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Test Roland XV-5080 - Test Roland XV-5080

Nous sommes en face d'un rack 2U plutôt joli et robuste, avec un grand écran très lisible. Une molette alpha permet de sélectionner les sons rapidement, et la pression de celle-ci donne accès à la liste des sons ou aux favoris, c'est à dire aux sons que l'on a sélectionnés et enregistrés dans une petite mémoire pour y accéder plus rapidement.

Huit boutons donnent accès aux 8 banques de sons d’ori­gine, la dernière étant une banque GM de 2 × 128 sons.Les autres boutons donnent accès direc­te­ment aux perfor­mances, presets, sons user et kits ryth­miques. Un bouton spécial, le « path finder », attire mon atten­tion et je découvre avec plai­sir qu’il permet, lorsqu’il est pressé, d’ac­cé­der unique­ment aux sons d’une caté­go­rie spéci­fique. Très pratique, donc, pour trou­ver un son bien défini. Enfin, 6 boutons permettent l’ac­cès à un menu dyna­mique (dont les fonc­tions sont affi­chées en bas d’écran).

L’ar­rière de l’ins­tru­ment est lui aussi bien fourni : tout d’abord, on trouve 8 sorties analo­giques sépa­rées, de quoi contrô­ler avec préci­sion les diffé­rentes pistes. Ensuite, 4 prises MIDI : 2 IN pour les 32 sons jouables simul­ta­né­ment, 1 OUT, 1 THRU. En ce qui concerne le monde numé­rique, nous ne sommes pas en reste non plus : un port (proprié­tai­re…) R-BUS qui envoie 8 canaux numé­riques (l’équi­valent de l’ADAT, mais chez Roland…). Au passage, on ne peut pas leur repro­cher plus d’avoir leur format proprié­taire qu’Ale­sis ou Tascam, seule­ment, sachez qu’il vous faudra ache­ter un boîtier de conver­sion si vous avez l’in­ten­tion de connec­ter les 8 canaux numé­riques à une table de mixage autre que Roland… Boîtier au prix plutôt dissua­sif vu sa fonc­tion basique (entre 2500 et 3000 FF). Enfin, vous pour­rez toujours vous limi­ter à deux canaux (un stéréo) par la connexion SPDIF coaxiale ou optique.

Une bonne surprise, toujours dans le domaine numé­rique : la présence d’une entrée Word­clock, permet­tant de synchro­ni­ser l’hor­loge interne de l’ex­pan­deur sur sa table de mixage numé­rique, par exemple. L’es­sai en numé­rique est concluant : après avoir bran­ché la sortie SPDIF à l’en­trée de la table de mixage numé­rique ainsi que la synchro­ni­sa­tion Word­clock, on a direc­te­ment le son corres­pon­dant aux sorties géné­rales, avec natu­rel­le­ment une parfaite synchro­ni­sa­tion numé­rique entre les deux machines.

Enfin, le XV5080 est relié au monde exté­rieur via un connec­teur SCSI, ce qui lui permet notam­ment le trans­fert de samples. On a donc en face de nous plus qu’un expan­deur, puisqu’en ajou­tant de la mémoire vive (jusqu’à 128 Mo) et un disque dur externe, on peut trans­for­mer le XV5080 en vériable sampler !

Les sons

Peut-être par manque de stra­té­gie marke­ting, Roland n’a à mon humble avis pas mis les meilleurs sons au début. En fait, j’ai été moyen­ne­ment convaincu par une bonne partie de la première banque de sons (un peu trop stan­dards, et on sentait la trans­po­si­tion des formants de certains sons). Mais dès que l’on dépasse les premiers sons, quelle émotion ! A vrai dire, quasi­ment tous les sons sont de bonne qualité, malgré la quan­tité énorme de sons (986 sons), si bien que je ne me suis pas lassé d’écou­ter en une fois l’en­semble des sons. Les amou­reux de Sting seront abso­lu­ment tués par le son PRD031 : Desert­Cryst1.

Vous le savez certai­ne­ment, le XV5080, dans la lignée des JV et JD, est un expan­deur géné­ra­liste. On retrouve donc à peu près tous les types de son, pour compo­ser n’im­porte quel type de style de musique. Les synthés analo­giques sonnent vrai­ment bien, les filtres du Roland étant incroya­ble­ment proches des réels filtres analo­giques. Les sons ont un grain carac­té­ris­tique de Roland, et géné­ra­le­ment, ça plaît. Les nappes sont dignes des meilleurs films, certaines d’une complexité quasi mystique ;). Les cordes frotées sont de très bonne facture égale­ment et n’ont rien à envier à certains modules spécia­li­sés dans les sons d’or­chestre. Les voix sont bien réus­sies (un nombre consé­quent de samples pour les diffé­rentes hauteurs du son permet d’évi­ter la défor­ma­tion du timbre lors de la trans­po­si­tion, ce qui n’est souvent pas le cas sur les instru­ments moyen de gamme). Les guitares et les percus­sions sont très réalistes, mais le mieux pour s’en convaincre est d’écou­ter les démos en MP3. Enfin, après l’écoute de sons extrè­me­ment travaillés et souvent origi­naux, les banques GM font un peu grise mine, bien qu’elles remplissent leur fonc­tion de banque GM.

On regret­tera quand même que Roland n’aie pas inté­gré la carte session dans ce modèle, alors que c’est le cas pour l’un des modèles plus petits chez Roland, le JV1010. Au passage, les utili­sa­teurs de JV1010 ne pour­ront pas jouer leurs anciens morceaux direc­te­ment en passant au XV5080, car les sons stan­dards du 1010 ne sont pas les mêmes que celui du 5080.

Les effets

Je pense que les effets méritent une partie à eux tous seuls. Rappe­lons-nous d’un des problèmes les plus fréquents sur les anciens expan­deurs. On écoute les programmes / les patches, on trouve que l’on a un gros son. Puis on passe en multi­tim­bral, et là, surprise, les sons deviennent tous fins ! La raison est simple : vous dispo­sez géné­ra­le­ment d’un double effet pour un programme, et de la même chose quand vous êtes en multi­tim­bral. Ce qui signi­fie que l’énorme flan­ger utilisé dans un programme est remplacé par un chorus stan­dard en multi­tim­bral, que la distor­tion ne peut plus être sélec­tion­née, à moins de ne plus vouloir utili­ser le flan­ger… Bref, on est vite limité au niveau des effets en multi­tim­bral. Là où innove Roland, à coup de proces­seurs DSP surpuis­sants, c’est que l’on a beau­coup plus de flexi­bi­lité dans les effets. En effet (sans jeu de mot), on peut accu­mu­ler 3 MFX (voir la liste ci-dessous) en mode perfor­mance (c’est à dire multi­tim­bral) en plus d’un chorus et d’une reverb ! Ce qui tota­lise 5 effets en même temps, dont 3 qui peuvent être tous ceux de la liste ci dessous qui compte 90 types d’ef­fets :


- Equa­li­sers semi para­mé­trique et fixe
- Over­drive
- Distor­tion
- Phaser
- Enhan­cer
- Wah wah (auto­wah)
- Rotary Spea­ker
- Compres­seur, limi­teur
- Chorus
- Flan­ger (clas­sique, step flan­ger)
- Delay (clas­sique, modu­la­tion delay, triple tap delay, rever­se…)
- Pitch shif­ter
- Reverb
- Multiples combi­nai­sons des effets précé­dents (ex : over­drive > delay)
- Formant filter : pour recréer les voyelles
- Ring modu­la­tor
- Effets 3D : delay, chorus, flan­ger, spin
- Lowfi compress et lowfi noise : le son de votre viel Atari ou Amiga de retour
- Spea­ker simu­la­tor
- Slicer
- Isola­tor
- Tremolo, auto­pan
- « Rhodes multi » : Enhan­cer + phase + chorus / flan­ger + delay / pan
- « Keyboard multi » : Ring modu­la­tor + 3band EQ + pitch shift + phaser + delay (rien que ça!). Trois effets comme celui-ci plus la reverb et le chorus, cela tota­lise 18 effets en même temps !
- On va arrê­ter là le listing, sachez que d’autres surprises comme le « keyboard multi » vous attendent, pour la guitare, par exemple.

 

A l’uti­li­sa­tion

Le manuel, en français, est très bien fourni. Les effets sont expliqués en détail, tout un chapitre est consa­cré à la gestion des sorties. La créa­tion des patches, perfor­mances et kits de batte­rie person­nels est égale­ment expli­ci­tée longue­ment. L’af­fec­ta­tion des effets en mode multi n’étant pas évident, je vous conseille vive­ment de faire l’ef­fort de jeter un coup d’oeil dans le manuel. Des exemples d’ap­pli­ca­tions permettent de couvrir la majo­rité des utili­sa­tions de l’ex­pan­deur, et ainsi, vous arri­ve­rez rapi­de­ment à vous placer dans une confi­gu­ra­tion qui vous convient.

Le contôle des sons se fait via une matrice, c’est à dire que l’on peut asso­cier n’im­porte quel para­mètre à n’im­porte quel contrô­leur. D’autre part, on passe faci­le­ment des parts 1–16 aux parts 17–32 (car le XV peut jouer 32 timbres diffé­rents).

Pour ce qui est de la gestion des sons, on ne se noie pas dans la multi­tude de sons, et ce pour deux raisons :

– les sons sont clas­sés par thème, acces­sibles grâce au bouton « patch finder ». Par exemple, vous êtes sur un son de guitare, et vous voulez écou­ter d’autres guitares de l’ex­pan­deur sans les cher­cher un par un. Il suffit d’ap­puyer sur le « patch finder » et chaque fois que l’on tourne la molette value, au lieu de passer au son suivant, on passe au son suivant de la caté­go­rie.
- On peut créer sa liste de favo­ris et ainsi accé­der rapi­de­ment aux sons que l’on utilise le plus souvent.

Les possi­bi­li­tés de routage sont plutôt évoluées :

– clas­sique­ment 2 tones de la façon suivante : WG->TVF->TVA en paral­lèle
- Une combi­nai­son série des TVA, TVF…

 

Exten­sions

On peut se dire (naïve­ment) qu’un millier de sons nous suffira, il advient inexo­ra­ble­ment un moment où l’on a envie d’avoir de nouveaux sons. Pour cela, Roland nous a gâté, avec 8 empla­ce­ments pour des cartes d’ex­ten­sion. Deux types de cartes peuvent être instal­lées : les cartes SR/JV compa­tibles avec les anciens modèles (comme le JV1080), les cartes SRX propres à la série XV (3080 et 5080).

Avis person­nel

Il est vrai que mon premier amour était un Roland et que du coup je dois être influencé un peu. Cepen­dant, en tâchant d’être le plus neutre possible, il faut se rendre à l’évi­dence : le XV5080 est l’abou­tis­se­ment de beau­coup d’an­nées de travail dans les labo­ra­toires de chez Roland, et cela s’en ressent. Déjà à l’époque leurs modules (JD990 et suivants) étaient de véri­tables réus­sites. Chaque fois, on s’at­tend au mieux et chaque fois c’est mieux que ce que l’on espé­rait ! Roland ne prend pas la grosse tête : la tech­no­lo­gie évoluant, les machines sont effec­ti­ve­ment de plus en plus puis­santes, mais Roland ne se contente pas de doubler la poly­pho­nie ou de rajou­ter des effets : chaque fois un effort dans la qualité des sons et a été fait, chaque fois les limites sont repous­sée et chaque fois on est heureux (eupho­rique ?). Bref, c’est un expan­deur que je vous conseille dans le coeur même de votre home studio, achat à long terme qui à mon avis vous éton­nera de jour en jour.

Fiche tech­nique et bilan

Multi­tim­bra­lité : 32 voies
Poly­pho­nie : 128 voix
Mémoire d’ondes : 64 Mo en 16 bits linéaires
Empla­ce­ments d’ex­ten­sion : Carte d’ex­ten­sion de formes d’ondes SR-JV80 : 4
Carte d’ex­ten­sion de formes d’ondes SRX : 4
Empla­ce­ments RAM : 2 SIMM pour 128 Mo maxi­mum
Programmes d’usine : 896 patches (7 banques de 128 sons)
256 patches GM
64 perfor­mances
14 kits ryth­miques + 9 kits rytm­hiques GM
Mémoire utili­sa­teur : 128 Patches
64 perfor­mances
4 kits ryth­miques
Exten­sion de mémoire externe : 1 Empla­ce­ment pour cartes Smart­Me­dia (De 2 à 128 Mo)
Effets : 90 types (MFX), 3 effets MFX simul­ta­nés
4 types de réver­bé­ra­tions
2 types de chorus
Ecran : Ecran graphique LCD 320 × 80 pixels
Connec­tique : 8 sorties sépa­rées jack 6'35
Sortie numé­rique S/P DIF 44,1 / 48 KHz coaxiale ou optique
Entrée Word­clock
Port SCSI (Sub D 25 broches)
Connec­teur R-BUS pour 8 canaux numé­riques simul­ta­nés
Prise casque


  • Les sons d'excellent qualité
  • Le nombre d'effets simultanés
  • La polyvalence de l'expandeur
  • Différence trop grande du niveau sonore entre les sons
  • Prix de boîtier convertisseur RBUS vers ADAT et TDIF si l'on veut utiliser les 8 sorties numériques séparées avec du matériel non Roland.
  • On aurait préféré plus de types de filtres
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