Entre dinde et marrons, Steinberg glisse sous le sapin la traditionnelle mise à jour de Cubase qui passe en version 11 et progresse sur quantités de points.
Il est bien dur de faire évoluer un outil de l’âge aussi vénérable que Cubase, tant le séquenceur phare de Steinberg semble complet. C’est pourtant ce qu’arrive à faire l’éditeur allemand avec la onzième mouture de son logiciel phare, qui propose son lot de nouveautés en améliorant certains pans ergonomiques ou fonctionnels du logiciel, ou en s’inspirant de ce qui se fait ailleurs pour l’intégrer à Cubase.
Vous connaissez le programme : on découvre cela ensemble en vidéo, ou via le texte qui suit :
Un Cubase Izotopien…
Le goût du RX
Voyez ce que cela donne sur le même chanson que j’avais utilisée pour le test de RX 8, dont je vous remets l’exemple d’isolation de voix en fin de playliste pour comparer :

- Paul McCartney – At The Mercyoriginal01:08
- paulvoixcubase01:08
- paulinstrucubase01:08
- Vocal01:09
Pas mal pour un outil interne au point qu’on se demande si ce ne sont pas les mêmes algos que dans le soft d’IZotope. On tempèrera aussi notre enthousiasme en soulignant qu’on ne dispose hélas que de la séparation de la voix et de l’instrumental et qu’on aurait aimé disposer d’algos pour isoler la batterie ou la basse comme dans RX ! C’est en tout cas d’autant plus intéressant que cela ouvre la voie vers du remixage et du sampling, sachant qu’à ce niveau aussi on trouve des nouveautés intéressantes…
Sample comme bonjour
Steinberg nous aide aussi à la saisie dans le piano roll en proposant deux nouveautés : des courbes de Bézier pour les contrôleurs continus et la possibilité d’afficher les Global Tracks (pistes Tempo, Signature, Accords, etc.) en vis-à-vis des notes lorsque l’éditeur est en plein écran. Voilà qui permet de gagner en précision et de gagner du temps aussi.
De stems en partoches
Voilà qui va dans le bon sens, tout comme l’évolution de l’éditeur de partition qui tire profit des avancées de Dorico, l’éditeur de partitions de Steinberg. On dispose ainsi d’un nouvel onglet des propriétés pour accéder rapidement aux paramétrage des notes en cours de saisie, mais surtout d’un ingénieux système qui permet d’afficher un mode piano roll en surimpression pour modifier intuitivement les durées et vélocités des notes.
Ajoutez à cela une grosse louche de nouveaux sons et de boucles, la compatibilité surround pour le Multitap Delay ou la prise en charge des dernières consoles Avid et vous aurez un aperçu de tout ce que peut vous apporter ce Cubase 11.
Faut-il mettre à jour ?
A la question « la mise à jour vaut-elle le coup », disons que cela dépend sincèrement de l’usage que vous faites de Cubase et des plug-ins dont vous disposez déjà. Il va sans dire que ceux qui sont déjà possesseurs d’un Izotope RX et d’un Ozone ne seront pas forcément sensibles aux évolutions apportées par les nouveaux plug-ins d’effet ou par Spectralayers One. Idem pour l’évolution de la piste Échantillonneur qui n’intéressera pas ceux qui utilisent déjà un sampler de tierce partie comme Kontakt, Falcon, ou encore un Nuance pour taper dans quelque chose de plus proche. Et c’est aussi la même chose pour ce qui est de l’éditeur de partitions ou du module d’export. De fait, sans qu’on puisse dire que cette mise à jour manque d’intérêt, il faut admettre qu’elle ne propose quasiment aucune évolution qui touche tout le monde, quel que soit son usage de Cubase, comme cela a pu être le cas sur des versions passées. À vous de voir donc.
Quant à se prononcer sur Cubase de manière générale, il ne fait aucun doute que la STAN de Steinberg mérite amplement sa réputation de logiciel ultra complet et efficient, tant il ne semble rien lui manquer d’essentiel au premier abord et tant il excelle même sur certains aspects. Bien sûr, on voudrait toujours plus d’effets ou d’instruments, tout comme la possibilité d’effectuer des traitements en Mid/Side depuis tous les plug-ins. On désespère aussi de disposer un jour de la possibilité de faire des multis comme dans Reason, Waveform ou Studio One pour n’en citer que trois à le faire, tout comme de la possibilité de sauvegarder l’historique d’annulation, de disposer d’un système d’objets audio à la Samplitude. Enfin, on râlera toujours sur le système de protection par Dongle qu’on aimerait voir devenir logiciel comme chez les concurrents iLok. Bref, il y a toujours une marge de progression pour le bon vieux Cubase, et c’est presque rassurant, car cela nous assure bien des discussions encore sur ce fabuleux logiciel qu’il est néanmoins.
Conclusion
Cette onzième fournée tient la route, c’est indubitable, même si elle ne séduira pas tous les anciens utilisateurs, car nombre de ses nouveautés résident dans des outils qui font peut-être déjà partie de leur arsenal. Si l’intégration d’un Spectralayers One est par exemple un vrai plus dans l’absolu, force est d’admettre que cela ne fera pas lever le sourcil de ceux qui possèdent déjà Izotope RX. Quant à juger Cubase dans son ensemble, si bien sûr il lui manque encore quelques fonctions qu’on trouve chez ses rivaux, force est d’admettre que c’est une STAN ultra complète et fiable que l’on recommandera chaudement. Bravo donc Steinberg, en attendant la 11.5 avec impatience.
