Sans doute seriez-vous surpris d'apprendre que l'un des meilleurs ingénieurs de mixage au monde travaille avec une seule paire d'enceintes de monitoring, dans une pièce non traitée et dans son home studio. Cet homme, c'est Andrew Scheps, l'un des plus célèbres pratiquants de l'art du traitement parallèle. Ce grand innovateur figure sur la liste des crédits d'un nombre impressionnant d'artistes, dont Adele, les Red Hot Chili Peppers, Metallica, Jay-Z, U2, Michael Jackson, les Rolling Stones et Justin Timberlake, pour n'en citer que quelques-uns.
Après avoir été basé à Los Angeles pendant des années, Scheps vit désormais en Angleterre où il gère son emploi du temps surchargé depuis sa maison à la campagne. Audiofanzine s’est entretenu avec lui via Skype, dans cette première partie d’une interview qui en comporte deux.
Donc maintenant vous mixez essentiellement dans un home studio ?
Ouais. Je n’ai besoin que de très, très peu de choses. Maintenant je bosse entièrement « in the box », donc je n’ai besoin que d’une paire d’enceintes et d’un endroit où les mettre. Du coup, c’est tout ce que j’ai. À un moment ou un autre je vais me construire une salle d’écoute dédiée digne de ce nom, mais pour l’instant je me contente des enceintes et ça marche très bien comme ça.
La pièce n’est même pas traitée acoustiquement ?
Non. L’espace de travail que j’ai occupé pendant des années à L.A., même quand je bossais sur des Neve, était un ancien garage aménagé, mais il était traité comme s’il s’agissait d’un grand salon. Pour mixer, comme salle de contrôle, j’aime avoir une pièce sans réverbération et qui soit assez grande pour y bouger. J’ai juste besoin d’entendre mes enceintes, je ne veux surtout pas entendre la pièce. Donc pour moi, n’importe quelle pièce sans réverbération peut faire l’affaire, même si elle est petite. Je connais assez bien mes enceintes de monitoring pour pouvoir m’adapter assez vite quel que soit l’endroit où j’arrive.
Est-ce que l’espace dans lequel vous travaillez actuellement a le moindre traitement ?
Il y a des rideaux. [Rires]
Les personnes qui mixent dans des pièces non traitées vont être ravies d’entendre ça. [Rires]
C’est une pièce qui n’a pas de problème. J’ai de la chance. Elle a un mur frontal légèrement incurvé, ça aide. Le plafond est relativement bas, mais il est tapissé. Il y a des meubles capitonnés, et ça casse la réverbération. Non, vraiment, je pense que les réverbérations, c’est ça qui tue tout.
Et quels enceintes de monitoring utilisez-vous ?
J’utilise ces vieilles Tannoy: des SRM 10B. Je les utilise depuis des années. J’en avais une paire il y a peut-être 20 ans, et maintenant j’en ai quatre paires, juste au cas où elles me lâcheraient.
Des enceintes passives ?
Ouais. Elles datent de la fin des années 70.
Quelle est la taille des woofers ?
Elles ont un woofer de 10" et un tweeter concentrique au centre.
Mais vous n’avez pas de caisson de basses ?
Non, mais leur bas du spectre est très présent.
Selon vous, qu’y a-t-il d’unique dans votre façon de mixer ? Y a-t-il une signature sonore aux mixes d’Andrew Scheps ?
Pour beaucoup de raisons, j’espère que non. Parce que je n’aime pas l’idée d’être quelqu’un dont on reconnaît les mixes immédiatement, parce qu’alors ça veut dire que ce n’est plus l’artiste qu’on reconnait. Pour être honnête, je suppose que ma signature, c’est que mes mixes sonnent très fort [rires]. À un point tel que beaucoup de personnes en charge du mastering me détestent.
Faites-vous beaucoup de traitements sur le bus stéréo de sortie ?
Pas beaucoup. Ça peut changer, mais en général il y a un compresseur et tout à la fin un limiteur. Mais le limiteur est réglé de façon à ne faire que frôler à peine le rouge. Il n’en fait pas trop. Mais il y a pas mal d’égalisation, de coloration et de choses dans le genre. Il y a beaucoup de choses qui apportent chacune un tout petit peu, et au total ça s’ajoute et ça fait pas mal. Mais c’est aussi parce que mes mixes sont élaborés avec énormément de compression parallèle, et ça tend à beaucoup augmenter le volume RMS, contrairement au fait d’abaisser les pics. Au total, ce sont des mixes denses et qui sonnent fort.
Il y a quelque temps, j’ai interviewé Michael Brauer et lui aussi utilise beaucoup la compression parallèle. Il disait qu’il envoyait les pistes vers les compresseurs à travers les envois auxiliaires (aux sends).
C’est comme ça que je fais, moi aussi. C’est la façon la plus simple de procéder, et de loin, surtout dans Pro Tools. Si par défaut les envois sont paramétrés en post-fader à zéro et en suivant la panoramisation, alors tout ce que vous envoyez à ce compresseur ne sera en fait qu’une copie de ce qui est envoyé au bus de mix. Et vous pouvez l’ajouter pour le mélanger au reste. Ce que je fais beaucoup et que d’autres pratiquent peut-être beaucoup moins, c’est d’envoyer différentes sources vers le même compresseur. Je n’ai pas une grosse caisse en parallèle, une caisse claire en parallèle, des overheads en parallèle etc, j’ai un certain nombre de compresseurs pour batteries et je mixe entre eux.
Et les pistes auxiliaires avec les compresseurs que vous utilisez pour la compression parallèle, elles ont aussi des égaliseurs et d’autres processeurs ?
Non, généralement les chaînes sont vraiment simples. En général, il y a juste un compresseur. Parfois il peut y avoir un égaliseur avant ou après pour contrer les artefacts que le compresseur peut générer, mais la chaîne tend à rester relativement simple. Les chaînes de Michael ont tendance à être assez complexes, avec plein de matos dans chaque chaîne. De mon côté, j’ai probablement davantage de chaînes mais chacune comporte moins d’éléments.
Parlons de la panoramisation. À ce niveau là, vous considérez-vous plutôt comme un conservateur ou alors tentez-vous des trucs totalement improbables de temps en temps ? Aimez-vous la panoramisation LCR ?
Quand je travaillais sur console (j’ai une vieille Neve), c’était gauche-centre-droit. Parce qu’autrement, il fallait activer le circuit de panoramisation, ça faisait baisser le volume et l’équilibre sonore changeait. Même s’il y en a qui pensent le contraire, et je suis sûr que ça peut bien sonner comme ils font, j’ai toujours eu l’impression que ça sonnait moins bien parce que ça sonnait moins fort. Donc j’évitais le réglage de panoramique à tout prix. Maintenant que je travaille « in the box », je ne suis plus aussi partisan du LCR. Avec certains trucs, je le suis toujours : les overheads sont « hard panned », réglés aux extrémités. Les guitares rythmiques doublées aussi, c’est comme ça que je donne de la largeur à mes mixes, j’aime bien les bons mixes bien larges. Mais j’essaie de trouver de la place entre deux, ou éloigner quelque chose du centre même juste un petit peu, parce que comme ça, ça les éloigne de la voix et de la caisse claire.
Comment décririez-vous votre stratégie générale en matière de panoramisation ?
J’aime avoir la sensation de connaître la répartition du groupe, de savoir où se trouve chaque musicien. Alors je n’aime pas quand quelque chose a l’air d’apparaître subitement de nulle part, genre « tiens, c’est qui celui-là ? ». Ne serait-ce que parce que ça me distrait à l’écoute, et je cherche toujours à ce que rien ne vienne me distraire de façon à pouvoir arriver à la fin du morceau en me disant « waow, quelle super chanson ». Je ne veux pas que qui que ce soit ait envie de dire, « super panoramisation, mec ! ».
Donc c’est un peu comme arbitrer un match, si personne ne fait attention à ce que vous faites, c’est que vous le faites bien.
Exactement.
Quand vous écoutez des mixes faits par des personnes dans leur home studio (je ne parle pas de mixeurs professionnels mais de musiciens qui s’enregistrent), quels genres de problèmes trouvez-vous le plus souvent ?
Le premier, et c’est dur pour moi de dire ça parce que mes mixes sonnent tellement fort, c’est qu’en général ils sont surcompressés. Je pense que c’est parce qu’ils ont du mal à obtenir un son qui les éclate vraiment, et le plus simple c’est de coller un limiteur ou un outil multi-fonctions du genre [Izotope] Ozone. Ça peut donner un son impressionnant sur le moment, mais le problème c’est que par la suite ça va rendre l’ensemble fatigant à l’écoute. Donc le mieux est de ne pas s’occuper trop des finitions jusqu’à ce que vous ayez élaboré votre propre chaîne. J’ai une chaîne qui est plus complexe que ce qui se passe dans Ozone, mais je l’ai construite élément par élément et ces éléments sont régulièrement changés et j’ai l’impression d’avoir un vrai contrôle sur ce que chacun d’entre eux fait. De ce fait, pendant que j’élabore un mix, je peux tout de suite reconnaître des trucs du genre « oh la, tel plug-in n’est pas bon pour cette chanson », je le bypasse et une partie de ma chaîne s’en va. Donc même si vous utilisez un outil comme Ozone, assurez-vous de savoir ce que chaque élément a comme effet et assurez-vous que leurs réglages sont bons pour en tirer le meilleur sur ce mix-là en particulier.
Qu’avez-vous remarqué d’autre ?
Je pense que quand j’écoute ce que font beaucoup d’entre eux, même si le début sonne vraiment bien, rien ne se passe quand on arrive au refrain. Ça n’est pas un problème lié au mix, c’est la dynamique de la chanson qui est en cause. Je ne suis pas en train de dire que quelque chose ne va pas au niveau de l’arrangement, mais ils arrivent à faire sonner les couplets si bien et si fort qu’ils en oublient qu’il faut laisser de la marge pour le refrain. Ça pourrait se résoudre simplement en poussant le volume du refrain par rapport au couplet, mais peut-être est-ce que le problème c’est avant tout que la batterie ne devrait pas sonner aussi fort sur le couplet, parce que du coup, ça va atténuer le changement quand vous allez arriver au refrain. Le refrain va sonner plus fort parce qu’à ce moment-là, la batterie sera au même niveau que la guitare au lieu d’être en arrière, ou un truc dans le genre. Et c’est le principal problème que j’entends, une sorte de manque de musicalité. Les plug-ins sont à disposition de tout le monde, et les gens savent vraiment de mieux en mieux s’en servir, et il y a tellement de bons tutoriels en ligne que je pense que ces personnes sont vraiment compétentes. Je pense que sur beaucoup de points, ils utilisent tout simplement trop de plug-ins et ils les sur-utilisent. Qu’ils en fassent juste un peu moins, et ça marchera mieux.
Est-ce qu’il vous arrive d’enlever des pistes des couplets de façon à les remettre dans le refrain pour servir le contraste ?
Ouais, ça peut être un bon truc pour arranger un morceau de façon musicale. Mais là je parlais au niveau du mixage. Disons que vous avez deux compresseurs en parallèle sur la batterie et que l’un des deux sonne un peu « sale », ce qui rend la piste un peu rugueuse, alors pourquoi ne pas utiliser ce son-là que sur le refrain ? Vous n’en avez pas forcément besoin sur le couplet. Si vous en avez besoin dans les couplets, alors peut-être est-ce qu’il vous en faut un autre sur le refrain. Mais il faut rendre sa dynamique au morceau, parce qu’avec une centaine ou je ne sais combien de plug-ins, chacun va enlever un peu de ce qui était là à l’origine. Il faut le remettre. Et puis, automatisez plein de trucs. Jouez avec les faders. Poussez le temps fort de chaque refrain sur tous les instruments. Vous faites jaillir un truc sur le temps fort et ensuite ça peut se calmer, ou continuer comme ça, ou quoique vous vouliez qu’il se passe.
Vous utilisez l’automatisation sur la piste de master ?
Vous pouvez le faire, mais j’ai plutôt tendance à jouer des faders sur les pistes de groupes. Du genre pousser les guitares rythmiques sur le temps fort du refrain, parce que ça donne l’impression qu’ils jouent un peu plus fort, alors même que le son est tellement distordu qu’ils ne pourraient jouer ni plus ni moins fort, même s’ils le voulaient. Mais vous le poussez un peu, et tout d’un coup vous suscitez un nouvel enthousiasme.
Vous avez récemment collaboré avec Waves pour la réalisation d’un nouveau plug-in, votre deuxième avec eux. Parlez-nous en.
Il s’appelle le Scheps Parallel Particles. En fait, il se résume à quatre potards et c’est tout. Il y a deux boutons, mais l’essentiel ce sont quatre potards. Ce sont quatre processeurs distincts qui travaillent en parallèle et qui sont conçus pour faire en sorte que votre matériel sonore sonne encore mieux. Ce n’est pas comme la gamme OneKnob ou les plug-ins de Greg Wells, qui impliquent une interface hyper-simple mais avec beaucoup de choses qui se passent en dessous. Là, ce sont quatre chaînes relativement simples, mais elles se splittent en parallèle puis elles se rejoignent pour être mises en parallèle à nouveau avec l’élément suivant, si bien que le routage interne est un peu compliqué. Mais pour résumer, vous avez quatre potards qui vous permettent de faire quatre choses totalement différentes.
Comme quoi ?
Il y en a deux qui font une sorte de synthèse d’harmoniques, l’une s’appelle Air et l’autre Sub, respectivement pour le haut et le bas du spectre afin de permettre de créer des sons qui n’y sont pas forcément à l’origine. Et ensuite il y a deux chaînes qui s’appellent Bite et Thick, qui sont deux chaînes de compression parallèle complètement différentes. Vous avez un seul potard de réglage pour chaque, votre signal audio les traverse en permanence et vous dosez ces quatre effets qui ne sont pas interdépendants. Tel que le plug-in est conçu, vous pouvez avoir n’importe lequel des quatre, ou les quatre, ou n’importe quelle autre combinaison. Vous n’avez pas besoin de vous dire « il faut que j’active celui-ci si je veux pouvoir utilisez celui-là » pour obtenir ce que vous voulez. Donc l’intérêt c’est qu’au lieu de rentrer dans le détail des chaînes, vous avez quatre caractéristiques sonores qui ne sont d’ailleurs même pas si bien décrites, et c’est supposé vous inciter à ne faire rien d’autre qu’écouter leurs effets.
Dans quelle situation-type voyez vous ce plug-in être utilisé ?
Vous n’allez pas vous en servir en vous disant « j’ai besoin de faire un truc ». Vous allez vous en servir parce qu’il y a un truc qui sonne mou, ou alors, je ne sais pas moi, vous voulez voir ce que vous pouvez y apporter alors vous commencez à le triturer. Et je me suis rendu compte que quand je commençais à combiner les réglages, je pensais : "en fait ça ne change pas grand chose au son", et puis je bypassais le plug-in et là je me disais : « putain de merde ! ». C’est très subtil, mais ça ajoute un vrai « plus » pour faire sonner l’ensemble comme si la prise avait été faite dans une meilleure pièce avec un meilleur micro et un meilleur préamp, et que vous aviez fait de meilleurs choix en matière de compression. C’est tout ça à la fois, et la façon de tout combiner.
Parlons de l’interface graphique.
L’interface est super cool. On dirait une sorte d’accélarateur de particules animé et avec des couleurs. Mais ce qui compte vraiment, c’est son côté « je vais changer l’ambiance sans avoir à me poser trop de questions du genre : est-ce que je mets de l’égalisation, de la compression ou de la synthèse ? ». Peu importe. Et si étrange que ça puisse paraître, il y a en fait plein d’indications visuelles sur la façon dont le son est traité. Une fois que vous vous y êtes habitué, je pense que c’est vraiment une interface utile et intuitive. On a fait de notre mieux pour en faire quelque chose d’informatif sans pour autant être trop détaillé quant à la nature des traitements utilisés.
Parlons maintenant monitoring. Faites-vous quoique ce soit pour changer votre façon d’écouter au cours d’une session de mixage ? Par exemple récemment quelqu’un me disait que parfois il lui arrivait de se lever pour entendre les tweeters selon des angles différents. D’autres vont au fond de leur pièce pour écouter.
Vous devez changer un peu les choses, sinon vous n’entendrez pas tout ce qu’il y a à entendre. Mais pour ça, je me contente de changer le niveau d’écoute. J’écoute vraiment très fort pendant un instant, puis à volume vraiment bas. Ou alors je tourne ma chaise sur un côté. Parce qu’à un moment il faut arrêter de s’embarrasser des détails et écouter l’ensemble. L’autre truc qui joue pour moi, bien au-delà du monitoring en lui-même, c’est que depuis que je travaille « in the box » je ne mixe jamais une seule chanson, je mixe toujours des tas de chansons. Et parfois je ne vais passer que 10 minutes sur une chanson. Je l’ouvre, j’écoute, je sais ce qu’il faut que je fasse mais je ne me sens pas de le faire à ce moment là. Ou alors, ce n’est pas encore fait mais je n’ai aucune idée de quoi faire ensuite, donc je ferme la chanson, j’en ouvre une autre et je repars avec un esprit neuf. Je peux passer quatre heures dessus, ou alors peut-être seulement une vingtaine de minutes. Et là, je rouvre la première et je me dis « OK, je pense que c’est bon pour celle-là ». C’est le moment de l’envoyer.
Donc, c’est comme ça que vous parvenez à éviter de perdre le fil et la fatigue auditive qui arrive si souvent quand on mixe.
Ouais. Genre là, aujourd’hui, je tourne entre cinq chansons issues de deux projets différents.
D’après ce que vous dites, on a l’impression qu’à un moment vous vous rendez compte qu’un mix est fini. Vous n’avez pas du truc spécifique, du genre laisser le mix pendant la nuit et y revenir le lendemain ou quelque chose dans le genre.
Je ne fais pratiquement jamais un mix entier dans la même journée, mais on va dire que c’est parce que je travaille sur cinq mixes en même temps. Donc en l’espace de trois jours, je travaille sur les cinq. Et tout d’un coup, trois d’entre eux vont être bouclés. Et le plus cool, c’est que je ne sais même pas moi-même à quel niveau d’avancement de travail j’en suis. J’en ai un peu marre de bosser dessus, et la décision se fait en moins d’une seconde: « OK, c’est bon, je le ferme. Passons au suivant ». Je ne tiens pas de listes à jour, ou quoique ce soit de ce genre. Donc parfois j’ouvre un mix et je me dis « tiens, celui-là je l’ai à peine commencé ». Ou « ah, celui-là est presque fini, il n’y a plus qu’à fignoler les voix », ou quoique ce soit qu’il reste à faire. C’est une façon bizarre de travailler, mais ça marche.
Ça a l’air d’une bonne façon de faire. Parce que c’est si facile de partir dans tous les sens sur un mix sur lequel on vient de passer des heures et des heures. Ceux d’entre nous qui sont loin de votre niveau ont tendance à bosser sur un mix pendant longtemps (en tout cas c’est ce que moi je fais), et puis on le réécoute le jour suivant et on se dit « non mais qu’est-ce que j’ai foutu avec ces charleys ? », ou un truc dans le genre.
Ça m’arrive aussi. On me renvoie des commentaires, par exemple j’envoie un mix et je reçois un commentaire du genre « heu, ce truc avec les charleys là, c’est fait exprès ou il y a un problème ? ». Là j’écoute et je me dis « oh mon dieu, je n’arrive pas à croire que je vous ai envoyé ça. Désolé, je vous envoie une nouvelle version ». Ça arrive.
[Fin de la première partie]