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Test du simulateur Two Notes OPUS - OPUS, le simulateur français

9/10

« OPUS » est un effet numérique capable de reproduire la chaîne complète du son à destination des guitaristes et bassistes. Voyons ensemble si le savoir-faire de la marque française Two Notes est au rendez-vous.

Test du simulateur Two Notes OPUS : OPUS, le simulateur français

Une évolu­tion du CAB M+ ?

Si la marque Two Notes était initia­le­ment connue pour ses load­box/simu­la­teurs d’en­ceintes et d’am­plis de puis­sance, le fabri­cant a su ces dernières années étof­fer son cata­logue en propo­sant des solu­tions pour la partie « préam­pli­fi­ca­tion » avec entre autres, la série ReVolt. Il n’est donc pas surpre­nant de voir arri­ver un produit capable de repro­duire une chaine du son complète (préam­pli, ampli de puis­sance, enceinte, réver­be…). Mais avant de rentrer dans le cœur du fonc­tion­ne­ment de l’OPUS, faisons un petit tour exté­rieur du proprié­taire.

face2Ainsi, la pédale est livrée dans un packa­ging soigné. On découvre un appa­reil, inspiré du Torpedo CAB M+, aux dimen­sions très raison­nables de 121 mm x 100 mm x 60 mm pour envi­ron 450 grammes. Le boitier en acier semble robuste et la fini­tion noire est légè­re­ment granu­leuse, ce qui est un excellent point, car cela évite les traces de doigts et protège, un peu, des rayures. La face prin­ci­pale est assez épurée : deux poten­tio­mètres et un petit écran. Les deux poten­tio­mètres sont en acier et leur rota­tion est cran­tée. Ils servent égale­ment de boutons-pous­soirs afin de navi­guer dans les menus de la pédale. Les équipes de Two Notes ont fait le choix d’uti­li­ser un simple écran mono­chrome au format très réduit. Cela peut sembler un peu dépassé quand on voit ce que proposent certaines marques de nos jours, mais passé cette première impres­sion, on se rend compte que la navi­ga­tion dans les options est très bien pensée et l’af­fi­chage « blanc sur noir » a l’avan­tage d’être facile à lire. On aurait tout de même appré­cié un écran aux dimen­sions plus géné­reuses. En revanche, on ne trouve aucun foots­witch pour, par exemple, navi­guer entre diffé­rents présets. C’est regret­table, d’au­tant plus que ce n’est pas la place qui manque ! La marque française a cepen­dant prévu une connec­tique MIDI (dont un câble MIDI/TRS est fourni) pour inté­grer l’ap­pa­reil à un pedal­board. La connec­tique est par ailleurs plutôt complète avec une entrée mono capable de rece­voir trois types de signaux (amp/line/inst). Dans le cas de l’uti­li­sa­tion de la sortie enceinte d’un ampli­fi­ca­teur à lampes, Two Notes a mis à dispo­si­tion une sortie notée « TO SPEA­KER » à laquelle se connecte une enceinte ou une load­box. La pédale est équi­pée de deux sorties mono XLR et Jack. Notez cepen­dant que l’OPUS n’est pas une pédale stéréo pour autant, nous y revien­drons. On retrouve égale­ment une entrée « Aux In » ainsi qu’une sortie casque en plus d’un switch GND/LIFT et d’une prise USB-C. La tranche supé­rieure de l’ap­pa­reil est éclai­rée lorsque la pédale est utili­sée et propose un empla­ce­ment destiné à accueillir une carte mini-sd (four­nie avec l’ap­pa­reil). Celle-ci sert prin­ci­pa­le­ment à stocker des IRs statiques.connectique2

L’ali­men­ta­tion est de type 12 VDC pour 200 mA, ce qui semble tout à fait raison­nable. En revanche, le bloc fourni avec la pédale, bien que quali­ta­tif, est encom­brant. Sur un pedal­board bien orga­nisé, une alimen­ta­tion alter­na­tive et compa­tible sera bien plus pratique.

Enfin, l’OPUS est conçue en France à Saint Gely et fabriquée en Chine. La qualité semble excel­lente et en parfaite adéqua­tion avec le prix public d’en­vi­ron 320 euros.

Une prise en main agréable

app2La prise en main de la pédale se révèle aisée surtout si, comme votre servi­teur, vous êtes un habi­tué de l’éco­sys­tème de la marque. La pédale est équi­pée du proto­cole Blue­tooth et qui dit contrôle sans-fil, dit appli­ca­tion. Il faudra donc télé­char­ger l’ap­pli­ca­tion « Torpedo Wire­less Remote » et appai­rer la pédale à son smart­phone/tablette. Cette partie ne m’a posé aucun problème avec une détec­tion immé­diate et une connexion stable tout au long du test (plusieurs heures sur plusieurs jours). L’ef­fet pourra égale­ment être connecté en USB à un PC/MAC pour être utilisé avec l’ap­pli­ca­tion « Torpedo Remote ». Si les appli­ca­tions permettent de contrô­ler l’en­semble des fonc­tion­na­li­tés de l’ap­pa­reil, l’uti­li­sa­teur a en réalité accès à ces options sur l’ap­pa­reil. C’est impor­tant de le souli­gner, car ce n’est malheu­reu­se­ment pas une constante sur les produits « connec­tés ».

La navi­ga­tion dans l’ap­pli­ca­tion mobile est fluide. Les menus sont clairs et l’in­ter­face agréable. En revanche, deux choses m’ont posé des problèmes. Premiè­re­ment, au moment du test, l’ap­pli­ca­tion présen­tait un bug plutôt gênant : les préam­pli­fi­ca­teurs sélec­tion­nés dans l’ap­pli­ca­tion ne corres­pon­daient pas du tout à ceux qui étaient alors acti­vés sur la pédale. Deuxiè­me­ment, j’ai trouvé qu’il n’était pas toujours évident d’être précis dans le réglage des poten­tio­mètres virtuels malgré un smart­phone récent aux dimen­sions tout à fait stan­dards. Il est proba­ble­ment possible d’amé­lio­rer légè­re­ment l’er­go­no­mie.

Un appa­reil qui va à l’es­sen­tiel

Ainsi, l’OPUS met à dispo­si­tion cinq préam­pli­fi­ca­teurs : quatre pour guitare et un pour basse.

  • Foun­dry : Un canal clair poly­va­lent de type Fender. Il pourra servir de plate­forme d’ac­cueil pour des pédales annexes.
  • Albion : Un préam­pli­fi­ca­teur au son « anglais »des années 80.
  • Foxy : Celui-ci se présente comme un préam­pli­fi­ca­teur poly­va­lent pouvant se montrer effi­cace tant sur du jazz ou que sur du rock.
  • Nifty­Fifty : Un préam­pli­fi­ca­teur en prio­rité destiné aux sons très satu­rés.
  • Peggy : Le seul préam­pli­fi­ca­teur dédié aux bassistes.

À ces diffé­rents canaux viennent s’ajou­ter des simu­la­tions d’am­pli­fi­ca­teurs de puis­sance (EL34, EL84, 6L6 et KT88) avec suffi­sam­ment de réglages pour s’adap­ter aux goûts et besoins de chacun.

L’OPUS embarque égale­ment un noise-gate plutôt effi­cace qui dispose d’une fonc­tion « learn » que j’ai trouvé très pratique. On retrouve aussi des trai­te­ments de type « post-fx » tels qu’un égali­seur cinq bandes/trois modes (guitare, basse et person­na­lisé), un enhan­cer qui permet de donner un coup de peps grâce à trois para­mètres (body, thick­ness et brillance) et d’une section desti­née aux réverbes. Cette dernière dispose d’une bonne dizaine d’al­go­rithmes en plus de quelques réglages bien­ve­nus. En revanche, nous l’avons vu dans la première partie de ce test, l’OPUS est une pédale mono malgré ses deux sorties. Par consé­quent, si les algo­rithmes sont de bonne qualité, on ne peut pas exploi­ter le plein poten­tiel de ces dernières à travers un trai­te­ment stéréo.

De manière plus précise, les deux sorties dont dispose l’OPUS (XLR et Jack) sont indé­pen­dantes. Ainsi, par exemple, on peut envoyer un signal « complet » sur la sortie XLR (préam­pli, ampli de puis­sance, enceinte, post-fx…) et unique­ment la partie préam­pli/puis­sance sur la sortie « LINE OUT ». En revanche, il ne semble pas possible de n’en­voyer que la partie préam­pli sans la partie puis­sance sur cette même sortie.

Bien entendu, on retrouve dans l’OPUS l’in­con­tour­nable gestion dyna­mique des enceintes qui a fait la répu­ta­tion de Two Notes. 32 modèles sont four­nis.remote1 L’ap­pa­reil offre la possi­bi­lité d’uti­li­ser deux micros pour une enceinte. Ces micros pour­ront être dépla­cés dans l’es­pace et béné­fi­cient d’un réglage de volume et de phase. Ici encore, on aurait appré­cié pouvoir dispo­ser d’une sortie stéréo pour aller un peu plus loin dans l’éla­bo­ra­tion de notre son. À défaut, avoir la possi­bi­lité d’ajou­ter quelques milli­se­condes de retard sur l’une des sorties pour­rait sans aucun doute faire des heureux. Il est à noter que pendant ce test, le produit n’était pas encore offi­ciel­le­ment dispo­nible et il m’a été impos­sible de tester et d’ache­ter une enceinte en ligne en passant par l’ap­pli­ca­tion mobile. Cepen­dant, d’après l’équipe tech­nique, cette fonc­tion­na­lité sera bien dispo­nible sur la version publique. Par ailleurs, l’OPUS permet de char­ger deux Réponses Impul­sion­nelles (IR) tierces à la fois.

Je vous propose à présent d’écou­ter quelques exemples sonores. J’ai tâché de varier les confi­gu­ra­tions afin de vous faire entendre tout le poten­tiel qui se cache derrière le choix de chaque élément de la chaîne du son.

1 – Foun­dry Gain 5 + PP EL34 Tri + Fried­man 412 Vint Dyn57 Rbn121 + Hall A
00:0000:50
  • 1 – Foun­dry Gain 5 + PP EL34 Tri + Fried­man 412 Vint Dyn57 Rbn121 + Hall A00:50
  • 2 – Foun­dry Gain 6 + PP 6L6 Pent + Angle Pro 30 + Cnd87 Rbn121 + Enhan­cer + Studio A00:36
  • 3 – Albion Gain 5 + PP EL34 Tri + Fried­man 412 Vint Dyn57 Rbn121 + Plate00:39
  • 4 – Albion Gain 4 + PP EL84 Pent + NOS V30 Dyn421 Rbn121 + Cathe­dral00:39
  • 5 – Albion Gain 10 + PP 6L6 Pent + NOS V30 Cnd87 Rbn121 + Hall B00:20
  • 6 – Foxy Gain 7 + PP EL84 Pent + NOS V30 Dyn421 Rbn121 + Studio A00:33
  • 7 – Foxy Gain 4 + PP EL84 Pent + NOS V30 Dyn421 Rbn121 + Studio A00:39
  • 8 – Foxy Gain 10 + PP EL84 Pent + NOS V30 Dyn421 Rbn121 + Studio A00:30
  • 9 – Nifty 50 Gain 5 + PP EL34 Tri + Fried­man 412 Vint Dyn57 Rbn121 + Studio A00:35
  • 10 – Nifty 50 Gain 7 + PP 6L6 Pent + Fried­man 412 Vint Dyn57 Rbn121 + Enhan­cer + Studio A00:23
  • 11 – Nifty 50 Gain 7 + PP 6L6 Pent + Angl Pro30 Dyn57 Rbn121 + Enhan­cer + Studio A00:23
  • 12 – Nifty 50 Gain 10 + PP 6L6 Pent + NOS V30 Cnd87 Rbn16000:26
  • 13 – Peggy PPKT88 Pent + 2Notes CSB DynBass20 Cnd8700:18
  • 14 – Peggy PPKT88 Pent + Dual BW15 DynBass20 Cnd8700:12
  • 15 – Peggy PPKT88 Pent + Fridee 9 DynBass20 Cnd8700:17

Tout d’abord, j’ai trouvé les sensa­tions de jeu parti­cu­liè­re­ment bonnes. Les notes accrochent bien sous les doigts et la dyna­mique de l’ins­tru­ment est respec­tée. L’offre de préam­pli­fi­ca­teurs est intel­li­gente dans le sens où cette dernière répond à des usages courants avec une ouver­ture sur tous les styles et sans noyer l’uti­li­sa­teur sous une centaine de simu­la­tions. Vous note­rez égale­ment à l’écoute des exemples que chan­ger d’am­pli de puis­sance, d’en­ceinte ou simple­ment de micros permet de chan­ger radi­ca­le­ment de texture sonore. C’est là un excellent point en ce qui concerne la poly­va­lence de cette pédale. A contra­rio, il faudra passer un peu de temps à affi­ner ses réglages et penser à les tester en condi­tions réelles.

J’ai égale­ment voulu voir comment réagis­sait l’OPUS lorsqu’on lui joignait des pédales externes. J’ai pour cela utilisé une Fried­man Be-OD Deluxe et le clean boost Spark mini de TC Elec­tro­nic. Voici les résul­tats obte­nus :

16 – Foun­dry réglages neutres + Fried­man BeOD Deluxe
00:0000:36
  • 16 – Foun­dry réglages neutres + Fried­man BeOD Deluxe00:36
  • 17 – Foun­dry réglages neutres + TC Spark mini boos­ter gain 400:49
  • 18 – Albion Gain 6 + TC Spark mini boos­ter gain 400:40

L’OPUS réagit très bien dans cette situa­tion et la Spark mini fait des merveilles sur le canal Foun­dry.

Voici égale­ment un exemple de la réac­tion de la pédale avec des varia­tions de volume sur la guitare elle-même :

19 – Albion Gain 9 + PP EL84 Pent + Varia­tions pot volume
00:0000:43

Dans les deux situa­tions, l’OPUS se comporte de manière très réac­tive et musi­cale vis-à-vis de ce qui rentre dans la pédale. C’est excellent « pour du numé­rique ».

Il est tout à fait possible d’uti­li­ser l’OPUS en combi­nai­son d’un ampli­fi­ca­teur à lampes (atten­tion à bien respec­ter les consignes liées à la connec­tique). Cette confi­gu­ra­tion pourra être confor­table pour faire des prises studio ou encore sur scène avec, par exemple, une confi­gu­ra­tion du type : le signal traité par l’OPUS qui va à la console et la sortie « TO SPEA­KER » qui permet de garder les sensa­tions acous­tiques/physiques de son enceinte sur le plateau.

20 – Victory V30 + 4×12 Brit 60A + Plate
00:0000:18
  • 20 – Victory V30 + 4×12 Brit 60A + Plate00:18
  • 21 – Victory V30 + 4×12 Fried­man Vint + Plate00:17
  • 22 – Victory V30 + 2×12 BHG Exqui­site Green + Plate00:17
  • 23 – Victory V30 + 2×12 PT15 Signa­ture + Plate00:17

Enfin, le simu­la­teur peut être utilisé avec une guitare élec­troa­cous­tique pour en modi­fier le timbre grâce à une collec­tion d’IRs mises à dispo­si­tion par Two Notes. Le résul­tat est vrai­ment inté­res­sant et loin d’être anec­do­tique. Voici quelques exemples :

24 – Dry
00:0000:15
  • 24 – Dry00:15
  • 25 – Yamaha LL16 + Dry00:16
  • 26 – Taka­mine EF341SC + Dry00:15
  • 27 – Martin HD-28E + Dry00:17

Pour finir, j’ai connecté mon contrô­leur MIDI Blacks­tar Live Logic à l’OPUS. Je n’ai rencon­tré aucun problème pour contrô­ler la pédale. Il est ainsi possible d’agir sur chaque para­mètre en envoyant une infor­ma­tion de type « Control Change ».

Conclu­sion

L’OPUS de Two Notes est un produit qui pouvait manquer au cata­logue de la marque. La possi­bi­lité de recréer une chaîne du son complète tout en béné­fi­ciant du savoir-faire du fabri­cant français dans le domaine des simu­la­tions d’am­plis de puis­sance et d’en­ceintes, est une valeur ajou­tée indé­niable. Les préam­pli­fi­ca­teurs propo­sés dans l’OPUS sont quali­ta­tifs, poly­va­lents et offrent des sensa­tions de jeu très réalistes. La prise en main aisée, la connec­tique complète et pratique (flexi­bi­lité dans le routage, possi­bi­lité d’y connec­ter son ampli, etc.) font de l’OPUS un appa­reil qui sait pratique­ment tout faire. On appré­cie égale­ment la qualité de la fabri­ca­tion et la bonne concep­tion de l’ap­pli­ca­tion mobile malgré quelques points qui pour­raient être amélio­rés et corri­gés à l’ave­nir. On regret­tera bien entendu de ne pas dispo­ser d’une sortie stéréo ô combien confor­table lorsque l’on parle de réverbes ou encore de micros multiples sur une même enceinte. Par ailleurs, l’ab­sence de foots­witchs, malgré la place, est regret­table.

  • face
  • face2
  • arrière
  • connectique2
  • connectique
  • app1
  • app2
  • app3
  • remote1
  • remote2

 

Notre avis : 9/10

  • Une pédale bien fabriquée
  • Des préamplificateurs réussis et intelligemment choisis permettant de répondre à des usages et des styles variés tout en allant à l’essentiel
  • Des sensations de jeu excellentes
  • Accepte très bien les pédales externes
  • Adaptée aux guitares électro-acoustiques
  • La grande amplitude dans les réglages qui permet de se façonner le son qui nous correspond
  • Une partie MIDI bien maitrisée
  • Une application mobile agréable à utiliser malgré quelques points techniques améliorables
  • Pas de footswitches pour, à minima, contrôler les changements de presets alors-même que la place ne manque pas
  • Un écran lisible mais qui aurait mérité quelques centimètres supplémentaires
  • Si les deux sorties offrent de la flexibilité dans le routage, l’OPUS ne propose pas de vraie capacité stéréo
Pays de fabrication : Chine

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