Dévoilés il y a peu, les nouveaux amplis au format pédalier AmpMan Classic et AmpMan Modern sont directement dérivés de la série Black Spirit de la marque allemande que j’ai eu le plaisir de tester l’an dernier. Un lien de parenté évident est d’ailleurs visible dans le design de ces nouveaux produits, notamment avec la grille laissant apparaître une lumière orangée venant directement du Bionic Spirit Tone Generator. Si le Black Spirit Floor offrait un très grand nombre de possibilités sonores, des effets en veux-tu en voilà et des options de programmation très complètes, ces AmpMan Classic et Modern sont d’une approche beaucoup plus simple. Hughes & Kettner offre deux versions de l’AmpMan qui se destinent, comme leur nom l’indique, à des guitaristes de styles différents : classique ou moderne.

La taille ne fait pas tout et en balayant les AmpMan du regard, on est vite impressionné par le nombre de fonctions qu’ils proposent, surtout dans un châssis aussi léger et compact. Une fois n’est pas coutume, commençons par détailler le dos de ces superhéros de la guitare. De gauche à droite, on trouve en premier lieu l’entrée guitare sur jack 6.35 mm suivie immédiatement du Noise Gate. Ce dernier ne dispose que d’un réglage de seuil, permettant de le désactiver une fois placé sur sa valeur minimale. Vient ensuite une boucle d’effets avec ses ports Send et Return pour l’insertion d’effets temporels ou de modulation. La section centrale de ce panneau arrière accueille la RedBox Æ+, la simulation d’enceintes maison de chez Hughes & Kettner, qu’on retrouvait également sur le Black Spirit. Cette RedBox dispose de deux switches : le premier (ON/OFF) permet de l’activer ou de la désactiver et le second permet de basculer entre un niveau ligne et un niveau micro. On trouve ensuite la sortie directe mono sur XLR suivie d’un sélecteur rotatif à huit positions qui permet de choisir parmi les huit simulations d’enceintes intégrées aux AmpMan. Ces petits amplis étant très complets, ils offrent la possibilité de jouer au casque grâce à une sortie sur mini-jack 3.5 mm accompagnée de son réglage de volume indépendant. Une entrée auxiliaire stéréo, également sur mini-jack 3.5 mm vient juste après, suivie du switch de mise en tension de l’appareil. Sous ce dernier se trouve un petit commutateur qui permet d’activer ou désactiver un mode économie d’énergie qui éteint l’ampli au bout de 90 minutes de non-utilisation. Une sortie haut-parleur accepte des impédances de 4, 8 et 16 ohms, la puissance délivrée par l’ampli variant en fonction de l’impédance de l’enceinte qui lui est connectée : 13 watts sous 16 ohms, 25 watts sous 8 ohms et 48 watts sous 4 ohms. Enfin, la fiche d’alimentation termine le dos des AmpMan.
Ces amplis se présentent donc comme des pédaliers très compacts et offrent une présentation claire et sans fioritures. Ils s’articulent autour de deux canaux libellés A et B avec pour chacun des contrôles de : Volume, Sagging, Presence, Resonnance, Tone et Gain. Tout à gauche se trouve un potard blanc qui ajuste le volume de sortie général de l’ampli et en-dessous se trouve un second potard Master, rouge cette fois-ci, qui correspond au réglage de volume de la fonction Solo. Les AmpMan disposent de 4 foot switches qui permettent respectivement d’activer/désactiver la fonction Solo qui ajoute jusqu’à 6 dB par rapport au volume initial, d’activer/désactiver la boucle d’effet, d’activer/désactiver le Boost et de basculer entre les canaux A et B. Le boost intégré aux AmpMan permet d’étendre la plage de fréquences de chaque canal pour des sons plus mordants, plus crémeux ou plus percutants, selon le canal sur lequel on l’applique. On comprend donc très rapidement le fonctionnement de ces petits pédaliers bien que l’absence d’égalisation trois bandes soit un peu surprenante. En détaillant ces réglages, on comprend bien que la marque d’outre-Rhin a mis l’accent sur le réalisme de l’ampli de puissance puisqu’on peut intervenir sur de nombreux réglages qui lui sont liés. On retrouve le contrôle Sagging qui augmente la saturation et la compression naturelle que l’on peut obtenir en montant le volume d’un ampli à lampes. Les contrôles Presence et Resonance jouent également sur le son et la réaction de la section puissance en ajoutant des harmoniques pour le réglage de présence et en jouant sur la résonance des haut-parleurs, ce qui se traduit par une poussée des basses pour le réglage Resonance. Du côté de la préamplification, on ne dispose que de simples réglages de gain et tonalité… c’est dommage bien que suffisant dans la plupart des cas. Les réglages de tonalité sont adaptés aux différents canaux et permettent quand même d’atteindre le son recherché. Pour davantage de précision, une pédale d’égalisation sera nécessaire.
Classic ou Modern ?
- 1×12 Thiele Port
- 2×12 Front Port
- 2×12 Vintage Open Back
- 4×10 AlNiCo Open Back
- 4×12 Vintage Cab
- 4×12 British Cab
- 4×12 Modern Cab
- 4×12 American Cab
Hughes & Kettner nous offre donc une belle sélection d’enceintes virtuelles, toutes assez différentes et aux caractères sonores typiques.
Le canal B du AmpMan Modern est taillé pour le métal. Du moins, il offre un taux de saturation très adapté à ce style. Pour ce qui est du grain du son, la saturation bave un peu et il faudra placer un boost en amont pour resserrer un peu tout ça et pouvoir réellement jouer du métal. Le son est un peu impersonnel et froid, c’est dommage. Je m’attendais à retrouver le grain typique de la marque qui s’entend en jouant le TriAmp par exemple, mais ce n’est pas le cas. On peut quand même se tailler un son tout à fait correct qui ressortira du mix sans problème, mais qui manquera de charme et de personnalité. Ce canal accepte cependant bien les pédales, et s’est assez bien entendu avec ma TC Electronic Spark qui a aidé à resserrer le son. Le noise gate intégré s’est avéré très utile et redoutablement efficace.
Le canal A réagit extrêmement bien aux pédales d’effets également. En le réglant sur un son clair, j’ai essayé plusieurs pédales d’overdrive très typées (Catalinbread Dirty Little Secret et JHS Twin Twelve) et leur grain a été respecté. De plus, on peut utiliser la fonction Boost intégrée à l’AmpMan pour aller encore plus loin dans la recherche sonore, ce qui est une option très bienvenue.

- Big Crunch type Marshall JCM800 – Telecaster Canal B, Boost ON:OFF Classic03:48
- Clean sound + JHS Twin Twelve : Catalinbread Dirty Little Secret – Telecaster Canal A03:29
- Clean type Fender – Strato01:47
- Crunch Type Marshall – Strato Canal A01:59
- Metal Sound – Stratocaster HSS Drop C – Canal B Modern (Boost ON:OFF)02:42
- Metal Sound – Stratocaster HSS Drop C – Canal B Modern + TC Electronic Spark(ON:OFF)02:34
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