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Sujet L'adolescence de la synthèse: Vos témoignages, vos souvenirs.

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Sujet de la discussion L'adolescence de la synthèse: Vos témoignages, vos souvenirs.
Salut les fondus de l'analo vintage!
L'été 1979, j'avais 15 ans 1/2. Ma maman adorait depuis longtemps déjà les musiques synthétiques, et à la maison tournaient en boucle Oxygène, Equinoxe, Space, Visage, et bien sûr le pâtre Grec, que je gardais pour la fin comme les gourmands le dessert.

Cet été là j'ai bossé comme un nègre aux fruits et je me suis payé un MS20 et un ampli pour faire comme mes idoles. On avait déjà à la maison un méchant orgue Antonelli, pourvu d'une rigolotte Boîte à Rythmes bien kitchos, et je ne tardai pas, grâce à l'ESP, à trigguer le MS depuis les rythmes de l'orgue...
Bref, l'extase...
L'année suivante: Yam CS15, KORG SQ10 et BàR Boss DR55.
1 ou 2 ans après, KORG MP4, qui me procura enfin des sons polyphoniques dignes de ce nom.

Mais les étés n'étaient pas élastiques, et je n'avais rien d'un fils-à-papa...
Pour le reste, je me contentai donc de tacher de ma salive les catalogues KORG et Roland de l'époque...
C'était un peu plus mouillé qu'ailleurs sur les emplacements du System 700, présenté avec noir de cabinets annexes, sur le PS3300, le Delta, le Lambda et le 800DV.
J'ai le bonheur aujourd'hui d'employer 3 exemplaires des 3 derniers. malheureusement les deux autres se tiennent probablement pour toujours hors de portée de ma bourse...

A vous! Racontez ici vos rêves de matos à l'époque, ou plus tôt, vos désespoirs, vos frustrations, et vos bonheurs concrétisés!
Par décence on n'ira pas plus loin que 1983, swoyéskeujveudir... :oops2:

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L'artiste entrouvre une fenêtre sur le réel; le "réaliste pragmatique" s'éclaire donc avec une vessie.

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Très cher, je suis rapidement devenu très dégourdi avec mon MS20, quoique 30 ans après, je ne puisse pas jurer avoir fait le tour de cette inépuisable merveille!

Donc moi, j'étais gaminou en 1979, et j'ai loupé la vague Moog et Oberheim première génération. De toutes façon nos magasins provinciaux n'ont longtemps été que les fournisseurs du conservatoire et de diverses écoles de musique pour culs-pincés (vous savez: "hors du solfège et de la flûte à bec, point de salut!" ), et je suppose que longtemps, c'est à dire avant que ne se profile la possibilité de ventes juteuses, le mot "synthétiseur" leur aurait à tous collé un urticaire fulgurant, de la patronne aux magasiniers...

Mais les Minimoogs, voire les modulaires, les SEMs et dérivés, les VCS3s et plus tard AKSs, quand les avez-vous vu débarquer? Quel effet ça vous a-t-il fait?

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L'artiste entrouvre une fenêtre sur le réel; le "réaliste pragmatique" s'éclaire donc avec une vessie.

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Moi le problème, c'est que quand j'ai commencé à avoir suffisamment de tunes pour me payer un synthé (neuf, car pour l'occaz, point de magasin suffisamment achalandé en province ni d'internet à cette époque), la vague numérique était déjà passée. Donc ma salive, elle dégoulinait sur les Emulator, PPG, Fairlight et Synclavier.

Mais question achats, c'était Yarokorg et Ensoniq. Le rêve quand j'ai pu mettre 25000 Frs dans un Emax (de base), après 4 mois de stage à monter des charpentes métalliques pour hangars à vaches ! Or donc en ces 80's finissantes, les analos était sous-cotés, j'en n'avait pas encore pris conscience de leur potentiel puisque je n'avais même pas bavé dessus, encore moins essayé. Je ne parle même pas des modulaires, que je qualifiais de "grosse boîte à tripaille pour branlette intellectuelle électronique".

Puis il y a 5 ans je me suis lâché et j'ai acheté un Memorymoog LAMM. Jamais je ne pensais qu'un synthé pourrait donner autant d'émotion. Un truc qui vit, qui vibre (surtout avec le ventilo !), un vrai instrument de musique. Depuis j'ai complété frénétiquement la collection, mais là je crois que c'est maladif, faut que je consulte le gourou d'Ardèche dans sa cave... :clin:

D'ailleurs je n'accroche toujours pas aux modulaires, sais pas pourquoi. J'aime bien séquencer mon approche de la musique : faire un son, sauvegarder en l'état et passer à autre chose (ou à une autre machine), puis revenir... Les rencontres que j'ai faites avec des modulaires (salons notamment) m'ont toujours montré la même chose : des boucles de séquences qui tournent sans fin et des types qui modifient subtilement les paramètres en live. Pas mon truc, mais je demande à ce qu'on m'ouvre l'esprit là-dessus.
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Salut,
J’ai exactement la même histoire que Deweak (HS en page 1) : né en 77, et depuis gamin j’ai toujours eu un OxyNoxe qui traînait dans mon entourage (même en CM1, ma prof était fan !). Vers 10/11 ans j’ai commencé à éplucher les pochettes d’albums, avec les « VCS3 – AKS – ARP2600 – EMINENT – MELLOTRON » etc… Mais à cette époque là, point de web pour trouver des infos. Puis découverte de Keyboards Mag et là j’ai définitivement plongé ! Dans la série SYNTHE STORY, ceux qui m’ont fait le plus rêver c’est le VP330 et l’ Xpander. J’envie les gens qui ont vraiment vécus la grande époque !
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Citation : J’envie les gens qui ont vraiment vécus la grande époque !


Mais "à l'époque", combien sont-ils à avoir pu s'offrir les machines dont ils rêvaient (Minimoog, SEM...) ? A moins d'être un artiste qui avait déjà vendu beaucoup beaucoup de disques, c'était généralement les gros studios qui achetaient le matériel onéreux... Je pense que beaucoup n'ont pu que les voir passer, ces machines de rêve, sans même les approcher... alors qu'aujourd'hui il est tout à fait possible de se créer un set-up qui était inaccessible pour le commun des mortels... à la grande époque :clin:

Sans compter que d'enregistrement (de qualité) est aussi aujourd'hui, devenu accessible pour tous... tout ça pour dire que pour ma part je trouve que l'on est justement, dans une belle époque...

Dans 20 ou 30 ans, quand toutes ces machines auront disparues de la circulation (ou seront très rares et ce n'égosilleront à prix d'or), d'autres "gens" rêveront de ces machines, qui seront à nouveau devenues inaccessible pour le commun des mortels.
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C'est vrai. Je voulais dire par là que j'aurais aimé vivre l'apparition des synthés, la découverte, le balbutationnage ! J'aurais aimé entendre la sortie d'Oxygene, voir arriver le Prophet 5 et ne rien comprendre à Klaus Schulze au milieu de ces armoires Moog :bravo:
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Je suis né en 59. Faites le compte, les analos je les ai connu en pleine adolescence. Mais n'ayant pas d'argent, je jouai sur ceux des copains ou dans les magasins qui parfois avait une "bête" en présentation (Jupiter 8, etc). Les virés annuelles au salon de la musique à Paris permettait de rèver devant des machines hors de prix. J'ai joué dans divers groupe pop/rock. Et en studio, j'ai joué sur un Mellotron et un Minimoog.

Dans mon ado, j'écoutais du Krimson, Caravan, Camel et Pink Floyd, entre autres. Et le soir, j'écoutais le "Pop Club" de José Arthur sur France Inter... Et Autobahn, je l'ai entendu la première fois sur Europe 1 peu après 21 heures. Le titre entier sans qu'il soit tronqué (1974 tout de même). Ce titre fut une révélation sur la musique synthétique rythmique. Parce que les autres, Klaus Shulze ou Tangerine, faisaient du planant.

S'il n'y a pas de solution, c'est qu'il n'y a pas de problème.

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Au tout début des années 70 (j'avais 16 ans en 70), de modulaires, je n’avais vu que le monstre de Keith Emerson avec oscilloscope incorporé : ça en jetait un max en concert et il était loin d’être manchot pour l’utiliser !
Le minimoog, je n’en avais jamais vu en vrai, il me paraissait totalement inaccessible (et il l’était) mais je ne sais pas pourquoi j’ai tant fantasmé sur les VCS3 et AKS, alors qu’ils l’étaient aussi. Certainement parce qu’ils se rapprochaient plus de mon idée du synthétiseur : un instrument de recherche plutôt qu’un clavier « musical ». Et aussi parce que, dans mon idée, les innovations technologiques dans ce domaine ne pouvaient venir que d’Angleterre : utilisation des premiers magnéto multipistes avec les Beatles (Sgt. Pepper’s…), le mellotron (notamment sa superbe utilisation par les Rolling Stones dans Their satanic majesties request)...
Pas étonnant donc que j’aie connu ARP (avec Who’s next) bien avant Oberheim.

Un peu plus tard, l'avènement des synthés Korg m'a aussi passionné et j'ai assisté à plusieurs reprises à de brillantes démos de Francis Rimbert au Salon de la Musique. Mais c'était déjà une autre époque...Là, je sentais que ces belles machines pourraient être à ma portée (à part les mythiques PS série 3000), alors que je commençais à gagner un peu de sous...
:bravo:
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Citation : Yarokorg

J'adore cette marque !! :mdr:

Citation : Je ne parle même pas des modulaires, que je qualifiais de "grosse boîte à tripaille pour branlette intellectuelle électronique". Pas mon truc, mais je demande à ce qu'on m'ouvre l'esprit là-dessus.

Ben lors de ta prochaine venue, je me ferai un plaisir de te transmettre le virus ! :tourne:

Hors sujet : et merci pour ton mail !


Citation : tout ça pour dire que pour ma part je trouve que l'on est justement, dans une belle époque...

+1
On a ENCORE accès à pas mal de ces machines mythiques qui nous faisaient rêver à l'époque, et on a DEJA accès à une technologie incroyable pour les enregistrer et diffuser mondialement le résultat.

Citation : Je voulais dire par là que j'aurais aimé vivre l'apparition des synthés, la découverte, le balbutationnage !

Oui, je te comprend. En même temps ne pas oublier qu'à cette époque on attendait la nouvelle technologie avec impatience ! Je me souviens que les DCOs sont arrivés avec tapis rouge et bénédiction !!
Quand on faisait de la scène, on ne cherchait pas la rondeur du son et la musicalité d'un bel analo, on cherchait une machine qui tienne bien l'accord, avec un max de polyphonie et de mémoires !!
Voilà pourquoi moult musiciens ont vite boudé des machines qui maintenant nous émerveillent, mais qui à l'époque étaient de véritable nid à problèmes ! Tony Banks, par exemple...
Et même hors stars, je connais ici des musiciens de bal qui ont balancé un OBXa à la benne pour le remplacer par un DX7 et un Juno106...
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Citation : Je me souviens que les DCOs sont arrivés avec tapis rouge et bénédiction !!



Et quelle connerie, ou plutôt quelle rouerie, car il ne s'agissait que de préparer le quidam, désormais amateur le plus souvent, à la vague numérique qui s'annonçait pour dans pas longtemps!

Car les oscillateurs à Tempco d'un 800DV, déjà (1974), a fortiori d'un MS ou d'un CS, sont d'une stabilité à toute épreuve, même 30/35 ans plus tard.
Parlons des synthés ricains, ok! Nid à problèmes un jour, nid à problèmes toujours!

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L'artiste entrouvre une fenêtre sur le réel; le "réaliste pragmatique" s'éclaire donc avec une vessie.

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Citation : Quand on faisait de la scène, on ne cherchait pas la rondeur du son et la musicalité d'un bel analo, on cherchait une machine qui tienne bien l'accord, avec un max de polyphonie et de mémoires !!

Je faisait de la scène avec, entre autres, un Kawai 100F sur lequel je pouvais changer de sons plusieurs fois dans un titre. En fait ce stress était assez plaisant car parfois il m'arrivait de ne pas sortir le son attendu... Et avec les autres zicos (bassiste, batteur, guitaristes, clavier) nous échangions alors des sourires complices. L'autre clavier avec qui je jouais avait, entre autres, un SY1 Yam, avec des presets.

S'il n'y a pas de solution, c'est qu'il n'y a pas de problème.