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Pédago
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Introduction aux modes et à l'harmonie modale - Les bases de l'harmonie - 46e partie

Aujourd'hui , je vous propose de poursuivre nos aventures harmoniques avec un tout nouveau sujet. Mais attention, pas n'importe lequel ! En effet, le sujet en question va nous amener à bouleverser certaines de nos croyances les plus ancrées et de nos certitudes les plus tenaces ! Permettez-moi donc de vous présenter... les modes et l'harmonie modale !

Introduction aux modes et à l'harmonie modale : Les bases de l'harmonie - 46e partie
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Les modes, kézako ?

Alors je vous entends déjà me dire que « les modes, on connaît déjà, il y a le mode majeur et les modes mineurs ». Pauvres naïfs que vous êtes, les modes majeurs et mineurs ne repré­sentent que la partie émer­gée de l’ice­berg ! Car lais­sez-moi vous apprendre la chose suivante : chaque gamme porte en elle-même autant de modes diffé­rents qu’elle contient de notes ! 

L’exemple ci-dessous vous permet­tra de vous fami­lia­ri­ser avec ce nouveau concept (nous revien­drons dans un prochain article sur l’his­toire et la nomen­cla­ture des modes…), en vous présen­tant les modes issus d’une gamme majeure.

les modes de la gamme majeure
1 mode ionien
00:0000:06
  • 1 mode ionien 00:06
  • 2 mode dorien 00:06
  • 3 mode phry­gien 00:04
  • 4 mode lydien 00:06
  • 5 mode mixo­ly­dien 00:06
  • 6 mode éolien 00:06
  • 7 mode locrien 00:06

Comme nous pouvons le voir, chacun de ces modes se base sur l’une des notes consti­tu­tives de la gamme, pour ensuite se dérou­ler dans le respect absolu des autres notes et des inter­valles habi­tuels de la gamme concer­née.  C’est pourquoi ces modes sont dits « natu­rels », tout comme la gamme mineure natu­relle que nous connais­sons déjà et qui corres­pond en fait au mode éolien ci-dessus. Les modes mineurs harmo­nique et mélo­dique ne sont pas présen­tés ici car ils ne sont pas… natu­rels (CQFD). La gamme à laquelle se rapportent les modes est appe­lée la « gamme-mère ». 

Diffé­rences entre gamme, tona­lité et mode 

Toute­fois, la révé­la­tion de l’exis­tence de tous ces nouveaux modes pose ques­tion. Comment cerner concrè­te­ment la diffé­rence entre un mode, une gamme, une tona­lité ?

Une gamme est défi­nie par la suite de notes qui la composent. Ainsi Mi majeur est compo­sée des notes Mi, Fa#, Sol#, La, Si, Do#, Ré#. Or, comme nous venons de le voir, ces notes se retrouvent égale­ment dans tous les modes issus de la gamme de Mi majeur. Il en découle que le seul fait qu’un morceau de musique soit consti­tué à partir des notes d’une gamme donnée ne suffit pas à consi­dé­rer que le morceau concerné soit dans la tona­lité de cette gamme. Je ne parle bien sûr pas ici de modu­la­tion passa­gère dans une autre tona­lité, mais bien d’un morceau qui ne serait exclu­si­ve­ment composé que des notes d’une seule gamme. Pour faire simple : ce n’est pas parce qu’un morceau est écrit avec les notes de la gamme de Mi majeur que le morceau en ques­tion est forcé­ment en Mi majeur !

En consé­quence cela remet en pers­pec­tive la notion même de tona­lité ! En effet, si celle-ci ne peut plus se défi­nir unique­ment par les notes qui la composent, qu’est-ce qui pourra bien la carac­té­ri­ser de manière défi­ni­tive ? Si vous avez bien lu le présent dossier (en parti­cu­lier les articles trai­tant de la modu­la­tion), vous devriez avoir déjà des éléments de réponse.

Allez je vous donne la réponse : au-delà des notes qui la composent, une tona­lité est avant tout carac­té­ri­sée par la présence, la fréquence et l’en­chaî­ne­ment des degrés de la gamme, notam­ment le V et le I ! En simpli­fiant, on peut presque dire que c’est la présence des cadences – et donc notam­ment la cadence parfaite – qui défi­nit la tona­lité d’un morceau.

Tout cela vous semble obscur ? Vous vous deman­dez que sont les modes, à quoi ils servent, à quoi ressemblent les modes issus des gammes mineures, quelle est leur histoire, est-ce qu’ils mordent ? Ne paniquez pas, les prochains articles devraient vous appor­ter les réponses souhai­tées ! 

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