Après quasiment quatre ans, nous voici arrivés au dernier article de ce dossier, et c'est avec une émotion certaine que j'achève ce voyage avec vous. Mais revenons à notre cher Summertime.
En incluant les modifications effectuées la dernière fois, voici où nous en étions rendus :
Dernière ligne droite
Nous voila donc partis pour améliorer le rendu harmonique de la dernière partie de notre morceau ! Afin de créer une petite alternance avant le final, nous allons à nouveau refermer les accords sur la mesure 14. Le Do majeur sera ainsi en position fondamentale, suivi du La mineur en premier renversement, ce qui nous permet d’obtenir le mouvement conjoint Sol-La tout en gardant une certaine stabilité dans les voix inférieures :
Le renversement de l’accord de La mineur de la mesure 14 nous permet d’obtenir avec les accords de la mesure 15 une progression diatonique au niveau de la basse avec les notes Do, Ré et Mi. Ici, nous réouvrons lesdits accords pour retrouver plus d’ampleur, avec le Fa # et le Sol # montés à l’octave supérieure :
Des accords destructurés
Et maintenant, roulements de tambour, nous abordons le dernier élément du morceau, et avec cela la dernière explication que j’aurai à vous donner dans ce dossier ! Je vous renvoie vers l’article 96 pour retrouver les fonctions des accords de ces dernières mesures. Nous allons ici nous intéresser davantage à la manière dont nous pouvons tirer parti de ces accords pour favoriser l’effet que nous souhaitons induire. L’idée est ici de relancer la dynamique du morceau avant la reprise de la grille harmonique. Nous disposons déjà bien entendu de l’enchaînement demi-cadence/cadence parfaite entre les mesures 17 et 2. Ce mouvement peut être accentué de plusieurs manières. L’ouverture des accords est une première façon de donner de l’ampleur à notre harmonisation et c’est une technique que nous avons déjà employée plusieurs fois dans ce morceau. Mais en plus de cela, nous allons sur les mesures 16 et 17 profiter de l’éloignement des fondamentales de chaque accord entre elles et du cycle des quintes pour créer une sensation d’emballement. Cette sensation sera également accentuée par le fait que nous n’allons plus utiliser les accords sous une forme mono-bloc avec toutes leurs notes plaquées en même temps, mais en les déstructurant dans le temps. Si l’on prend l’exemple du La mineur de la mesure 16, nous avons tout d’abord les deux La en mélodie et en basse séparés de deux octaves, suivis des voix intermédiaires. Les accords suivants reprennent ce principe à l’exception de l’accord de Mi 7, qui sera quant à lui accompagné d’un arpège ouvert en basse. Voici ce que cela donne concrètement :
Un dernier coup d’oeil sur la basse
Et voici donc pour respecter la tradition de ces derniers articles ce à quoi ressemble la ligne de basse de l’ensemble du morceau après en avoir retravaillé l’harmonisation :
Voilà les amis, ce dossier concernant les règles de l’harmonie est maintenant clos ! Bien sûr, tous les sujets n’ont pas été abordés, et même si nous avons fait mentir le titre du dossier en dépassant bien souvent le cadre des simples « bases », il est bien des aspects que nous aurions pu encore largement approfondir. Quoi qu’il en soit, j’espère que ces articles vous auront rendu l’harmonie musicale un peu moins opaque qu’elle ne peut parfois le sembler.
Je remercie pour leur fidélité et la pertinence de leurs commentaires tous les AFiens qui ont suivi la publication de ce dossier au cours de toutes ces années, et c’est avec grand plaisir que je vous retrouverai autour de nouvelles thématiques musicales passionnantes !