Les processeurs vocaux n’ont pas été légion ces derniers mois, TC-Helicon et DigiTech semblant à l’arrêt dans ce domaine. Boss avait proposé en 2016 son VE-8 pour chanteurs jouant sur guitare acoustique, mais il a fallu attendre octobre 2018 pour voir arriver le VE-500 Vocal Performer, un multi-effets, harmoniseur, vocodeur et looper pour chanteur/guitariste ou pilote de MIDI. Que vaut ce nouveau fleuron de la gamme face aux VoiceLive, les dernières références du genre ?
Sobriété
Le Boss VE-500 est livré dans une boîte grise et noire des plus sobres, à l’instar du processeur lui-même, une petite bête en métal de mêmes couleurs, mesurant 170 × 138 × 62 mm pour 860 grammes. Elle tient dans le sac à dos et ne bouge pas quand on la pose. De gauche à droite en commençant par le haut, un petit écran basique, trois potards sans fin crantés et bien ancrés, 5 petits boutons qui paraissent résistants et en dessous, trois footswitches en métal assez petits eux aussi et qui ne font entendre aucun clic, ce qui est appréciable. Les grosses chaussures feront donc attention, surtout pour atteindre le footswitch central. Pas de fioriture, on frise l’austérité, mais le tout inspire confiance et robustesse. Les footswitches sont d’ailleurs installés sur une partie inclinée, ce qui évite d’écraser malencontreusement les boutons.
À l’arrière, la prise secteur, l’indispensable entrée micro sur XLR, deux sorties gauche et droite sur XLR avec un commutateur Ground Lift, une entrée et un Thru sur jacks 6,35 mm pour l’instrument et l’ampli (la guitare mais Boss assure que l’on peut brancher d’autres instruments), une entrée MIDI DIN 5 fiches, une entrée pour pédale d’expression ou de contrôle sur jack 6,35 mm et un port micro-USB compatible audio et MIDI. Pas de sortie casque, bien dommage, et si l’on trouve bien le câble d’alimentation dans la boîte, le câble micro-USB est quant à lui aux abonnés absents.
Cinq petits patins autocollants sont également fournis ainsi qu’un manuel papier en huit langues, dont vingt pages en français, ou disons un français rudement traduit (on relèvera une « clé » pour la tonalité, le « mixeur » qui ne vous fera pas de pâte à crêpes, le « son vocal », la possibilité « d’adopter le tempo » ou encore celle d’accorder « le microphone »). Débarrassons-nous tout de suite de ce point très noir : c’est un manuel particulièrement succinct, dans lequel on ne trouve par exemple rien sur le looper, où l’on attendra la dernière page pour apprendre qu’un éditeur logiciel est aussi disponible avec installation préalable et indispensable d’un driver. Nous sommes en 2019, parait-il… Manuel succinct donc, que l’on retrouve au format PDF en ligne sur le site de Boss, aux côtés d’un guide exhaustif et assez indigeste de tous les paramètres qui s’étale sur 31 pages. Vous aimez les tableaux ? Vous serez servi(e). Néanmoins, à la fin de la lecture de cette cinquantaine de pages au total, nous ne savons toujours pas si les deux sorties principales sont de niveau ligne ou micro, ni à quoi sert le Rec/Play2 destiné au looper. D’autant que ces manuels, autant vous y préparer, vous allez en avoir besoin tous les deux, et pas que le premier jour. Il nous ont notamment permis de découvrir qu’en combinant les deux footswitches central et droit avec un appui long, il était possible d’activer un accordeur (pour le « micro », la guitare ou les deux), ce dont il n’est nullement fait mention en façade, et pourtant ce n’est pas la place qui manque. Un appui plus court sur ces deux mêmes footswitches bypasse la pédale et un appui sur les footswitches central et gauche permet de passer du mode Memory, pour changer les patches, au mode FX pour gérer deux effets au pied, ou autre chose comme nous le verrons plus bas. Et puisque nous ne sommes pas à une incongruité près, nous y avons aussi découvert qu’un mode de mise en veille arrête la machine après… 10 heures sans utilisation et que pour le redémarrer, il faudra débrancher et rebrancher la prise, puisqu’il n’y a pas d’interrupteur. Mais puisque la machine ne chauffe pas du tout, qu’elle veille…
Quoi qu’il en soit, ces manuels nous étonnent de la part de Boss qui nous avait habitués à plus de rigueur. On aurait apprécié une édition complète en PDF regroupant les deux, avec un peu plus d’explications que quelques listes et descriptions de deux lignes…
Ce premier coup de sang passé, branchons micro, guitare et alimentation…
Plongée en Paramétrie
Le Boss nous a été livré avec un firmware en version 1.00, qu’il a fallu mettre à jour à la version 1.05 via une manipulation assez simple et bien expliquée et un câble micro-USB déniché au fond d’un tiroir. Après son redémarrage, nous nous retrouvons face au petit écran affichant le numéro et le nom du premier patch, le tempo, la tonalité et le réglage des niveaux de l’harmonie et de la réverbe, des éléments toujours présents, même si vous avez plusieurs options d’affichage en fonction de ce que vous souhaitez mettre en avant (le nom du patch, son numéro, la tonalité, la chaîne de traitements) et d’autres possibilités de personnalisation.
Première chose à faire, rentrer dans le menu pour activer l’alimentation fantôme pour notre micro Neumann KMS 105. Même si l’écran n’est pas grand (nous ne dirons rien sur le fait qu’il ne soit pas grand et tactile, nous sommes en présence d’une pédale…), la navigation se fait de manière intuitive avec les touches et les potards, tout est clairement nommé et une fois le gain réglé sur notre interface audio Apollo Twin Duo (niveau micro, pas de signal en niveau ligne, nous avons la réponse à notre question), tout fonctionne parfaitement. On tourne le premier potard dans les deux sens pour incrémenter/décrémenter les patches ou on utilise les deux footswitches gauche et central, le voyant au-dessus du footswitch Harmony, à droite, s’allume en rouge quand cet effet/le vocodeur est activé, on appuie sur le footswitch pour le désactiver sans perdre les autres effets, c’est d’une simplicité enfantine.
Voici un premier aperçu des patches sans aucune modification, les différentes réverbes/délai tout d’abord, les harmonies ensuite, et quelques combinaisons d’effets insolites. Dans l’extrait Suspended C, tous les intervalles sont paramétrés en Do mais dans différentes octaves, ce qui permet d’avoir des harmonies féminines puis masculines à mesure que la voix descend dans les graves. Il ne s’agit donc pas d’une fonction adaptative, tout est à configurer.
- Reverbs00:35
- Harmony Presets00:37
- Suspended C00:13
- Weirdos01:17
Le VE-500 est livré avec 49 effets pré-programmés et un échantillonneur, recopiés dans la mémoire Utilisateur, laquelle comprend 99 emplacements au total. Bien entendu, tous les patches peuvent être édités, et c’est en appuyant sur le bouton Effect Edit et en se promenant dans les différentes sections que l’on commence à avoir le tournis, car les possibilités sont nombreuses, innombrables même.
Au bord de l’effectose aiguë
Pour avoir une idée plus claire de ce qui se cache sous ce capot gris, nous reprenons notre souris, installons le driver et l’éditeur logiciel disponible pour Mac et Windows, rebranchons le câble micro-USB et après avoir fait l’assignation MIDI en deux clics, découvrons l’ampleur de ce qui nous attend. La question n’est pas ici : que pouvons-nous faire avec le VE-500, mais que ne pouvons-nous pas faire ? Car du choix des effets à la configuration du signal, les assignations, les combinaisons possibles se comptent par millions. Nous n’allons bien entendu pas tout détailler, mais nous pouvons vous dire que pour réaliser un patch, vous pouvez appliquer trois voix d’harmonie (plus la vôtre, soit quatre au total) ou un vocodeur avec une option talkbox, quatre effets aussi divers que des réverbes, délai, distorsion, traitement granulaire, modulation en anneau, vibrato, slicer, chorus, radio… et deux réverbes/délais supplémentaires (Ambience, Room, Hall, Plate, Mod et Delay). De plus, vous pouvez router effets et réverbe/délai de différentes manières (série, parallèle, un effet par voix d’harmonie, des effets sur la voix et d’autres sur les harmonies, toutes différentes bien sûr…). Et comme si cela ne suffisait pas, vous pourrez aller encore plus loin en ajustant les temps de retards/réverbe, les niveaux, deux pré-délais, des filtres coupe-haut et coupe-bas, la vitesse et la profondeur de modulation, le feedback, etc. Si vous ne savez pas quoi faire de vos nuits, voilà de quoi vous occuper.
Une section Enhance combine un enhancer, un compresseur, un dé-esseur, un égaliseur avec deux médiums paramétriques et cette portion de traitement est applicable par patch ou à l’ensemble du système. Idem pour le tempo dans la section Master, laquelle comprend également un suppresseur de bruit et un réglage du niveau du patch.
Autre outil pratique, le correcteur de pitch qui pourra aussi être appliqué par patch ou à tous, et qui saura se faire subtil ou au contraire vous donner cette bonne voix robotique, avec en bonus des réglages de formants, de vitesse, de stabilité ou encore le choix entre un suivi de la tonalité ou de la gamme chromatique et la possibilité d’utiliser le MIDI pour le piloter.
Autre gros morceau de ce VE-500, le vocodeur/harmoniseur à piloter depuis votre instrument, du MIDI, le micro, avec ici aussi différentes options. On relèvera pour le vocodeur un réglage entre –2 et +1 octaves, différents porteurs, des réglages des formants, de la tonalité, de l’attaque, du relâchement, de la sensibilité à la vélocité ou encore de la plage de bend. Et pour chaque voix le type d’harmonie (unisson, octave supérieure ou inférieure, deux voix en dessous et deux au-dessus, avec des sixtes, quintes, quartes et tierces). Et si ça ne vous suffit pas, vous pouvez définir quatre intervalles de votre cru en configurant une harmonie par note. Vous n’avez pas encore la nausée ? Il vous reste encore à régler le panoramique, le niveau, les formants, le délai, un doubleur, le vibrato ou encore l’assignation pour chaque voix. Ils n’ont pas fait les choses à moitié chez Boss, raison pour laquelle les manuels vous seront d’une grande utilité.
Terminons par la surprise du chef, le looper. Car il existe bel et bien, ce looper, caché au fond des paramètres des patches. Des patches ? Eh non, le looper n’est pas global, et contrairement à l’Enhancer par exemple, vous ne pourrez pas l’assigner au système, il vous faudra donc le paramétrer pour chaque patch avec lequel vous souhaitez l’utiliser. Que faites-vous ce week-end ? Heureusement, le nombre de paramètres est ici restreint : un mode one-shot, le mode d’opération (enregistrement puis overdub ou enregistrement puis lecture avec overdub illimité), modes mono ou stéréo, placement dans la chaîne (vous pouvez boucler avec ou sans effet par exemple), durées de la boucle et de la lecture, niveau sonore, déclin à l’arrêt de la lecture, fades ou fonctionnement de la pédale. La pédale ? Mais quelle pédale ? Une pédale externe mais rassurez-vous, si vous n’avez pas cela sous le pied, il vous est possible de reconfigurer les footswitches du VE-500, et assigner le looper au footswitch dédié à l’effet par exemple (attention, si vous faites cela, vous ne pourrez pas changer de patch avec les footswitches puisqu’il vous faut repasser en mode Memory en appuyant sur les deux footswitches gauche et central). Attention donc à vos assignations.
Le looper permet d’enregistrer 60 secondes en mono, 30 en stéréo, sur un maximum de 24 mesures ou en mode libre. Nous avons cherché un réglage de quantification, inconnu au bataillon, tout comme le métronome. Il existe pourtant un réglage du tempo et même un tap tempo avec clignotement en rythme de la LED au-dessus du footswitch Harmony quand vous intégrez des effets temporels, mais pas de clic. Il faudra donc être précis(e). La fonction Rec/Play2 dont nous vous parlions plus haut sert à enregistrer une seconde boucle (la guitare par exemple) avec un footswitch externe, mais attention, si vous optez pour deux boucles, elles seront mono et non plus stéréo.
Une petite pause sonore ça vous dit ? Nous vous épargnons le reste des paramètres disponibles, c’est presque sans fin. Et puis avec tout cela, la guitare commence à nous démanger…
Au doigt et à la corde
Les essais d’harmonisation libre (non pilotée par la guitare ou du MIDI) n’ont pas toujours été heureux, car si l’on peut se caler sur une tonalité, celle-ci ne s’adapte pas aux changements d’accords de votre morceau. Et à la différence des VoiceLive, le VE-500 n’est pas équipé d’un micro capable de détecter les instruments ou la musique qui vous entourent et donc de s’en servir pour gérer les évolutions harmoniques. Autre différence par rapport aux VoiceLive, vous ne trouverez pas de presets programmés pour certaines reprises classiques, ni d’effets/traitements pour votre guitare, le signal de cette dernière ne servant qu’à la gestion des harmonies et du vocodeur/talkbox.
Tout marche parfaitement avec la guitare, que ce soit en arpèges ou en accords, les harmonies sont détectées rapidement et correctement. Nous avons repris des exemples que nous avions utilisés dans les tests des VoiceLive (Touch 2 et la pédale 3), avec quelques adaptations bien entendu mais vous pourrez ainsi comparer.
- Guitar-Chenille00:50
- Guitar-Scat00:19
Un autre point fort du VE-500 est sans aucun doute le vocodeur/talkbox qui offre de belles possibilités, que vous jouiez note à note ou en accords pour avoir des harmonies vocodées. Et si le cœur vous en dit, vous pourrez même ajouter votre voix non traitée à l’effet.
- Guitar-Talkbox00:11
- Guitar-Vintage Vocoder00:18
Nous avons remarqué que les queues de réverbes sont coupées brutalement lors du changement de patch. Noyé dans le mix, cela pourrait encore passer (quoique), mais si vous êtes en solo ou en lead, attention à votre timing. Une autre interrogation concerne la gestion des harmonies lorsque vous les pilotez en gardant le pied appuyé sur le footswitch (mode momentané). Dans ce cas, seule la première harmonie est prise en compte, si vous pensiez faire chanter tous vos choristes, il faudra passer par le mode Latch habituel (une pression pour les activer et une autre pour les désactiver) ou une autre pédale.
Pour le reste, les harmonies nous ont paru agréables, moins synthétiques que celles des VoiceLive qui frôlaient parfois le ridicule mais comme toujours avec ce genre d’effets, il faudra faire attention à ne pas faire partir votre choriste soprano dans les suraigus quand vous montez, ou votre baryton dans les tréfonds de la tessiture si vous descendez un peu bas. Le fait de pouvoir appliquer des effets spécifiques aux voix d’harmonie vous évitera également des résultats peu naturels, notamment lorsque vous appliquez un effet destructif à votre voix principale, et le fait de pouvoir doser le niveau de chaque voix est un véritable plus. Et c’est là que l’on se prend à rêver d’une gestion automatique des voix en fonction de la hauteur de la vôtre, ce qui éviterait par exemple de vous retrouver avec une harmonie extrême dans la cave ou les cintres.
Apéro MIDINatoire
Nous l’avons vu, les résultats avec la guitare sont très convaincants, mais les harmonies et le vocodeur/talkbox du VE-500 peuvent aussi être pilotés en MIDI, que ce soit depuis ou à travers votre ordinateur ou via un contrôleur externe.
Nous avons donc branché notre Komplete Kontrol S61 mkII de Native Instruments directement en MIDI DIN pour tâter un peu du clavier. Après avoir reconfiguré les différents patches pour cette source, nous pouvons profiter par défaut des touches bien sûr, mais aussi des huit boutons de contrôle, des molettes et du ruban, ce dernier servant à gérer le niveau de volume.
Voici deux extraits, le premier avec le vocodeur et le second avec les harmonies jouées au clavier (la voix lead ne chante que des notes tenues). C’est un peu plus fragile, la détection n’est pas toujours heureuse, surtout en début de phrase, il faudra donc adapter votre jeu en conséquence (jouer le premier accord ou note avant de commencer à chanter par exemple).
Et puisque le contrôle en MIDI est géré, on se prend de nouveau à rêver à l’intégration du Bluetooth, ce qui ouvrirait le champ aux contrôleurs de mouvements, tels que ceux d’Owow, le Specktr de Weliot, ou encore les futurs Neova d’Enhancia ou Wave de Genki Instruments ?
- Keyboard – MIDI-Vocoder00:11
- Keyboard – MIDI-Choir00:20
Conclusion
Quelle belle surprise que ce VE-500 Vocal Performer car sous son aspect très sage, Boss a conçu une véritable bête de course capable, pour un tarif raisonnable de 400 €, de satisfaire aussi bien les débutants qui cherchent à obtenir rapidement des harmonies et des effets plus ou moins réalistes, voire totalement décalés, que les acharnés du potard qui pourront peaufiner les moindres détails de chaque effet pendant des heures.
De même, la qualité sonore est au rendez-vous, et nous avons particulièrement apprécié les capacités de routing qui permettent d’appliquer des effets différents à la voix principale et aux effets. Les harmonisations se font correctement tant qu’elles sont pilotées par la guitare ou du MIDI et le vocodeur, avec son option Talkbox, est un véritable plus, tout comme le sampleur one-shot qui est une jolie surprise.
Restent quelques détails qui agacent, notamment le looper qui n’est pas global et difficilement pilotable sans une pédale externe, l’absence de sortie casque ou encore de micro intégré pour écouter la musique environnante. De même, les gros pieds et les autres pourront regretter la petitesse des footswitches et leur nombre restreint qui limite les possibilités de contrôle direct, compacité oblige. Enfin, nous ne doutons pas que Boss comblera ou corrigera quelques erreurs de conception ici ou là dans de prochaines mises à jour du firmware, nous ne lui en tenons d’ailleurs pas rigueur car ce VE-500 est en l’état parfaitement utilisable et très puissant.
Pour répondre à la question posée en introduction, le VE-500 tient largement la comparaison face aux VoiceLive, nous leur avons d’ailleurs préféré la qualité des harmonies (le traitement à 96 kHz doit y être pour quelque chose) et les possibilités offertes avec celles-ci. La mémoire des presets sur le VE-500 est plus limitée, mais largement suffisante et enfin, n’avons pas du tout regretté de ne pas avoir de traitements pour la guitare, ce qui aurait encore alourdi le nombre de paramètres déjà impressionnant et donc le temps de réglage.
Néanmoins, on constate une fois encore que le marché du processeur vocal est en panne d’inspiration, et l’on se dit que ce n’est pas encore cette fois qu’un fabricant osera s’aventurer dans les fonctions « intelligentes » qui permettraient, par exemple, de gérer les voix d’harmonie en fonction de la hauteur de la voix principale. De même, l’intégration du Bluetooth se fait attendre. À défaut d’innovation, nous décernons à Boss un Award Qualité/Prix bien mérité.