Deuxième partie de notre chapitre consacré au confort du chanteur lors de vos prises de voix. Après la question du lieu la semaine dernière, nous allons voir aujourd'hui de nouvelles astuces qui devraient permettre à votre interprète de se sentir en confiance plus facilement.
Contextuellement vôtre
L’idée du jour repose sur une réflexion de base relativement simple : l’expérience de l’enregistrement en studio n’est généralement pas quelque chose de naturel pour le musicien. Afin de remédier à cela, il est somme toute logique de vouloir faire en sorte de reproduire autant que faire se peut les conditions dans lesquelles ce dernier a l’habitude de pratiquer, n’est-ce pas ? À ce petit jeu-là, il se trouve qu’il existe plusieurs méthodes relativement simples à mettre en oeuvre que je trouve particulièrement efficaces lorsqu’il s’agit d’un chanteur.
Tout d’abord, il convient de savoir dans quel contexte « social » l’interprète est le plus à son aise pour donner de la voix. Est-il du genre solitaire à chanter dans sa chambre ? Préfère-t-il faire vibrer sa luette avec ses comparses en répétition ? L’excitation de la scène est-elle une drogue nécessaire pour que son organe atteigne des sommets ?
En fonction des réponses à ces questions, vous pourrez en déduire comment « peupler » vos sessions d’enregistrement avec lui. En effet, dans le premier cas il conviendra de restreindre au strict minimum la présence de quidams lors de vos séances, l’idéal étant de vous limiter à vous deux, voire de faire en sorte qu’il ne vous voie pas directement lors des prises. Dans le deuxième cas, la présence de ses compagnons d’armes devrait le rassurer. Enfin, pour les accros à la scène, un petit public trié sur le volet devrait suffire à lui donner suffisamment de « peps » entre chaque prise.
Tout ça peut vous paraître bête comme chou mais je vous assure que cela fait systématiquement une sacrée différence sur les performances de votre donneur de voix !
Ensuite, un autre détail qui peut aider lorsque votre chanteur joue par ailleurs d’un instrument, c’est de tout simplement le laisser jouer dudit instrument lors des prises de voix. En effet, ce dernier a certainement plus l’habitude de chanter en s’accompagnant, pourquoi donc l’en priver ? De plus, hormis la question de son confort, l’autre avantage c’est que si vous possédez le matériel suffisant, vous pourrez faire d’une pierre deux coups en capturant le chant et l’instrument simultanément. Bien entendu, le revers de la médaille réside dans les éventuels problèmes de repisse… Ceci étant, il existe toujours un moyen de réduire ce genre de risque au minimum. Par exemple, pour un chanteur jouant également de la guitare électrique, vous pouvez vous limiter à l’enregistrement de sa six cordes via un boîtier de direct en lui renvoyant le son mouliné par un ampli virtuel dans son retour casque. S’il s’agit d’une guitare acoustique, vous pouvez toujours utiliser à votre avantage les différentes directivités des micros à votre disposition de façon à réduire la diaphonie comme nous l’avons déjà évoqué lors d’un précédent article. Si votre chanteur est également pianiste, proposez-lui de jouer sur un clavier maître couplé à un instrument virtuel plutôt que sur un véritable piano, ce n’est certes pas tout à fait la même tisane mais ça le rapprochera tout de même de sa zone de confort. Bref, je suppose que vous saisissez à présent l’idée : malgré les éventuels soucis de diaphonie, si votre chanteur se sent plus à l’aise en compagnie de son instrument pour chanter, laissez-le faire tout en minimisant le plus possible la repisse car le gain en qualité d’interprétation en vaut largement la chandelle.
Voilà, c’est tout pour aujourd’hui ! La semaine prochaine, nous clôturerons ce chapitre consacré au confort du chanteur en nous intéressant cette fois-ci à la question du matériel d’enregistrement à proprement parler…