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discussion Pourquoi l’idée d’enregistrer le son d’enceintes en binaural n’est pas terrible.

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Sujet de la discussion Pourquoi l’idée d’enregistrer le son d’enceintes en binaural n’est pas terrible.
Cette discussion fait suite à une polémique née dans une autre discussion sur AF : est-il utile d’enregistrer des enceintes Hifi dans un salon pour en montrer les capacités, et si oui, le faire en binaural est-il pertinent.

Nous pouvons croiser ici et là des vidéos d’audiophiles qui prétendent faire entendre le son de leurs enceintes dans une vidéo, notamment sur Youtube. Cette idée est (pour moi) complètement farfelue pour une bonne (et simple) raison, c’est que lorsque nous écoutons une musique reproduite sur des enceintes, ce que nous entendons c’est :
1 le son des enceintes
2 la réaction du local
3 éventuellement la sugnature sonores des éléments précédents dans la chaîne.
La proportion entre les trois est variable, mais souvent beaucoup plus importante qu’on peut l’imaginer en faveur du local.

Dans la vraie vie domestique, lorsque nous écoutons de la musique reproduite par des enceintes acoustiques placées dans notre salon, à moins d’avoir affaire à un local très pourri, ou d’être placé assez loin, nous avons l’impression d’entendre essentiellement l’empreinte du système, et notamment des enceintes. Mais ce n’est pas vrai.
Il faut introduire une première notion d’acoustique qui est celle de la distance critique. C’est la distance à la source pour laquelle le son direct et le son réverbéré par le local sont du même niveau. En bref, à cette distance, ce que vous entendez provient à 50% des enceintes, et à 50% du salon.
Dans un salon moderne avec des portes en bois ou en panneau alvéolaire, un ou deux canapés, une bibliothèque, une ou deux fenêtre ou baie vitrée avec rideaux, un tapis sur carrelage, plancher bois ou stratifié, voire une moquette, et le tout de forme plus ou moins rectangulaire et d’une surface de 15 à 30 mètres carrés, la distance critique a des chances de se trouver aux alentours de deux à cinq mètres, et souvent plus près de deux.

Alors, pourquoi n’avons-nous pas l’impression que l’acoustique du local envahit l’écoute ?
Si vous avez la possibilité de placer deux micros à l’endroit ou vous écoutez vos enceintes de salon, et si possible des omnidirectionnels, vous risquez d’être surpris par le résultat, et vous avez peu de chance de reconnaitre le son de vos enceintes tel que vous le percevez en direct.
La raison est simple : nous ne somme pas des micros. Nos oreilles se comportent à peu près comme des micros omni, mais notre cerveau joue au DSP (Digital Signal Processing), ou ici on devrait dire HSP (pour Human Signal Processing). Il utilise les lobes de nos oreilles pour déterminer la provenance des sons, et la temporalité de l’arrivée des sons pour aider à les isoler de leur contexte sonore. Ce qui produit un effet de zoom acoustique totalement réflexe et inconscient qui abaisse l’impact de l’acoustique du local dans la sensation sonore. En très bref, notre cerveau sait que lorsque nos oreilles perçoivent un son plus vite à gauche qu’à droite, c’est qu’il vient de la gauche. Et il sait aussi que s’il perçoit des répliques de ce son plus ou moins déformé, ce n’est pas la source mais une réplique acoustique. Et il sait l’atténuer, en fonction de la logueur du retard, et des proportions finies.

Une autre manifestation de cette capacité est l’effet cocktail party

On en vient donc à cette idée bizarre de faire entendre des enceintes acoustiques via un enregistrement effectué dans le salon de l’auditeur/youtubeur. L’audiophile est un amateur qui n’a souvent pas d’expérience en prise de son, peu de connaissance en acoustique, et qui trop souvent prends les connaissances en psychoacoustique pour des fake news. Du coup, le réflexe est de placer des micros au point d’écoute, ce qui risque de ne pas être très éloigné de la distance critique, pas de bol. Je vous laisse imaginer le résultat.

Un des systèmes de captation qui pourrait être le plus proche de l’oreille humaine de la vraie vie est le binaural, ceux qui ne connaissent pas pourront mettre ce mot dans un moteur de recherche. L’avantage de ce système est qu’il se fait avec des capsules omni, et une simulation de tête humaine.
Genre ça :
ProductImageDesktop)

Ecouté au casque, cela permet de restituer une grande partie des informations de localisation, en trois dimensions, et de permettre au cerveau de l’auditeur de faire son travail d’escroc, au moins en partie.

Mais la prise de son binaurale d’une paire d’enceintes dans un salon comprends l’empreinte acoustique du dit salon ? me direz-vous. Et vous aurez raison, ô combien ! Encore plus car on parle ici de capsules omnidirectionnelles obligatoires en binaural. Donc, c’est pas une idée terrible terrible. Et je ne parle pas de l’impact des capsules elles-même, ni du préampli.

Voilà voilà…


Alan Parson a peut-être dit : "Audiophiles don't use their equipment to listen to your music. Audiophiles use your music to listen to their equipment."

2
Ce que tu dis, c'est de la m... en barre !

J'ai écouté le test pré-cité sur une enceinte bluetooth, c'est vraiment de la balle !

Spoiler - Cliquer ici pour lire la suite

Il y a deux façons d'enculer les mouches : Avec ou sans leur consentement -- Boris Vian

3
C'est notamment pour ça que j'ai du mal avec l'emploi du qualificatif "binaural" pour tout ce qui n'est pas de la captation de son :
- s'il s'agit de générer un son binaural, tous les synthés stéréo avec un minimum de contrôle D/G peuvent faire quelque-chose de cet ordre
- et pour l'écoute, même un son mono sera entendu de manière binaurale à moins d'être sourd d'une oreille.
Ou me trompe-je complètement ?
4
Spoiler - Cliquer ici pour lire la suite

J’ai bien conscience de raconter de la M…, je m’adapte :bravo:

Alan Parson a peut-être dit : "Audiophiles don't use their equipment to listen to your music. Audiophiles use your music to listen to their equipment."

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6
Citation de Jan mk2 :
Spoiler - Cliquer ici pour lire la suite

J’ai bien conscience de raconter de la M…, je m’adapte :bravo:


Spoiler - Cliquer ici pour lire la suite

Je ne me fais pas trop de soucis sur l’intelligence des habitués...

Il y a deux façons d'enculer les mouches : Avec ou sans leur consentement -- Boris Vian

7
Citation :
- et pour l'écoute, même un son mono sera entendu de manière binaurale à moins d'être sourd d'une oreille.
Ou me trompe-je complètement ?

Je ne pense pas que tu trompes, j'imagine qu'il faudrait une pièce parfaitement symétrique, dans sa géométrie mais aussi sa nature (matériaux) pour être réellement mono. :noidea:
(et les enceintes / point d'écoute sur l'axe de symétrie évidemment).
8
Jan mk2, c'est une excellente explication ! Heureusement qu'il y a des personnes comme toi pour déconstruire les idées reçues, car on en trouve beaucoup qui circulent sur internet dans ce domaine. Par exemple, on voit souvent des home-studistes amateurs (sans aucune connotation péjorative) envisager de remplacer leur paire de moniteurs à 300 € par une autre à 600 €, en pensant qu'ils vont obtenir une amélioration proportionnelle à ce prix, ce qui est une illusion dans l'immense majorité des cas.

Pour approfondir un peu le sujet, aurais-tu des informations plus précises sur notre capacité à filtrer les sons indésirables, dans le contexte particulier d'une situation d'écoute en studio ? Le phénomène "cocktail party" est relativement bien compris et mesurable, mais en studio, je me demande à quel point nous sommes capables de faire abstraction des sons indésirables, notamment des réflexions, pour nous focaliser sur le son direct. D'un côté, dans le domaine professionnel, on investit énormément d'efforts pour traiter acoustiquement nos studios. Mais d'un autre côté, il existe de nombreux exemples de morceaux mixés dans des conditions acoustiques médiocres, ou d'ingénieurs du son réputés qui travaillent dans des pièces peu ou mal traitées, et cela ne semble pas les empêcher de produire des résultats excellents. Même certains ingénieurs mastering que je connais travaillent dans des pièces avec une acoustique imparfaite, et cela ne semble pas affecter la qualité de leur travail.

Personnellement, je considère que l'acoustique de mon studio est un aspect prioritaire. Dans mon équipement, l'ensemble traitement acoustique + moniteurs représente quelque chose comme 2/3 à 3/4 du budget total. Je suis souvent le premier à prôner le traitement acoustique comme priorité absolue dans un studio. Mais ces exemples que je mentionne m'interpellent et me poussent à me demander dans quelle mesure cette priorité est réellement justifiée.

Un autre point qui me questionne : lorsque je désactive le système de correction acoustique dans mon studio, j’entends une différence, bien que subtile. Cependant, je n’ai pas l’impression que cela m’empêche de travailler correctement. Je ressens davantage cela comme un confort de travail plutôt qu’un outil absolument indispensable. Cette impression subjective a-t-elle une explication rationnelle ? De même, quand nous devons travailler dans un local inconnu ou avec des moniteurs que nous ne connaissons pas, le simple fait d’écouter nos morceaux de référence favoris (ceux qu’on a entendus des milliers de fois dans des conditions variées) permet en quelque sorte de "calibrer" notre oreille. Il est évident qu’après un temps d’habituation, on obtient de meilleurs résultats que dans les toutes premières minutes.

Au final, ma question de fond est la suivante : jusqu’à quel point notre cerveau est-il capable de "corriger" les défauts acoustiques d’une pièce ? Si nos oreilles et notre cerveau s’adaptent aussi bien, est-il possible que l’importance accordée au traitement acoustique soit parfois surévaluée ?
9
Je me souviens d'un (très) vieille pub télé pour un téléviseur dont l'image était absolument remarquable, révolutionnaire, imbattable etc. Des blancs plus blanc que blanc, des couleurs éclatantes (même sans bouillir !) un contraste éblouissant, etc. Un gugusse faisait la démonstration visuelle de la qualité d'image du téléviseur en question en le comparant avec un autre modèle à côté (modèle évidemment commun et médiocre comme la lessive "X"), genre comme dans un magasin de télé, sauf que... dans une pub télé.
J'étais enfant à l'époque et déjà je m'étais dit que c'était du grand foutage de gueule : comme pourrais-je voir la soit-disant super qualité d'image sur ma propre télévision qui n'était pas le modèle en question. Tout ce que je voyais, c'était la qualité d'image de mon propre téléviseur. Bref comme d'hab quoi.
Evidemment il est facile pour un publicitaire de télévision de truquer la comparaison pour la majorité ignorante et crédule en déréglant l'image du téléviseur "x" afin qu'elle apparaisse terne et sans éclat en comparaison de la super télé top géniale.
Finalement rien n'a vraiment changé quand il s'agit de faire vendre.

Putain Walter mais qu'est-ce que le Vietnam vient foutre là-dedans ?

10
Je suis entièrement d'accord avec Jean-Marc, le traitement acoustique et le matériel "haut-de-gamme" c'est un plus mais en toute objectivité il faut bien reconnaître qu'il est tout à fait possible de produire de la qualité avec du matériel et un traitement acoustique médiocres. Je ne fais pas partie des personnes qui en sont capables :mrg: mais je pense que le résultat dépend pour une très grande partie de l'expérience et des compétences de la personne qui effectue le travail.
En tant qu'amateur peu éclairé et peu compétent je me repose surtout sur la connaissance de mon propre matériel, du son de ma pièce, et surtout j'effectue des écoutes ailleurs pour faire des corrections.

Putain Walter mais qu'est-ce que le Vietnam vient foutre là-dedans ?

[ Dernière édition du message le 21/04/2025 à 17:45:15 ]

11
Jan > C'est techniquement tres juste.
C'est juste dommage de ne pas pouvoir extrapoler ces connaissances pour les adapter au monde reel.

Le contexte pourrait se resumer a : "Faire une prise de son pour juger de la qualite d'une enceinte est une demarche stupide".
Sauf que dans le monde reel, excepte en magasin, on ne peut juger qu'avec :
- les avis : ce ne sont que des mots, et vous pouvez connaitre tout le champ lexical, aucun mot ne saura decrire votre perception.
- les graphs : tres majoritairement faux ou incomplets. C'est la demarche louable d'ASR qui essaie d'etre le plus objectif possible. Vous comprendrez en vous abreuvant de ces donnees techniques les limites de la demarche.
Et meme pour ceux qui peuvent ecouter en magasin : le bruit, la position, le contexte,... Et la reverberation de la salle, toujours.

A ce titre, je sais que ca peut paraitre incongru pour certain, mais l'idee de faire une captation sonore d'un element audio pour en juger la qualite me semble coherente, du moins dans mon referentiel.

Maintenant, pour reprendre ce que tu dis.
Je te rejoins en tout point sur le manque de coherence d'une prise de son traditionnelle pour cet usage.
Dans l'exemple en question, on entend presque uniquement le son de la piece (desequilibre en plus). Ca ne donne aucune info.
On pourrait ameliorer en ajoutant plusieurs references, en traitant la piece (RT60 < 0.4 par ex.).

Mais je pense que la solution vient du binaural.
C'est le systeme captation-transmission le plus efficace qui soit, si on pense en terme de neutralite.
Mais comme tu dis, on en revient toujours au meme probleme : l'empreinte de la piece.
Disons qu'une enceinte va presenter des irregularites de +/- 4 dB (a peu pres) la ou une piece va plutot te mettre 20-30 dB dans la gueule.
Mais il est possible, coherent, voire souhaitable que quelqu'un propose une salle traite acoustiquement, une salle 'reference' ou seraient place chaque enceinte lors du test.
Et qui respecte les recommandation de l'AES, ca donne un aspect serieux je crois.

Alors oui, les puristes en carton me parleront de la qualite des preamplis, convertisseurs et surtout compression YT.
Tout ca ne joue que moins d'un dB, c'est pas le plus important, et je propose un test ABX a ceux qui pretendent le contraire.

La solution que je propose n'est pas parfaite loin de la.
On perd beaucoup en information (la dynamique surtout).
On pourrait peut-etre comparer ce concept a de la simulation auto ou au casque VR.
C'est pas parfait, mais en addition avec des donnees techniques et de des avis d'utilisateurs, ca permet je crois d'augmenter le niveau de perception.
12
Citation :
Je ne pense pas que tu trompes, j'imagine qu'il faudrait une pièce parfaitement symétrique, dans sa géométrie mais aussi sa nature (matériaux) pour être réellement mono. :noidea:
(et les enceintes / point d'écoute sur l'axe de symétrie évidemment).

Non, justement.
Ce dont tu parles est un modele purement theorique, absolument impossible a mettre en pratique, chaque element ayant une influence sur le son percu.
Mais je comprends ce que tu veux dire, alors imaginons le cadre de ce modele theorique.
Dans une prise de son binaurale, l'onde de gauche va d'abord percuter l'oreille gauche, puis faire le tour de la tete, puis taper l'oreille droite.
Entre le canal L et R, tu as difference de phase, une difference d'intensite et du filtrage en prime.
Tu pourrais seulement obtenir le phenomene que tu decris avec une prise de son mono ou stereo coincidente (XY par ex.)
Aussi car le filtrage en peigne plus ou moins prononce de ta salle depend de la position.
13
Je suis de ceux qui pensent que les enceintes, c'est l'élément le plus délicat à comparer.
Parce que physiquement, on ne peut pas les avoir en même temps placées de la même façon.
Donc soit on les a en même temps mais placées différemment, soit on compare l'instant T à un souvenir.
Et puis en terme de psycho-acoustique, la vue joue un rôle très important et nous conditionne déjà avant d'avoir entendu quoi que ce soit (plus tout un tas d'autres biais).

Donc en prenant ça en compte, effectivement ça serait intéressant de pouvoir coucher ça sur enregistrement, mais il faut forcément, à minima, une référence, ou à défaut une multitude d'échantillons pour que ça devienne pertinent.

Et si on veut être pragmatique, et coller "au réel" comme tu le dis kYZmar, on sera d'accord je pense que ça demande des moyens considérables, et que dans le réel justement, c'est pratiquement impossible à mettre en oeuvre correctement.

Pour les pré-amplis / convertos / câbles et tutti quanti, je te rejoins à 200 %, ça serait du pignolage intellectuel.

Citation de kYZmar :
Non, justement.
Ce dont tu parles est un modele purement theorique, absolument impossible a mettre en pratique, chaque element ayant une influence sur le son percu.

C'est précisément ce que j'ai écrit, je pensais être clair. :noidea:
Donc complètement d'accord avec ce que tu as écris.
14
Citation de kosmix :
Je suis entièrement d'accord avec Jean-Marc, le traitement acoustique et le matériel "haut-de-gamme" c'est un plus mais en toute objectivité il faut bien reconnaître qu'il est tout à fait possible de produire de la qualité avec du matériel et un traitement acoustique médiocres. Je ne fais pas partie des personnes qui en sont capables :mrg: mais je pense que le résultat dépend pour une très grande partie de l'expérience et des compétences de la personne qui effectue le travail.


J'en reviens à ma citation de Witcher 3 : "Ya pas de mauvais drakkar ni de mauvais temps. Ya que des marins de merde." :mrg:

[ Dernière édition du message le 21/04/2025 à 18:29:07 ]

15
Citation :
C'est notamment pour ça que j'ai du mal avec l'emploi du qualificatif "binaural" pour tout ce qui n'est pas de la captation de son

Quand tu parles de binaural, tu parles autant de la captation que de la transmission, car l'un ne va pas sans l'autre.
Une prise de son binaurale sur un systeme de diffusion stereo, c'est "faux".
Je mets entre guillemets car les plus creatifs sauront utiliser le binaural comme une effet de phase atypique et musical, mais c'est un autre sujet.

Citation :
- s'il s'agit de générer un son binaural, tous les synthés stéréo avec un minimum de contrôle D/G peuvent faire quelque-chose de cet ordre


Un synthe numerique pourrait produire des sons binauraux.
Mais c'est pas simplement jouer avec droite/gauche, il faut coder les fonctions HRTF propres au binaural.
Ca existe en VST, ca pourrait techniquement exister en synthe. A ma connaissance, ca n'existe pas mais peut-etre.
Il y a en piano numerique, parfois la possibilite d'ecouter le son en binaural a la position du pianiste, beaucoup disent que c'est le top pour l'immersion.

Citation :
- et pour l'écoute, même un son mono sera entendu de manière binaurale à moins d'être sourd d'une oreille.


C'est quasi philosohique, mais oui.
Ainsi, tu pourrais dire, a l'instar de M. Jourdain :
"Par ma foi ! il y a plus de quarante ans que j'ecoute en binaural sans que j’en susse rien."
16
Citation de kYZmar :
Ca existe en VST, ca pourrait techniquement exister en synthe. A ma connaissance, ca n'existe pas mais peut-etre.

2022 : Le Super 6 de UDO Audio
Mais ce qualificatif employé de cette manière me semble plus relever de l'argument de vente que d'évoquer un réel apport concret.

Pourquoi dire que l'écoute d'un son quel qu'il soit est forcément binaural (avec 2 oreilles fonctionnelles) serait "quasi philosophique" ?

[ Dernière édition du message le 21/04/2025 à 18:38:15 ]

17
Citation :
Et puis en terme de psycho-acoustique, la vue joue un rôle très important

Ce n'est pas du domaine de la psycho-acoustique, c'est de la psychologie.
Je vous prie sincerement de m'excuser si vous me pensez taquin.

Citation :
C'est précisément ce que j'ai écrit, je pensais être clair.

Excuse mon incomprehension, je croyais que tu disais que si ta salle etait parfaitement symetrique, tu pourrais obtenir un son mono avec une prise de son binaurale.
Mais si on est d'accord, alors je vais pas te contredire lol.

Citation :
Donc en prenant ça en compte, effectivement ça serait intéressant de pouvoir coucher ça sur enregistrement, mais il faut forcément, à minima, une référence, ou à défaut une multitude d'échantillons pour que ça devienne pertinent.

Si t'as pas budget, je pense qu'avec un petit Roland CS-10EM a 100 balles et une absorption bourrine et inesthetique (matelas, rideau,...), tu n'es pas en mesure d'assoir une posture d'autorite 'State of the art' mais que tu peux faire avancer la discipline.

Ca pourrait etre une sorte d'equivalent audio des tests cote-a-cote de les numeriques.com mais en audio.
C'est pas parfait mais c'est mieux que rien (l'etat actuel des choses).
18
Citation :
Pourquoi dire que l'écoute d'un son quel qu'il soit est forcément binaural (avec 2 oreilles fonctionnelles) serait "quasi philosophique" ?

Tu entends effectivement tout en binaural, dès lors qu’on a deux oreilles fonctionnelles.
Ta remarque m’a simplement fait penser à une scène célèbre du Bourgeois gentilhomme, où le personnage découvre avec émerveillement qu’il parle en prose depuis toujours, sans le savoir.
C’est un peu le même genre de situation ici : le terme "binaural" donne une connotation technique à quelque chose qui, en réalité, est tout à fait naturel.
Je trouve ça amusant.
19
Ha ok dans ce sens. Oui certes, comme énormément de choses d'ailleurs.
20
Citation de iktomi :
Le Super 6 de UDO Audio
Mais ce qualificatif employé de cette manière me semble plus relever de l'argument de vente que d'évoquer un réel apport concret.


Je ne sais pas dans quelle mesure cette qualification de "binaural" est techniquement correcte mais en tous cas les personnes qui ont testé les synthés UDO ont généralement trouvé le son remarquable et la stéréo très belle.

Putain Walter mais qu'est-ce que le Vietnam vient foutre là-dedans ?

21
Pour répondre à Jean-Marc autant que je le peux.
Je me souviendrai toujours de la remarque d'un enseignant que nous avions à Louis Lumière qui nous rappelait régulièrement que "l'œil est un très bon comparateur, mais un très mauvais analyseur". Depuis j'ai poursuivi mes études, j'ai notamment pas mal eu affaire à des problématiques de psychologie perceptive, et j'aurais tendance à généraliser son rappel en disant que ce sont les systèmes perceptifs humains qui sont meilleurs comparateurs qu'analyseurs.

L'oreille n'y échappe donc évidemment pas. En ce sens, on a plus ou moins toustes entendu le conseil qui consiste à étalonner son oreille au moyen de bandes qu'on connaît bien, que ce soit pour du mix en studio ou en live, pour du mastering, même pour du calage système (ce que je fais le plus aujourd'hui) c'est une étape importante quand bien même les mesures y prennent une place de plus en plus prédominante (parfois au détriment du résultat, je pense, mais c'est un autre sujet).
Pour autant, cela n'autorise pas à se laisser imaginer qu'on puisse se passer d'une acoustique qui présente un minimum de défauts.
D'une part utiliser les capacités de traitement du cerveau n'est pas neutre. Cela induit inévitablement une fatigue qui se répercute sur nos capacités de travail. Pour un professionnel c'est important de pouvoir être efficace sur des périodes de travail parfois assez longues.
D'autre part, le cerveau ne peut pas tout. Si les basses masquent les fréquences supérieures à un point tel que le cerveau doit jouer à la devinette avec ce qui est présent ou non dans le spectre, il ne pourra pas faire grand chose.
Pour toutes ces raisons, je pratique depuis toujours un conseil d'un autre enseignant de la même époque qui nous invitait à apprendre à faire de "l'acoustique près de chez soi". Manière pour lui de nous inviter à solutionner les problèmes les plus significatifs avec les moyens que nous avions à disposition (donc pas forcément des traitements acoustiques conçus en tant que tels). Et j'ai appris à me satisfaire de ce genre de conditions perfectibles mais néanmoins tout à fait praticables pour un professionnel.

@kYZmar, d'un côté je suis d'accord avec le fait qu'en l'état il n'y a pas grand chose à se mettre sous la dent pour quiconque souhaite se faire une idée préalablement à l'achat d'enceintes.
Les avis sont plus ou moins fiables et équivoques.
Les mesures sont plus ou moins fiables et comparables selon les sources qui les ont réalisées (ou parfois, au mieux, elles sont mises en échelle de manière visuellement trompeuse, par exemple).
Pour autant, je crois que ce que tu proposes c'est une mauvaise solution à un vrai problème.
Non seulement Jan a raison de noter et d'expliquer que lorsqu'on écoute un enregistrement d'enceinte, on n'écoute pas que l'enceinte mais le couplage de celle-ci avec la salle d'écoute.
Non seulement Iktomi et DocK's ont raison de noter que pour bien faire il faudrait que les conditions d'enregistrement soient à minima hautement réplicables pour que les comparaisons puissent avoir un sens.
Mais en plus il ne faut pas oublier l'autre bout. La chaîne de restitution. Et je ne parle pas des préamplis et convertisseurs (en tout cas dans la plupart des cas qui nous sont contemporains leur influence est probablement négligeable). Je parle éventuellement du canal de restitution (Youtube ou autre) mais aussi et surtout du système électro-acoustique de restitution (le couplage enceintes/local de l'auditeur ou, au mieux, son casque).
Le problème c'est qu'entre le filtrage (spectral et dynamique) de Youtube et celui du système électro-acoustique de restitution, ça commence à pouvoir sacrément gommer les différences significatives. Au point qu'en test ABx (comme tu aimes les proposer) il n'est pas gagnant qu'on distingue toujours 2 enceintes ainsi comparées alors que leur distinction est l'évidence même in situ.
C'est regrettable, mais c'est comme ça. En attendant on peut déjà essayer de faire confiance aux avis qui semblent un peu informés concernant la fiabilité et la qualité de construction. Et pour le reste, je pense qu'il n'y a pas beaucoup (voire pas du tout) d'ingé son qui puisse se targuer d'avoir un système d'écoute qu'il a réellement patiemment comparé à tout le reste. Et en même temps, pour les raisons évoquées plus haut (ce que je répondais à Jean-Marc), ça n'a probablement pas tant d'importance, le plus important étant d'avoir des références auxquelles comparer sont travail pour étalonner nos oreilles.

Pour ces raisons je pense, comme Jan, que c'est pour le moins farfelu d'imaginer utiliser de telles sources pour se faire une idée fiable des qualités ou des défauts d'une enceinte qu'on ne pourrait pas tester in situ sans l'acheter préalablement.

[ Dernière édition du message le 21/04/2025 à 19:02:04 ]

22
Je rejoins totalement ton avis sur le second paragraphe.

Pour le 3eme,
La solution que je propose vise à atténuer au maximum l'influence des éléments qui colorent le plus le son.
- La reverberation de la salle de test (traitement acoustique)
- La reverberation de la salle de l'auditeur (utilisation du casque)
- Coloration du systeme de diffusion de l'auditeur (le casque etant generalement le moyen de reproduction le plus fiable que la majorite des gens ait a disposition)
- La compression YT, les convertisseurs ou la couleur du cable, je t'avoue que je m'en cogne.

Citation :
Au point qu'en test ABx (comme tu aimes les proposer) il n'est pas gagnant qu'on distingue toujours 2 enceintes ainsi comparées alors que leur distinction est l'évidence même in situ.

Ca existe deja en fait, et tu pourras constater par toi meme sur YT.
Alors si, quand tu ecoutes deux enceintes dans ces conditions, tu reconnais clairement l'une de l'autre.
Et c'est pas du domaine du subtil comme un ABX de preampli micro ou de convertisseur, c'est vraiment flagrant.

Et quand tu ecoute ca, tu entends vraiment tres clairement l'empreinte de la piece, je dirai au moins autant que l'enceinte.
Alors ton cerveau arrive quand meme au bout d'un moment a faire la difference entre l'enceinte et la piece.
Mais ca brouille le message, c'est evident. Et ca donne un cote frustrant au test.
En l'etat actuel des choses, c'est clairement perfectible mais ca reste une perspective interessante.
23
Citation de kYZmar :
Ce n'est pas du domaine de la psycho-acoustique, c'est de la psychologie.

Oui effectivement. On s'est compris c'est le principal. :)
24
STOOOOOOOOOOOOOPPPP !

Nan, sans déconner, un lundi de Pâques, autant de messages dont certains m'interpellent de manière intéressante très souvent. Et moi qui vait me balader le long de la côte bretonne. Vous êtes gentils, mais y-a pas que vous !

Je déconne.

Mais ça fourmille de trucs intéressants et je vais avoir du mal à suivre et à répondre à toutes les interpellations. Mais c'est pas l'envie qui manque.

Soyez patients, parce que là ma tarte poireaux/saumon fumé maison va sortir du four.

Mais je suis bien content d'avoir lancé ce sujet. D'ailleurs, une objection que j'attendais n'a toujours pas été soulevée. :oops2: Diablotin inside assumé. :mrg:

Alan Parson a peut-être dit : "Audiophiles don't use their equipment to listen to your music. Audiophiles use your music to listen to their equipment."

25
Jan est occupé, ne quittez pas...