Dans les semaines qui viennent, nous allons nous pencher plus avant sur l'effet "glue", à savoir l'obtention d'une certaine homogénéité sonore au travers de différents procédés. Et nous commencerons aujourd'hui par analyser l'état actuel du mixage tout en évoquant une manière simple d'accentuer la cohésion déjà existante en utilisant ce que nous avons appris dans les épisodes précédents.
Tout va bien !
Jusqu’ici, qu’avons-nous fait ? Nous nous sommes évertués à sculpter nos différents instruments de sorte qu’ils puissent s’emboîter naturellement entre eux tels les pièces d’un puzzle sonore. Pour cela, nous avons travaillé sur l’équilibre des volumes relatifs, la répartition stéréo, le modelage fréquentiel et le contrôle de la dynamique. De plus, nous avons également créé un « espace virtuel tridimensionnel » dans lequel placer les objets sonores. Et mine de rien, le façonnage de toutes ces articulations a déjà apporté plus de cohérence au titre en cours de mix. Il n’y a qu’à comparer le rendu post-"Gain Staging" avec celui de la dernière étape en date pour s’en rendre compte : le fameux effet « glue » tant recherché est en marche ! La bonne nouvelle, c’est qu’il vous est d’ores et déjà possible de renforcer cela en employant des techniques qui doivent vous être désormais familières…
Le pouvoir des bus
Que cherchons nous à obtenir ? Un ensemble harmonieux, non ? Alors en lieu et place d’une approche des traitements piste par piste, pourquoi ne pas changer un instant de référentiel et aborder la chose d’une façon plus globale ? C’est ce que je vous propose de faire grâce au traitement des groupes de pistes. Imaginez un peu… Si vous regroupez vos pistes de batterie sur un même bus, vos guitares rythmiques sur un autre, les voix et les choeurs itou, etc., puis que vous traitez chacun de ces bus avec un égaliseur et un compresseur, il est logique de gagner en retour un surplus de cohésion au sein de chaque groupe. En effet, les pistes d’un même groupe partagent maintenant une même couleur tonale, une même plage dynamique. En poussant ce concept un étage plus haut, les traitements du bus master apporteront quant à eux une homogénéité globale au morceau. Que demande le peuple ?
Attention cependant ! Il ne s’agit pas ici d’apporter des modifications tonales et / ou dynamiques drastiques, sous peine de réduire à néant tous les efforts que vous avez patiemment fournis jusqu’à présent pour en arriver là. Un simple petit décibel en plus à une fréquence judicieusement choisie, une réduction de gain de 0.5 dB sur les passages les plus forts suffiront amplement. Vous êtes en quelque sorte en train de masser délicatement le signal, pas en train de pétrir une pâte à tarte, gardez bien cela à l’esprit.
Afin de pratiquer ce massage, je vous conseille d’utiliser autant que faire se peut des plug-ins censés simuler le comportement d’engins hardware. Pourquoi donc ? Eh bien, c’est ce que nous verrons plus en détail dans les prochaines semaines au travers d’articles consacrés aux bienfaits de la distorsion…