Le confort du chanteur (1re partie) - Le guide de l’enregistrement - 93e partie

Home, Sweet Home

Pour commen­cer, étudions la ques­tion du lieu. Nous avons déjà vu à l’oc­ca­sion d’un précé­dent article qu’il était impor­tant de pouvoir offrir au musi­cien un lieu d’en­re­gis­tre­ment suffi­sam­ment cosy afin que ce dernier se sente à l’aise lors de sa perfor­mance. Je ne vous incite pas ici à sortir l’en­cens, la théière et les lumières tami­sées (quoique, si c’est votre truc, pourquoi pas) mais veillez tout de même à ce que le lieu soit suffi­sam­ment enga­geant, c’est-à-dire a minima propre et rangé. Cela peut vous paraître futile mais j’ai trop souvent vu des « bedroom produ­cers » accueillir les musi­ciens dans un local reflé­tant beau­coup plus le côté « bedroom » que « produ­cer », c’est pourquoi je me permets de renfon­cer le clou aujour­d’hui. Mine de rien, c’est ce genre de détail qui parti­cipe à faire la diffé­rence entre un envi­ron­ne­ment de travail profes­sion­nel ou amateur. De plus, un local bien sous tout rapport permet­tra de créer plus faci­le­ment une ambiance propice à l’éclo­sion d’une certaine magie lors des prises. À bon enten­deur…

Toujours sur la ques­tion du lieu, voici un autre point pouvant contri­buer à la créa­tion d’une bulle de confort que je souhai­tais souli­gner : ce n’est pas parce que vous évoluez dans un contexte « home studio » que vous devez forcé­ment vous limi­ter à votre « petit chez vous » pour réali­ser vos capta­tions ! Travailler en-dehors de vos murs est possible pour tout type d’en­re­gis­tre­ment mais ça l’est encore plus dans le cas qui nous occupe ces derniers temps. En effet, il suffit de peu de choses pour capter une voix : un ordi­na­teur portable, une carte son équi­pée d’un préam­pli micro, un micro, un pied de micro, un filtre anti-pop, une paire de casques, quelques câbles et le tour est joué. La version de luxe comprend égale­ment une paire de panneaux acous­tiques histoire d’amé­lio­rer l’or­di­naire mais vous consta­te­rez qu’il n’y a pas besoin de sortir l’ar­tille­rie lourde pour faire des prises de chant. Or, enre­gis­trer dans un lieu où l’in­ter­prète se sent à son aise aura toujours beau­coup plus d’im­pact sur le rendu final que n’im­porte quel couple préam­pli/micro hors de prix placé à la perfec­tion dans une pièce possé­dant une acous­tique aux oignons. 

Ainsi, je vous invite à envi­sa­ger de dépor­ter vos sessions de chant vers n’im­porte quel endroit capable de géné­rer un senti­ment d’ai­sance chez votre inter­prète. Cela peut bien entendu être un lieu qu’il connait et où il a l’ha­bi­tude de chan­ter, comme par exemple chez lui ou dans son local de répé­ti­tion atti­tré, mais pas que ! Pour illus­trer la chose, lais­sez-moi vous parler d’un très bon ami qui possède un Project Studio de haute volée dans la banlieue lyon­naise. Malgré un parc maté­riel digne de struc­tures profes­sion­nelles autre­ment plus cossues, cet ami a pour habi­tude de systé­ma­tique­ment effec­tuer les prises de voix hors de chez lui avec un set-up mini­ma­liste tel que je vous l’ai décrit ci-avant. Au fil des années, il s’est consti­tué un merveilleux cata­logue de lieux à même de l’ac­cueillir gracieu­se­ment ou moyen­nant finance. Cela va de la cave à vin aux jardins, en passant par des garages, villas, chalets, etc. Derniè­re­ment, il m’a même raconté avoir orga­nisé une session de prise de voix au coeur d’une chapelle désa­cra­li­sée, alliant ainsi atmo­sphère porteuse de sens et acous­tique natu­rel­le­ment riche.

Bref, comme vous pouvez le consta­ter, il est possible avec un peu de bonne volonté de trou­ver des lieux d’en­re­gis­tre­ment sortant de l’or­di­naire qui peuvent contri­buer à la créa­tion d’une ambiance hors-normes et / ou confor­table pour votre inter­prète. Lorsque vous avez accès à ce genre de lieu, je vous assure que la magie opère. Essayez, vous m’en direz des nouvelles !