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Culture / Société
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Le guide de la Cumbia - Qu'est-ce que la Cumbia ?

Pour ceux qui ont connu les années 80, il est une musique que nous avons tous entendue au moins une bonne centaine de fois sans forcément savoir qu'elle relevait de la Cumbia, l'un des genres musicaux les plus répandus en Amérique latine.

Le guide de la Cumbia : Qu'est-ce que la Cumbia ?

Origine et histoire

La Cumbia est appa­rue dans sa forme tradi­tion­nelle au 17e siècle en Colom­bie puis au 19e à Panama. Comme pour de nombreuses autres musiques popu­laires d’Amé­rique latine, la Cumbia a été au début de son exis­tence et jusqu’au 20e siècle l’apa­nage des esclaves afri­cains, de leurs descen­dants et plus large­ment des caté­go­ries moins favo­ri­sées de la popu­la­tion. La Cumbia permet­tait notam­ment aux esclaves de main­te­nir vivante leur histoire et leur héri­tage à travers les « Areí­tos ». Les Areí­tos sont une forme de rituel chanté et dansé célé­brant les hauts faits des ancêtres et certains événe­ments histo­riques, le carac­tère répé­ti­tif du chant permet­tant leur mémo­ri­sa­tion. Or c’est là que les origines de la Cumbia deviennent plus floues car la pratique des Areí­tos et l’ori­gine même de ce mot remonte aux Taínos, peuple indi­gène des Antilles et origi­naire d’Amé­rique Centrale bien avant l’in­tro­duc­tion des popu­la­tions afri­caines. De plus, la forme même de la Cumbia tradi­tion­nelle qui consiste en une ronde renvoie forte­ment aux rituels dansés eux aussi à carac­tère mémo­riel du peuple Poca­buy, tribu amérin­dienne indi­gène de la vallée du Rio Magda­lena, le prin­ci­pal fleuve de Colom­bie. Les défen­seurs de l’ori­gine amérin­dienne de la Cumbia font remon­ter son nom à celui de Cumbague, un chef emblé­ma­tique des Poca­buy. Tandis que les défen­seurs de l’ori­gine afri­caine de cette danse rapprochent son nom du Cumbé, un mot bantou qui désigne une danse popu­laire de Guinée équa­to­riale. On peut aussi consi­dé­rer que la Cumbia provient juste­ment de la rencontre des peuples, les Afri­cains et les Indiens ayant notam­ment été en contact à Carta­gena de los Indios, le port d’ar­ri­vée des esclaves en Colom­bie. Aux influences amérin­diennes et afri­caines pré-citées vient s’ajou­ter la culture espa­gnole pour le chant et les costumes, inspi­rés du flamenco pour les femmes et de la tradi­tion des « encier­ros » (conduite des taureaux dans la ville avant une corrida) pour les hommes. La Cumbia se révèle alors comme un symbole de la multi-ethni­cité du pays à l’ins­tar du Samba au Brésil. Elle n’en devien­dra un symbole d’unité sociale qu’à partir des années 40, lorsqu’elle s’ex­por­tera en-dehors de la Colom­bie et de Panama et qu’elle éveillera ainsi l’in­té­rêt des couches plus aisées de la popu­la­tion. La Cumbia s’est parti­cu­liè­re­ment bien diffu­sée puisqu’on la retrouve aujour­d’hui au Salva­dor, au Vene­zuela, en Equa­teur, au Pérou, au Chili et en Argen­tine.

Les œuvres et les artistes

Gabriel Garcia Marquez, grand amateur de Cumbia, appré­ciait parti­cu­liè­re­ment la « Cumbia Sampue­sana » :

Ici, un exemple de Cumbia tradi­tion­nelle dansée :

Le premier groupe offi­ciel de Cumbia a été créé en 1877. Il s’agit de  « Cumbia Sole­deña », et leur chan­son la plus connue était  « Pa gozá el carna­val » :

La Cumbia qui a marqué le tour­nant de la recon­nais­sance inter­na­tio­nale du style dans les années 40 est « Danza Negra », de Lucho Bermú­dez chan­tée par Matilde Diaz :

L’un des groupes les plus connus aujour­d’hui est Sonora Dina­mita :

La Cumbia est aussi décli­née aujour­d’hui de manière élec­tro­nique, avec le DJ anglais Will « Quan­tic » Holland :

Et pour finir, voici la musique à laquelle je faisais réfé­rence au début de cet article, créée par Rodolfo Aicardi :

 


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