réactions au dossier MusicLM, le ChatGPT de l'audio ?
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Los Teignos
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Le GIEC chiffre à 3,3 milliards le nombre de victimes du réchauffement climatique. On en parle ?
Silicon Machine Extended
Pour la musique, c'est pareil : il y a des 'objets' totalement interchangeables qui tiennent intrinsèquement de ce même cynisme (les star-ac, The voice, K-pop, etc...), d'autres non.
ça fait quand même une bonne centaine d'année qu'on sait qu'un objet peut être industriel et artistique, non? Le Bauhaus, pour prendre la partie la plus émérgée de cet iceberg, c’était pas hier. Je vais prendre un exemple: les percus des rites funéraires africains. Est ce que c'est culturel, artistique, utilitaire? Est ce que c'est créatif, ou codifié? Bon courage...
Cela dit mon choix de la publi rédaction n'etait peut etre pas le bon à cause de la connotation publicitaire, remplace le par un article de presse, ou un report de concert.
Gam
Point-virgule
Dans les systèmes industriels les plus avancés, il faut de nos jours faire un effort énergique pour prendre en main de façon consciente une médiation du progrès technique et de la pratique vécue des grandes sociétés industrielles qui jusqu'à présent n'a fait que s'imposer avec tous les traits d'une histoire naturelle (naturgeschichtlich). C'est n'est pas le lieu ici de discuter des conditions sociales, économiques et politiques dont devrait nécessairement dépendre une politique centralisée de la recherche à long terme. Il ne suffit pas qu'un système social remplisse certaines conditions de rationalité technique. A supposer même que le rêve cybernétique d'une autostabilisation pour ainsi dire instinctive soit réalisable, c'est qu'on aurait en chemin réduit le système des valeurs à de simples recettes de maximisation concernant puissance et bien-être, à un équivalent de la valeur biologique de base représentée par la survie à tout prix, c'est-à-dire l'hyperstabilité. De par les conséquences socio-culturelles imprévues du progrès technique, l'espèce humaine s'est elle-même mis au défi non seulement de provoquer la destinée sociale qui est la sienne mais encore d'apprendre à la maîtriser. Et il n'est pas possible de relever ce défi lancé par la technique avec les seules ressources de la technique. Il s'agit bien plutôt d'engager une discussion, débouchant sur des conséquences politiques, qui mette en rapport de façon rationnelle et obligatoire le potentiel dont la société dispose en matière de savoir et de pouvoir techniques avec notre savoir et notre vouloir pratiques.
D'une part, une telle discussion pourrait éclairer les acteurs de la vie politique, dans le cadre de ce qui est techniquement possible et "faisable", sur la conception que les intérêts auxquels ils ont affaire se font d'eux-mêmes, telle qu'elle se trouve déterminée par la tradition. D'autre part, à la lumière des besoins ainsi articulés et ré-interprétés, ils pourraient juger par rapport à la pratique dans quelle direction et dans quelle mesure nous désirons développer notre savoir technique dans l'avenir.
Cette dialectique du pouvoir et du vouloir s'opère actuellement de façon non réfléchie, en fonction d'intérêts dont on n'exige pas qu'ils aient de justification publique, par plus qu'on ne les y autorise. Ce n'est qu'en assurant avec conscience politique cette dialectique que nous pourrions reprendre en main une médiation du progrès technique et du monde vécu social qui jusqu'à présent s'est imposé à la façon d'une histoire naturelle (naturgeschichtlich). Dans la mesure où cela est l'affaire de la réflexion, cette médiation ne relève pas plus cette fois-ci de la compétence de tel ou tel spécialiste. Le pouvoir de disposer techniquement des choses ne suffit pas à dissoudre la substance de la domination ; elle peut même au besoin se retrancher derrière lui. L'irrationalité de la domination qui a pris maintenant les proportions d'un danger mortel collectif ne pourrait être surmontée que par la formation d'une volonté politique, liée au principe d'une discussion générale et exempte de domination. Il n'est permis d'espérer une rationalisation de la domination que d'une situation où serait développée la puissance politique d'une pensée liée au dialogue. La force libératrice de la réflexion ne peut être remplacée par un déploiement de savoir techniquement utilisable.
Jürgen Habermas, La technique et la science comme « idéologie »
bipolar
un petit Poulain pour débuter :
"La modernité est une expérience de plein air, prétendument guidée par le pragmatisme, mais de facto largement incontrôlée, sur l'introduction simultanée et successive d'un nombre indéfini d'innovations dans la civilisation."
Jacques Poulain, L'Âge Pragmatique ou l'expérimentation totale
Concernant l'attitude à adopter face au déferlement de l'"IA", je pense aussi que cette bataille se mène pour commencer au niveau du langage. Sorti des labos, le terme IA est marketing et politique. Quand un labo l'utilise en interne par raccourcis, les chercheurs savent ce qu'ils y mettent. Quand les GAFAM, les politiques et même les écoles d'art nous l'assène, nous ne somme plus du tout dans le même situation. Je préfère largement parler de simulateur d'intelligence, ou d'algorithme apprenant. C'est moins vendeur et c'est tant mieux.
Quoi qu'il en soit, le meilleur album parlant d'IA de l'histoire de la musique existe depuis 30ans :
https://warp.net/eu/products/349643-artificial-intelligence
Concernant les risques à terme de ce nouveau déferlement technologique, la gouvernance algorithmique a ma faveur. J'attends avec circonspection le jour où quelqu'un dira : "mon IA a traité toute les données de l'humanité contenus dans le cloud, elle est bien plus efficace que n'importe quel personne ou parti politique pour prendre les décisions dans tous les domaines de la vie et de la politique qui maximiseront le bonheur de l'humanité". Cela arrivera peut être plus vite que la Singularité chère à Kurzweil !
Phlipp K Dick en fait une fiction (évidemment distopique vu l'auteur) dans Simulacres, écrit en 1962. Ca parle aussi d' un pianiste psychokinéticien qui joue Brahms et Chopin à distance...
Jacques Ellul dont il a été question plus haut propose le concept de "non puissance" pour désigner le refus de l'utilisation d'une technique dont on sait qu'elle permettrait un gain de puissance. Ça peut flirter par endroit avec la sobriété, mais la sobriété renvois à la dépense énergétique. La non puissance s'applique à des technologies vue comme dangereuses, sans critère énergétique. ( outil génétique etc...)
et une dernière, pour nos intelligence naturelles :
"le totalitarisme, c'est lorsque l'homme devient superflu"
Annah Harendt
Los Teignos
De là à ce dire qu'une IA serait plus performante pour notre survie qu'un chef d'état humain, parce qu'elle est précisément dépourvue de tous nos biais, il n'y a qu'un pas...
Et puisque tu cites Harendt, j'avoue que je me pose vraiment la question de savoir s'il y a des Adolf Eichmann dans tout cela, des gens qui font leur taf consciencieusement sans trop s'embarrasser de conscience....
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Le GIEC chiffre à 3,3 milliards le nombre de victimes du réchauffement climatique. On en parle ?
[ Dernière édition du message le 23/02/2023 à 01:13:41 ]
malhomme
Ça peut flirter par endroit avec la sobriété, mais la sobriété renvois à la dépense énergétique. La non puissance s'applique à des technologies vue comme dangereuses, sans critère énergétique. ( outil génétique etc...)
La sobriété c'est peut être plus le fait de renoncer à un service.
Dans tous les cas, quelque soit le service, quelle que soit la technologie, il/elle suppose une consommation énergétique.
Même si on peut renoncer à une technologie pour d'autres raisons que leur inévitable coût énergétique, c'est lié.
http://soundcloud.com/in-mobile
Darkmoon
[..] De nombreux scientifiques essayent en effet de comprendre pourquoi, en dépit des informations dont nous disposons, l'humanité n'a aucune réaction face à la catastrophique situation environnementale et certains pointent même les limites de notre cerveau, bridé par quantité de biais (voir le livre Le bug humain) [...]
Biaisé, sans aucun doute, mais ce serait en fait surtout notre « intelligence » qui jouerait aussi contre nous...
Dans le même ordre d’idée, les réflexions de Mignerot (voir la vidéo plus bas), dont son hypothèse concernant l'incidence du striatum pour toutes les espèces VS l’incidence du cortex préfrontal pour la nôtre, sont intéressantes!
Pour résumer, le striatum (à la base de la satisfaction des besoins et de la recherche de plaisirs immédiats dans le cerveau) serait le principal « moteur d’actions » de toutes les autres espèces. Conséquemment, les comportements des sujets seraient quasiment à 100% tributaires du stratium. Ce dernier est aussi, naturellement, effectif pour notre espèce, sauf qu’en plus, de par son cortex préfrontal et ses capacités intellectuelles, la nôtre possède une bien plus grande capacité à anticiper et donc à imaginer de bien plus grands niveaux de plaisir (et/ou de crainte d'être « à court de ») « à venir », ce qui nous pousserait à accumuler (et donc à surexploiter pour ce faire) sans aucune limite malgré nos besoins déjà comblés VS toutes autres espèces.
Pour faire simple, nos capacités intellectuelles joueraient contre nous! Ce ne serait donc pas le fait que les autres espèces ne possèdent pas notre niveau de conscience ou nos capacités intellectuelles qui fait qu'elles aussi puissent détruire leur environnement (elles le peuvent, mais ça fait partie d'une régulation tributaire essentiellement du striatum et du cliquet malthusien, si limite atteinte), mais, au contraire, que notre espèce exploite l'environnement bcp plus qu'uniquement pour survivre et combler ses besoins immédiats à cause du développement de son cortex préfrontal (i.e. Séraphin qui accumule par craintes/désirs d'obtenir un bien plus grand plaisir futur, pour utiliser une image simpliste) dont résulterait la non effectivité (pour notre espèce) de l'autorégulation strictement malthusienne des autres espèces, ce qui démultiplierait ce dernier effet nous concernant, créant ainsi une « dérégulation supplémentaire » du fait que, mathématiquement, si nous faisions comme toutes les autres espèces (uniquement combler nos besoins essentiels et immédiats de survie, sans surexploiter), notre nombre et les ressources de notre environnement ne seraient pas encore en cause pour provoquer une « régulation naturelle » de type malthusienne.
"Si t'enregistres à Poudlard, avec l'ingé son Dumbledore, les lois physiques tu peux t'en foutre. Mais dans l'monde réel, les lois physiques, les mesures, le dBFS, tout ça existe bel et bien." youtou
vass-m
Et j'adore l'IA de Microsoft qui se déplore de ne pouvoir faire de procès à ceux qu'elle juge mauvais utilisateurs.
[ Dernière édition du message le 25/02/2023 à 18:00:38 ]
plutonak
updownleftright
Découvert ce matin; Youmozart, qui nous promet des merveilles avec "the power of AI and generate royalty-free music for your videos"
https://youmozart.com/
Quelque chose me fait tiquer tout de même: quel type de fichier exporte cette AI, car la qualité audio m'a l'air trop parfaite en comparaison avec MusicLM. Rendez-vous pour des tests en mai 2023.
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