Se connecter
Se connecter

ou
Créer un compte

ou

Sujet Les vieux numériques sont devenus « chauds » ?

  • 87 réponses
  • 15 participants
  • 3 371 vues
  • 20 followers
Sujet de la discussion Les vieux numériques sont devenus « chauds » ?
Bonjour amis synthésistes.

On assiste à un retour d’affection dans le petit monde des synthés numériques depuis quelques années.
Longtemps considérés comme « froids » ou « fins », on dirait que le vent tourne en leur faveur.

L’idée de ce sujet est de tenter de comprendre ensemble les raisons de ce regain d’intérêt. Et ce son devenu subitement « chaud » alors qu’on le décrivait comme « glacial, métallique, insipide » avant, d’où vient-il ?

Est-ce un regain d’intérêt ponctuel ? Une opportunité pour faire grimper leur cote ? Une réalité due au vieillissement de leurs composants ou à la bande passante réduite de leurs DACs ?

Si vous avez un embryon de réponse un peu technique, en évitant autant que possible le recours aux comparaisons foireuses, ça pourrait éclairer les copains.

Et, pour être tout à fait transparent, je me dois de préciser que j’ai toujours préféré les synthés numériques (et hybrides) aux analos. :clin:

Instruments Kontakt gratuits / FLUIDSHELL Design
Démos Audio / Soundcloud BTSLa chaîne YouTube

"001001001111010010010010100010 !" Mireille DAC.

2
Salut 😉

De mon point de vue de fabricant : on assiste d'abord à un cycle de mode. On a eu un super revival analogique depuis plus de 10 ans et les options modernes dans ce domaine sont pléthoriques. L'offre actuelle dans le numérique "classique" (à part les Hydrasynths, Jupiter X et certaines machines boutiques) n'est pas folle. Beaucoup fantasment sur ce qu'ils ne possèdent pas.

En tant que musicien : certains coucous numériques ont bien un grain sonore (Virus, Jp8000, Lead G1, Q ...), d'autres sont fadasses (modulations / enveloppes lentes, pas de saturation, bande-passante limitée... je ne vais pas citer de modèles). Si c'est un grain chaud ou froid, je vous laisse définir et la programmation des patches y est pour beaucoup ...
Ces machines offrent une autre palette pour la composition et sont pratiques (multitimbralité, nombreux presets, sorties séparées, excellent MIDI ...).

Je comprends l'intérêt.

fredslab.net - au Synthfest 2042 de Nantes!

[ Dernière édition du message le 02/12/2022 à 10:49:58 ]

3
Merci Fred !

Je comprends tout à fait ton point de vue et le côté "hype", qui est cyclique comme la mode et ses "revivals".

Mais je me demande aussi s'il y a un fond de vrai dans cette histoire de "son chaud". Déjà parce que ça n'est pas forcément très objectif, ce qui est chaud pour moi ne l'est pas forcément pour un autre. Ensuite parce qu'il est très probable que certains soient lassés par la trop grande précision du son auquel on a facilement accès aujourd'hui. Dans le même esprit que ceux qui retournent au vinyles ou même carrément aux cassettes, les deux étant des support franchement limités par rapport à du 24bits 48kHz qu'on a en sortie de PC et de smartphone.

Je ne dis pas que la démarche est valable, en fait je ne juge absolument pas. Je voudrais juste savoir si les vieux coucous numériques ont réellement un son plus chaud à cause de quelque chose de réel : vieux convertos, bitrate plus faible, gain de sortie plus élevé pouvant tromper l'auditeur (louder is better) ?

C'est particulièrement facile de constater ça en regardant ce qui se fait en FM :
- un Volca FM (hardware récent)
- Dexed (software récent)
- DX 7 et DX 7 II

Quand on lit les avis/débats autour de ces 4 instruments c'est édifiant : le Volca sonnerait moins "rond", Dexed serait plus "froid" et le DX7 II serait lui aussi moins "vrai" que le DX7 première version. C'est de l'enmouchage de cule ou il y a du vrai ? :8O:

Instruments Kontakt gratuits / FLUIDSHELL Design
Démos Audio / Soundcloud BTSLa chaîne YouTube

"001001001111010010010010100010 !" Mireille DAC.

4
x
Hors sujet :
En tout cas mon ORL me l'a confirmé, en vieillissant mes oreilles ont une bande passante plus chaude, surtout la gauche d'ailleurs.

Le plus gauche des guitaristes gaucher....

5
Je n'ai pas fait de mesures comparatives pour appuyer mon propos et ce que je vais avancer ne vaut donc pas grand chose.
Je ne crois pas aux histoires de vieux convertisseurs et de bitrate limité (sauf cas extrêmes / spécifiques).

La "qualité" du son tient surtout aux algorithmes employés et à la facon générale de traiter le signal numérique.
Les anciens FMs de Yamaha ont un son particulier notamment à cause des tables de calculs utilisées et de tous les raccourcis numériques employés pour réduire le nombre de transistors dans leurs puces FM...

Si tu écoutes un TX81Z / FB01 au casque, tu entends une quantité d'artefacts qui s'ajoutent au son de la FM, ca rajoute du corps à l'instrument, on aime ou on aime pas. Les moteurs audios actuels fonctionnent souvent en flottant avec une grande bande passante et beaucoup de cycles de calculs alloués par échantillon. On obtient des résultats précis, un son ultra propre ... et mort mais c'est juste mon point de vue.

Le fait d'avoir des artefacts, des clics, de la repisse, du bruit ... ca ajoute du contexte à l'instrument - les guitaristes le savent très bien.

fredslab.net - au Synthfest 2042 de Nantes!

[ Dernière édition du message le 02/12/2022 à 17:00:06 ]

6
Citation de marzacdev :
Le fait d'avoir des artefacts, des clics, de la repisse, du bruit ... ca ajoute du contexte à l'instrument - les guitaristes le savent très bien.

Entièrement d’accord.
7
Donc, selon toi, ces "imperfections" dues à une nécessité de limiter le coût final des instruments, leur confèrent un contenu harmonique plus riche ?
C'est intéressant.

x
Hors sujet :
En fait, on a reproduit ça sur plusieurs de nos instruments Kontakt avec Corbo-Billy, en utilisant des saturations et du bitreducing. Ce n'est pas un coup de pub, nos machins sont gratuits. :mrg:


C'est aussi ce qui se fait en mixage, on finit par rechercher de la diaphonie, de l'imparfait, alors que nos aînés rêvaient d'en finir avec les imperfections. Un truc que tout le monde connaît, je n'invente pas l'eau tiède.

Instruments Kontakt gratuits / FLUIDSHELL Design
Démos Audio / Soundcloud BTSLa chaîne YouTube

"001001001111010010010010100010 !" Mireille DAC.

8
Citation de marzacdev :
Je n'ai pas fait de mesures comparatives pour appuyer mon propos et ce que je vais avancer ne vaut donc pas grand chose.
Je ne crois pas aux histoires de vieux convertisseurs et de bitrate limité (sauf cas extrêmes / spécifiques).

La "qualité" du son tient surtout aux algorithmes employés et à la facon générale de traiter le signal numérique.
Les anciens FMs de Yamaha ont un son particulier notamment à cause des tables de calculs utilisées et de tous les raccourcis numériques employés pour réduire le nombre de transistors dans leurs puces FM...

Si tu écoutes un TX81Z / FB01 au casque, tu entends une quantité d'artefacts qui s'ajoutent au son de la FM, ca rajoute du corps à l'instrument, on aime ou on aime pas. Les moteurs audios actuels fonctionnent souvent en flottant avec une grande bande passante et beaucoup de cycles de calculs alloués par échantillon. On obtient des résultats précis, un son ultra propre ... et mort mais c'est juste mon point de vue.

Le fait d'avoir des artefacts, des clics, de la repisse, du bruit ... ca ajoute du contexte à l'instrument - les guitaristes le savent très bien.



Oui, sur les vieux synthés FM on entend souvent des "gargouillis" sur les fins de sustain, mais il faut vraiment monter le gain pour les entendre, je suis pas sûr qu'en situation on fasse beaucoup la différence.

Le plus gauche des guitaristes gaucher....

9
Bonjour à tous, sujet très intéressant.
On peut penser que lorsque le numérique a commencé à supplanter l'analogique, au cours des années 80, il apportait alors un monde sonore inaccessible jusqu'alors à la synthèse soustractive : échantillonnage, imitations poussées, traitements bizzaroïdes par calcul, une certaine fiabilité technique et une droiture du son forcément parfaitement accordé. La différence de prix n'était peut-être pas si évidente au début, l'électronique coûtait cher, les mémoires étaient minuscules et les classiques analos "ringardisant" ne s'étaient pas encore envolés vers la stratosphère. Ca plus l'émergence du midi, ça a bien bouleversé le paysage des synthés. La nouveauté et les possibilités inédites passaient probablement avant les régressions que constituaient l'aliasing et autres artefacts dus aux limites de résolution de la synthèse numérique d'alors. Jusqu'à ce que les utilisateurs se blasent (sons entendus partout), s'épuisent face aux interfaces de plus en plus complexes et redeviennent nostalgiques du bon vieux son simple, direct et voluptueux.
Depuis que l'analo est revenu en force ces 10 dernières années, on peut s'équiper en synthèse soustractive pour des prix relativement abordables, mais cette synthèse a, somme toute et comme les autres, ses limites. Le ré-équilibrage avec le numérique est peut-être logique car rien n'est bon ni mauvais, tout est complémentaire. Jeter au rebut des instruments pour leur seule conception/technologie n'a finalement que le sens que la mode du moment impose aux productions pour que "ça se vende" ou que "ce soit dans le coup". Après la folie passée, on les sort du placard en se disant "ah ouais quand même, ça envoie toujours bien". Et l'originalité revient alors à faire comme avant !

[ Dernière édition du message le 03/12/2022 à 00:46:45 ]

10
La faible résolution des premiers synthés numériques pouvait leur conférer un certain caractère... Pour le reste, l'ergonomie était vraiment atroce est le DX7 n'était pas sans faire penser à un moteur de Formule 1 monté sur une caisse à savon... En matière de design une machine telle que le Korg OPSIX est bien plus marrante à utiliser.

__________________________

The Disease

Babel 17