Différence numérique et anologique
- 104 réponses
- 20 participants
- 11 039 vues
- 22 followers

nujazzbes

Tout est dans le titre , j'aimerais connaitre la différence entre l'analogique et le numérique et si la différence est la même dans l'écoute musicale que dans le matériel !
Désole si je suis pas dans la bonne catégorie je suis un peu perdu sur le forum !
Merci !!!
<3 <3 <3

zanlis

numérique = bits



Pas capable est mort sans essayer.......

nujazzbes

Juste pour une petite précision le vinyle c'est de l'analogique ou du numérique ?
<3 <3 <3

Jimbass

Ce sont deux façons de représenter un signal, et qui rendent plus ou moins faciles certains traitements. La nature est analogique (signaux continus dans le temps et l'amplitude), ainsi que les vibrations acoustiques ou le signal électrique produit par un micro. Pas mal de traitements peuvent être faits par de l'électronique analogique, mais avec l'ajout inévitable d'une certaine quantité de bruit et de distorsion.
Pour être traité par un ordinateur (ou assimilé), on convertit le signal analogique en information numérique, c'est-à-dire échantillonné (on mesure l'amplitude régulièrement dans le temps) et quantifié (on code l'amplitude avec une certaine précision). Cet échantillonnage introduit une limite de bande passante et un bruit de quantification, mais a
avec les équipements actuels, on a une reconstruction parfaite du signal dans la bande audio et une dynamique très élevée. Les traitements possibles sont seulement limités par la puissance des ordinateurs, et les progrès dans ce domaine sont énormes depuis quelques dizaines d'années, et ca continue.
La représentation numérique est très robuste vis-à-vis des perturbations, donc il est possible de stocker et de transmettre une information numérique sans perte de qualité.
Il y a plein de mythes sur le fait que le son traité en analogique serait "chaud et organique" alors que le son traité en numérique serait "froid et mécanique". Ce n'est plus vrai. Un système numérique moderne, même d'entrée de gamme, offre une très bonne qualité tant qu'on ne fait pas saturer les convertisseurs. C'est souvent la partie analogique qui le limite (préamplis, filtres anti-repliement). Côté analogique, il faut mettre beaucoup d'argent pour minimiser les bruits et la distorsion (composants de faible tolérance, concepteurs expérimentés ...).
Après on pourrait parler de systèmes de contrôle industriel, de calculateurs embarqués, de photo, de radar ... mais dans tous ces domaines-là, le numérique est omniprésent.
le vinyle c'est de l'analogique ou du numérique ?
Un disque vinyle stocke le signal sous forme analogique (égalisée).
Musikmesser 2013 - Bullshit Gourous - Tocxic Instruments - festivals Foud'Rock, Metal Sphère et la Tour met les Watts
[ Dernière édition du message le 16/08/2015 à 23:38:23 ]

Catradora

Le son, c'est une vibration de l'air (une vague). Par exemple, le logo d'AF donne un son sinusoïde (le fameux bip que tu entends quand tu décroches ton téléphone fixe).
La forme de la vague définit le timbre (la sonorité) : Une guitare n'a pas le même timbre qu'un piano par exemple.
L'amplitude de la vague (si elle vibre légèrement ou si elle vibre tellement fort que tes fenêtres explosent) définit le volume du son.
Et enfin la vitesse de la vibration donne la hauteur du son : Plus ça vibre vite et plus c'est aigu. Par exemple un LA medium vibre a 440 Hz (440 vibrations par seconde).
Sur un format analogique, cette onde (les vibrations) est représentée physiquement. Sur un vinyle, elle y est creusée a sa surface. Sur une bande magnétique (cassette audio), c'est le même principe mais de façon magnétique.
Pour les formats numériques, on peut comparer avec un appareil photo numérique : Lorsqu'il prend une photo, il convertit l'image qu'il voit en pixels. Pour la musique numérique, c'est pareil : L'onde est enregistrée avec des sortes de pixels. Plus il y en a et plus le son est de bonne qualité.
Certaines personnes pensent que le vinyle offre une bien meilleure qualité de son que le CD. En théorie, c'est vrai car l'onde y est représentée quasiment telle qu'elle, contrairement au CD. Mais en pratique, cela ne peut pas s'entendre a l'oreille humaine, car un CD possède un son de très haute qualité. On peut cependant entendre une légère différence avec un mp3, car celui-ci, plus léger, possède moins d'informations (moins de pixels) que le CD, donc de moins bonne qualité. Le principal intérêt du vinyle est plutôt l'objet de collection et son côté "convivial" malgré ses nombreux inconvénients techniques.
En espérant t'avoir éclairé !

nujazzbes


Surtout que je viens enfin de comprendre comment marchait un vinyle !!
<3 <3 <3

Danbei

L'onde est enregistrée avec des sortes de pixels. Plus il y en a et plus le son est de bonne qualité.

Certaines personnes pensent que le vinyle offre une bien meilleure qualité de son que le CD. En théorie, c'est vrai car l'onde y est représentée quasiment telle qu'elle, contrairement au CD.

Pas du tout, en théorie, si on respecte quelques contraintes sur le spectre du signal, on peut représenter exactement un signal analogique en numérique. La conversion en numérique n'est pas une approximation et prendre plus échantillons que nécessaire n'apporte rien.
En pratique ? Bah il y a quelques complications mais en fin de compte c'est pas très différent.
[ Dernière édition du message le 17/08/2015 à 09:56:53 ]

Catradora

Citation de matm85 :L'onde est enregistrée avec des sortes de pixels. Plus il y en a et plus le son est de bonne qualité.
Mais c'est une image pour comprendre ! Évidemment que ce n'est pas vraiment des pixels, c'est juste pour dire que ça fonctionne sur le même principe qu'une photo numérique. C'était une manière de dire que le son numérique est enregistré de cette façon, puis lissé ensuite par l'appareil de lecture :

Bien sûr je sais que c'est plus précis que ça, encore une fois c'est pour comprendre.
Citation de matm85 :
Certaines personnes pensent que le vinyle offre une bien meilleure qualité de son que le CD. En théorie, c'est vrai car l'onde y est représentée quasiment telle qu'elle, contrairement au CD.
Pas du tout, en théorie, si on respecte quelques contraintes sur le spectre du signal, on peut représenter exactement un signal analogique en numérique. La conversion en numérique n'est pas une approximation et prendre plus échantillons que nécessaire n'apporte rien.
En pratique ? Bah il y a quelques complications mais en fin de compte c'est pas très différent.
Sauf que si tu avais lu la suite, je disais qu'on ne pouvait entendre aucune différence à l'oreille. Je n'ai d'ailleurs jamais dit qu'un son numérique n'était pas précis, au contraire, il l'est souvent plus qu'un vinyle. Je voulais juste dire que l'onde n'y est pas directement représentée, et donc qu'il pourrait y avoir des infimes variations qui n'y seraient pas enregistrées, même si encore une fois j'insiste sur le fait que ça ne pourrait pas s'entendre à l'oreille.
[ Dernière édition du message le 17/08/2015 à 11:07:44 ]

nujazzbes

Il y explique que le vinyle peut renvoyer des fréquences allant de 50 Hz à 16000 Hz ; contrairement au cd qui lui peut aller de 20 Hz à 20000 Hz ! Ainsi le vinyle aurait un son plus chaud puisqu'il reproduit moins de haute fréquence.
<3 <3 <3

Danbei

Plus il y en a (des échantillons) et plus le son est de bonne qualité
Peu importe qu'on appelle ça des échantillons ou des pixels pour faire comprendre, c'est faux.
En théorie, c'est vrai
Et c'est pas "à peu près" ou "plus ou moins" ou "approximativement" ou "avec une certaine précision" ou "avec une erreur inaudible"... mais c'est "exactement" ou même "sans erreurs inaudible".

nujazzbes

<3 <3 <3

Jimbass

Ce serait par exemple le cas d'un lecteur de CD qui n'aurait qu'une sortie optique (pas sûr que ca existe).
Musikmesser 2013 - Bullshit Gourous - Tocxic Instruments - festivals Foud'Rock, Metal Sphère et la Tour met les Watts

Catradora

@matm85, peut être que ce n’était pas clair, mes objections concernaient ce qui est souligné dans les citations:
Citation :Plus il y en a (des échantillons) et plus le son est de bonne qualité
Peu importe qu'on appelle ça des échantillons ou des pixels pour faire comprendre, c'est faux.
Donc si je comprends bien ce n'est pas du à l'échantillonnage mais à la compression ?
Citation :(qu'un signal échantillonnée n'est pas fidèle au signal analogique), non, en théorie, pour peu qu'on respecte certaines conditions, on peut reconstruire le signal d'origine avec le signal échantillonnée.En théorie, c'est vrai
Et c'est pas "à peu près" ou "plus ou moins" ou "approximativement" ou "avec une certaine précision" ou "avec une erreur inaudible"... mais c'est "exactement" ou même "sans erreurs inaudible".
Là je ne comprends pas : dans un fichier numérique on ne peut tout de même pas arriver à la perfection, si ? Explique moi comment c'est possible.
Sinon désolé d'avoir dit des trucs faux

[ Dernière édition du message le 17/08/2015 à 16:22:37 ]

nujazzbes

C'est pas très courant ... je suppose que ca serait un appareil qui n'a pas de convertisseurs analogique-numérique en entrée et en sortie, seulement des entrées-sorties numériques (S/PDIF, AES-EBU, ADAT ...).
Ce serait par exemple le cas d'un lecteur de CD qui n'aurait qu'une sortie optique (pas sûr que ca existe).
Dans ce cas je ne comprend pas cette phrase !
''Aujourd’hui, les progrès réalisés en matière d’informatique ont permis de très fortement augmenter les voix de polyphonie, qui peuvent aller jusqu’à 128 sur des appareils intégralement numériques.''
<3 <3 <3

Jimbass

Donc si je comprends bien ce n'est pas du à l'échantillonnage mais à la compression ?
Oui, si il y a une compression avec perte (par exemple MP3), on supprime des informations qui sont censées être pas ou peu audibles.
Mais il existe des compressions sans perte (par exemple FLAC).
Là je ne comprends pas : dans un fichier numérique on ne peut tout de même pas arriver à la perfection, si ? Explique moi comment c'est possible.
Si. C'est valable dans un certain domaine de fréquence (en-dessous de la moitié de la fréquence d'échantillonnage, et c'est pour ca qu'on échantillonne à des fréquences supérieures au double des fréquences audibles : 44.1kHz pour 20kHz). Dans ce domaine, on obtient une reconstruction parfaite du signal, ca a été démontré indépendamment par Shannon et Nyquist. Toutefois il y a toujours des tolérances des composants qui interviennent (jitter d'horloge côté numérique, bruit thermique côté analogique ...) qui font que la perfection n'est pas de ce monde.
Côté résolution en amplitude, l'approximation entre deux valeurs numériques s'exprime sous la forme d'un bruit de quantification. Et en 24 bits c'est extrêmement faible, bien plus faible que les bruits apportés par les sous-systèmes analogiques en amont et en aval. Dit autrement, le rapport signal/bruit est plus grand que la dynamique de l'oreille humaine.
Dans ce cas je ne comprend pas cette phrase !
''Aujourd’hui, les progrès réalisés en matière d’informatique ont permis de très fortement augmenter les voix de polyphonie, qui peuvent aller jusqu’à 128 sur des appareils intégralement numériques.''
C'est par ce que ca ne parle pas de la même chose, le "intégralement" n'est pas pris au pied de la lettre. Là tu parles de synthés, et même le plus numérique des synthés a quand même une sortie analogique. Y compris un plug-in dans un ordi finira par sortir de la carte son en analogique pour aller remuer les membranes des HP.
Musikmesser 2013 - Bullshit Gourous - Tocxic Instruments - festivals Foud'Rock, Metal Sphère et la Tour met les Watts
[ Dernière édition du message le 17/08/2015 à 16:47:39 ]

Catradora

Si. C'est valable dans un certain domaine de fréquence (en-dessous de la moitié de la fréquence d'échantillonnage, et c'est pour ca qu'on échantillonne à des fréquences supérieures au double des fréquences audibles : 44.1kHz pour 20kHz). Dans ce domaine, on obtient une reconstruction parfaite du signal, ca a été démontré indépendamment par Shannon et Nyquist. Toutefois il y a toujours des tolérances des composants qui interviennent (jitter d'horloge côté numérique, bruit thermique côté analogique ...) qui font que la perfection n'est pas de ce monde.
Côté résolution en amplitude, l'approximation entre deux valeurs numériques s'exprime sous la forme d'un bruit de quantification. Et en 24 bits c'est extrêmement faible, bien plus faible que les bruits apportés par les sous-systèmes analogiques en amont et en aval. Dit autrement, le rapport signal/bruit est plus grand que la dynamique de l'oreille humaine.
Alors là, désolé mais j'ai beaucoup de mal à comprendre...
En gros, cela veux dire que l'échantillonnage est tellement précis qu'aucune variation du son, même infime, ne peut y échapper, et que les seuls défauts audibles sont créés par les composants des systèmes d'enregistrement / lecture ?
[ Dernière édition du message le 17/08/2015 à 18:34:12 ]

nujazzbes

Là tu parles de synthés, et même le plus numérique des synthés a quand même une sortie analogique
Mouais je comprend pas encore tout , il va falloir que j'approfondisse cela . Merci de votre aide !
<3 <3 <3

Danbei

@matm85 Voici une idée grossière de comment fonctionne l'échantillonnage, ça t’éclairera j'espère :
A partir d'un signal échantillonnée,
pour reconstituer le signal d'origine on aurait envie de joindre chacun des points par des droites, ou pire, de prolonger horizontalement chaque point pour faire des marches d’escaliers. On se rend vite compte que ça va pas trop ressembler à ce que l'on veut obtenir. Beaucoup de confusion viennent du fait que certains s’arrêtent la (alors que je pense pas qu'aucun convertisseur n'a jamais fonctionné comme ça).
L'idée est plus astucieuse, on remplace chaque point par une courbe bizarre comme ça:
Si on a respecté certaines conditions avant d'échantillonner on retrouve exactement le signal de départ en additionnant toutes ces courbes venant de chacun des échantillons.
Comme ça on se demande bien pourquoi ça pourrai marcher, cependant en maîtrisant la théorie de la transformation de Fourrier ça viens assez naturellement.
La condition à respecter avant d'échantillonner est qu'il faut que le spectre du signal soit bornée (il n'y a plus rien à partir d'une certaine fréquence). Il suffit alors d'échantillonner à une fréquence au moins deux fois plus élevé que la fréquence maximal contenue dans le signal.
Il faut bien comprendre qu'on peut prendre indifféremment (ça n’influera pas le résultat final) n'importe quelle fréquence d'échantillonnage qui respecte cette condition. (ça c'est en théorie hein, en pratique si on prend trop grand ça peut poser des problèmes).
C'est cool, sauf qu'un signal qui commence et/ou s’arrête (ceux qui nous intéresse en gros) a un spectre infini.
On coupe alors le spectre pour qu'il soit fini, on perd quelque chose !
Et on s'en fiche puisque que nos oreilles ne permettent pas d'entendre la partie qu'on coupe.
Le principe théorique permet de reconstituer exactement le signal qui nous intéresse (ce qu'on peut entendre), bien sur l’implémentation demande de réfléchir un peu plus et impose de s’éloigner du modèle idéal. De la même manière que l'analogique, des défauts seront présent en pratique.
Cela dit le numérique permet une transparence bien meilleur que l'analogique, que ce soit pour le stockage ou le traitement.
[ Dernière édition du message le 17/08/2015 à 19:42:07 ]

Gros Corps Maladroit

seul bémol eventuel, l'enregistrement des ultrasons des chauves souris (entre 100 et 200khz ) ...

whaouu...Danbei ....joli post pédagogique !
[ Dernière édition du message le 17/08/2015 à 19:35:54 ]

EraTom

Sinon désolé d'avoir dit des trucs faux
Là je ne comprends pas : dans un fichier numérique on ne peut tout de même pas arriver à la perfection, si ? Explique moi comment c'est possible.
Enfin je veux dire, il faut d'abord se donner des grandeurs à mesurer / comparer.
D'abord l'oreille humaine a ses limites :
- Une bande passante (le 20Hz - 20kHz, pour simplifier) ;
- Une sensibilité (liée à l'amplitude sur chaque fréquence) ;
- L'environnement n'est jamais parfait (il y a des bruits environnents, etc. même dans les meilleurs conditions d'écoute).
Un dispositif analogique aussi :
- Il a lui aussi une bande passante limitée ;
- Il rajoute toujours du "bruit" (c'est ce qu'indique le SNR) ;
- La distorsion ;
- ...
Il y a bien sûr d'autres trucs à prendre en compte mais l'essentiel est là.
La perfection : Si un appareil est capable de reproduire des sons en présentant des caractéristiques qui vont au-delà des limitations de l'ouïe on peut le considérer "parfait".
Un dispositif numérique peut faire mieux qu'un dispositif analogique sur ces caractéristiques (et les autres, et c'est bien le cas aujourd'hui lorsqu'il est bien utilisé).
Il faut aussi se rendre compte des ordres de grandeur : Lorsque l'on dit que l'oreille n'entend rien au-delà que 20kHz c'est que des mesures sur un grand nombre de personnes ont montré que quelques rares individus sont capables de percevoir "un truc" à des fréquences proches de 20kHz avec une puissance sonore de plus de 100dB SPL (et ils n'ont pas été exposés longtemps pour ne pas produire de dommage à leurs oreilles).
Tu vois le niveau ? Alors quand quelqu'un t'explique qu'il "entend une différence" quand la bande est plus grande dans des conditions normales d'écoute... euh... Non. Ou alors ça vient d'autre chose.
C'était une manière de dire que le son numérique est enregistré de cette façon, puis lissé ensuite par l'appareil de lecture
En gros, cela veux dire que l'échantillonnage est tellement précis qu'aucune variation du son, même infime, ne peut y échapper
Oublie la représentation graphique que tu as postée parce que ce n'est pas comme cela que ça se passe (c'est expliqué dans la vidéo Danbei).
Lors de la numérisation d'un signal il y a deux étapes :
- L'échantillonnage (à une fréquence de 44,1kHz dans le cas du CD) ;
- La quantification (une graduation du niveau d'amplitude, sur 16bits ça fait 2^16 = 65536 niveaux différents).
La quantification entraîne bien une perte irréversible sur le signal mais j'y reviendrai plus tard si tu veux.
L'échantillonnage, lui, n'implique pas de perte d'information même s'il y a des "trous" entre deux échantillons.
Le "vrai signal analogique" ne peut pas faire ce qu'il veut entre deux échantillons : Il bouge d'une façon que l'on sait prédire sans erreur. Du coup on peut reconstruire le signal sans se planter.
Une façon simplifiée de le dire c'est qu'un signal analogique dont la fréquence max est bornée ne peut pas varier librement (sinon... il pourrait contenir une fréquence plus importante) et c'est ce qui est exploité lors de la reconstruction du signal à partir de sa version numérique.
En fait un signal numérique échantillonné à une fréquence Fe permet de représenter un signal qui contient une bande de fréquences dont la largeur est au maximum de Fe/2 sans perte d'information.
Avec un CD @44,1kHz on peut représenter un signal d'une largeur de 22,05kHz (de 0Hz à 22,05kHz) sans perte.
Si le signal a une largeur spectrale (la bande de fréquences) plus large que Fe/2 alors, oui, il y a un problème. A cause du recouvrement spectral il est impossible de reconstruire le signal sans ambiguïté.
Ceci a été démontré une fois pour toute par Nyquist et Shannon (avec le théorème éponyme).
Du coup qu'est-ce que l'on fait ?
Le signal analogique passe d'abord dans un filtre "anti-recouvrement" (ou "antialiasing" en anglais) qui garantit que rien ne dépasse dans le spectre. Dans le cas de l'audio, le filtre conserve tout ce qu'il y a avant Fe/2 et coupe tout ce qu'il pourrait y avoir au-delà.
On échantillonne à Fe, ensuite on fait des traitements, des machins, on grave les info numériques sur un CD où on les envoie par le Wifi... Tout ce que tu veux.
Et puis on reconstruit le signal : On sait que son contenu spectral ne dépasse pas Fe/2 (on a fait ce qu'il fallait pour) et on sait alors comment il va se comporter entre deux échantillons. En fait, il bouge forcément suivant cette courbe, il ne peut pas faire autrement :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Sinus_cardinal
(si tu regardes dans le §Utilisation et applications tu peux lire "la fonction sinus cardinal permet la synthèse exacte des signaux à spectre de support fini (formule de Shannon, 1949)." C'est ce que j'essaie de t'expliquer).
Alors, oui, on applique un filtre au départ qui retire des fréquences hautes. Mais du coup qu'est-ce que tu obtiens au final ? Un système qui retransmet parfaitement un signal avec une bande passante de Fe/2.
Regarde les ampli, casques, etc. ceux qui peuvent dépasser les 20kHz ne sont pas du tout monnaie courante... En numérique on sait allez sans problème jusqu'à Fe = 96kHz et plus. T'as de la marge !

EraTom

et que les seuls défauts audibles sont créés par les composants des systèmes d'enregistrement / lecture ?
On trouve par exemple des DAC dis "HQ" qui peuvent traiter un signal 24bits/128kHz (une bande passante "numérique" de 0Hz à 64kHz) alors que les amplis qu'on leur greffe montent rarement à plus de 30kHz...
Avec l'oreille qui ne va pas au-delà de 20kHz. Ça n'apporte rien.
Enfin, on peut montrer que ça abaisse la puissance du bruit de quantification dans la bande utile de moitié, et donc que ça améliore le "SNR numérique" de 3dB... Sauf que l'ampli a un bruit thermique qui dépasse largement le bruit de quantification et qu'une pièce de vie ne permet pas d'avoir un SNR (dû à l'environnement) mieux que 60dB : Encore un coup dans l'eau.
Bref, tout ça pour dire que ça ne sert à rien.
Tu parlais du vinyle : Rapport signal à bruit max d'une 60aine de dB qui peut se dégrader rapidement à 40dB avec l'usure et une bande passante variable (qui dépend de la position du saphir sur le disque) qui descend à jusqu'à 15-16kHz.
Chiffres à vérifier parce que je les sors de mémoire mais je crois que c'est bien ces ordres de grandeur. Voilà voilà...
[ Dernière édition du message le 17/08/2015 à 19:54:11 ]

Danguit

Bonjour,
Citation de Danbei
Si on a respecté certaines conditions avant d'échantillonner on retrouve exactement le signal de départ en additionnant toutes ces courbes venant de chacun des échantillons.
Oui, mais il ne s'agit là que de reconstituer le signal (visuellement par exemple) mais pas de le reproduire pour être entendu.
Il faudrait préciser que ce que l'on entend (hors autres distorsions) est le fichier numérisé passé à travers un convertisseur numérique-analogique. et dans ce cas les signaux proches de Fe/2 ne ressemblent plus à l'original à cause de l'imperfection du filtre de reconstruction qui ne peut éliminer complètement l'image du signal (le spectre d'un signal échantillonné est périodique).
Un exemple extrême est un signal très bref qui ne serait représenté que par un seul échantillon différent de 0 (# dirac). Dans ce cas on retrouvera en sortie analogique un signal plus ou moins tourmenté qui représente la réponse impulsionnelle du système utilisé. Cf. ici. Et plus la Fe sera élevée plus cette réponse sera fine et donc proche du signal original.
Edit : les pavés d'Eratom n'étaient pas là quand j'ai commencé ma réponse.
[ Dernière édition du message le 17/08/2015 à 19:58:56 ]

EraTom

M'enfin l'idée essentielle est qu'un signal dont le spectre est moins large que Fe/2 peut être reproduit sans erreur et que le CAN ne fait pas simplement un lissage de courbe.
Surtout, et c'est ça l'idée qu'il faut chasser, passer d'une Fe de 60kHz à 120kHz pour un signal d'intérêt dans la bande 0-20kHz n'améliore par la qualité parce que l'on ajoute des points.
[ Dernière édition du message le 17/08/2015 à 20:03:29 ]

Jimbass

Regarde les ampli, casques, etc. ceux qui peuvent dépasser les 20kHz ne sont pas du tout monnaie courante...
Et les oreilles !
Dès qu'on n'est plus un "jeune", on commence à perdre les fréquences les plus aiguës (et c'est pire si on a écouté son baladeur/concerts/discothèque trop fort) :

V'là pour la différence de bande passante entre CD et vinyle quand tu as passé la quarantaine ... alors 44.1 kHz vs. 96kHz

Finalement, le plus gros intérêt des fréquences d'échantillonnage élevées c'est de faciliter le boulot du filtre anti-repliement : soit on peut avoir une meilleure atténuation des fréquences inaudibles dépassant Fe/2 à coût équivalent, soit on peut avoir une qualité équivalente pour moins cher (filtre moins raide).
Musikmesser 2013 - Bullshit Gourous - Tocxic Instruments - festivals Foud'Rock, Metal Sphère et la Tour met les Watts

Danguit

Surtout, et c'est ça l'idée qu'il faut chasse, passer d'une Fe de 60kHz à 120kHz pour un signal d'intérêt dans la bande 0-20kHz n'améliore par la qualité parce que l'on ajoute des points.
Je n'ai pas d'avis sur l'intérêt d'avoir une chaîne complète à plus de 44.1k, ne serait-ce que parce que mes oreilles ne me permettraient plus de déceler une différence aux plus hautes fréquences et que je me méfie des avis que je ne peux vérifier.
En revanche le suréchantillonnage à la lecture me laisse perplexe dans la mesure où sauf erreur cela ne permet que d'améliorer la coupure du filtrage vers Fe/2 (et aussi la phase un peu avant), et si vraiment nous ne sommes pas capables d'entendre ce qui se passe dans cette région....
- < Liste des sujets
- Charte