Tonehammer propose avec Requiem Light une version plus abordable de Requiem Pro, sa bibliothèque dédiée aux chœurs et conçue pour être utilisée avec Kontakt. Que cache cette déclinaison, une énième réserve de chœurs éthérés dont on fait rapidement le tour ou un outil d’une plus grande sophistication ? Réponses.
Cela fait quelque temps que les éditeurs de bibliothèques d’échantillons cherchent une solution à la problématique de la voix, solution qui soit différente de ce qui s’est imposé dès que les technologies et outils d’échantillonnages sont devenus démocratiques, à savoir soit des nappes utilisant des voyelles, parfois des consonnes (bouche fermée et autres murmures), souvent des effets (clusters, sweeps, etc.) et des phrases toutes faites, qu’il fallait découper, monter, mixer, lisser au prix de nombreuses heures de travail.
On peut quasiment compter les pierres blanches constituant l’évolution de la problématique, avec des bibliothèques exceptionnelles comme les Symphony Of Voices de Spectrasonics, coffret de quatre CD pour Akai/Emu/Roland, les Vocal Planet du même éditeur, coffret de cinq CD bénéficiant du Groove Control (un moyen de piloter l’audio via fichier Midi développé par l’éditeur, assez proche de l’interaction Midi/audio du Rex), les Classical Choir de Peter Siedlaczek, puis les Voices Of The Apocalypse suivies par les Symphonic Choirs d’East West, d’abord sur Kontakt puis au sein de leur lecteur Play, complété d’un Wordbuilder permettant de construire des phrases en écrivant des syllabes (au moyen d’un langage phonétique ou maison) dans une interface qui déclenche les multi-échantillons correspondants en fonction de ce qui est joué sur le clavier-maître.
Cette dernière bibliothèque a posé de nouveaux standards, en ceci qu’elle permet une construction plus que réaliste de chorales complètes, à partir de pupitres séparés, et “chantant” réellement les phrases désirées, aux durée, dynamique et hauteur souhaitées. Mais on attend toujours la version 2 de Play qui devrait résoudre des problèmes d’instabilité sous certaines configurations, et surtout l’intégration du Wordbuilder au sein de l’instrument, son utilisation en tant qu’outil autonome au sein d’une DAW pouvant être plus que problématique… Autant dire que les utilisateurs guettent avec beaucoup d’attention ce qui se passe chez la concurrence. Et c’est chez un éditeur récent et producteur d’excellents produits, mais encore peu connu par chez nous, qu’une nouvelle bibliothèque débarque, qui plus est sous deux formes, Requiem Pro (799 $), la version “de luxe” avec trois positions de micros (en 5.1) et autres raffinements, plus de 14000 samples pour 24 Go de contenu, et une plus abordable, Light (299 $), sans positions séparées, ne contenant qu’un peu plus de 3300 échantillons pour 3,2 Go (mais compressés), des solistes en moins, etc. Une charte comparative se trouve sur le site de l’éditeur.
Le but est clairement affiché, selon Mike Peaslee, cofondateur avec Troels Folmann de Tonehammer (voir leur présentation ici) : “ Requiem’s goal was to be a powerful cinematic trailer library right out of the box, not necessarily a one-size-fits all total choir solution for all possible needs and uses”. Voyons donc ce que cache la version abordable, Requiem Light, qui ne semble pas pour autant être une version au rabais.
Introducing Requiem Light
Requiem Light est donc une bibliothèque pour Kontakt (à partir de la version 4), utilisable avec la version complète comme avec le Kontakt 4 Player gratuit, bonne nouvelle donc. Disponible chez l’éditeur, elle s’installe via le TH Downloader qui est une nouveauté qui sera utilisée pour les bibliothèques Powered-By-Kontakt, ce qui n’est pas le cas de tous les produits Tonehammer. Il s’agit une application Java dans laquelle on renseigne le code fourni lors de l’achat (qui à double fonction de mot de passe pour le téléchargement et de numéro de série pour l’autorisation de la bibliothèque via le Service Center de Native Instruments), et qui se charge de rapatrier sur l’ordinateur tous les fichiers .rar nécessaires. Le lien vers les instruments .nki est fourni à part.
Tout se passe de façon fluide, je n’ai eu à noter qu’un message d’erreur à la fin du téléchargement, qui n’est en fait qu’un petit bug (extrêmement rare, et sur certaines configurations Mac, selon l’éditeur), les fichiers étant complets par ailleurs. Ne reste qu’à “dé-rarer” tout ce petit monde, à le faire reconnaître dans Kontakt (Libraries>Add Library) et à l’activer via internet.
Comme déjà évoqué, les différentes positions de Requiem Pro ont été écrasées au sein des fichiers de Requiem Light, ce qui explique que l’on ne retrouve pas les quatre familles d’instruments et Multis (All, Far, Mid, Stage) de la banque haut de gamme. En revanche, l’arborescence reste la même, avec dans l’ordre Choral Effects, Legato & Sustains, Marcato, Poly-Sustains, Soloists et Staccato.
Interface à face
Avant d’attaquer le contenu de la bibliothèque, il faut s’attarder sur l’interface, commune à toutes les familles de programmes, parfois enrichie de fonctions supplémentaires qui seront détaillées au moment voulu. L’interface (réussie ou non, ça dépend des goûts) affiche, à l’exception des programmes Quick Chant et Phrase Builder (on y reviendra), une vue d’un cierge et d’un grimoire sur fond boisé. Bon… En cliquant sur la couverture du livre, on accède à une double page, dont la partie gauche variera suivant le type de programme, et dont la partie droite est plus immuable et nommée Fine Tuning.
Au sein de cette dernière page, on dispose de deux sections, Shaping et Adjustments. La première regroupe quatre potards, Swell, Offset, X-Blend et Y-Blend. Le premier est un réglage semblable à l’expression permettant les crescendo et decrescendo, le deuxième décale le départ de la lecture de l’échantillon dernier, le troisième et le quatrième, suivant les programmes, permettent de passer d’un layer à l’autre, d’un instrument à l’autre voire d’une source à l’autre.
La section Adjustements comporte en général deux réglages Attack et Release, qui n’ont pas besoin de plus amples explications et parfois d’un potard Dynamics réglant le pourcentage d’action de la vélocité sur le volume et le timbre. Une flèche en bas permet de passer à une page d’aide détaillant les diverses fonctions, et renseignant les divers contrôles Midi affectés aux réglages. C’est une des qualités de la banque, tous les paramètres peuvent être contrôlés via Midi, grâce aux assignations d’usine, qui peuvent être facilement modifiées pour y substituer celles désirées, assignations très importantes car elles permettent aussi de naviguer parmi les sons, types de phrasé, etc. que propose Requiem Light.
Prière de chanter
Commençons par la famille de programmes Staccato. Notons d’abord que quasi tous les programmes (ainsi que ceux d’autres familles) sont proposés en version “normale” et en version dfd, les premiers faisant plus appel à la RAM, les seconds au streaming. Ouvrons le programme Staccato_full.nki.
On retrouve l’interface caractéristique, puis après avoir ouvrir le grimoire, la page Fine Tuning déjà détaillée, ainsi que la page Staccato, sur la gauche. Deux réglages, Layers, qui regroupe les 19 syllabes disponibles (Ag, Cre, Cru, Do, Fah, Fis, Glo, Ky, La, Mus, Nis, Nus, Rhi, Rru, Sanc, Sart, Sin, Son, Tus), avec un rotatif permettant de les sélectionner, et Keyswitches, qui permet de déplacer les notes commandant les syllabes, fonction pratique et rarement aussi simplement implémentée.
Indépendamment de la qualité sonore (on y reviendra), la question se pose sur le choix des syllabes retenues. En effet, il apparaît qu’il manque cruellement certaines syllabes évidentes, permettant de boucler des termes liturgiques, puisque l’éditeur a choisi de proposer les plus fréquemment employées en latin et allemand. Ainsi, pas moyen de finir Ky-Ri-E, puisque le E manque, pas plus que E-Le-I-Son, puisque E, Le et I manquent. Choix étrange, même si certains sons manquants peuvent être récupérés dans d’autres programmes, mais au prix de certaines contorsions.
Revenons au son : très beau, défini, les swells sont subtils même s’ils n’ont a priori pas trop d’utilité dans un contexte staccato. Quoique, puisqu’on peut très bien sur une répétition monter l’intensité, sachant qu’un des points forts de l’éditeur (pour toutes ses bibliothèques) est de proposer un grand nombre de samples différents afin d’assurer un round-robin (déclenchement de plusieurs samples consécutifs lors de répétition afin d’éviter l’effet mitraillette) performant et réaliste. Dans le cas des staccato cependant, nous ne disposons ici que de deux layers de répétition (quatre dans Requiem Pro).
Petit reproche, les basses ont tendance à être un peu faibles sur certaines syllabes, ce qui aurait pu être compensé lors de la programmation, sachant qu’on ne bénéficie pas de pupitre vocaux séparés. Bien sûr, on peut toujours rentrer dans les programmes et bidouiller dans le Mapping Editor et le Group Editor pour rehausser telle ou telle note ou vélocité, mais c’est une manipulation dont on préférerait se passer.
Script à fond
Deux autres programmes attirent immédiatement l’attention dans cette famille Staccato, par leur nom et ce qu’il implique : Staccato_full_Phrase-Builder et Staccato_full_Quick-Chant. À l’ouverture du premier, l’interface jusque-là utilisée (on peut cependant la retrouver en cliquant sur l’onglet Configuration) fait place à une suite de cierges et à la reproduction d’un parchemin offrant les 19 syllabes, plus trois fonctions d’édition, Skip, Back et Clear.
Il s’agit de placer les syllabes sur chacun des cierges simplement en cliquant dessus, les pauses se faisant par la fonction Skip. À chaque ré-attaque franche du clavier, que ce soit note à note ou par accord, on passera d’un cierge/syllabe à l’autre, la boucle se faisant non pas en fin des 16 emplacements mais dès la dernière syllabe présente. On peut décider de démarrer de l’une ou l’autre syllabe grâce aux keyswitches. Ce programme, comme le suivant, fait massivement appel aux fonctions de Script de Kontakt, la véritable force du logiciel, bien supérieure à toutes ses autres fonctions.
L’exemple suivant fait entendre une suite de syllabes (à cinq voix, donc avec division de pupitre), une première avec Swell au minimum, la seconde avec Swell à 127.
Bien que les accords soient joués de façon très rigide (quasiment placés sur les temps) et relâchés de façon à avoir quasiment la même durée, on remarque le subtil décalage temporel de placement et de durée des voix, ce qui participe au réalisme de l’ensemble. Sachant que nous sommes là dans une construction très basique, sans aucun raffinement d’enchaînement ni de mise en place.
Du côté de Quick-Chant, l’interface est différente, sous forme de grille, un peu à la façon d’un step séquenceur. À la différence de Phrase Builder, dans lequel on passe d’une syllabe à l’autre à chaque note non legato, le principe ici consiste à lancer une phrase sur une durée déterminée (de deux à huit mesures), de façon synchronisée à l’hôte ou au tempo interne (à vitesse normale, ou divisée par deux, ou par quatre). On peut décider de partir d’une mesure ou d’une autre, grâce à une série de keyswitches dont on peut aussi choisir la position (globalement) sur le clavier. Au niveau du jeu, chaque ré-attaque franche (non legato) redéclenchera la lecture au début de la phrase (selon la mesure déterminée via keyswitch).
Voilà un exemple de phrasé, faisant se succéder les syllabes Cre-Do-Fah-Cru-Fis-Khi-Sart-Ri-Mus. Comme on peut régler le volume en plaçant le curseur à la hauteur désirée, on s’aperçoit à l’usage qu’on peut simuler des sons qui ne sont pas fournis, et que faire un quasi fade entrant ou sortant (avec deux ou trois curseurs) peut lier la sauce entre les syllabes. N’oublions pas que nous ne sommes actuellement que dans la famille Staccato…
On regrette cependant que l’interface ne soit pas plus grande : en effet, on est obligé de “scroller” de haut en bas pour programmer, ce qui fait que l’on perd de vue rapidement les syllabes, ce qui est au final peu pratique.
Pareil, mais différent…
Les programmes Marcato utilisent les mêmes scripts. Mais la teneur particulière des échantillons poussera naturellement à une utilisation différente. Premièrement, le nombre de syllabes passent à 16, et l’on en retrouve de nouvelles (Ar, Cre, Cru, Do, Fah, Fis, Glo, Ky, Mus, Nis, Nus, Rhi, Sanc, Sin, Son, Tus). Ensuite, leur durée est différente, les syllabes étant définies par l’éditeur comme des “notes staccato plus longues (à peu près trois battements), chantées au volume maximum, habituellement proches du fff.”
Si l’on veut les utiliser avec Phrase-Builder ou Quick-Chant, elles seront à intercaler entre les staccato et les autres programmes de l’éditeur, puisque leur durée ne peut être modifiée (la programmation est en déclenchement One Shot, ne s’arrêtant pas à la levée des notes), à moins de jouer sur le release que l’on changera par contrôle Midi direct ou par automation.
Voici ce que ça donne en reprenant le fichier Midi des staccato (les syllabes ne sont pas les mêmes). On l’entend, les sons se chevauchent, c’est inutilisable.
L’exemple suivant fait entendre en revanche une suite exploitable.
Et celui-ci, une utilisation conjointe des marcato et staccato, à volume maximum (les raffinements viendront plus tard). On voit que les choses se précisent en termes de création de chœurs crédibles, tout comme on peut apprécier la cohérence entre les deux programmes, ne donnant pas l’impression, comme c’est parfois le cas avec certaines bibliothèques de passer d’un chœur ou d’un endroit à l’autre suivant les articulations…
On peut aussi utiliser le programme Marcato_full_2-layer-blend, réduire le release et passer d’une syllabe à l’autre via keyswitch, sachant que l’on peut aussi “passer” par fade d’une à l’autre grâce au paramètre X-Blend. La syllabe sera jouée au complet si l’on maintient l’accord, le corollaire étant que les fins disparaissent si on joue des notes courtes…
Un premier constat, on peut adapter temporellement au phrasé que l’on désire les syllabes fournies, par l’une ou l’autre des méthodes ici décrites, c’est un bon point.
La cerise sur legato
Passons à la famille Legato & Sustains. Plusieurs programmes, selon les besoins, d’abord avec trois voyelles séparées (Ah, Eh, Oh), puis des déclinaisons regroupant les diverses combinaisons par deux et un programme regroupant les trois. La page de gauche, Legato, offre deux sections Speed et Range, la seconde permettant de resserrer la tessiture, par le bas et/ou le haut. Speed regroupe toutes les commandes nécessaires au jeu legato. On peut choisir entre quatre vitesses de legato, de Slow à Tight, ou le désactiver, ce qui permet alors de jouer des accords tenus. Un bouton Volume permet d’ajuster le niveau des intervalles, car la bibliothèque use bien d’intervalles séparés, appelés entre les deux notes que l’on joue. Un très beau boulot de script, et une efficacité à toute épreuve.
Autre fonction maison, très intéressante, la limite d’intervention du legato en fonction de l’intervalle joué (réglage par demi-tons) : en réglant Leg. Limit sur 5, toutes notes incluses dans cet intervalle seront jouées legato, tandis que celles situées en dehors de cet intervalle seront soit jouées normalement (c’est-à-dire à la place de la précédente) soit ajoutées comme note d’un accord à la première si l’on règle le paramètre Positions sur 2 ou 3, cette nouvelle note pouvant bénéficier elle aussi du legato. Car la bonne nouvelle est que le Legato est polyphonique (trois voix parallèles maximum) !
L’exemple ci-dessous fait entendre une voix solo jouée legato (option Slow, Leg. Limit sur 7).
Puis avec une voix supplémentaire (Positions sur 3). On constate tout de suite un certain affolement au niveau de la jauge CPU, et du nombre de voix requises. Le programme est réglé d’origine pour 256 voix, certains passages en sollicitent plus de 100…
Mais il ne faut pas oublier que nous utilisons là le programme à trois layers. Donc on va pouvoir entendre maintenant ce que donne le passage de l’un à l’autre, grâce aux rotatifs X-Blend et Y-Blend, plus quelques actions du Swell, rapidement effectuées en assignant trois potards de mon contrôleur via Midi Learn, et en une passe (on pourrait affiner les passages et montées en intensité via l’édition).
On peut dire que le résultat est très probant, tout en tenant compte des demandes en CPU assez élevées. Sur des machines limitées, on utilisera plutôt les programmes à deux layers, nettement moins gourmands (50 notes maximum, et la moitié de la conso CPU du programme trois layers). Quelques bruits de fond sont aussi parfois audibles, ou des accidents sonores comme sur le dernier accord, mais ils sont extrêmement rares. Quant au bruit de fond, une fois le chœur inclus dans un ensemble instrumental, il n’y paraît plus.
Joli et Poly
Autre famille de programmes utilisant encore un autre procédé, les Poly-Sustains. La page de droite affiche cette fois)ci une section Layers et une Keyswitches dont on a déjà vu le principe d’action. Layers permet de choisir via les rotatifs entre 20 mots différents, dont les syllabes sont calées sur un tempo de 140 BPM. On dispose de deux layers, Low et High, permettant d’avoir tout le temps disponibles deux mots, entre lesquels on peut “passer” en fondu-enchaîné grâce au potard X-Blend. Les keyswitches roses (pour Low) et verts (pour High) permettent de sélectionner à la volée les différents mots.
Le programme poly-sustains_full dispose d’une fonction legato, qui permet de jouer les différentes syllabes du mot à différentes hauteurs, en mono. C’est un coup à prendre, mais cela fonctionne très bien.
Voici un exemple d’accords sur un mot (avec effet Swell), puis ce mot joué de façon mélodique avec la fonction Legato enclenchée.
On peut très bien ouvrir ensuite plusieurs programmes et jouer les quatre pupitres séparément, même si il y a recouvrement de tessiture et que l’on obtiendra ainsi une chorale plus “riche” que nature. Ce qui n’est pas grave, vu la destination cinématique de la bibliothèque…
Deux autres programmes, l’un regroupant les voix masculines, l’autre les voix féminines, sont calés sur 100 BPM et offrent 12 mots. Ils fonctionnent quasiment de la même manière, à l’exception d’un comportement supplémentaire concernant le release. Quand on joue un accord, la dernière syllabe contenant une voyelle sera maintenue tant que les notes sont enfoncées. Au relâchement, le son à base de voyelles ou consonnes de fin de mot sera déclenché. Ainsi quand on joue staccato, et que la fonction Release est activée, on peut quasiment ne déclencher que le premier son et le son final, comme dans cet exemple, qui montre aussi un comportement plus normal.
Le legato est bien entendu toujours disponible.
On termine par les deux dernières catégories, Choral Effects et Soloists. La première propose de beaux clusters, des sweeps (dissonants ou tonaux), des body percussions, des syllabes parlées, etc. On apprécie la variété des effets, ainsi que la longueur des clusters et des sweeps, qui en deviennent réellement utilisables. Le principe de sélection est toujours basé sur les keyswitches.
Enfin Soloists offre deux… solistes, une Soprano et un Ténor (Requiem Pro contient en plus Baryton et Basse, avec de nombreux programmes et variations). Des programmes spéciaux permettent aussi de time-stretcher les mots chantés, avec plus ou moins de bonheur, Kontakt n’étant pas vraiment à la fête de ce côté. Le principe retenu est le même que celui des Poly-Sustains complets, avec deux layers, choix de mots, fade entre les deux sélectionnés, mode Legato et sélection via keyswitches.
Voici un exemple avec le ténor.
On constate que la mise en place et le rendu sont moins naturels que ceux du chœur complet. Le vibrato est parfois trop prononcé, et les variations d’intensité trop brusques (il n’y a pas d’effet Swell sur l’exemple proposé).
Bilan
Plutôt spécialisé dans les percussions, traditionnelles ou originales, les sons étranges créés à partir d’improbables instruments, ou les voix solo (la superbe série des Francesca, Cit, Barbary et Terrie), Tonehammer s’est récemment attaqué aux pianos (test à venir) et donc à cette chorale virtuelle. Sachant que l’optique sonore est toujours très cinématique.
Par le choix des programmes proposés, la bibliothèque ne peut prétendre à l’exhaustivité, et au tout terrain. En revanche, dans le domaine visé, elle se révèle un outil extrêmement bien conçu : les nombreux scripts, les différents programmes, les solutions pour assembler rapidement mots, syllabes, tenues de notes, effets sont d’une efficacité sans égale pour le moment dans le domaine des chœurs virtuels. L’intégration de tous les outils au sein de Kontakt est une solution bien plus performante que celle choisie (jusqu’à la sortie d’un update ?) par East West, qui a posé les bases en termes de construction de phrases.
Requiem Light (et Pro bien entendu) bénéficie d’une très bonne qualité sonore, et les quelques reproches qu’on peut lui faire sont loin de valoir ses qualités. Si vous avez besoin d’une chorale, qui sonne, qui offre de nombreuses variations et sons, et que votre premier souci n’est pas de reproduire des phrases liturgiques (ou autres) exactes, Requiem Light, avec son petit prix en regard de sa qualité, est assurément la solution.