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iMusician Mastering en ligne
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Test du service de Mastering en ligne iMusician

Test écrit
63 réactions
Aïe aïe aïe Musician
4/10
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Chez iMusician, le master est un peu plus cher, et surtout beaucoup plus lent qu'ailleurs. Forcément, on se demande : est-ce que ce serait gage de qualité ? Le suspense est longtemps, vraiment longtemps, resté entier...

Test du service de Mastering en ligne iMusician : Aïe aïe aïe Musician
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Moi Je

On ne peut pas passer à côté, iMusi­cian reprend la célèbre formu­la­tion égocen­trique que la marque Apple a décli­née pour ses télé­phones, tablettes et autres lecteurs de musique. Ce préfixe « i » est d’ailleurs très à la mode dans la musique et le maté­riel audio depuis quelque temps. On pense à la marque iZotope, aux enceintes iLoud… Avant d’al­ler plus loin, on va expliquer le contexte de ce test, parce que, sans vous révé­ler la suite, on se sent un peu obligé de se justi­fier. Nous avons donc testé iMusi­cian et son Maste­ring en ligne avec un ordi­na­teur de la marque à la pomme, MacBook Pro plutôt récent, et une connexion inter­net par la fibre. Une confi­gu­ra­tion qui d’or­di­naire marche bien ! Préci­sons égale­ment qu’on a commencé ce test un lundi, et au vu des diffi­cul­tés rencon­trées, on l’a mis en pause pour aller voir ailleurs, puis on l’a repris un jeudi pour véri­fier si cela fonc­tion­nait mieux…

servicesI Me Mine

On commence par une petite incom­pré­hen­sion : le site qu’on doit tester se trou­ve­rait sous l’URL imusi­cian.app, mais notre moteur de recherche nous mène lui vers imusi­cian.pro. Aurait-on à faire à des homo­nymes ? Après quelques clics, on se rend compte qu’il s’agit du même service. iMusi­cian n’est pas seule­ment un service de Maste­ring, mais aussi un outil pour distri­buer et promou­voir sa musique. Moyen­nant une commis­sion (10 % par défaut, mais cela peut évoluer en fonc­tion des options choi­sies), on peut obte­nir une distri­bu­tion numé­rique sur un nombre impor­tant de plate­formes de strea­ming, faire « pitcher » ses morceaux auprès de créa­teurs de play­lists et créer des outils en ligne pour promou­voir ses œuvres. Tout en haut du tableau de bord, on nous encou­rage à invi­ter d’autres musi­ciens et « gagner de l’ar­gent ». Car iMusi­cian est aussi une histoire d’ar­gent : vos écoutes génèrent des euros, qui tran­sitent par ici puisque c’est votre distri­bu­teur, vous les réin­ves­tis­sez dans les services propo­sés, par exemple, le maste­ring. À propos d’ar­gent, parlons du prix : un master coûte ici 9,99 €. C’est clai­re­ment un des services les plus chers qu’on aura testés ! Pas d’abon­ne­ment ni de tarif dégres­sif, la seule possi­bi­lité est le master à l’unité. Il y a tout de même une autre option : « JP Masters », qui est un studio à Boston, propose de travailler pour 42 € par titre. Pas si cher pour un studio, mais notre test porte sur les services algo­rith­miques, donc on passe notre tour là-dessus.

identitéDes styles, des genres…

Beau­coup de préré­glages et quelques para­mètres sont acces­sibles pour donner une direc­tion au trai­te­ment qui va être appliqué à nos morceaux. Par style musi­cal, en plus du master « équi­li­bré » par défaut, on trouve quatorze possi­bi­li­tés ! La moitié d’entre elles sont en fait des genres qui appar­tiennent aux musiques élec­tro­niques, mais il reste quelques nuances possibles pour du rock ou du hip-hop. Quelle que soit l’op­tion choi­sie ici, on a ensuite la possi­bi­lité de régler sur trois niveaux chacun des para­mètres suivants : Clarté (qu’on imagine dans les aigus), Volume (il n’est pas précisé si cela joue sur le trai­te­ment dyna­mique), Graves, Chaleur (on suppose que cela peut jouer sur les bas médiums) et Médiums. Voici une offre assez consé­quente pour agir sur les bandes de fréquences, l’équi­libre tonal de notre master. Par défaut, tout est au milieu et vous pouvez augmen­ter ou réduire d’un cran chaque bande. Reste une dernière option, la possi­bi­lité d’ac­ti­ver l’élar­gis­se­ment stéréo. On a souvent regretté le manque de largeur avec d’autres masters obte­nus par ailleurs, alors ce bouton nous semble vrai­ment bien­venu.

style paramètres… et des galères !

suppimer pistesUne fois le fichier télé­versé sur la plate­forme, on génère une première pré-écoute du maste­ring dans sa version par défaut. Le site nous indique alors qu’on peut compa­rer nos pré-écoutes, et on décide de tenter d’al­ler affi­ner les réglages de trai­te­ment de notre morceau pour géné­rer une deuxième pré-écoute et pouvoir les compa­rer. Les masters sont un peu chers à l’unité, on adopte donc cette stra­té­gie pour arri­ver rapi­de­ment à quelque chose qui nous plait sans géné­rer trop de fichiers payants. Seul problème, le site ne retrouve plus le morceau dans notre librai­rie et en tentant de relan­cer un télé­ver­se­ment, il nous indique main­te­nant que l’au­dio de notre fichier est manquant, et ce, lors de nos maintes tenta­tives. À ce stade-là, en allant dans notre librai­rie, chaque tenta­tive de télé­ver­se­ment a généré une réfé­rence du même nom, mais aucune ne peut être lue, car l’au­dio est manquant pour chacune d’entre elles. Incom­pré­hen­sion totale ! On tente de vider notre librai­rie en suppri­mant tous les fichiers qui y sont présents, mais ça ne fonc­tionne pas et notre librai­rie reste inexo­ra­ble­ment pleine de ces fichiers qui ne comportent pas d’au­dio. Aux grandes causes, les grands moyens, on tente donc de chan­ger de compte pour comprendre si notre compte est corrompu pour une raison incon­nue ou si on a par mégarde fait dysfonc­tion­ner un service effi­cace en temps normal. On essaie de nouveau de télé­ver­ser notre morceau, mais il appa­raît que l’au­dio de ce morceau est main­te­nant iden­ti­fié comme étant déjà réper­to­rié, le site nous annonce par consé­quent que notre fichier est détecté comme étant dupliqué, et nous demande de l’ajou­ter depuis notre librai­rie, ou de véri­fier s’il n’est pas lié à un autre compte. On tentera même d’ef­fa­cer notre premier compte avec toutes ses données pour qu’il n’y ait plus de conflit, mais les déve­lop­peurs du service nous informent que tous nos fichiers reste­ront dispo­nibles pendant une période de quinze jours, au cas où nous chan­gions d’avis, et qu’une simple recon­nexion nous resti­tue­rait l’ac­cès à l’in­té­gra­lité de nos données.

télécharger audioC’est un véri­table casse-tête, et on se décide donc à tenter l’ex­pé­rience avec un nouveau morceau pour tenter de comprendre si c’est bien la redon­dance de l’au­dio de notre fichier qui a fait plan­ter la plate­forme. Bingo, on parvient à télé­ver­ser notre nouveau morceau et à en géné­rer une version maste­ri­sée dans le mode par défaut, ce qui est déjà une petite victoire. Entre temps, on aura aussi expé­ri­menté des diffi­cul­tés avec la pré-écoute : lorsque celle-ci est dispo­nible, le lecteur appa­raît comme s’il lisait le master, alors qu’on entend en réalité le fichier audio d’ori­gine, et c’est seule­ment après avoir désac­tivé puis réac­tivé le bouton master qu’on peut entendre celui-ci. On passe à la caisse et on tente de récu­pé­rer notre facture qui met plusieurs minutes avant d’être dispo­nible, alors que notre fichier maste­risé appa­raît main­te­nant dans notre biblio­thèque, mais mettra lui un bon quart d’heure avant d’être lisible et dispo­nible au télé­char­ge­ment. Globa­le­ment, beau­coup d’ac­tions mettent du temps sur ce site, et la navi­ga­tion est loin d’être fluide. De nombreuses situa­tions génèrent une petite anima­tion d’at­tente, lignes grisées et désac­ti­vées, comme si un travail était en cours… mais ces situa­tions d’at­tente n’abou­tissent à rien et il faut fina­le­ment rechar­ger les pages pour véri­fier si le travail est terminé, si le fichier est dispo­nible. Péni­ble… Le chemin pour géné­rer plusieurs versions du même morceau doit donc passer auto­ma­tique­ment par notre librai­rie, dans laquelle on retrouve tous nos morceaux télé­ver­sés. Le fait de tenter de télé­ver­ser plusieurs fois le même morceau provoque une erreur dans le système, qui est appa­rem­ment irré­mé­diable. En tout cas, c’est ce qu’on a expé­ri­menté. On note que le fichier une fois maste­risé appa­raît dans notre librai­rie avec le même nom que le fichier d’ori­gine, bien qu’on puisse par la suite le modi­fier manuel­le­ment. On note aussi qu’une fois le master effec­tué, on trouve très faci­le­ment comment le distri­buer par les services iMusi­cian, mais pour le télé­char­ger, il faudra d’abord cliquer sur « modi­fier », ce qui n’est pas très instinc­tif.

attenteEnfin, des masters

dam_gonna_break_mix-St
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dam_gonna_break_premas­ter-St
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dam_gonna_break_master-St
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dam_gonna_break_default-St
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dam_gonna_break_rock_correc­ted-St
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Parlons un peu de son, après toutes ces péri­pé­ties, il est temps de se dégour­dir les oreilles. Du fait de nos aven­tures avec les fichiers, on ne pourra pas faire ce test sur les mêmes morceaux qu’on avait utili­sés pour les autres services de maste­ring. Un seul morceau pour cette fois, Dam Gonna Break et ses nombreuses pistes de guitares élec­triques. On commence par noter que le fichier est limité à –0,4 dB en instan­tané, et qu’il nous paraît corres­pondre à peu de chose près à notre master de réfé­rence en termes de volume perçu à l’oreille (on analy­sera par la suite qu’il y a fina­le­ment 0,6 dB de plus pour la version de iMusi­cian). Le résul­tat du mode par défaut est fina­le­ment assez promet­teur, les dyna­miques sont joli­ment préser­vées et la balance tonale, bien que légè­re­ment diffé­rente de notre réfé­rence, nous paraît plutôt à propos. La basse semble légè­re­ment enva­his­sante néan­moins, parti­cu­liè­re­ment dans les tenues dans ses fréquences les plus graves. Sur un autre plan, on note que toutes les compo­santes centrales ou légè­re­ment spatia­li­sées ont avancé d’un pas, et nous paraissent un peu trop fron­tales, au détri­ment des petites réverbes de guitares et des autres éléments qui sont plus loin dans la stéréo, comme les cymbales par exemple. On est convain­cus pour un premier jet, surtout qu’on peu main­te­nant aller peau­fi­ner notre résul­tat en rentrant dans les options. On coche l’op­tion Pop / Radio rock ainsi que celle de l’élar­gis­se­ment de la stéréo (qu’on appré­cie avec anti­ci­pa­tion), on tente de donner un peu plus de mordant dans les médiums, et de dimi­nuer les graves. Les options, même si elles ne sont pas formu­lées comme ça, nous proposent une sorte d’éga­li­seur à quatre bandes qui sépare les médiums de la chaleur, qu’on pourra traduire ici comme une bande de fréquences corres­pon­dant aux bas médiums. Les pré-écoutes mettent un certain temps à être géné­rées, et le résul­tat de celle-ci n’est pas satis­fai­sant, le mix en ressort étriqué et démuni d’as­sise. On ne sait pas trop si ça peut venir du mode Pop / Radio Rock, mais on prend le parti de plutôt chan­ger nos réglages fréquen­tiels pour rajou­ter des aigus, appe­lés ici Clarté, ainsi que de la Chaleur, donc des bas médiums. Une fois le fichier importé dans notre session, on se rend vite compte que le mode Pop / Radio Rock a augmenté dras­tique­ment le niveau inté­gré du master, qui finit par plafon­ner à –7,4 dB LUFS. Il flirte donc avec les chiffres convoi­tés lors de la guerre du niveau que connais­sait le milieu du Maste­ring fin des années 90, début 2000. Les étages de compres­sion sont beau­coup plus pous­sés et le limi­teur se ressent assez forte­ment dès que le morceau se remplit et que les arran­ge­ments se chargent, certains éléments souffrent clai­re­ment de ce nouvel équi­libre. Néan­moins, l’élar­gis­se­ment de la stéréo nous permet de redon­ner de la place à une partie des arran­ge­ments et l’aug­men­ta­tion des aigus vient homo­gé­néi­ser l’en­semble du spectre, donner un peu d’air pour faire recu­ler les éléments qui nous parais­saient trop fron­taux lors de notre tenta­tive précé­dente. Hormis l’aug­men­ta­tion du niveau, on n’ar­rive pas forcé­ment à déduire ce que le mode Pop a apporté à notre master, mais on a l’im­pres­sion que ses carac­té­ris­tiques sont exces­sives. De la même manière, la correc­tion de la balance tonale nous semble un peu trop marquée par rapport à ce qu’on aurait attendu d’un travail de maste­ring fin et précis.

Tous les fichiers en 48 kHz et 24 Bits sont dans le fichier archive suivant.

 

tableau de bordConclu­sion

On ressort de notre expé­rience audi­tive avec un peu de frus­tra­tion, parce que la version par défaut était promet­teuse, mais nous ne sommes pas réel­le­ment parve­nus à appor­ter les correc­tions néces­saires pour affi­ner le résul­tat et le rappro­cher de nos attentes. On reste très frileux sur cette pléiade de styles propo­sés, qui sont pour la plupart des déri­vés de musiques élec­tro­niques et donc néces­sitent ou occa­sionnent des niveaux de limi­teur très élevés. Surtout, si l’objet de notre visite n’avait pas été d’écrire un test, on aurait baissé les bras bien plus tôt et on n’au­rait même pas été jusqu’à écou­ter un master, tant la navi­ga­tion sur ce site a été compliquée.

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4/10
Points forts
  • le master par défaut, plutôt convainquant
  • les différentes bandes de fréquences à régler
  • la possibilité d'élargir la stéréo
Points faibles
  • les dysfonctionnements du site
  • la gestion des fichiers incompréhensible
  • les réglages excessifs
  • le prix
Auteur·rice de l’article Studios Megaphone

Les Studios Mégaphone, c'est un ensemble de studios de création, enregistrement et production musicale... situé à Aubervilliers juste au nord de Paris. Dimitri et Manuel sont les deux techniciens son et musiciens qui font tourner le studio principal.


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