Suite et fin de mon entretien avec les ingénieurs du son Henri d'Armancourt et Guillaume de la Villéon de la Blogothèque à propos de leur travail sur l'impressionnante vidéo du titre "Say Something" de Justin Timberlake. Dans cette deuxième partie, nous allons découvrir les coulisses de leur mixage…
N : Passons à présent à la post-production. Comment cela s’est-il passé ?
Henri : Niveau vidéo, ça s’est fait sur Los Angeles étant donné que l’équipe image était de là-bas. En revanche pour le son, le directeur artistique de Justin a accepté que cela se passe à Paris. Alors il a effectivement fallu s’organiser de façon à être le plus « transparent » possible pour qu’ils puissent à n’importe quel moment mettre les mains dans les sessions au cas où. Il fallait que l’organisation du mix soit propre et compréhensible.
Guillaume : Le but c’est que la session de mix soit transposable et « déplaçable » à tout moment si jamais pour une raison ou une autre ils voulaient faire quelques allers-retours avec la session, ou si nous étions amenés à aller présenter le mixage là-bas, ce qui a été le cas au final. Bref, dans Pro Tools, toutes les prises étaient bien rangées en playlists pour pouvoir basculer très rapidement entre les six captations.
N : Il y a eu beaucoup de travail d’édition ?
Guillaume : Il y a bien sûr le découpage pour garder les parties utiles et éliminer les silences mais il n’y a pas de comping entre les prises.
N : Mais il y a tout de même eu une séance de nettoyage sauce RX je suppose, non ?
Henri : Tout à fait ! C’était d’ailleurs la première étape du mix. Le nettoyage des sources pour enlever par exemple les bruits de pas, les sons des systèmes d’aération dans les micros d’ambiance, etc. La phase de traitement avec le fameux iZotope RX est nécessaire. Pour tous les tournages de la Blogothèque, RX est toujours mis à contribution.
N : Au fait, où avez-vous mixé exactement ?
Henri : Nous avons fait ça dans mon studio perso. Nous avions 6 jours de prévus et il nous fallait fournir un mix à Justin au bout de 5, juste avant Noël.
Guillaume : On cherchait un studio et Henri a proposé de faire ça dans le sien. Je suis allé écouter la pièce de mix et elle était hyper bien avec des enceintes que j’aime beaucoup. L’ensemble était vraiment convaincant. D’ailleurs à la fin, lorsque nous avons dû nous déplacer à New York au Jungle City Studio, le mix s’est transposé à la perfection. Nous n’avons eu aucune mauvaise surprise entre ce que nous entendions ici et le son obtenu là-bas.
N : Et quelles sont ces fameuses écoutes Henri ?
Henri : Mes écoutes principales sont des Klein & Hummel O 300. En écoute secondaire, j’ai une paire de Yamaha NS10 dont on se sert à la fin pour vérifier le mix, doser les réverbes ou faire du suivi de voix.
N : Les Klein & Hummel O 300 se font chez Neumann maintenant, les KH 310.
Henri : Oui, mais grâce à Audiofanzine, j’ai réussi à choper d’occasion le modèle original Klein & Hummel !
Guillaume : Contrairement à moi ! [Rires] J’ai ramé pour les trouver pendant six mois et j’ai fini par craquer et acheter neuves les Neumann après cette session de mixage.
N : Rentrons à présent dans le mix à proprement parler. Je suppose que la session était relativement chargée, n’est-ce pas ?
Guillaume : Il y a les 64 pistes des enregistreurs principaux auxquelles il faut ajouter les pistes des deux enregistreurs mobiles, plus la superposition des choeurs dont nous t’avons déjà parlé, soit 14 pistes. Après, les 64 pistes sont mono donc lorsqu’il s’agissait de couples stéréo, on prenait dans Pro Tools 2 pistes mono avec les panoramiques à fond droite / gauche qu’on envoyait dans des bus stéréo pour les traitements (on fait ça plutôt que de créer des pistes stéréo pour éviter d’avoir à le faire sur toutes les playlists en-dessous). Donc au final la session faisait en fait quelque chose comme 120 ou 130 pistes.
N : En ce qui concerne les traitements, vous utilisiez du hardware, du software, ou les deux ?
Henri : Eh bien tout s’est fait « in the box » car encore une fois, l’idée c’était de pouvoir transporter la session facilement d’un studio à un autre au cas où. D’ailleurs, c’est également pour cette raison que nous avons évité d’utiliser des plug-ins trop « exotiques ». Globalement, il y a du Waves et du FabFilter pour la compression et l’égalisation, du SoundToys pour la « coloration » avec le Radiator ou le Devil-Loc Deluxe, la réverbération Altiverb d’Audio Ease, etc. Bref, des « classiques » dans le monde de l’audio.
Guillaume : Nous avions tout de même certaines choses qui sortaient du commun. Pour nos ambiances, nous avons un système Sennheiser AMBEO. Forcément, cela implique d’avoir les plug-ins de décodage. Nous avons également utilisé le MDynamicEq de MeldaProduction.
N : Ah oui, les fameux plug-ins MeldaProduction, aussi moches qu’efficaces !
Guillaume : Oui exactement [rires] ! L’EQ dynamique est un outil précieux dans une situation comme celle-ci avec beaucoup de sources, de repisses, des mouvements, etc. Le MDynamicEq avec tous ses paramètres est particulièrement flexible et efficace. Et puis il y avait aussi une réverbe un peu étrange signée HOFA, l’IQ-Reverb, qui mélange convolution et réverbe algorithmique. Bref, cela faisait déjà pas mal de traitements pas très « ordinaires » alors pour les traitements de base comme l’égalisation, la compression ou la « coloration », nous nous sommes contentés de piocher dans les plug-ins que l’on peut facilement trouver un peu partout.
Henri : Radiator et Devil-Loc Deluxe de SoundToys ont également été de précieux alliés pour un projet tel que celui-ci. Parce que quand tu te retrouves avec différents types de sources, que ce soient des micros, des boitiers de direct, des Lavaliers [micro cravate – N.D.R.] sans fil, etc. il faut arriver à ce que tout ça fusionne ; si tu as trop de différences de textures et / ou de définitions, ça fait un peu dépareillé et le rendu sonore n’est tout simplement pas aussi beau. Ici, nous avons pas mal utilisé le Radiator sur la basse et l’une des guitares qui était enregistrée via DI, mais aussi sur le bus batterie. Ah oui, et j’allais oublier, une autre réverbération que nous avons utilisée vient aussi de SoundToys, la Little Plate.
N : Ô punaise, je l’adore celle-là ! À sa sortie en novembre dernier, elle a été distribuée gratuitement une dizaine de jours il me semble. Lorsque j’ai reçu leur newsletter annonçant ça, je me suis dit que c’était cool, j’ai lancé le téléchargement et je comptais me remettre au boulot directement. Mais la bestiole s’est téléchargée en deux secondes alors je me suis dit que j’allais quand même jeter une oreille vite fait dessus avant de reprendre… Au final, j’ai passé la matinée à faire joujou avec tellement ça sonne !
Guillaume : Oui, elle est vraiment très bien. Je crois que nous l’avons utilisée sur les cuivres mais elle a une palette d’utilisations extrêmement large pour un plug-in aussi « simple » niveau réglage.
Henri : Nous n’avons pas la session sous les yeux présentement, mais il me semble que nous l’avons aussi utilisée pour les guitares. Tant que nous sommes sur les réverbes, la HOFA nous a servi à modeler l’acoustique du lieu, notamment sur les voix principales et les choeurs. Après, nous avions une Altiverb pour reproduire le son de l’ascenseur. En fait, la réverbération du lieu s’en va quand Justin rentre dans l’ascenseur pour arriver à cette texture un peu moche, un peu « roomy » ou « boxy », appelle ça comme tu veux, ce qui amène une patine qui colle à ce qu’il se passe à l’image. C’est très intéressant aussi d’un point de vue strictement musical d’ailleurs parce que sur la fin, quand on suit Chris Stapleton, sa voix est effectivement moins jolie dans l’ascenseur mais, au moment où les portes s’ouvrent, il y a ce changement d’harmonie avec le « beau son » qui revient… Il y a une réelle utilité dans l’écriture musicale, « l’arrangement sonore », avec du contraste au service du morceau.
N : Oui, c’est ce que l’on appelle parfois le « lift » et, pour le coup ici, c’est au sens littéral du terme [rires] !
Henri : Tout à fait, c’est exactement ça !
N : Je suppose qu’il y a beaucoup d’automation dans cette session de mixage…
Guillaume : À fond! Qu’il s’agisse des niveaux, des panoramiques, les paramètres de plug-ins et sur les envois vers les auxiliaires, il y en a énormément. L’automation est encore plus importante sur ce genre de projet qu’elle ne l’est pour un enregistrement studio. Contrairement au travail en studio, il faut bien se rendre compte que les musiciens bougent en permanence, ce qui engendre des variations sonores constantes qu’il nous faut gérer au mieux. Or, cela n’est pas possible avec simplement un mixage « statique » sans automation. Pour te dresser un rapide portrait de la différence entre la gestion « statique » et la partie automation du mix, nous avons passé une journée à travailler les sources hors ambiances et une demi-journée pour les six couples d’ambiance, soit une journée et demie de mix statique. Après, nous avons passé trois journées et demie sur le mix « dynamique », c’est-à-dire le mixage avec les automations.
Henri : Sans oublier que nous avons en plus la « passe à l’image », c’est-à-dire que quand tu vois un instrument à l’écran, tu as forcément envie de l’entendre plus et c’est avec l’automation que l’on gère cela. Idem pour la gestion des panoramiques, cela doit « suivre » les mouvements de la caméra.
N : Forcément, c’est clairement un travail de mixage à l’image.
Henri : Carrément, comme souvent à la Blogo. Et encore ici, c’est vraiment un cas particulier, notamment en ce qui concerne les prises d’ambiances. D’habitude, mis à part les Concerts À Emporter, les vidéos live de la Blogothèque sont captées en multi-caméra donc le choix des plans au montage avec les différentes valeurs de cadre guide nos choix au niveau des ambiances de façon à rester cohérents avec les distances et l’espace à l’image. Mais pour cette vidéo en particulier, étant donné qu’il s’agit d’un plan-séquence, nous n’avons pas utilisé les ambiances de la même façon.
Guillaume : Oui, pour cette vidéo, les ambiances ont vraiment été choisies pour leur intérêt propre en tant que source à un moment donné. Par exemple, si à un moment il y a les cuivres qui jouent un truc qu’on aime et qu’on a envie de réverbérer, on ouvre une ambiance qui est plutôt un étage au-dessus que collée à cet endroit-là. De la même façon, il y a une caisse claire qui rentre à la fin, nous avons alors eu intérêt à ouvrir une ambiance qui était distante de façon à donner à la frappe toute l’ampleur sonore qu’elle mérite. Au final, tout est une histoire d’équilibre entre ce que dicte l’arrangement musical et ce qu’il se passe dans la vidéo.
N : Y a-t-il eu beaucoup d’allers-retours entre vous et l’équipe de Justin pour la validation du mix ?
Henri : Eh bien non en fait. Il y a d’abord eu un premier mix baptisé « mix v0 » que nous avons fait en quatre jours à l’attention du réalisateur et du producteur en interne à la Blogothèque. C’était un mixage typiquement « Blogo » pour s’assurer que l’on soit tous sur la même longueur d’onde et à partir de là, nous avons pu discuter de la suite. Nous avons alors fait une deuxième passe de mixage sensiblement plus « mainstream » tout en restant bien dans l’esprit de la prise de son live à l’image.
Guillaume : Pour moi de toute façon, cette deuxième passe est clairement la meilleure voie, quel que soit le public visé. C’est ce que je souhaitais que l’on sorte. En fait sur le « mix v0 », la scène du début avait plus un son « dans la pièce », c’est-à-dire avec très peu de son direct et plus le son d’ambiance de cette petite pièce, de façon à ce que cela marque une différenciation nette avec le moment où l’on passe dans le building, où le son devient ample et « beau », enfin ce que l’on imagine comme un beau son, quoi.
Pour le « mix v1 » qui est la base de ce que l’on peut entendre dans la vidéo, tout le début utilise au contraire très peu du son d’ambiance de la pièce mais plutôt du son direct, c’est-à-dire les samples du morceau studio. Je trouve cela plus efficace car on rentre plus vite dans le morceau et il y a tout de même cette différence marquée, cette ouverture lorsqu’on passe dans le building.
Henri : Nous avons ensuite envoyé ce « mix v1 » de l’autre côté de l’Atlantique. C’était pendant juste avant les vacances de Noël alors ils nous ont dit qu’ils nous feraient un retour début janvier.
Guillaume : Aux alentours du 3, 4 janvier, on nous a dit que Justin et son équipe artistique souhaitaient avoir plus d’implication créative et que nous allions finir ensemble le mixage à New York puisqu’ils étaient déjà là-bas en train de répéter la mise en place du live. Nous nous sommes donc mis en contact avec le studio new-yorkais où nous allions travailler (Jungle City Studio) pour vérifier les compatibilités, les versions de plug-ins, etc. de façon à ce que toute la session soit parfaitement opérationnelle une fois là-bas.
Une fois arrivé à New York, on s’est aperçu d’un truc. Nous pensions que Justin et son équipe avaient préalablement écouté le « mix v1 » et en fait ce n’était pas le cas… Adam Blackstone, le directeur musical, est arrivé un peu en avance pour faire sa première écoute. Pendant que le mix était diffusé, il se retournait régulièrement vers moi et je ne savais pas comment interpréter cela… Le morceau s’est fini, il s’est levé et m’a pris dans les bras en me disant : « This is incredible ! I don’t know how you did it, it’s great ! » [trad. : C’est formidable ! Je ne sais pas comment vous avez fait, c’est génial !].
N : Donc vous êtes allez à New York simplement pour ça ?
Henri : Non pas tout à fait, il y avait quand même quelques petites modifications à faire. Mais ce n’était pas non plus les grandes manoeuvres.
Guillaume : Après l’écoute et avant que Justin arrive, Adam a demandé deux ou trois petits changements car il connait extrêmement bien son artiste et il savait que ces petits détails seraient à revoir. C’était du genre +/- 1 ou 2 dB à certains endroits, vraiment pas grand chose en définitive mais super bien senti. Bref, nous avons pu faire ça rapidement avant l’arrivée de Justin. Lorsqu’il nous a rejoints, il a écouté et il était plus que ravi. L’accueil était vraiment génial. Il avait bien sûr lui-aussi dux ou trois remarques mais, encore une fois, c’était de l’ordre des dernières finitions. Les commentaires étaient vraiment très ciblés, tu sentais beaucoup d’expérience derrière. C’était du genre : « peux-tu rajouter tant de dB sur tel instrument à tel endroit pendant tant de temps ? ». Bref, le mix a été validé assez rapidement au final, uniquement avec quelques petites modifications.
Sur la lancée, nous avons pu parler directement du mastering avec Justin lui-même. Ils pouvaient bien entendu le faire de leur côté mais nous leur avons dit que nous avions quelqu’un à Paris avec qui nous avions l’habitude de travailler et qui assure. Il s’agit de Chab, c’est vraiment quelqu’un d’excellent et, à son palmarès, il a tout de même quelques Grammys pour son travail avec Daft Punk. Or, outre l’avantage de travailler avec quelqu’un d’un très haut niveau, cela nous permettait aussi d’être présents au moment du mastering, ce qui nous paraissait important car il s’agit d’audio pour de la vidéo, soit quelque chose d’assez spécifique en termes de considération du son. Ils ont accepté cette proposition et nous avons donc pu assister au mastering. Nous avons eu des échanges hyper intéressants avec Chab et nous sommes complètement ravis du travail qu’il a effectué.
N : C’est vrai que le résultat final est assez bluffant, tout en finesse sans sacrifier à l’énergie – Chab, si tu nous lis, chapeau l’artiste ! Bon, voici l’instant « presse people » de cette interview : il est sympa Justin ? [rires]
Guillaume : Carrément !
Henri : Très sympa, oui ! Lui et toute son équipe d’ailleurs, ils ont tous été vraiment très sympa.
Guillaume : Nous l’avons vu dans deux contextes qui étaient très différents : le moment du tournage puis lors de la validation du mix. Le tournage était vraiment très éprouvant pour lui. Il faut se rendre compte que sur des trucs comme ça, ce qui repose sur leurs épaules [Justin Timberlake et Chris Stapleton – N.D.R.] au moment du tournage est énorme. Il faut jouer et chanter tout en suivant un timing tiré au cordeau. De fait, la pression est toujours plus sur les voix principales que le reste. S’il y a un pain sur la guitare ou autre, on pourrait s’arranger alors que pour eux, il n’y avait pas de place pour l’erreur. Du coup lors de la journée de tournage, Justin était sympa mais extrêmement concentré et donc pas très bavard pour bien rester dans son truc.
Henri : Il est complètement professionnel : c’est un danseur, un chanteur, un musicien, un comédien. Il était tout le temps sur ses marques et respectait scrupuleusement les timings pour être en synchro avec les mouvements de caméra, etc. Lorsqu’il a fallu l’équiper, il nous a fait entièrement confiance. Bref, tout cela facilite grandement le travail de tout le monde.
Guillaume : Lorsque nous l’avons revu à New York en studio pour la validation du mix, c’était un moment plus détendu. Il était toujours très pro, très précis dans ses demandes ; puis une fois tout cela réglé, on a bu un coup, on a discuté, c’était cool.
Henri : Nous n’avons pas non plus fait une grosse fiesta parce que Justin avait un emploi du temps bien chargé. En fait, il était en résidence dans un stade pour préparer son live du Super Bowl. Entre le moment où on a tourné et cette journée à New York, il s’est passé quasiment un mois durant lequel Justin et son équipe n’ont eu que trois jours de repos, pour Noël et pour le nouvel an, donc ils étaient bien fatigués quand même. Mais ça ne nous a pas empêché de profiter d’un petit moment de détente ensemble.
N : Pour conclure, quel bilan dressez-vous de cette expérience ? Je suppose que c’est le genre de chose qui vous pousse en avant ?
Henri : Le prochain plan c’est Sting qui chante Walking on the moon sur la lune ! [Rires]
Guillaume : Blague à part, c’était vraiment génial ! C’est forcément un truc que tu vises à un moment quand tu commences à faire du son, que tu perfectionnes tes techniques et que tu as envie de les mettre à l’épreuve et de continuer à les améliorer, etc. Là, c’était réellement l’opportunité pour nous d’appliquer tout ce qu’on a bossé ensemble. D’ailleurs au passage, il faut souligner que nous sommes une équipe de huit réalisateurs audio à la Blogothèque. Beaucoup de techniques que nous avons utilisées proviennent d’années de pratique, de réflexion et de concertation entre nous tous. Nous dialoguons beaucoup au sein de l’équipe. C’est tout ça qui nous a permis d’arriver à réaliser un projet d’une telle envergure, tant au niveau technique qu’artistique. On ne va pas se cacher que c’est un niveau de pression qu’on a rarement rencontré avant dans nos vies. Il n’y a vraiment pas de place pour l’erreur. Ceci dit, nous espérons pouvoir participer à un nouveau projet du même acabit dans un avenir proche !
Henri : La détente une fois que c’est terminé et l’exaltation lorsqu’enfin le résultat est diffusé, c’est clairement quelque chose de fou !
Guillaume : Et même lorsque l’on travaillait sur le mixage, c’était du pur bonheur ! Bosser avec des sources d’une telle qualité, c’est un véritable plaisir. Ce mix, nous l’avons fait à deux tout le temps. Quand il y en avait un qui mixait, l’autre était à l’arrière sur le canapé pour écouter, et vice-versa. Tous les choix ont été discutés dès qu’il y avait le moindre doute. Ces échanges étaient d’une fluidité assez magique. Du coup, lors de la présentation du rendu à New York pour la validation, nous étions sûrs de nous. Bien sûr, les gens pouvaient ne pas être d’accord avec nos décisions mais nous, nous étions véritablement à l’unisson avec nos choix. Et au final, c’est ça qui a payé !
Henri : C’est clair que toute l’équipe est fière du résultat !
N : Et il y a de quoi l’être ! Merci beaucoup les gars pour m’avoir accordé cet entretien, c’est hyper intéressant ce genre de coup d’oeil sur les coulisses sonores d’un tel projet. Et encore une fois, un grand merci à Arturo Perez Jr. sans qui cette interview n’aurait pas eu lieu.