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Test de la MAKO ACS1 de Walrus Audio - Rien ne bat Mako

7/10

Présentée pendant la semaine du NAMM en début d’année, la Walrus ACS-1 apparaît comme le concurrent direct de la Strymon Iridium testée dans nos colonnes l’an dernier. Équipée de co-processeurs SHARC et ARM de dernière génération et assurant une conversion audionumérique à 24-bit et 48 kHz, l’ACS-1 semble en avoir sous le capot. Avec trois simulations d’amplis et six simulations d’enceintes, ses caractéristiques la rapprochent de la pédale de Strymon.

Test de la MAKO ACS1 de Walrus Audio : Rien ne bat Mako

WalrusACS1L’ACS-1 rejoint les rangs de la série Mako de la marque, une série qui offre un châs­sis de taille rela­ti­ve­ment compacte avec deux foots­witchs, six poten­tio­mètres et trois mini-switches à trois posi­tions. La pédale est très bien finie, son poids est rassu­rant et les potards offrent une bonne résis­tance. Les foots­witchs sont silen­cieux et les mini-switchs à trois posi­tions inspirent eux aussi soli­dité et robus­tesse. Le boîtier est de couleur or anodisé et les impres­sions sont réali­sées aux encres noires et vertes.

Les contrôles de la pédale sont plutôt intui­tifs et on en comprend rapi­de­ment le fonc­tion­ne­ment. La première rangée de trois potards est l’éga­li­sa­tion à trois bandes (Bass, Mid et Treb), la rangée du dessous regroupe les réglages de volume, gain et Room. Comme sur la pédale Stry­mon, on retrouve une fonc­tion Room qui permet de placer l’am­pli dans un espace virtuel ce qui rend le jeu au casque beau­coup plus agréable et natu­rel. Les trois mini-switches permettent de bascu­ler entre trois simu­la­tions d’en­ceintes (A, B et C), d’ajus­ter les diffé­rents amplis pour les canaux gauche et droite (L+R) et enfin de navi­guer entre les trois simu­la­tions d’am­plis, Fuller­ton, London et Dart­ford. Enfin, les deux foots­witchs permettent respec­ti­ve­ment d’ac­ti­ver/désac­ti­ver la pédale et d’ac­ti­ver/désac­ti­ver la fonc­tion bapti­sée Boost. Enfin, en appuyant sur les deux foots­witchs en même temps, on navigue entre trois presets que l’on peut sauve­gar­der dans la pédale.

En termes d’en­trées/sorties, la pédale est très complète et n’a pas à rougir face au géant Stry­mon. On trouve des entrées stéréo dont l’en­trée gauche sert d’en­trée mono, des sorties stéréo dont la gauche sert de sortie mono, une sortie casque stéréo sur mini-jack 3.5 mm, un port USB pour la mise à jour du firm­ware de la pédale et l’im­port de réponses impul­sion­nelles et le port d’ali­men­ta­tion. La pédale consomme 300 mA et requiert une alimen­ta­tion 9 volts centre néga­tif stan­dard. Enfin, sur le dessus de la pédale on trouve des ports MIDI : un MIDI IN et un MIDI THRU. En effet, en pilo­tant la pédale en MIDI, on peut en contrô­ler chaque réglage à distance et on peut en plus stocker jusque’à 128 préré­glages.

Des fonc­tions (bien) cachées

WalrusACS1-3L’ACS-1 donne donc accès à trois simu­la­tions d’am­plis vintage qui sont les suivantes :

  • Fuller­ton : Fender Deluxe Reverb Black­face
  • London : Marshall Blues­brea­ker de 1962
  • Dart­ford : Vox AC30 des années 60

Chaque ampli possède sa simu­la­tion d’en­ceinte assor­tie réali­sée par Walrus

  • A : simu­la­tion d’en­ceinte Fender Deluxe, on pense tout de suite à un 1X12
  • B : simu­la­tion d’en­ceinte 4X12 Marshall (ce qui est curieux, le Blues­brea­ker étant un combo 2X12)
  • C : simu­la­tion d’en­ceinte Vox 2X12 équi­pée de Celes­tion Green­back

On a égale­ment accès à trois enceintes supplé­men­taires en main­te­nant une pres­sion sur le foot switch Bypass et en mani­pu­lant le switch de sélec­tion d’en­ceintes. On accède alors aux modèles suivants :

  • A : simu­la­tion d’en­ceinte Fender Super Reverb
  • B : Simu­la­tion d’en­ceinte Two Rock
  • C :Simu­la­tion d’en­ceinte Vox équi­pée de haut-parleurs Celes­tion Blue

WalrusACS1-8C’est assez sympa de dispo­ser de six enceintes diffé­rentes et de pouvoir asso­cier n’im­porte laquelle à n’im­porte quel ampli. En revanche, pas facile de s’y retrou­ver, on aurait aimé que la diode change de couleur pour indiquer dans quelle banque on se trouve. La banque prin­ci­pale est bapti­sée « Front » et la secon­daire « Back ». On s’y perd assez vite. Cepen­dant, il est assez simple de trou­ver rapi­de­ment le son que l’on cherche dans la mesure où tous les réglages se trouvent sur la pédale.

Le switch « L+R » offre des possi­bi­li­tés très pratiques et origi­nales qu’on ne trouve pas du tout sur l’Iri­dium de Stry­mon. L’ACS-1 étant stéréo, on peut choi­sir d’uti­li­ser une seule simu­la­tion d’am­pli et de jouir d’une jolie réverbe stéréo dont on ajuste la densité via le potard « Room », mais on peut aussi déci­der d’ap­pliquer un réglage au canal droit et un autre réglage au canal gauche. C’est une fonc­tion très bien pensée et très utile. On peut par exemple choi­sir de jouer sur la simu­la­tion de Vox AC30 et obte­nir une simu­la­tion d’en­ceinte Fender sur le canal gauche et une simu­la­tion d’en­ceinte Marshall sur le canal droit. On peut même pous­ser le concept encore plus loin et avoir deux sons complè­te­ment diffé­rents sur les deux canaux gauche et droit. Il suffit ensuite d’ef­fec­tuer une balance en volume entre les deux canaux pour profi­ter d’un son de guitare très origi­nal. De plus, les mani­pu­la­tions à effec­tuer sont très simples : il suffit de placer le sélec­teur au milieu sur la posi­tion « + » si on souhaite jouer sur une seule simu­la­tion d’am­pli. On le place sur la gauche (posi­tion « L ») pour ajus­ter le son du canal gauche puis sur la droite (posi­tion « R ») pour régler le son du canal de droite. Et c’est tout !

WalrusACS1-16Le système de presets inté­gré à la pédale est lui aussi plutôt malin. Trois empla­ce­ments de mémoire sont signa­lés par trois couleurs : vert, rouge et bleu. On ajuste les réglages en fonc­tion du résul­tat souhaité, on se posi­tionne sur l’em­pla­ce­ment sur lequel on veut sauve­gar­der le son, on applique une pres­sion conti­nue sur les deux foots­witchs, et c’est fait. La fonc­tion très pratique est le chan­ge­ment de couleur de la diode de presets. Si on change n’im­porte quelle valeur de n’im­porte quel réglage, cette dernière devient violette pour signa­ler une modi­fi­ca­tion sur le preset en ques­tion. Il suffit alors d’ajus­ter ce réglage jusqu’à ce que la diode reprenne sa couleur d’ori­gine (vert, bleu ou rouge) pour reve­nir au réglage qu’on avait enre­gis­tré.

L’ACS-1 possède égale­ment une fonc­tion bapti­sée « Boost » par le fabri­cant. Il s’agit en fait d’une seconde série de réglage de volume et gain à laquelle on peut accé­der par une pres­sion sur le foots­witch de droite (Boost). Pour le régler, on appuie une fois dessus, la diode clignote pour signa­ler qu’on est en mode « réglage ». Après avoir ajusté le volume et/ou le gain sur une autre valeur que celle sur laquelle ils se trouvent, on appuie une nouvelle fois sur le foot switch Boost pour sauve­gar­der le réglage. Mais le nom « Boost » est peut-être mal choisi. En effet, si le gain se trouve déjà sur sa posi­tion maxi­male, on ne peut pas boos­ter le son davan­tage, à part en volume. Cette fonc­tion permet juste d’avoir accès à un second réglage sur le même ampli. Ce n’est pas mal fait, mais le nom « Boost » est un peu traître et prête à confu­sion.

La fonc­tion Room est bien pratique au casque et permet d’ob­te­nir un son agréable. Elle devient cepen­dant trop rapi­de­ment enva­his­sante, à la manière d’une grosse réverbe. De plus on aurait aimé dispo­ser de plusieurs tailles de pièces diffé­rentes pour varier les plai­sirs.

I am the Walrus !

WalrusACS1-5Si l’Iri­dium de Stry­mon nous avait plus qu’en­thou­sias­més, la première expé­rience avec l’ACS-1 est loin d’être à la hauteur. Comme la pédale Stry­mon, l’ACS-1 est facile à utili­ser et c’est un très bon point. En revanche, les simu­la­tions d’am­plis ne sont pas aussi réalistes et ne sonnent pas aussi bien, les réponses impul­sion­nelles non plus. L’am­pli Fuller­ton reprend le carac­tère du Fender Deluxe Reverb avec ce côté creusé dans les médiums ; c’est bien, sauf que Walrus Audio a beau­coup trop exagéré cette carac­té­ris­tique, si bien qu’avec les médiums à fond et l’en­ceinte assor­tie à l’am­pli, on ressent encore un cruel manque dans les fréquences médiums. En revanche, on peut, comme sur l’Iri­dium, monter le gain et faire satu­rer ce Fuller­ton et profi­ter d’un grain très vintage et assez sympa. Il faudra passer du temps pour choi­sir la bonne réponse impul­sion­nelle pour pallier ce manque de médiums. La simu­la­tion de Marshall Blues­brea­ker est un peu plus satis­fai­sante. La course du potard de gain est assez lente, ce qui permet d’al­ler d’un son clair, mais bien typé à un son plus saturé. Néan­moins, même avec le gain à fond, il manque une petite dose de satu­ra­tion… c’est dommage.

Le grain Marshall est cepen­dant assez réaliste. L’éga­li­sa­tion réagit bien, mais tous les sons manquent de basses. Il faut sans cesse tritu­rer ce réglage et le placer non loin de sa posi­tion maxi­male. Il semble centré sur une fréquence plus proche des bas médiums que des basses. Enfin, la simu­la­tion de Vox AC30 est égale­ment en dessous de ce que j’at­ten­dais. C’est vrai qu’on retrouve le grain typique de la marque britan­nique avec cette brillance dans les aigus, mais comme pour les deux autres, le son manque de corps, de présence et de person­na­lité. Les simu­la­tions d’en­ceintes sont de bonne facture, mais on a du mal à réel­le­ment iden­ti­fier les diffé­rences. On sent que la courbe d’éga­li­sa­tion change, mais il est diffi­cile de recon­naître une enceinte 4X12 ou une enceinte 1X12.

Comme les vrais amplis… ?

WalrusACS1-7Je branche l’ACS-1 en fin de pedal­board, comme si je faisais rentrer toutes mes pédales préfé­rées dans un ampli, pour tester la réac­ti­vité du bazar. La simu­la­tion de Fender Deluxe Reverb prend très bien les pédales, surtout les satu­ra­tions. On doit cepen­dant essayer les six simu­la­tions d’en­ceintes pour corri­ger parfois le manque de médiums qui devient gênant, surtout en contexte de groupe. À part ce petit défaut, on retrouve les sensa­tions de jeu offertes par l’am­pli origi­nal, ce son clair vintage et cris­tal­lin qui accepte bien les over­drives et distor­sions. Pour la simu­la­tion de Marshall Blues­brea­ker, ce n’est pas tout à fait la même tisane. On a souvent envie de placer un boost devant le vrai ampli pour le faire satu­rer davan­tage, chose que j’ai essayé avec l’ACS-1. Le son est fidèle au grain Marshall avec cette bonne assise dans les médiums, mais la satu­ra­tion a quelque chose d’ar­ti­fi­ciel ; la sensa­tion de jeu s’en trouve un peu alté­rée, même si elle reste très correcte. C’est dommage d’au­tant que le son n’est pas désa­gréable. Walrus Audio a bien réussi à retrans­crire le « sagging » de l’am­pli origi­nal qui utilise une lampe de recti­fi­ca­tion. Néan­moins, même avec un boost placé en amont, on ne peut pas jouer de métal ni de hard rock. Le grain est trop spon­gieux et vintage. Ce n’est pas une mauvaise chose en soi, mais il faut le savoir. Enfin, la simu­la­tion de Vox AC30 est très déce­vante. Là où on se prenait immé­dia­te­ment pour Brian May en jouant la Stry­mon Iridium, avec l’ACS-1, on peine à trou­ver un son décent. En augmen­tant le gain, le son devient presque fuzzy et les attaques deviennent impré­cises, comme si on jouait sur un vrai ampli très très fati­gué. J’ai quand même tenté de placer un Treble Boos­ter devant la pédale et là, même chose, décep­tion. On ne retrouve pas trop le grain typique d’un AC30 poussé à fond, le son manque d’épais­seur et de satu­ra­tion. C’est regret­table.

Dart­ford Stereo Set-Up + TC Elec­tro­nic Spark
00:0002:15
  • Dart­ford Stereo Set-Up + TC Elec­tro­nic Spark02:15
  • Dart­fort 12 o’clock – All Cabs03:22
  • Dart­fort MAX GAIN – All Cabs05:06
  • Fuller­ton +Lon­don Stereo Set-Up ROOM twea­king02:19
  • Fuller­ton +Lon­don Stereo Set-Up02:30
  • Fuller­ton 12 o 'clock – All Cabs02:47
  • Fuller­ton MAX GAIN – All Cabs03:33
  • Fuller­ton Stéréo Set-up + Cata­lin­bread Dirty Little Secret02:17
  • London 12 o’clock – All Cabs03:05
  • London MAX GAIN – All Cabs03:37
  • London Stereo Set-up + Xotic EP Boost02:40

 

Un coup d’es­sai

Bien que sur le papier, l’ACS-1 dispose de tous les atouts pour faire peur à Stry­mon et concur­ren­cer l’Iri­dium, en situa­tion, les limites de la pédale appa­raissent assez vite. Tout n’est pas à jeter, bien sûr, et elle dispose de fonc­tions inté­res­santes qui peuvent quand même faire pencher la balance en sa faveur. Néan­moins, les simu­la­tions manquent de réalisme même si l’am­pli Fuller­ton est quand même très chouette. En plaçant l’ACS-1 en fin de pedal­board, on obtient une solu­tion « tout en un », très compacte et pratique pour les répé­ti­tions voire les concerts. Il faudra quand même passer pas mal de temps à para­mé­trer la pédale en amont pour trou­ver des sons corrects. Métal­leux, atten­tion, cette pédale n’est pas pour vous. Elle s’ex­prime plei­ne­ment dans des registres plus vintage comme le blues, le rock, la soul ou le rythm’n’­blues à l’an­cienne. Proposé à un tarif avoi­si­nant les 400 €, l’ACS-1 est d’un rapport qualité/prix assez moyen.

Notre avis : 7/10

  • Possibilité de dédier un ampli à un canal (gauche ou droit) très intelligente et unique
  • Simulation de Deluxe Reverb plutôt convaincante
  • Grain Marshall assez satisfaisant
  • Ergonomie globale bien pensée
  • Les sons manquent globalement de réalisme et de personnalité
  • Simulation de Vox AC30 très décevante
  • Room trop envahissante
  • Tous les sons semblent manquer de basses
  • Beaucoup moins polyvalente que l’Iridium de Strymon

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