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J'MPE-rait bien des vacances au Comping, moi...
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Award Valeur sûre 2021
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Après trois ans depuis la sortie de Live 10, voici arrivée la dernière version de la célèbre STAN berlinoise. Annonçant entre autres l'adoption du comping mais surtout la compatibilité à la nouvelle norme MPE. Saura-t-elle tenir ses promesses?

Test de Ableton Live 11 Suite : J'MPE-rait bien des vacances au Comping, moi...

action suivante.JPGAble­ton Live possède depuis toujours une iden­tité visuelle forte, tout autant apte à séduire les amateurs de mini­ma­lisme qu’à rebu­ter d’autres utili­sa­teurs qui pour­raient la juger trop froide, une iden­tité visuelle qui n’a que très peu évolué depuis les débuts du logi­ciel il y a vingt ans.

Live 11 ne déroge pas à la règle: à l’ou­ver­ture, on pour­rait se deman­der si l’on n’est pas resté sur la version précé­dente. Mais un examen plus poussé va nous permettre de rele­ver toutes les diffé­rences notables. Commençons par l’in­di­ca­tion de la charge CPU. Le tradi­tion­nel témoin en haut à droite de l’écran prin­ci­pal permet main­te­nant d’af­fi­cher la charge CPU selon diffé­rents modes. Et s’il permet­tait déjà par le passé d’ac­ti­ver ou de désac­ti­ver le moteur audio, on appré­ciera de pouvoir accé­der désor­mais direc­te­ment par ce biais aux para­mètres de ce dernier. Mais ce n’est pas tout. Le témoin de charge CPU se trouve en effet secondé dans sa tâche par une toute nouvelle fonc­tion qui permet d’af­fi­cher en dessous de chacune des pistes de votre projet la part de ressources CPU qu’elle acca­pare. C’est très pratique et cela permet­tra de savoir immé­dia­te­ment quelle piste est fautive si votre projet met soudain votre système à genoux !

Able­ton a égale­ment fait évoluer le brow­ser de son séquen­ceur. Les effets audio sont main­te­nant rangés par caté­go­ries, ainsi que les effets MIDI et tous les effets « Max for live », la version spéci­fique­ment déve­lop­pée pour Able­ton de la plate­forme de déve­lop­pe­ment « Max » de Cycling 74. Une excel­lente initia­tive. Tout comme on appré­ciera que les « grooves » béné­fi­cient de leur propre caté­go­rie de range­ment, ce qui n’était pas le cas jusqu’à main­te­nant. Mais la plus grosse nouveauté concer­nant le brow­ser, c’est l’ap­pa­ri­tion de la caté­go­rie « Modèles »! Il est en effet main­te­nant possible – enfin – de ne plus sauve­gar­der qu’un seul modèle de projet, mais autant qu’on le souhaite ! De plus, ces modèles sont au même format que les projets tradi­tion­nels de Live. Ce qui signi­fie que comme pour ces derniers, vous pour­rez si vous le souhai­tez ne char­ger que la piste qui vous inté­resse dans votre projet actuel­le­ment ouvert. C’est juste parfait. Enfin, un petit détail mais qui a toute son impor­tance: on appré­ciera l’ar­ri­vée de nouveaux raccour­cis clavier bien pratiques, notam­ment « C » et « D » qui permettent respec­ti­ve­ment d’ar­mer et de mettre en solo la piste actuel­le­ment sélec­tion­née.

Mais inté­res­sons-nous main­te­nant à ce qui a toujours fait le coeur même du fonc­tion­ne­ment de Live – à savoir les clips, auxquels Able­ton a donné un sérieux coup de jeune dans cette dernière version de son séquen­ceur!

Nouveaux clips

Clip.JPGOn ne va pas se mentir, l’ar­ri­vée du MPE n’est évidem­ment pas étran­gère à cette situa­tion. En effet, les nouveaux para­mètres asso­ciés au MPE se voient attri­buer leur propre onglet: « Note expres­sion ». Pour ce qui est des onglets tradi­tion­nels de Live, si l’on­glet « enve­loppe » ne subit que des modi­fi­ca­tions pure­ment esthé­tiques, l’on­glet « launch » s’est vu quant à lui attri­buer de nouvelles fonc­tion­na­li­tés de rando­mi­sa­tion. Ainsi, en dessous de l’af­fi­chage tradi­tion­nel du niveau de vélo­cité, nous avons main­te­nant la possi­bi­lité d’édi­ter le niveau de proba­bi­lité avec lequel une note du piano roll va se déclen­cher. Il est égale­ment possible d’at­tri­buer à l’in­di­ca­teur de vélo­cité de chaque note une plage de valeurs auto­ri­sées plutôt qu’une valeur fixe comme par le passé.

Et Able­ton ne s’ar­rête pas en si bon chemin en ce qui concerne l’aléa­toire, car le système qui permet de défi­nir et d’au­to­ma­ti­ser l’en­chaî­ne­ment de clips via les « actions suivantes » s’est vu lui aussi sérieu­se­ment mis à jour! Tout d’abord, la proba­bi­lité selon laquelle une « action suivante » sera ou non déclen­chée se fait main­te­nant via une valeur de pour­cen­tage infi­ni­ment plus parlante que le système adopté par Able­ton jusque-là. Ensuite, une option permet à présent de choi­sir préci­sé­ment le clip que l’on souhaite déclen­cher à la fin du clip actif, et de sauter direc­te­ment à lui. On pourra même acti­ver cette fonc­tion direc­te­ment à partir de l’écran de session en présé­lec­tion­nant à la souris les clips que l’on souhaite voir s’en­chaî­ner sans plus néces­si­ter d’al­ler bidouiller dans leurs proprié­tés. 

Scale.JPGEnfin, le piano-roll béné­fi­cie lui aussi de deux évolu­tions impor­tantes. La première permet main­te­nant de confi­gu­rer son affi­chage en fonc­tion des 35 gammes et modes que les utili­sa­teurs du Push connaissent déjà, et ce de deux manières diffé­rentes: soit en conser­vant l’af­fi­chage chro­ma­tique complet du clavier de piano dans la partie gauche du piano-roll et en surli­gnant partiel­le­ment les « touches » corres­pon­dant aux notes de la gamme choi­sie, soit en suppri­mant carré­ment les « touches » des notes étran­gères à la gamme.

L’autre grande évolu­tion du piano roll concerne l’édi­tion simul­ta­née de plusieurs clips, durant laquelle il est main­te­nant possible de sélec­tion­ner et d’édi­ter en une seule fois des événe­ments issus des diffé­rents clips concer­nés. On saluera toutes ces évolu­tions pour ce qu’elles sont: rien de révo­lu­tion­naire, mais des amélio­ra­tions bien agréables de l’er­go­no­mie du logi­ciel au quoti­dien. Et Able­ton ne s’est pas arrêté là.

Du clip à la scène

L’édi­teur berli­nois a en effet décidé, après toutes ces années, d’adap­ter le système des « actions suivantes  »aux scènes entières! Oui, vous avez bien lu, ce sont main­te­nant des lignes entières de clips dont on pourra auto­ma­ti­ser l’en­chaî­ne­ment durant la lecture du projet. C’est tout bonne­ment génial. Et Able­ton en a profité pour revoir complè­te­ment l’édi­tion des proprié­tés des scènes. Je devrais même plutôt dire qu’Able­ton en a profité pour DEVE­LOP­PER enfin une véri­table fonc­tion d’édi­tion des proprié­tés desdites scènes. Il n’est à présent plus néces­saire de bidouiller vague­ment une indi­ca­tion de bpm ou de signa­ture ryth­mique dans le nom de la scène pour s’as­su­rer que celle-ci soit lue à la bonne vitesse et que les mesures soient respec­tées: tout cela sera main­te­nant propre­ment noté dans les cases appro­priées de la nouvelle fenêtre de proprié­tés. Et vous n’au­rez plus non plus à vous soucier de renu­mé­ro­ter chacune de vos scènes après les avoir dépla­cées d’une ligne à l’autre. Les numé­ros corres­pondent main­te­nant à des lignes fixes et ne changent pas en fonc­tion de la scène qui s’y trouve. Malgré tous ces chan­ge­ments, vous n’avez rien à craindre concer­nant la prise en charge des scènes de vos anciens projets déve­lop­pés sous des versions anté­rieures de Live, celles-c seront bien sûr parfai­te­ment recon­nues et trai­tées par la dernière mouture de votre STAN favo­rite.

Rack macro.JPGUne autre très bonne initia­tive d’Able­ton concer­nant l’in­ter­face du nouveau Live est la mise à jour du système de macros! Celle-ci se traduit à trois niveaux. Tout d’abord, on accède main­te­nant non plus à huit, mais à seize macros. Ensuite, il est doré­na­vant possible de choi­sir le nombre de macros que l’on souhaite affi­cher, sans pour autant que cela ne change quoi que ce soit à leurs affec­ta­tions: si vous avez programmé huit macros et que vous n’avez besoin tempo­rai­re­ment de n’af­fi­cher que la première, vous pouvez le faire sans que cela n’an­nule les affec­ta­tions des macros deve­nues invi­sibles. Et enfin, on peut main­te­nant sauve­gar­der les valeurs des macros pour les rappe­ler à tout instant, et ce d’au­tant plus faci­le­ment que toutes ces opéra­tions sont affec­tables à des raccour­cis clavier ou MIDI.

Alors que nous arri­vons douce­ment à la fin de la présen­ta­tion des nouveau­tés concer­nant l’in­ter­face de Live, permet­tez-moi de vous parler de la première nouveauté véri­ta­ble­ment impor­tante de Live 11 : le comping !

Le comping

Les utili­sa­teurs d’Able­ton Live le savent bien: on peut abso­lu­ment tout faire avec ce logi­ciel, n’en déplaise notam­ment à ceux qui aime­raient n’y voir « qu’un » outil de bidouillage de boucles élec­tro. Oui mais… force est de recon­naître que pour ce qui est de l’édi­tion linéaire, cette poly­va­lence n’est parfois atteinte qu’au prix de certaines acro­ba­ties de work­flow. Ainsi, nombreux sont les utili­sa­teurs qui se sont plaints par le passé de l’ab­sence de « comping ». C’est main­te­nant une période révo­lue grâce à l’in­tro­duc­tion de cette fonc­tion­na­lité dans la dernière version de Live! Mais tout le monde ne sait peut-être pas de quoi il s’agit. Le « comping » – appelé « assem­blage » dans la version française de Live 11 – est une tech­nique qui permet d’en­re­gis­trer plusieurs prises d’un même segment musi­cal et d’en choi­sir ensuite les parties les plus inté­res­santes, le tout de manière très simple et sans passer par une fasti­dieuse séance de « copier-coller ». Dans Live 11, cela se passe natu­rel­le­ment au sein de la vue « arran­ge­ment » et de la manière suivante. On met en boucle l’en­droit du morceau où l’on souhaite enre­gis­trer quelque chose, on arme la piste et on lance l’en­re­gis­tre­ment, MIDI ou audio. Live crée alors autant de prises que la partie en ques­tion est bouclée (exemple: 3 boucles =3 prises).

Comping.JPGUne fois l’en­re­gis­tre­ment terminé, on accède aux pistes de prises qui peuvent être affi­chées en dessous de la piste prin­ci­pale. Il suffit alors de surli­gner les meilleures parties de chaque prise pour qu’elles soient auto­ma­tique­ment insé­rées sur la piste prin­ci­pale. Les pistes des prises qui ont néces­sité plusieurs sources – typique­ment, lors de l’en­re­gis­tre­ment d’une batte­rie avec plusieurs micros – peuvent être liées entre elles de manière à ce qu’elles soient toutes sélec­tion­nées simul­ta­né­ment. On notera qu’il est égale­ment possible de rajou­ter ulté­rieu­re­ment d’autres pistes de prises. Enfan­tin, terri­ble­ment pratique, inclus depuis long­temps dans d’autres DAWs, on se demande ce qui a retenu si long­temps Able­ton d’in­clure ce système dans son logi­ciel phare. Peut-être le fait que c’est préci­sé­ment son propre système de fonc­tion­ne­ment à base de clips faci­le­ment mani­pu­lables et inter­chan­geables qui a juste­ment inspiré cette fonc­tion chez la concur­rence? On ne le saura pas, mais on se réjouira de cette évolu­tion!

Mais dans une STAN, l’in­ter­face doit être au service du son ! Voyons donc ce que Live 11 nous propose dans ce domaine !

Dans le moteur

En tout premier lieu, voici une nouveauté qui ravira tous ceux qui se souviennent que le mot « Live » dans « Able­ton Live  » n’est pas fait pour faire joli mais traduit la nature profonde de la STAN : permettre à ses utili­sa­teurs de se produire et de jouer de leur logi­ciel comme d’un instru­ment, éven­tuel­le­ment avec d’autres musi­ciens. C’est avec cet objec­tif-là en tête qu’Able­ton a rendu sa STAN capable désor­mais de suivre et de se synchro­ni­ser ryth­mique­ment sur toute source audio externe de manière tota­le­ment auto­ma­tique, via un micro ou une entrée ligne. Cela fonc­tionne plutôt pas mal du tout, du moment qu’il n’y a pas de chan­ge­ments de tempo trop brusques et que les temps forts sont bien marqués: ça le fera très bien en tous cas pour suivre les petites varia­tions de tempo d’un batteur typé rock.

Une bonne avan­cée donc, complé­tée au rayon audio par de nombreuses nouveau­tés sur les plug-ins…

Côté plugs

En ce qui concerne les outils sonores à propre­ment parler, l’une des nouveau­tés offertes par cette dernière version de Live, c’est la Reverb Hybride. Jusqu’ici, Able­ton nous propo­sait deux modules sépa­rés: la reverb à convo­lu­tion, et la reverb algo­rith­mique. Bien entendu, par souci de compa­ti­bi­lité ascen­dante, ces deux modules sont toujours inclus dans la version actuelle du séquen­ceur, soyez rassu­rés. Mais la version 11 nous grati­fie d’un module qui réunit les deux en un seul et même plugin. On peut les faire fonc­tion­ner en série ou en paral­lèle et doser l’ef­fet de chacune des deux. La reverb hybride dispose égale­ment d’un EQ para­mé­trique à quatre bandes (contre trois dans la reverb à convo­lu­tion tradi­tion­nelle de Live). Enfin on peut égale­ment geler le signal traité afin par exemple d’ob­te­nir une nappe, comme dans l’exemple ci dessous :

Hybrid Reverb
00:0001:03

Spectral resonator.JPGAutre nouveauté, Spec­tral reso­na­tor est un effet… spec­tral comme son nom l’in­dique, qui permet de créer des textures sonores inédites en trai­tant les harmo­niques d’une source audio. On peut en défi­nir de 1 à 256, étirer ou rappro­cher leur espa­ce­ment, déca­ler leur hauteur tonale géné­rale tout comme celle de la source, régler le degré d’uni­son et de nombreuses autres choses… Mais il y a une fonc­tion­na­lité qui rend le Spec­tral Reso­na­tor tout à fait spécial: le déca­lage des harmo­niques peut être piloté par notes MIDI! Un nouveau monde d’ex­pres­si­vité s’ouvre à nous… et le voco­der précé­dent de Live peut aller se rhabiller.

Spec­tral Reso­na­tor
00:0000:50

Il semble­rait qu’Able­ton ait décidé de creu­ser la voie du trai­te­ment spec­tral, car ce n’est pas un mais deux effets basés sur ce prin­cipe que nous propose cette nouvelle mouture de leur séquen­ceur phare. Il s’agit ici du Spec­tral Time qui regroupe en réalité deux modules en un seul. Le premier module est un « free­zer » qui sert à figer le son traité dans son état actuel. Cela peut notam­ment permettre de créer des nappes et des textures sonores très riches et orga­niques. Le second module est un delay qui propose – en plus des para­mètres habi­tuels – des fonc­tion­na­li­tés de mani­pu­la­tion des harmo­niques comme par exemple la possi­bi­lité de gérer leur diffu­sion ou leur retard en fonc­tion de leur hauteur. On pourra regret­ter qu’il ne soit pas pilo­table par MIDI comme son cousin le reso­na­tor. Mais une chose est certaine: vous aurez tout inté­rêt à toujours conser­ver une piste audio prête à enre­gis­trer le résul­tat de vos expé­riences, car ce Spec­tral Time va s’avé­rer une mine inépui­sable de matière sonore!

Spec­tral Time
00:0000:47

pitchloop.JPGFinis­sons le tour des nouveaux plug-ins avec Pitchloop 89, déve­loppé par Robert Henke aka Mono­lake, l’un des fonda­teurs mêmes d’Able­ton. Il s’agit d’un autre module de delay qui propose quand à lui de gérer deux lignes de retard, une pour chaque canal stéréo. Tout comme pour le Spec­tral Time, le Pitchloop 89 propose un certain nombre de fonc­tions tout à fait appé­tis­santes, en plus de celles tradi­tion­nel­le­ment présentes dans un delay tels que la posi­tion de départ du signal retardé et son niveau de feed­back. On peut ainsi désac­cor­der chacune des voix avec la possi­bi­lité d’ali­men­ter leur pitch shif­ters respec­tifs avec leur propre signal ou celui de l’autre ligne, leur appliquer un vibrato ou des filtres indi­vi­duels, geler leur signal respec­tif ou le faire lire à l’en­vers. Bref, le Pitchloop89 complète parfai­te­ment le trio qu’il forme avec les deux effets précé­dents, autant d’élé­ments de la belle boîte à outils de sound design qu’Able­ton nous offre avec cette dernière version de Live.

Pitchloop 89
00:0001:04

En ce qui concerne les effets tradi­tion­nels de Live, on notera notam­ment que « Redux » a subi une mise à jour, et que « Chorus » s’est vu adjoindre un algo­rithme émulant le chorus présent sur le Solina Strings Ensemble, d’où le nouveau nom de « Chorus Ensemble ». Enfin, « Phaser » et « Flan­ger » ont été réunis en un seul nouveau plugin… « Phaser Flan­ger ».

Des outils inspi­rés par la nature

L’un des packs des d’ex­ten­sion les plus inté­res­sants propo­sés pour Able­ton Live 11 est « Inspi­red by nature ». Pourquoi ce nom? Parce que les instru­ments et effets de ce pack reposent sur divers prin­cipes physiques comme la masse, la gravité, le magné­tisme, la répul­sion, et sur des repré­sen­ta­tions graphiques simples comme des boules, des murs et des plantes … En tout, nous avons donc 6 instru­ments et effets qui se répar­tissent de la manière suivante: 3 modules de géné­ra­tion sonore (Vector FM, Vector Grain et Emit), 1 delay (le bien-nommé Vector Delay), une banque de filtres réson­nants (Tree Tone) pouvant servir à la fois de géné­ra­teur sonore et d’ef­fet, et enfin un géné­ra­teur de notes MIDI (Bouncy Notes).

Tous ces modules reposent sur deux grands prin­cipes: la synthèse granu­laire (cf notre dossier sur la synthèse sonore) et la musique géné­ra­tive avec toute la part d’aléa­toire qui l’ac­com­pagne. Concer­nant la synthèse granu­laire dans le cas présent, les grains peuvent être des opéra­teurs FM comme dans Vector FM ou des éléments d’échan­tillons comme dans Vector Grains ou Emit. Dans Vector Delay et Bouncy Notes, lesdits grains ne véhi­culent pas de son direc­te­ment mais des infor­ma­tions de lignes de retard et de filtre pour le premier, et des infor­ma­tions de jeu de notes pour le deuxième.

Visuel­le­ment – et à l’ex­cep­tion de Tree Tone – les grains sont symbo­li­sés par de petites boules rebon­dis­santes. Et c’est là qu’in­ter­vient l’as­pect « géné­ra­tif » et aléa­toire de la chose. En effet, nous agis­sons sur ces boules en leur appliquant des contraintes incluant toujours un facteur de proba­bi­lité. Ces contraintes encadrent donc avec plus ou moins de rigueur tous les éléments de la vie de ces petites boules: leur appa­ri­tion, leur dispa­ri­tion, leur trajec­toire et l’en­semble de leurs inter­ac­tions entre elles ou avec les obstacles qu’elles rencon­tre­ront. Et ce sont tous ces éléments qui seront à l’ori­gine des événe­ments sonores produits par les diffé­rents modules de la suite « Inspi­red by nature ». Tree Tone se démarque de ses cama­rades en propo­sant une repré­sen­ta­tion graphique inspi­rée du monde végé­tal, ce qui permet d’ailleurs de jouer avec des para­mètres encore plus inha­bi­tuels tels que le « vent » ou la « pluie ».

Tout cela pourra vous sembler un peu abstrait un premier abord, mais vous verrez qu’avec un peu de pratique on se prend vite au jeu de l’ex­pé­ri­men­ta­tion sonore, dont je vous propose ici certains résul­tats :

Grains
00:0000:52
  • Grains00:52
  • Vector Delay00:52
  • Tree Tone00:52
  • Grains.JPG
  • Tree Tone.JPG

 Et l’ex­pé­ri­men­ta­tion sonore, c’est préci­sé­ment ce qui est au cœur de l’autre grande nouveauté de Live 11 : l’adop­tion de la norme MPE

Donnez-moi un M ! Donnez-moi un P ! Donnez-moi un E !

À ce stade, vous m’au­to­ri­se­rez, je pense, à vous parler un peu de cette fameuse norme MPE qui n’est peut-être pas encore fami­lière à tout le monde. À l’ori­gine, l’idée derrière cette norme était d’élar­gir le poten­tiel d’ex­pres­si­vité dans la créa­tion musi­cale élec­tro­nique ou assis­tée par ordi­na­teur. Il s’agis­sait donc d’ima­gi­ner comment on pouvait rendre le geste créa­teur encore plus musi­cal, et cela impliquait plusieurs choses: tout d’abord, l’éla­bo­ra­tion de contrô­leurs physiques auto­ri­sant de nouveaux gestes musi­caux, ensuite le déve­lop­pe­ment d’un proto­cole permet­tant de trans­mettre et de traduire ces nouveaux gestes en un langage compré­hen­sible par les machines et les logi­ciels desti­na­taires, et enfin l’im­plé­men­ta­tion de ce proto­cole dans toutes les machines et logi­ciels concer­nés.

La norme MPE a été adop­tée offi­ciel­le­ment en janvier 2018. Jusque-là, un certain nombre de fabri­cants et d’édi­teurs (Roger Linn Desi­gns, Roli, Bitwig…) avaient déve­loppé des solu­tions indi­vi­duelles, dont certaines plus pous­sées que la norme MPE actuelle, mais qui n’étaient pour la plupart vouées qu’à un succès d’es­time tant qu’une norma­li­sa­tion des proto­coles n’était pas enga­gée. Depuis l’adop­tion du MPE, de nombreuses DAWs se sont mises à la page et sont désor­mais compa­tibles: Bitwig, Cake­walk, Garage band, Logic Pro X, Mains­tage, Stage­light, Reaper, Cubase et Track­tion. Et non, Able­ton n’est pas le premier éditeur logi­ciel à s’être lancé dans l’aven­ture ! Mais pour­sui­vons.

En termes de contrô­leurs dédiés, il n’est pas éton­nant de retrou­ver en premier lieu les produits des fabri­cants à l’ori­gine de la norme, tels que le LinnS­tru­ment de Roger Linn Desi­gns ou bien les appa­reils de chez Roli, qu’il s’agisse du célèbre Seaboard ou bien du très pratique Light­pad (que je me suis d’ailleurs procuré à l’oc­ca­sion du présent banc d’es­sai et que je vous recom­mande chau­de­ment). On trou­vera égale­ment le Joué Pro, dont nous avions testé avec plai­sir la version « non-pro ».

En termes de proto­cole, la norme MPE repose avant tout sur trois nouveaux messages de contrôle: « slide », « pres­sure », et « pitch ». La fonc­tion « slide » repré­sente à première vue la plus grande nouveauté instau­rée par le MPE dans la mesure où il s’agit ni plus ni moins que de l’ajout d’un message de contrôle entiè­re­ment nouveau. Alors qu’en ce qui concerne « pres­sure » et « pitch », on pour­rait consi­dé­rer toujours à première vue qu’ils ne repré­sentent « que » les versions poly­pho­niques de l’af­ter­touch et du pitch bend que nous connais­sons déjà. Mais ce serait très réduc­teur de s’en tenir là, car le bond effec­tué en termes d’ex­pres­si­vité dans le jeu et de nouvelles oppor­tu­ni­tés créa­tives est phéno­mé­nal. Notam­ment en ce qui concerne le pitch bend, dont l’en­trée dans le monde du contrôle poly­pho­nique recouvre une signi­fi­ca­tion toute parti­cu­lière. En effet, la hauteur de chaque note étant à présent réglable par centième de demi-ton de manière tota­le­ment indi­vi­duelle, ce sont doré­na­vant les portes de la micro­to­na­lité qui s’ouvrent enfin au plus grand nombre !

Alors bien évidem­ment, certains esprits chagrins pour­ront arguer que la norme MPE, si elle repré­sente une évolu­tion évidente et bien­ve­nue par rapport à la norme MIDI tradi­tion­nelle, peut toute­fois sembler un peu timide par rapport à ce que certains fabri­cants ou déve­lop­peurs ont pu élabo­rer indi­vi­duel­le­ment par le passé. Mais il faut bien avoir conscience qu’à chaque fois qu’il s’agit d’éta­blir une norme, des compro­mis doivent être faits. Dans le cas présent, il semble­rait que l’on ait trouvé une bonne solu­tion pour faire évoluer la norme MIDI initiale tout en offrant aux fabri­cants de maté­riels et éditeurs de logi­ciels les meilleures condi­tions pour pouvoir adap­ter leur produc­tion à la nouvelle norme. En ce qui concerne Able­ton, si nous avons vu plus haut de quelle manière ils ont inté­gré cette norme dans leur inter­face et notam­ment au sein des clips, il nous reste encore à inves­ti­guer la manière dont ils l’ont adap­tée à leurs plugins internes.

Le MPE et les plugins de Live

Wavetable.JPGIl convient ici de préci­ser deux choses. D’une part, l’édi­teur alle­mand a pour l’ins­tant fait le choix de ne rendre nati­ve­ment compa­tible avec la norme MPE que les instru­ments suivants: Wave­table, Sampler et Simpler, dont on rappel­lera au passage que les deux premiers ne sont dispo­nibles que dans l’offre « Suite » d’Able­ton Live. Mais d’autre part, les plugins non compa­tibles avec cette norme pour­ront béné­fi­cier de deux nouveaux modules inclus dans Live – « MPE Control » et la mise-à jour du module « MIDI Control »- afin que des messages MPE prove­nant des contrô­leurs adéquats puissent être traduits en messages MIDI clas­siques pour lesdits plugins. Concer­nant Wave­table, Sampler et Simpler, j’avais déjà dit tout le bien que je pensais du premier dans le test consa­cré à Live 10. Le fait qu’il soit aujour­d’hui compa­tible MPE en fait une véri­table bombe !

Et pour Sampler et Simpler, le choix d’Able­ton de les rendre compa­tibles avec la nouvelle norme était d’au­tant plus évident qu’on se rappel­lera que ces deux modules sont au cœur de la plupart des instru­ments racks et drum racks inclus dans les packs d’ex­ten­sion d’Able­ton. Leur compa­ti­bi­lité MPE nouvel­le­ment acquise s’étend donc de facto à tous les instru­ments des packs d’ex­ten­sion concer­nés, ce qui ouvre d’énormes pers­pec­tives. Celles-ci se traduisent d’ailleurs déjà dans les nouveaux packs dispo­nibles gratui­te­ment avec la version « Suite » de la dernière mouture de Live, et d’au­tant plus dans ceux qui ont déjà été déve­lop­pés avec cette nouvelle norme en ligne de mire. Je pense ici surtout aux packs propo­sés par Spit­fire Audio: le Brass et le Strings quar­tet. Ces deux packs regroupent diffé­rents « instru­ment racks » dont les para­mètres ont été affec­tés aux nouveaux messages de contrôle MPE afin d’en tirer le meilleur parti possible. Et le moins que l’on puisse dire c’est que le pari est réussi, car ces instru­ments très inspi­rants sont un vrai bonheur à jouer, notam­ment grâce à une excel­lente gestion du pitch bend, mais aussi des samples de relâ­che­ment. Je vous propose d’ailleurs de vous en faire une petite idée dans l’exemple sonore suivant. On notera qu’il n’y a ici qu’une seul instance de chacun des deux ensembles, et que les tran­si­tions entre les notes sont en bonne partie obte­nues grâce au pitch bend poly­pho­nique:

Spit­fire Brass quar­tett & Spit­fire Strings quar­tett
00:0000:17

Les autres packs présentent un niveau d’in­té­gra­tion moindre de la norme MPE. Les messages de « slide » et de « pres­sure » ne sont par défaut pas assi­gnés dans ces packs, une chose à laquelle vous pour­rez d’ailleurs remé­dier manuel­le­ment vous-même par la suite. Mais le plai­sir procuré par ces ensembles d’ins­tru­ments et d’ef­fets est le même. Nous avons tout d’abord Voice Box, un ensemble de modules axés autour du chant. On y trouve non seule­ment de nombreuses banques de samples proposent de multiples voix mascu­lines et fémi­nines de diffé­rents registres chan­tant des notes isolées ou des phrases, mais égale­ment des racks d’ef­fet spécia­le­ment adap­tés au trai­te­ment et au mixage de timbres vocaux, qu’ils soient issus des banques sus-citées ou bien de vos propres pistes vocales.

Tout comme pour les banques citées plus haut. Tout comme pour les instru­ments de Spit­fire plus haut, on appré­ciera parti­cu­liè­re­ment le pitch bend par note qui permet de créer des tran­si­tions mélo­diques plus natu­relles:

Voice Box
00:0000:20

Mood reel est un ensemble de modules destiné aux pads, aux nappes sonores et aux textures complexes.

Mood Reel
00:0001:08

Drone Lab quant à lui propose un ensemble d’ou­tils de musique géné­ra­tive, déve­lop­pés notam­ment par des artistes tels que Xosar ou Ami Dang ou encore les sound desi­gners de Mode Audio.

Drone Lab
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On notera enfin égale­ment parmi les nouveaux instru­ments la présence d’un piano droit, toujours de chez Spit­fire, qui fait le job correc­te­ment :

Upright Piano
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Et pour termi­ner, je vous propose cette petite compo­si­tion faite exclu­si­ve­ment avec les instru­ments et effets de Live 11 Suite :

Live 11 compo
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Tout cela est bien beau, mais…

Si cette nouvelle itéra­tion de la célèbre STAN d’Able­ton propose beau­coup de bonnes voire très bonnes choses, elle n’est pas exempte de défauts pour autant.

Commençons par l’in­ter­face. Celle-ci a certes été très forte­ment amélio­rée, mais beau­coup d’as­pects en restent toute­fois perfec­tibles. Ainsi, on pour­rait par exemple souhai­ter pouvoir créer à la main des auto­ma­tions communes pour toutes les pistes sélec­tion­nées. Ou plus impor­tant encore, pouvoir simple­ment désac­ti­ver une enve­loppe sans avoir à complè­te­ment la suppri­mer ou à passer par des clips ou pistes alter­na­tifs.

Le nouveau système de macros marque certes un pas dans la bonne direc­tion, mais on est ici aussi en droit d’en attendre un peu plus. On aime­rait par exemple pouvoir passer d’un état des valeurs de macros à un autre en restant synchro­nisé à la quan­ti­fi­ca­tion géné­rale du morceau, comme le séquen­ceur le fait depuis toujours pour les clips et les scènes. Ou encore, pouvoir affi­cher réel­le­ment la ou les seules macros que l’on souhaite selon leur perti­nence et non pas selon l’ordre fixe dans lequel elles sont dispo­sées. Concer­nant les templates, on salue bien évidem­ment la possi­bi­lité d’en créer autant que l’on souhaite, mais on regret­tera de ne pas pouvoir créer de sous-dossiers afin de mieux les ranger.

Ce qui m’amène à parler du brow­ser de Live. On peut se deman­der pourquoi Able­ton n’a pas poussé jusqu’au bout sa volonté de mettre de l’ordre dans celui-ci, et donc pour quelles raisons les batte­ries, les clips et les samples sont toujours et encore complè­te­ment en vrac dans leur caté­go­ries respec­tives, même s’il faut recon­naître que la fonc­tion de recherche inté­grée rend de fiers services. Tout comme on aurait appré­cié qu’à défaut d’un véri­table système de tags qui ne sera sans doute jamais implé­menté, l’édi­teur berli­nois améliore le système de « collec­tion » qui en fait office, en propo­sant davan­tage d’étiquettes par exemple. Ce n’est malheu­reu­se­ment pas le cas, celles-ci étant toujours limi­tées à 7 pour le moment, un nombre bien trop réduit pour étique­ter correc­te­ment nos samples, nos grooves, nos projets, nos clips et nos plug-ins !

Au sujet de ces derniers, on pourra regret­ter que tous n’aient pas béné­fi­cié d’une mise à jour vers la norme MPE, et notam­ment Opera­tor, le synthé­ti­seur poly­pho­nique d’Able­ton, lui aussi très appré­cié des utili­sa­teurs. On ne pourra de toute manière profi­ter plei­ne­ment du MPE qu’au prix de l’achat d’un contrô­leur adapté, les contrô­leurs MIDI tradi­tion­nels n’étant au mieux capable de ne gérer que l’af­ter­touch poly­pho­nique parmi les messages de contrôle de la nouvelle norme. Ce qui est d’ailleurs le cas égale­ment du Push 2, le contrô­leur dédié de Live. Doit-on en déduire qu’un Push 3 « MPE-friendly » serait en prépa­ra­tion du côté de Berlin? Rien ne permet pour l’ins­tant de l’af­fir­mer – ni de l’in­fir­mer d’ailleurs.

Conclu­sion

La dernière version d’Able­ton Live propose de très nombreuses amélio­ra­tions. Il y a les petites évolu­tions bien­ve­nues comme de nouveaux raccour­cis clavier, un système plus précis d’in­for­ma­tion sur la charge CPU, la possi­bi­lité de sauve­gar­der de multiples templates, et les amélio­ra­tions appor­tées au brow­ser. Il y a égale­ment les modi­fi­ca­tions un peu plus impor­tantes, comme la synchro­ni­sa­tion ryth­mique auto­ma­tique de Live à des sources audio externes, les nouvelles macros, les nouvelles fonc­tion­na­li­tés de rando­mi­sa­tion des notes et de leurs para­mètres au sein des clips, la nouvelle gestion des enchaî­ne­ments de ces derniers via les « actions suivantes » et surtout l’ap­pli­ca­tion de ce système à des scènes entières.

On rangera égale­ment dans cette même caté­go­rie les packs d’ex­ten­sion, instru­ments et effets nouveaux et très inspi­rants dont l’édi­teur nous grati­fie. Et enfin, il y a les « poids lourds » que sont l’adop­tion du comping et surtout de la norme MPE! Cette dernière, si elle permet à l’uti­li­sa­teur-musi­cien d’ac­cé­der à de tout nouveaux espaces d’ex­pres­si­vité sonore, implique égale­ment des évolu­tions profondes au sein du logi­ciel hôte. Il était temps pour la STAN berli­noise axée sur l’im­pro­vi­sa­tion musi­cale et l’ex­plo­ra­tion sonore d’em­prun­ter à son tour le chemin du MPE, après bien d’autres qui ont ouvert la voie. À ce niveau, on peut consi­dé­rer qu’Able­ton Live a entamé son parcours avec vigueur mais qu’il peut encore aller plus loin.

On regret­tera notam­ment que parmi les instru­ments virtuels natifs de Live, seuls Wave­table, Sampler et Simpler soient réel­le­ment compa­tibles MPE, en rappe­lant que parmi les trois, seul Simpler est inclus dans les éditions les moins chères de Live. Enfin, on n’ou­bliera pas que pour profi­ter plei­ne­ment de cette nouvelle norme, il faudra envi­sa­ger l’achat d’un contrô­leur compa­tible avec elle, les contrô­leurs MIDI clas­siques ne pouvant au mieux gérer que l’af­ter­touch poly­pho­nique. Ce qui est d’ailleurs même le cas du Push 2, le contrô­leur maison d’Able­ton dédié à Live, alimen­tant toutes les spécu­la­tions possibles sur l’im­mi­nence ou non de la sortie d’un poten­tiel succes­seur.

Quoi qu’il en soit, Able­ton conti­nue avec cette dernière version de LIVE de nous four­nir des outils qui nous donnent envie d’ex­plo­rer et de creu­ser encore et encore de nouveaux sillons sonores, et c’est fina­le­ment tout ce que l’on attend de l’édi­teur alle­mand.

8/10
Award Valeur sûre 2021
Points forts
  • Le MPE
  • Le comping
  • La synchronisation rythmique à une source audio externe
  • Les nouvelles macros et la possibilité de sauvegarder et rappeler instantanément leurs paramètres
  • La nouvelle gestion des "actions suivantes" et leur application aux scènes entières
  • La randomisation des notes et de leurs paramètres dans les clips
  • L'affichage des ressources CPU par pistes
  • Les templates multiples
  • Les nouveaux packs d'extension
  • Les nouveaux effets créatifs
Points faibles
  • Seuls Wavetable, Sampler et Simpler sont réellement compatibles MPE
  • Simpler, le seul instrument compatible MPE dans les éditions les moins chères de Live
  • Browser encore perfectible

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