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Pédago
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L’enregistrement de la batterie - Le layering - Le grand guide de l’enregistrement — 41e partie

Cette semaine, nous allons une nouvelle fois sortir légèrement du cadre de l’enregistrement au sens strict du terme pour parler du « layering ». Bien que cette technique de production de la batterie soit généralement réservée à la phase de mixage, j’ai choisi de traiter ce sujet au sein de cette série d’articles, car ce travail de « layering » peut être grandement simplifié lorsque l’on prend la peine d’y penser en amont dès la prise.

L’enregistrement de la batterie - Le layering : Le grand guide de l’enregistrement — 41e partie
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Quésaco ?

Appa­rue dans la musique pop au début des années 80, la tech­nique du « laye­ring » consiste à se servir de samples afin de soute­nir l’en­re­gis­tre­ment origi­nal d’un élément de batte­rie, voire de le rempla­cer complè­te­ment. Cette méthode est prin­ci­pa­le­ment employée pour la grosse caisse, la caisse claire et les toms. Il est cepen­dant possible de l’uti­li­ser pour les cymbales, bien que cela soit passa­ble­ment plus compliqué à réali­ser.

Bien Débuter : Snare Layer

Mais quel est l’in­té­rêt de la manœuvre ? Tout simple­ment un contrôle accru sur le son. Empi­ler des samples permet par exemple les choses suivantes :

  • Ajou­ter du timbre à un élément du kit pauvre à ce niveau-là ;
  • Redo­rer le blason d’une attaque un peu molle ;
  • Rempla­cer un tom mal accordé ;
  • Doser préci­sé­ment le sustain d’un coup de cymbale ;
  • Gonfler le gras d’un kick anémique ; 
  • Etc.

De plus, les samples sont exempts de repisse, ce qui les rend beau­coup plus malléables lors du mix. En effet, la « pureté » d’un sample issu d’une banque de qualité permet de tritu­rer sa matière sonore à grands coups d’éga­li­sa­tion, de compres­sion ou de réver­bé­ra­tion sans trop avoir à se faire de cheveux quant aux éven­tuels dommages colla­té­raux sur les autres éléments du kit.

Par ailleurs, cela permet égale­ment d’avoir une maîtrise totale sur le niveau de chaque frappe. La perfor­mance peut ainsi être plus faci­le­ment constante sur la durée du morceau et donc, poten­tiel­le­ment, paraître plus « massive » le cas échéant. Enfin, dans le cadre de l’en­re­gis­tre­ment en home studio, le « laye­ring » peut être une véri­table béné­dic­tion puisqu’il est ainsi possible d’ob­te­nir un son de batte­rie de « qualité profes­sion­nelle » sans avoir à dispo­si­tion l’in­fra­struc­ture d’un grand studio. Notez tout de même qu’un véri­table enre­gis­tre­ment décent des overheads est un plus non négli­geable, car, comme je vous l’ai déjà dit, le « laye­ring » des cymbales n’est pas chose aisée.

Paul et Mickey

Bien sûr, au-delà de la ques­tion éthique, l’uti­li­sa­tion de cette méthode comporte tout de même son lot d’in­con­vé­nients. Même si elle permet de conser­ver le groove, les détrac­teurs du « laye­ring » avancent souvent l’ar­gu­ment de la perte du touché propre à chaque musi­cien. Il y a aussi le danger de « stan­dar­di­sa­tion » sonore dû à l’uti­li­sa­tion de banques de samples iden­tiques sur de multiples produc­tions. Enfin, appliquée sans discer­ne­ment et/ou en utili­sant des sources de piètre qualité, gare à l’ef­fet mitraillette digne des plus mauvaises boîtes à rythmes.

Pour ma part, je consi­dère le « laye­ring » pour ce qu’il est, à savoir un outil comme un autre. L’im­por­tant est ce que l’on en fait, comment on l’uti­lise et dans quelle propor­tion. Si cela me permet d’ar­ri­ver au résul­tat que je cherche à atteindre, ainsi soit-il ! Pour un morceau tendance jazz où la musi­ca­lité de jeu prime, l’in­té­rêt me semble limité. En revanche, pour une ryth­mique Metal endia­blée, l’em­ploi d’un sample bien choisi me paraît beau­coup plus à propos afin de retrans­crire avec préci­sion un jeu de grosse caisse à la double pédale. Bref, comme toujours, tout dépend du contexte !

Dans le prochain épisode, nous verrons quels sont les outils qui permettent d’abor­der cette tech­nique du « laye­ring » dans les meilleures condi­tions possibles.

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