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Pédago
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La justesse du chanteur - Le guide de l’enregistrement - 103e partie

Après la gestion des problèmes de placement rythmique traitée la semaine dernière, nous allons aujourd'hui voir comment aider votre interprète lorsque ce dernier rencontre quelques soucis de justesse.

La justesse du chanteur : Le guide de l’enregistrement - 103e partie
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Juste Leblanc

Même le meilleur des chan­teurs peut se retrou­ver plus ou moins à côté de la plaque dans ses mauvais jours. Dans ces cas-là, la meilleure solu­tion est et restera toujours de repor­ter la séance d’en­re­gis­tre­ment si tant est que cela soit possible. Mais comment faire lorsque l’ajour­ne­ment est complè­te­ment hors de ques­tion ? Bien sûr, il est toujours envi­sa­geable d’avoir recours à des outils de correc­tion type Melo­dyne à l’oc­ca­sion d’une séance d’édi­tion. Ceci étant, pour rester dans l’es­prit de la « philo­so­phie » que nous défen­dons depuis le début de cette série, autant régler le problème dés à présent. Croyez-moi sur parole,   le résul­tat final n’en sera que plus natu­rel. De plus, ce sera du temps et de l’éner­gie de gagnés pour la suite de la produc­tion. Bref, une fois de plus, une mani­pu­la­tion judi­cieuse du retour casque de l’in­ter­prète peut vous aider à arron­dir les angles…

Pour commen­cer, essayez de sensi­ble­ment bais­ser le volume global du retour. En effet, il a été scien­ti­fique­ment prouvé qu’un volume sonore trop élevé entraine une percep­tion biai­sée de la hauteur d’une note, ce qui induit immanqua­ble­ment des problèmes de justesse pour le chant. Le volume idéal semble oscil­ler autour du niveau d’une conver­sa­tion normale légè­re­ment animée, soit entre 60 et 70 dB SPL.

Si cela ne suffit pas à corri­ger le tir, le deuxième réflexe à avoir se résume à la mise en avant des instru­ments mélo­diques dans le play­back. Comme je vous l’ai déjà dit la semaine dernière, cela ne se traduit pas par une augmen­ta­tion du volume de ces instru­ments mais plutôt par la baisse du volume du reste de l’ins­tru­men­ta­tion.

Enregistrement-103Le problème persiste encore et toujours ? Ne vous inquié­tez pas, il vous reste encore un bien bel atout dans votre manche : la simpli­fi­ca­tion du play­back. Pour ce faire, voici quelques recom­man­da­tions :

  • Enle­vez tous les instru­ments super­flus, typique­ment les orne­men­ta­tions mélo­diques, les percus­sions addi­tion­nelles, etc. Tout ce qui n’est pas essen­tiel à la struc­ture même du morceau peut déga­ger sans problème de façon à recen­trer l’in­ter­prète sur la mélo­die prin­ci­pale ;
  • Suppri­mez les éven­tuels choeurs car ces derniers peuvent faire dévier le chan­teur de sa propre ligne de chant, surtout si le morceau est rela­ti­ve­ment nouveau pour lui ou bien lorsque ces choeurs ne sont pas habi­tuel­le­ment présents lors des perfor­mances live ;
  • Les instru­ments satu­rés ne sont pas les meilleurs amis du chant. En effet, le prin­cipe même de la distor­sion consiste à rajou­ter des harmo­niques, ce qui peut éloi­gner le chan­teur de la fonda­men­ta­le… Mora­lité, essayez de mettre en retrait lesdits instru­ments autant que faire se peut au sein du play­back ;
  • Il peut être judi­cieux de privi­lé­gier la mise en avant des instru­ments mélo­diques oeuvrant dans le même registre que la voix afin de guider l’in­ter­prète, d’au­tant que ceux évoluant dans le bas et le haut du spectre sont rare­ment de bons indi­ca­teurs tonals pour ce dernier. En recen­trant sensi­ble­ment le play­back sur les instru­ments travaillant entre 200 Hz et 8 kHz, votre donneur de voix devrait perce­voir la tona­lité plus faci­le­ment ;
  • Faites atten­tion au dosage de la réver­bé­ra­tion et/ou du delay sur le retour voix car si cela peut être confor­table pour l’in­ter­prète et l’ai­der à rentrer dans l’es­prit du morceau, un réglage trop flat­teur/géné­reux peut lui masquer ses problèmes de justesse et donc l’em­pê­cher de se corri­ger.

Vous l’au­rez compris, il ne faut surtout pas hési­ter à tailler dans le play­back, quitte à reve­nir au sque­lette de la chan­son si néces­saire. Prenez toute­fois garde à ne pas trop sous-mixer les éléments ryth­miques au profit des instru­ments mélo­diques car cela pour­rait nuire au place­ment ryth­mique comme nous l’avons vu lors du précé­dent épisode. En outre, cela pour­rait égale­ment compro­mettre l’en­ga­ge­ment de l’in­ter­prète en termes « d’éner­gie », ce qui serait pour le moins morti­fère vous en convien­drez.

Voilà, c’est tout pour aujour­d’hui. Je vous donne rendez-vous la semaine prochaine pour un épisode explo­rant les dernières possi­bi­li­tés de mani­pu­la­tion du retour afin d’ac­com­pa­gner le chan­teur.

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