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Qui à l'oreille absolue ici ?

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Sujet de la discussion Qui à l'oreille absolue ici ?
Bonsoir

J'étais en train de me poser la question, qui à une oreille absolue ici ? et ce que c'est vraiment super top ?

Pour ceux qui ne savent pas, l'oreille absolue est la capacité à reconnaitre une tonalité sans avoir de note de référence au départ.

Pour ceux qui veulent faire le test, voici une série de note >>> à vous de trouvez quelles notes c'est juste en les écoutant (sans tricher hein ? :D: )
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Et quand il s'agit de chanter en tierce supérieure ou inférieure ca vous pose soucis ? Perso, ca m'arrive de le faire spontanément en écoutant un morceau.

Pour ma part j'ai une oreille relative si j'ai bien compris, j'ai tellement analysé de musique que je mémorise beaucoup de chose maintenant.
Par exemple je peux me rejouer un morceau dans ma tête que j'ai entendu plusieurs fois et me concentrer sur une partie de ce morceau, tout ca sans réécouter le morceau original. J'entend que des sons, mais pas des notes (je cherche sur le clavier) car ca me désinteresse totalement, je souhaite surtout pas avoir un instinct analytique (la gamme utilisé, etc ...) de la musique que j'entend.

A mon avis, notre oreille dépend beaucoup de l'éducation que l'on en a fait. La mienne est purement autodidacte, je me suis acharné à reproduire des morceaux sans connaître le solfège. J'écoute aussi beaucoup de musique tranquillement chez moi.
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Bon, je ne sais toujours pas si j'ai une oreille absolue ou relative, ou juste bien entrainée avec mes années de solfège, mais ce que mobi a écrit me fait réagir...

Citation :
Et le plus dur pour moi c'est de parler en jouant, là ça devient nawak je dis des bouts de notes entremêlées de bouts de mots.
A mon avis l'oreille absolue doit faire intervenir en priorité les aires cérébrales du langage, le rapport au mot est important.
imaginons on décide un jour, comme ça lol, on change le nom des notes, on les appelle ru - ti - za - bo - vi- bou - pa - mu
Ca dérangerait pas grand monde, juste un nouvel apprentissage qui se ferait avec le temps, y'aurait des gens qui entendront ces notes instinctivement et d'autres qui auront besoin de temps et d'analyser la phrase musicale, ou de se référer à des intervalles, ou un instrument, ou une sonnerie de telephone etc pour retrouver une note.
Je pense quand même qu'un absolutiste serait plus emmerdé qu'un autre pour effectuer ce changement (pour moi ce serait même impossible)
mais à terme on aurait certaines personnes ayant l'OA et qui entendraient instantanément une série za vi bou etc là où les relativistes auraient besoin d'un effort.
Dans tous les cas il faudra que le cerveau associe un son à un mot: la note (ru ou do peu importe)
La note a donc une marque, une signature : le mot
Pour moi c'est imprimé à vie je peux pas décider de changer le mot sans un effort considérable.


Là, je me reconnais franchement. Alors que j'ai toujours réussi à identifier les notes, isolées ou dans un morceau, j'ai toujours du mal quand je parle de musique à un anglo-saxon, puisque leurs notes s'appellent A,B,C,D,E,F et G. Ca montre à quel point notre mémoire auditive est liée au langage.
En plus de ça (qui est sûrement difficile pour tout le monde, en fait), je suis incapable de chanter des mots sur des notes en lisant la partition. Je peux facilement chanter une partition simple à la première lecture, mais je vais me confiner aux notes, pas par difficulté de déchiffrage, juste parce que ce que je chante correspond à la note et non au mot.
Cette difficulté là, ce refus d'associer une note à un autre mot que celui qui la désigne, je la rencontre aussi dans les chansons que j'écoute. Je n'écoute jamais les paroles d'une chanson avant la 3ème écoute environ. J'en suis incapable. Je vais me concentrer sur les notes. (D'ailleurs, c'est pour écouter tranquillement parler anglais que j'écoute du rap anglo-saxon, au moins là, ce ne sont pas les notes qui m'empêchent d'écouter les paroles! lol) Et si, après avoir écouter les paroles, je chante les paroles, alors je suis incapable de chanter les notes. A l'inverse, si je chante les notes, je suis incapable de me rappeller des paroles. C'est soit l'un soit l'autre, mais les deux sont quasi-inconciliables.

C'est comme "l'expérience" dont j'avais parlé à la page 40: je m'étais concentrée comme une folle pour réussir à oublier le nom des notes et pour n'entendre la mélodie que comme une personne qui n'a jamais fait de solfège. J'ai eu la peur de ma vie. Sans rigoler! Ca m'a vraiment effrayée! J'ai eu l'impression de perdre toute une langue dont j'avais acquis l'usage. J'imagine que c'est la même impression qu'un amnésique peut avoir, quoi! Ca montre à quel point une note est associée à son nom dans mon cerveau.
Maintenant, est-ce que ça prouverait que j'ai l'oreille absolue? J'en sais rien, j'ai jamais fait de test.

Citation : Après sur la question d'occulter le plaisir musical à cause de l'OA, je suis pas d'accord. je pense même que l'OA a une composante émotionnelle qui fait que l'on ressent une note ou une tonalité ou un thème musical etc d'une façon plus importante parce qu'elle nous parle.
tout ça se passe dans le cerveau: mémoire, langage, émotion


Je ne sais pas si on peut affirmer cela, mais au fond, la logique nous le montre: puisque les notes "parlent" aux OA comme le font un langage, alors les OA perçoivent mieux ce que les notes font passer... Pour comparer ça aux langues: si vous écoutez une langue qui n'a aucun rapport avec celles que vous connaissez, mettons, le Swahili, vous serez quand-même capable d'entendre quand les personnes qui le parlent se fâchent, rigolent, sont heureuses, etc.. grâce à l'intonation et autres facteurs "suprasegmentaux" (désolée pour le jargon). Mais si l'un d'entre vous parle effectivement le Swahili, alors il ne comprendra pas seulement l'idée générale des interlocuteurs, mais il comprendra bien tout ce qu'ils disent, étant capable d'identifier chacun de leurs mots.
Encore une fois, je ne sais pas si j'ai l'OA ou pas. Mais une chose de sûre, c'est que je ne me met à pleurer au cinéma que si la musique est insoutenablement triste. D'ailleurs, je ne pleure presque jamais au ciné. lol

Et puis, les sons "parasites" sont isolables, que l'on ait l'OA ou non. Je suis capable d'identifier le son d'une porte qui grince si je décide de le faire. Mais je ne le fais pas, tout comme un francophone n'identifie pas tous les mots qui l'entend aux soldes du Printemps à Paris par exemple, à moins d'être tellement curieux qu'il ne peuve pas s'en empêcher... et là, je le plains car ça doit être insuportable. Mais on en est tous une preuve vivante: ce n'est pas parce qu'on parle une langue que l'on est obligé d'écouter chaque mot parlé dans cette langue.
Et la musique, c'est une langue, avec sa grammaire, ses sons, ses mots et ses bilingues. ;)
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Je suis assez d'accord sur ton dernier point : rien ne me gave plus que cette légende urbaine comme quoi les OA arrivent pas à supporter la musique pas accordée à leurs oreilles, blabla, les chefs d'orchestres blabla...

Encore une futilité pour faire parler les gens et les faire s'extasier de l'oreille absolue(ment non-supérieure)...
Je trouve ça aussi débile que les gens qui voient un mec jouer vite sur un manche et en déduire que c'est un bon guitariste.

'Tain je l'entends régulièrement ce discours... grrrr, pas bien, moi pas m'énerver, môvé, pabon dutouh sah ! :nawak:
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Salut à tous je dois admettre que j'ai pas lu tout le thread méticuleusement (un peu long quand même)mais ce qui me gène c'est que l'oreille absolue soit presque systématiquement décrite comme indissociable de la pratique du solfège. Effectivement pour la déceler c'est bien plus rapide quand on possède le langage correspondant mais je reste persuadé que ce n'est absolument pas nécéssaire, voire même que ce serait un frein au fait de pouvoir en jouir. Je n'ai pas l'OA, généralement je me plante d'un ou deux tons quand j'essaie de retrouver des notes sans référence, par contre j'ai une oreille harmonique qui me semble correcte (intervalles etc...), et quand j'entends des instrumentistes transpositeurs déclarer être gênés par leur OA j'aurais plûtot tendance à croire que le "traumatisme" du solfège les empêche de profiter de ce don. Tout le monde ici semble d'accord pour dire qu'il s'agit d'une mémoire des fréquences, (qu'on peut tout à fait comparer à celles des couleurs qui correspondent aussi à des ondes,) donc je vois vraiment pas pourquoi il faudrait savoir nommer les notes pour pouvoir les reconnaître. Quelqu'un a t'il des exemples des personnes non solfégifiées ayant pu se rendre compte qu'elles possédaient l'OA?

Clem> Dans ton analogie avec le Swahili tu laisse passer ce qui est à mes yeux un contre-sens: ne pas le parler n'empêche pas de percevoir les intonations (qui expriment colère, tendresse etc donc comparables au feeling ou à l'émotion en musique) mais pour tout comprendre il faut connaître les mots exacts, ce qui pour moi revient à dire que le nom d'une note lui donne son sens... Je pense que je n'interprète pas correctement ce que tu dis...

Voilà en gros un minable et rachitique résumé de ce que j'ai pensé en parcourant le thread; désolé pour le :zzz: et vous pouvez me :violent: si cet aspect de la question a déjà été abordé...
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Citation : Tout le monde ici semble d'accord pour dire qu'il s'agit d'une mémoire des fréquences, (qu'on peut tout à fait comparer à celles des couleurs qui correspondent aussi à des ondes,) donc je vois vraiment pas pourquoi il faudrait savoir nommer les notes pour pouvoir les reconnaître.



Je ne pense pas non plus que l'oreille absolue et le solfège soient forcément liés. :noidea:

Par contre à mon avis le solfège est plutôt un frein pour l'oreille relative puisqu' à force de lire des partitions on en oublie de faire l'effort pour trouver les bons intervalles.
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Tu veux dire que l'automatisme de transcription (partoche> exécution)deshabitue de passer par le jugement de l'oreille, c'est ça? Dans ce cas c'est ça que je trouve aussi très gênant pour qqun qui a l'OA et qui joue d'un instrument transpositeur, comme si sa principale perception d'une note devenait avec l'habitude uniquement la correspondance note écrite-doigté...

edit>Car c'est donc le fait d'avoir associé des noms inébranlables à ces notes qui l'empêche de décaler sa perception, non?
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Citation : Tout le monde ici semble d'accord pour dire qu'il s'agit d'une mémoire des fréquences, (qu'on peut tout à fait comparer à celles des couleurs qui correspondent aussi à des ondes,) donc je vois vraiment pas pourquoi il faudrait savoir nommer les notes pour pouvoir les reconnaître.



je veux pas f***re la m***e mais je ne suis pas sûr que ce soit vraiment ça
en fait, si mais a moitié, la moitié qui parle de couleurs. Après avoir fait un peu d'analyse, je me suis aperçu que les couleurs étaient vraiment ce dont on se souvient. Si quelqu'un connais un morceau par coeur et qu'il l'écoute trois fois par jour, jouez lui un ton plus haut et regardez la tête qu'il fait... même si il n'a pas l'oreille absolue.

A mon avis, ce que l'on retient ne sont pas les frequences mais des combinaisons d'harmoniques. enfin, a discuter...
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Euh là ça commence à aller un peu trop loin pour moi! :?!:

Ce que je veux dire c'est que l'oreille absolue est plus une curiosité qu'autre chose. Le fait de pouvoir mettre un nom sur une note dès la première écoute peut-être utile (par exemple respecter la tonalité d'origine à l'execution d'un morceau) mais n'est pas primordial.

Il est beaucoup plus interessant pour un musicien d'avoir l'oreille relative puisque cela lui permettra de reprendre un morceau juste en l'écoutant mais même l'oreille relative a ses limites: par exemple les accords de jazz sont très durs à décrypter à l'oreille et on ne peut pas tout mémoriser.

Prenons maintenant le cas d'une personne qui possède l'oreille absloue, relative et avec une solide connaissance du solfège.
Cette personne ira certainement au plus simple pour arriver à ses fins (jouer le plus fidèlement possible le morceau de son choix) et s'orientera naturellement vers le solfège, notamment pour le gain de temps et la rigueur.
L'oreille relative lui permettra eventuellement d'améliorer l'expression dans son interpretation.

Bon je viens de me relire là et ça manque un peut-être un peu de clarté! :bravo:
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Piotr_brandyiev > je suis d'accord avec ce que tu dis mais ça se rapproche plus de la reconnaissance du timbre, et il me semble qu'il a déjà été dit dans ce thread que par exemple (en gros) un pianiste pourra, sans avoir l'OA, reconnaitre instantanément une note jouée sur son instrument par habitude du timbre, mais ne reconnaitra pas la même jouée sur un autre instrument, contrairement à qqun qui a ce don... Pour ce qui est du fait des couleurs, je pense que la plupart des humains ont la "vision absolue" à cause de siècles de primauté de la vue sur les autres sens, presque par culture en somme. Tu es sûrement d'accord que tu distinguais et retenais les couleurs étant petit avant qu'on t'ai appris leur nom!? En tout cas c'est ça qui me gêne dans la redondance de l'exemple du solfège pour traiter ce problème. Bord.. je suis moi aussi parfaitement incapable d'être clair
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OK j'ai cassé l'ambiance...revenez c'était vachement intéressant! :(((