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Test de Reason 4 de Propellerhead - Quand Reason a Thor

Désormais en version 4 et ayant subi un lifting complet, Reason nous revient avec de grandes nouveautés : un arpégiateur monophonique, une nouvelle interface audio/midi, un nouveau synthétiseur semi-modulaire, un mixeur rythmique ‘ReGroove’, et surtout un séquenceur entièrement refait.

Désor­mais en version 4 et ayant subi un lifting complet, Reason nous revient avec de grandes nouveau­tés : un arpé­gia­teur mono­pho­nique, une nouvelle inter­face audio/midi, un nouveau synthé­ti­seur semi-modu­laire, un mixeur ryth­mique ‘ReGroo­ve’, et surtout un séquen­ceur entiè­re­ment refait.

Boite

Grâce à son inter­face claire et sa très grande poly­va­lence, Reason s’est implé­menté dans bon nombre de proces­sus de créa­tion musi­cale. Au fur et à mesure de ses diffé­rentes versions, ce logi­ciel a trouvé sa place tant comme boîte à outils indis­pen­sable du produc­teur que comme works­ta­tion complète et entiè­re­ment auto­nome. Rappe­lons que Reason est une solu­tion complète de créa­tion musi­cale qui présente sous forme de racks virtuels des synthés, boîte à rythmes, lecteur d’échan­tillon REX, table de mixage, effets, des outils MIDI et dont le routing des diffé­rents éléments est assuré par des câbles virtuels.

Débal­lage

Commençons par du super­fi­ciel, le packa­ging. Il est réso­lu­ment très clas­sieux et présente après l’ou­ver­ture de plusieurs compar­ti­ments l’unique DVD néces­saire à l’ins­tal­la­tion du logi­ciel ainsi que la carte d’en­re­gis­tre­ment, d’un noir du plus bel effet. Propel­le­rhead utilise un système d’en­re­gis­tre­ment par simple clé alpha­nu­mé­rique sur son site, aucun dongle usb ou connexion inter­net n’est donc requis avant d’ins­tal­ler.

Une fois le DVD dans la machine, on installe. Dans le cas où une ancienne version est détec­tée, l’ins­tal­leur vous propose de désins­tal­ler l’an­cienne version. Ici, pas de souci à se faire : tous vos anciens réglages sont conser­vés (para­mètres de carte son, inter­faces midi connec­tées, les sous-dossiers de /Propel­le­rhead/Reason, jusque dans les derniers fichiers ouverts, tout est toujours là, après la nouvelle instal­la­tion).

Avant d’al­ler plus loin, il est impor­tant de préci­ser qu’on peut se lancer avec confiance dans l’ex­plo­ra­tion de ce logi­ciel. Avec Reason, pas de risque de plan­tage intem­pes­tif dû à une utili­sa­tion stan­dard et même pous­sée. Pas de modules à moitié déve­lop­pés, pas d’er­reur après une simple suite d’opé­ra­tions trop rapide. En effet, avant la release de la version 4.0, pas moins de 6 versions bêta ont été distri­buées gratui­te­ment par Propel­le­rhead aux personnes ayant enre­gis­tré une version précé­dente. Ces versions ont permis un debu­ging complet du logi­ciel grâce aux utili­sa­teurs direc­te­ment. La sortie très récente de Mac OS X 10.5 – Léopard n’a d’ailleurs posé aucun problème à Reason et bien qu’il ne m’ait pas été donné de voir son compor­te­ment sous Vista, Reason est estam­pillé ‘Works with Windows Vista tm’.

Retrou­ver la Reason

Vue générale

Un zest de confi­gu­ra­tion plus tard (sélec­tion de la carte son et facul­ta­ti­ve­ment, détec­tion auto­ma­tique du maté­riel MIDI, choix du template d’ou­ver­ture, charge CPU max auto­ri­sée, etc.), nous voilà devant le nouveau Reason. Bien que le système de fenêtre au format rack ne puisse pas être étiré, et que l’em­pla­ce­ment du moteur audio virtuel, le séquen­ceur et la barre de trans­port soient recon­nais­sables, tout a été relooké. Aussi allons nous faire un petit tour du proprié­taire pour voir ce qui a chan­gé…

Tout d’abord, le ‘Hard­ware Devi­ce’ se décom­pose main­te­nant en trois panneaux et intègre un code couleur aux sorties pour détec­ter faci­le­ment leur état : utili­sable, indis­po­nible, en utili­sa­tion.

Le séquen­ceur est entiè­re­ment refait, on peut d’ores et déjà le voir, mais on y revien­dra plus tard car ces nouveau­tés méritent un chapitre entier de ce test. Le système de fenêtre déta­chable déjà présent dans les autres versions est cepen­dant toujours appliqué dans cette mouture.

Le ‘Rea­son Trans­port’ n’échappe pas à sa mise à jour en présen­tant notam­ment : un affi­chage tempo­rel en mesure ou au format horaire, des nouveaux modes d’en­re­gis­tre­ment ‘new alt’ (prise alter­na­tive, qui mute l’an­cienne prise) et ‘new dub’ (qui ajoute une nouvelle couche à la piste tout en conti­nuant de lire l’an­cienne) et enfin un nouveau bouton, volant la place de l’an­cien ‘Pat­tern shuf­fle’, ‘Regroove Mixer’ dont nous parle­rons plus tard.

Enfin, une nouvelle fenêtre d’ou­til présente un accès rapide à la liste de tous les modules permet­tant d’un simple drag’n’­drop d’ajou­ter dans le rack un nouvel élément. On trou­vera égale­ment diffé­rents outils comme des para­mètres de quan­tize, un outil de trans­po­si­tion des notes sélec­tion­nées, chan­ge­ment de tempo des notes, et nettoyage de l’au­to­ma­tion.

Jusque-là, le reloo­king semble certes bien réussi, mais qu’en est-il des nouveau­tés à utili­sa­tion ?

On aurait Thor de s’en priver !

Thor

Annoncé comme une grande nouveauté de cette version 4, le nouveau synthé­ti­seur semi-modu­laire ‘Thor’ est fourni avec une centaine de patches ‘signa­tu­re’ de bonne facture permet­tant de solides bases de compré­hen­sion du synthé, ainsi qu’une palette sonore poly­va­lente et de qualité (n’at­ten­dez cepen­dant pas des presets de Klaus Schulze ou de Rob Zombie). Beau­coup d’autres presets, clas­sés par type d’uti­li­sa­tion sont égale­ment dispo­nibles.

Le Thor est basé autour de 3 slots d’os­cil­la­teurs pouvant être sélec­tion­nés parmi les 6 dispo­nibles :

  • Un géné­ra­teur ‘ana­lo­gique’ dent de scie, triangle, carré ou sinus
  • Un géné­ra­teur à table d’ondes.
  • Un oscil­la­teur FM.
  • Un géné­ra­teur de bruit.
  • Un multi oscil­la­teur (permet­tant d’ajou­ter une quinte ou une octave au signal initial).
  • Un géné­ra­teur à phase modu­lée.

On trouve égale­ment 2 étages de filtres pouvant être assi­gnés aux oscil­la­teurs ainsi qu’un filtre géné­ral en sortie de chaîne. Ces 3 slots de filtres peuvent être quant à eux sélec­tion­nés parmi 4 types de filtres :

  • Un filtre reason­nant passe bas.
  • Un filtre passe-bande/ coupe bande.
  • Un filtre à formant.
  • Un filtre en peigne ‘Comb Filter’.

Au rang des fonc­tion­na­li­tés de ce synthé, on trouve égale­ment :

  • 4 enve­loppes, dont 2 pouvant être bouclées (pouvant servir de LFO supplé­men­taires grâce au routing interne)
  • 1 Shaper
  • 2 LFO
  • Un chorus
  • Un délai
Oscillateur de Thor

Le routing se déroule ensuite dans une matrice à 12 para­mètres où il est possible d’as­si­gner par exemple, une des quatre entrées ‘audio’ (signal sortant d’un autre module) à la fréquence de coupure du filtre en sortie… [audio reason_audio­to­fil­ter­freq.mp3] (cf. l’exemple audio où nous avons routé la sortie d’un Dr.REX dans l’en­trée audio 1 du Thor puis assi­gné la fréquence de coupure du filtre à ce para­mètre.)

Enfin, dans les fonc­tion­na­li­tés de ce nouveau synthé­ti­seur, on peut trou­ver un step-sequen­cer de 16 pas. Celui-ci étant égale­ment assi­gnable à diffé­rents éléments en l’uti­li­sant comme note, niveau de vélo­cité ou encore ‘cur­ve’, c’est-à-dire en utili­sant une des 127 valeurs de chaque pas pour en faire une sorte de LFO programmé. Petit hic de ce step-sequen­cer au niveau de l’er­go­no­mie, il est obli­ga­toi­re­ment lié au preset. Aussi, une fois qu’on s’est amusé à trou­ver sa ligne de basse aux petits oignons, si on change de preset, on perd la ligne avec. L’uti­li­sa­tion de la bonne vieille ‘Matrix’ reste donc de mise en tant que step-sequen­cer. Celui du Thor étant plus dédié à la program­ma­tion de sons évolu­tifs qu’à un vrai travail de compo­si­tion de boucles musi­cales.

Quid du son ?

Filtres de Thor

L’ap­proche très poly­va­lente en fait une vraie machine à créer du son. Certes on reste rela­ti­ve­ment loin des grands synthés modu­laires, mais on arrive tout de même au bout de quelque temps à trou­ver des choses très inté­res­santes et défi­ni­ti­ve­ment exploi­tables.

Après quelques heures d’uti­li­sa­tion, plusieurs choses sont à remarquer. La première est qu’on ne se servira vrai­sem­bla­ble­ment plus du ‘Sub­strac­tor’, ce mythique synthé de Reason qu’on peut dévis­ser virtuel­le­ment, présent depuis la version 1. Le Thor peut faire la même chose, et mieux. C’est avec plai­sir cepen­dant qu’on retrouve le vieux synthé lorsqu’on ouvre un ancien projet ; sa présence dans cette version 4 de reason ne s’ex­plique que d’un point de vue histo­rique et de rétro compa­ti­bi­lité. La seconde est qu’il faut bien l’ad­mettre, ‘ça sonne grave’ pour un synthé de Reason. La modu­la­rité permet une palette sonore vrai­ment impres­sion­nante et les diffé­rents éléments (Oscil­la­teurs, filtres) sont vrai­ment convain­cants. Enfin, la qualité du son que sort ce synthé pour­rait être consi­dé­rable en ressources CPU, mais il n’en est rien !

Poly­va­lence, qualité, faible consom­ma­tion CPU… Le Thor tient bien sa place dans les modules de Reason et apporte véri­ta­ble­ment un plus à l’en­semble des modules déjà présents tout en se permet­tant de prendre une place impor­tante. Sa complexité n’en fera peut-être pas le synthé préféré du compo­si­teur, mais la qualité géné­rale de ses sons lui assure une place quasi certaine dans les prochaines produc­tions sérieuses réali­sées avec le logi­ciel.

Voici quelques exemples sonores :

 

Le séquen­ceur

Réso­lu­ment le point le plus impor­tant en matière d’uti­li­sa­tion, le séquen­ceur a été entiè­re­ment revu. Pour ceux qui auraient connu l’évo­lu­tion du séquen­ceur avec la version 3 (possi­bi­lité de mute/solo des pistes midi, etc.), et qui avaient été déçus des modi­fi­ca­tions appor­tées, ils seront sûre­ment rassu­rés, Reason a désor­mais un séquen­ceur digne de ce nom.

Les deux modes ‘arran­ge­ment’ et ‘édi­tion’, compa­rables à ceux de Live sont toujours présents, mais que de chan­ge­ments !

Le mode édition

Séquenceur

Tout se passe désor­mais à l’in­té­rieur de ‘clips’. On commence par créer un clip de x mesures et ensuite, on passe dans le mode d’édi­tion tradi­tion­nel dont tout a été opti­misé. À noter que désor­mais, seule la vélo­cité des notes est liée au clip des notes séquen­cées. Ajou­ter une auto­ma­tion corres­pond à ajou­ter un clip sur une ‘ban­de’ d’au­to­ma­tion. Cette approche pouvant paraître dérou­tante permet en fait une excel­lente gestion des boucles MIDI avec la possi­bi­lité de faire suivre ou non une auto­ma­tion ou de la déca­ler à notre guise sans rapport aucun avec les notes program­mées.

L’édi­tion des patterns (ReDrum, Matrix, etc.) a été elle aussi entiè­re­ment revue en permet­tant désor­mais d’en ajou­ter une et de lais­ser un espace vide pour que rien ne soit joué. Un simple clic sur le bloc permet de choi­sir la banque et la pattern. Rien de révo­lu­tion­naire, mais un gain de temps énorme vis-à-vis des anciennes versions.

Un détail ayant son impor­tance égale­ment, lors de l’édi­tion des notes, désor­mais, on obtient ses infor­ma­tions (posi­tion, durée, note et valeur de vélo­cité) qui sont éditables. Il en est de même pour les points de l’au­to­ma­tion, très pratique pour faire une dent de scie parfaite ou reve­nir à une valeur précise.

La fenêtre d’ou­til prend égale­ment une part très impor­tante lors de l’édi­tion dans le piano roll avec de très grandes nouvelles fonc­tion­na­li­tés (pour Reason) comme : la défi­ni­tion de la vélo­cité (ajout, fixe, sous­traire), la longueur des notes, la gestion du legato, la trans­po­si­tion ou encore le groove appliqué.

Le mode arran­ge­ment

Parmi les révo­lu­tions du séquen­ceur, on trou­vera la gestion de ‘ban­des’ par pistes. Ce système déjà connu de bien d’autres séquen­ceurs fait son entrée dans celui de Reason et il permet notam­ment de gérer des prises alter­na­tives, pour un solo enre­gis­tré par exemple. En effet, chacune de ces bandes sont commu­tables et tous les clips peuvent être mutés indé­pen­dam­ment. Elles permettent égale­ment d’uti­li­ser des couches en over­dub. Ces couches peuvent être très utiles pour enre­gis­trer des parties de batte­ries si on n’est réso­lu­ment pas batteur. D’abord la grosse caisse puis le char­ley, la caisse claire, les toms… Cela unique­ment sur 8 mesures. Ensuite, à notre guise de faire évoluer la pattern en modi­fiant le groove du char­ley de la mesure 9 à 16 et de muter la caisse claire. Les bandes notes peuvent ensuite être conca­té­nées très aisé­ment en une seule.
On distingue 3 types de bandes :

  • Les bandes ‘notes’, assi­gnables à des groove du ReGroove et re-nommables et commu­tables.
  • Les bandes d’au­to­ma­tion qui peuvent être acti­vées ou désac­ti­vées.
  • Les bandes ‘Pat­terns’.

Outre ces diffé­rentes modi­fi­ca­tions appor­tées, on trou­vera énor­mé­ment de petits plus par rapport aux anciennes versions de Reason, par exemple, un pre-roll à l’en­re­gis­tre­ment (bien qu’il ne soit pas confi­gu­rable), la possi­bi­lité de nommer les pistes, les bandes et les clips de manière indé­pen­dante, la gestion (anec­do­tique, mais toujours pratique) de la couleur des pistes, la possi­bi­lité de passer une piste en minia­ture. Autant de petites fonc­tion­na­li­tés dont on ne doit pas s’éba­hir, mais qu’on a plai­sir à trou­ver tant elles manquaient aux versions précé­dentes.

Pour les musi­ciens qui ne travaillent pas unique­ment en 4/4 à 90 BPM (si si, ça existe toujours en fait…), l’une des plus grandes lacunes des versions précé­dentes a été répa­rée : il est désor­mais possible non seule­ment de modi­fier le tempo en cours de morceau, mais on peut égale­ment chan­ger la signa­ture ryth­mique en cours de morceau. Ce détail aux yeux de certains avait contraint Reason à se sépa­rer d’un bon nombre de compo­si­teurs, ne pouvant gérer le déca­lage des mesures pour un break en 3/4 ou une mesure en 7/8.

En un mot comme en cent, Reason 4 a bel et bien rattrapé son retard au niveau du séquen­ceur. On reste cepen­dant loin des possi­bi­li­tés que peuvent offrir des Cubase ou Logic, mais tout est là pour pouvoir parler vrai­ment de program­ma­tion MIDI et ce, de manière confor­table. Au niveau de l’uti­li­sa­tion, la néces­sité de travailler en clips peut être trou­blante les premiers instants pour un utili­sa­teur des anciennes versions de Reason, mais en très peu de temps, leur mani­pu­la­tion s’avère judi­cieuse et très pratique.

Reason n’est donc pas devenu une usine à gaz et son séquen­ceur est acces­sible et ergo­no­mique. Rien de révo­lu­tion­naire surtout vis-à-vis de la concur­rence, mais un véri­table travail d’écoute des besoins des utili­sa­teurs a permis de voir l’ap­pa­ri­tion d’au­tant de petites fonc­tion­na­li­tés qui font reve­nir Reason dans la cour des grands.

Encore du nouveau

L’un des gros problèmes lorsqu’on compose en piano-roll, ou d’une manière géné­rale avec des outils ‘quan­ti­ze’ est la perte du groove, de l’âme du musi­cien, du James Jamer­son qui sommeil. Fort de ce constat et dans son approche ‘tout styles’, l’équipe de Propel­le­rhead a intro­duit une véri­table nouveauté : un mixer de groove, ‘ReGroove Mixer’, le bien nommé.

Mais, de quoi s’agit-il ? Au premier abord, on pour­rait croire à une vraie table de mixage, un fader, des potards, 32 ‘tran­ches’… Il s’agit en fait d’un outil de gestion des para­mètres d’al­té­ra­tion de la lecture des notes MIDI (rien que ça !?). Pour faire simple : vous avez écrit une char­ley à la croche (1/8) et elle est froide comme le pôle Nord, ça ne peut être qu’une machine qui produit ça. Plutôt sympa me direz-vous ? Oui, si vous faites de l’élec­tro mini­ma­liste en hommage aux années 80, mais beau­coup moins si vous utili­sez Reason pour faire l’ins­tru d’une chan­teuse soul. C’est dans ce cas entre autres que vous sorti­rez votre ReGroove, que vous modi­fie­rez un peu la lecture, en mettant le char­ley un peu au fond du temps, de temps en temps, et avec une vélo­cité variable.

Regroove

Le gros avan­tage de ce nouvel outil est qu’à partir d’une program­ma­tion simple et intui­tive ‘poum poum tchac’, on obtient très vite des résul­tats inté­res­sants et, poussé dans ces retran­che­ments, ce ReGroove fera le bonheur des aficio­na­dos de glitch. En effet, le ReGroove ne s’oc­cupe pas unique­ment de déca­ler en lecture le début de la note, il permet de gérer une modi­fi­ca­tion de la vélo­cité, de la durée des notes, de la quan­tité de shuffle et aussi d’un place­ment aléa­toire de la note dans le temps, et ce, pour l’in­té­gra­lité des séquences midi, qu’elles soient ryth­miques, notes ou REX. Toutes les modi­fi­ca­tions impor­tantes d’une tranche de ReGroove s’ef­fec­tuent dans la fenêtre d’ou­tils, pas forcé­ment intui­ti­ve­ment.

Pour appliquer un groove, on peut soit appliquer à une bande de notes une des 32 ‘tranche du ReGroo­ve’, soit faire respec­ter le groove à la bande, c’est-à-dire déca­ler les notes en elles-mêmes dans la fenêtre du séquen­ceur et non plus utili­ser le moteur en lecture.

Dans l’idée, c’est un outil très inté­res­sant. En pratique, l’er­go­no­mie est désta­bi­li­sante et demande un effort, contrai­re­ment à tout le reste qui vient le plus natu­rel­le­ment du monde. Chose éton­nante, compte tenu de l’as­pect ‘table de mixa­ge’, c’est qu’au­cune auto­ma­tion n’est possible sur le ReGroove, on peut unique­ment passer les clips d’une bande à l’autre, elles-mêmes étant assi­gnées à diffé­rentes tranches de la console de Groove Reason… On s’étonne de la présence d’un fader (certes contrô­lable en temps réel par un contrô­leur), dont le mouve­ment ne sert alors pas à grand-chose…

Encore du nouveau, suite

RPG8

Encore un nouveau module : le RPG-8, un arpér­gia­teur mono­pho­nique de 16 pas. Rien d’ex­tra­or­di­nai­re­ment nouveau au niveau des fonc­tion­na­li­tés : gestion de la vélo­cité, diffé­rents types d’ar­pèges : up, down, up / down, random, manuel, gestion du nombre d’oc­tave de l’ar­pège, gestion du pivot de l’ar­pège : note la plus basse, note la plus haute, 3–1 et 4–2, etc. Le système d’en­trées ‘cv’ est par contre très touffu permet­tant un bon nombre d’in­ter­ac­tions avec d’autres modules. On note par exemple : gestion de la longueur des notes, de la vélo­cité, de la réso­lu­tion. Ces entrées permettent donc de faire évoluer l’ar­pège à partir d’autres para­mètres, comme ceux envoyés depuis une ‘matrix’ en mode curve, permet­tant d’ac­cé­lé­rer et dimi­nuer le tempo de manière contrô­lée.

Tous les péri­phé­riques ont été modi­fiés pour permettre le contrôle via le RPG-8.

Pour finir, quelques petites modi­fi­ca­tions bien­ve­nues dans le combi­na­tor :

  • Trans­po­si­tion indé­pen­dante de chacun des modules
  • Sélec­tion de source libre
  • Les contrô­leurs de ‘per­for­man­ce’ assi­gnables en tant que sources

Dans le NN-XT :

  • Mapping auto­ma­tique
  • Fonc­tion Group Mono (permet­tant de gérer l’ar­rêt de la lecture d’un sample de ‘char­ley ouvert’ si le ‘sample char­ley fermé’ est joué)

Dans l’in­ter­face géné­rale :

  • Le logi­ciel est désor­mais loca­lisé et entiè­re­ment traduit en anglais, français, alle­mand, japo­nais.
  • Raccour­cis claviers revus de manière beau­coup plus logique et intui­tive (mais toujours figés)

 

Conclu­sion

Voilà, on a vu ce qu’il y avait à voir… Qu’en dire au final ?

Au niveau de la mise à jour

Tout d’abord qu’on prend un réel plai­sir à travailler sur cette nouvelle version. Tout est réussi au niveau du reloo­king, des opti­mi­sa­tions diverses et des petits riens qui changent la vie. Le séquen­ceur est désor­mais plus que satis­fai­sant, le nouveau synthé­ti­seur a une place inté­res­sante, l’ar­peg­gia­teur est très bon, le ReGroove, malgré quelques signes de jeunesse, pour­rait deve­nir un module utilisé fréquem­ment. Le logi­ciel est toujours très portable (on peut enre­gis­trer une version ‘com­pi­lée’ d’un morceau qui contient direc­te­ment les samples inté­grés pour l’ex­ploi­ter sur une autre station de travail), léger, stable… Dans la lignée de Reason, de mieux en mieux.

Puisqu’il faut être critique aussi, les plus exigeants seront peut-être déçus de ne pas trou­ver d’op­ti­mi­sa­tion des modules d’ef­fets, et, peut être le point noir de cette mouture compte tenu de la grosse mise à jour, aucune nouveauté concer­nant la table de mixage. On a toujours que 14 canaux par table (qui restent linkables, mais déses­pé­ré­ment indé­pen­dantes), un étage d’EQ plus que léger (high, low), unique­ment 4 effets send. On aurait pu rêver une table à 16 canaux, une autre à 32, avec des EQ para­mé­triques 3 bandes.

Vis-à-vis du reste du marché

Ici, on attaque les ques­tions qui fâchent… En effet, la philo­so­phie de Propel­le­rhead concer­nant sa works­ta­tion est stricte, on n’en­re­gistre pas de l’au­dio dans Reason et on ne sort pas du midi depuis Reason. Un choix qui s’ex­plique compte tenu de la porta­bi­lité du logi­ciel, sa stabi­lité et son prix. On a tout de même un petit pince­ment au cœur en imagi­nant juste une poignée de piste audio qui, sans grandes possi­bi­li­tés de montage, permet­trait d’en­re­gis­trer une voix chan­tée sur la longueur et d’ap­pliquer les effets internes de Reason… Bien sûr, la méthode Rewire est toujours présente et fonc­tionne plutôt bien, mais on se demande pourquoi un séquen­ceur audio Free­ware (par exemple) ne soit pas inclus pas dans le package de base.

D’un point de vue d’uti­li­sa­teur, ces quelques frus­tra­tions mises à part, Reason 4 reste un outil de grande qualité, extrê­me­ment poly­va­lent à un prix reaso­nable. Cette nouvelle version ne déçoit pas et le remet dans la liste des incon­tour­nables, à essayer, à adop­ter.

  • Concept Workstation en racks toujours aussi efficace
  • Rapport Ergonomie / Polyvalence excellent
  • Quasi tout-en-un…
  • Rattrape son retard sur la concurrence
  • Pas d’amélioration de la table de mixage
  • Pas d’audio in / midi out, sniff
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