Les articles précédents nous avaient emmené dans le monde magique de la manipulation MIDI. Nous avions vu quelques-uns des paramètres sur lesquels cette norme pouvait agir. Nous allons donc nous intéresser dans les prochains articles aux principaux effets que nous pouvons trouver sur la majorité des synthétiseurs.
Nous commencerons par un effet déjà évoqué dans l’article précédent, le pitchbend.
Le pitchbend
Cet effet, déjà évoqué dans l’article précédent, est l’un des plus répandus.
La molette de pitchbend permet la modification en temps réel de la hauteur de la note jouée. Cet effet est de type continu. Il est à noter que sur certains appareils, la molette est remplacée par un bandeau ou un pavé tactile. Il devient alors possible d’atteindre directement certaines valeurs de hauteur en fonction de l’endroit où l’on touche ledit bandeau ou pavé.
Unison
La fonction Unison permet, sur des synthétiseurs qui disposent de plusieurs oscillateurs, de faire fonctionner les multiples oscillateurs ensemble afin de créer un son plus gros. L’effet de « grosseur » peut se trouver accentué par le juste dosage de différents paramètres.
Le plus souvent, on peut jouer sur le désaccordage d’un ou plusieurs oscillateurs, ou la répartition dans l’espace de leurs sons respectifs lorsque l’on a la chance de disposer d’un synthétiseur possédant des sorties stéréo. Comme avec tout effet stéréo, il convient de veiller à ce que le mixage mono ne crée pas de problème de phase (voir article numéro 2 de cette série).
À noter que certains synthétiseurs virtuels analogiques (disposant donc d’oscillateurs strictement numériques, des DOs comme nous l’avons vu dans l’article 6 de cette série) proposent des formes d’ondes de type « SuperSaw » qui reproduisent d’elles-mêmes cet effet de désaccordage entre de multiples formes d’ondes.
Portamento/glide
Le portamento reproduit toutes les fréquences situées entre deux notes. Cela correspond au paramètre « glide » régulièrement présent sur les synthétiseurs. Ce paramètre dispose souvent de deux modes : mono et legato.
Le mode mono produit un effet de portamento, quelles que soient les longueurs de notes, et que ces notes se superposent ou non, comme on peut l’entendre dans l’exemple sonore suivant. L’extrait débute par la séquence sans portamento et se poursuit par la même séquence avec l’effet activé.
Dans le premier exemple sonore, nous avons une mélodie composée de notes accolées les unes aux autres, d’abord sans, puis avec portamento mono :
Le mode legato ne fonctionne que dans le cas de notes qui se superposent. Comme précédemment, l’exemple qui suit débute par une séquence musicale sans effet, dans lequel la 5e et la 6e ainsi que la 10e et la 11e se superposent. Par la suite, le portamento est activé, mais ne se manifeste que sur les notes précitées.
Vibrato
Le vibrato est un effet obtenu par la variation très rapide de la hauteur d’une forme d’onde, donc de sa fréquence de base.
Dans l’exemple suivant, l’effet de vibrato ira s’amplifiant puis s’amenuisera.
Trémolo
Le trémolo, à la différence, est un effet obtenu par la variation très rapide de l’amplitude d’une forme d’onde.
Même principe de progression que dans l’exemple précédent :
Keyboard tracking
Comme nous l’avons vu dans l’article 7 de cette série, la fréquence de coupure d’un filtre peut être définie de manière fixe via un potentiomètre, ou encore être soumise à l’action d’un LFO qui la fera varier dans le temps. Dans ces deux cas de figure, les notes jouées au clavier pendant l’action du filtre seront soumises à son action.
Pour simplifier et à titre d’exemple, un filtre passe-bas, dont la coupure est fixée à une certaine fréquence, entravera la reproduction de notes dont la fréquence est supérieure. Pour remédier à cela, la fonction de keyboard tracking permet de définir la fréquence en fonction de la note jouée, et non plus de manière fixe. Ceci permet par exemple de conserver la fréquence de base de chaque note, quelle que soit sa hauteur, tout en filtrant les harmoniques.
Dans l’exemple suivant, nous avons d’abord la séquence sans aucun effet, puis soumise à un filtrage sans keyboard tracking, et enfin avec.
Dans le prochain article, nous explorerons quelques autres effets très répandus sur les synthétiseurs, tels que le flanger ou encore la modulation de largeur d’impulsion, dont nous avions déjà évoqué l’existence dans l’article n°4 de cette série.