodie principale :
Bref, il n’y a pas grand chose à redire à tout cela, sachant qu’au-delà de la voix, VocAlign pourra se montrer intéressant pour ajuster bien d’autres choses : des guitares par exemple, des cuivres, etc. La seule critique qu’on pourrait faire tient dans le manque de cohérence de la gamme de SyncroArts, sachant que VocAlign Project n’est pas cher mais vraiment pas très intéressant, et que pour pas beaucoup plus cher que la version Ultra, on peut mettre la main sur ReVoice, certes moins bien intégré aux STAN mais disposant d’outils encore plus puissants.
Conclusion
Si l’on a bien compris ce qu’était VocAlign et ce qu’il n’était pas, il n’y a pas grand chose à redire sur ce qui nous est proposé. Bien mieux intégré à la STAN que par le passé et disposant d’une interface plus ergonomique, le logiciel de Synchro Arts permet en effet de gagner un temps précieux dans les opérations de calage tonal comme temporel, sachant qu’on en tirera le meilleur parti en utilisant la précieuse fonction permettant de laisser des passages insensibles à la correction. Certes, le prix réclamé pour cela n’a rien de symbolique et on aurait aimé disposer d’un peu plus de fonctions issues de ReVoice qui n’est pas beaucoup plus cher, mais avouons que le pari de nous faire gagner du temps est rempli haut la main et que l’intégration du logiciel est enfin à la hauteur de ses autres qualités. Bravo donc !