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Pédago
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La pédale et l’accord sus4 - Les bases de l'harmonie - 29e partie

Dans les articles précédents, nous avons principalement étudié les dissonances et les consonances, et comment celles-ci alternaient au sein de mouvements harmoniques.

La pédale et l’accord sus4 : Les bases de l'harmonie - 29e partie
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Et si nous allions main­te­nant mettre un peu de stabi­lité au sein même de ces mouve­ments, qu’en pensez-vous ? C’est là que la pédale entre en jeu !

La pédale

La pédale, dans ce cas précis, ne désigne pas l’ac­ces­soire bien connu des pianistes et clavié­ristes de tous poils, et qui sert habi­tuel­le­ment à main­te­nir le son une fois que les touches sont relâ­chées.

Et pour­tant, concep­tuel­le­ment, on n’en est pas loin. En effet la pédale harmo­nique consiste à faire durer une note sur plusieurs accords consé­cu­tifs, qu’elle soit répé­tée ou bien tenue. En géné­ral, une pédale fait quasi­ment toujours entendre la tonique ou la domi­nante de la tona­lité géné­rale du morceau ou de la tona­lité de modu­la­tion. Concer­nant les modu­la­tions, je vous invite à vous repor­ter aux articles 17 à 22. La pédale est dite simple si elle ne fait entendre que la tonique ou la domi­nante, et double si elle fait entendre les deux.

Les pédales sont bien entendu utili­sables en majeur ou en mineur, brèves ou longues, pour faire entendre des cadences ou bien des accords sans lien fonc­tion­nel.

Dans l’exemple suivant, on a ainsi une pédale simple sur Do qui se pour­suit sur l’en­semble de la progres­sion d’ac­cords. Sur les deux premières mesures, on peut égale­ment consi­dé­rer que l’on a une double pédale de la tonique et de la domi­nante, Do et Sol.

pédales générales
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Mais alors vous me direz, en quoi la présence de cette note apporte-t-elle une quel­conque stabi­lité ? D’au­tant qu’elle n’em­pêche nulle­ment l’al­ter­nance entre disso­nance et conso­nance. Alors ?

Eh bien il se trouve que la pédale apporte un ancrage dans une succes­sion d’ac­cords. Le main­tien ou la répé­ti­tion d’une même note permet d’as­seoir le morceau, d’apla­nir le mouve­ment entre disso­nance et conso­nance ou encore de créer une attente. La stabi­lité de la pédale permet égale­ment d’ac­cen­tuer encore la cohé­rence de certains enchaî­ne­ments d’ac­cords, ou bien d’en adou­cir d’autres. Nous verrons que dans certains cas, l’em­ploi de la pédale permet égale­ment de sortir du cycle des quintes. 

L’ac­cord sus4

Cet accord est parti­cu­liè­re­ment à même d’illus­trer le fonc­tion­ne­ment de la pédale. Il nous faut nous pencher un peu plus en détail sur lui.

accord sus 4
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L’ac­cord de sus4 est un accord un peu spécial. Il s’agit en règle géné­rale d’un accord de septième de domi­nante dont on a remplacé la tierce par la quarte. On dit alors que la quarte est « suspen­due ». Or cette quarte suspen­due confère un carac­tère tota­le­ment parti­cu­lier à cet accord, notam­ment en lui faisant perdre le triton, ce qui le desti­tue de son statut d’ac­cord de domi­nante. Qui plus est, l’exemple suivant montre que par l’in­tro­duc­tion de cette fameuse quarte, l’ac­cord de sus4 se trouve composé aux ¾ de notes issues de l’ac­cord du IIe degré de la gamme, donc d’un accord de sous-domi­nante.

pédale de retard
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Toute­fois, à la diffé­rence d’un accord de sous-domi­nante clas­sique, l’ac­cord de sus4 montre une tendance nette­ment infé­rieure à vouloir résoudre sur l’ac­cord de domi­nante. Il est de ce fait géné­ra­le­ment employé comme ici pour retar­der l’ar­ri­vée de l’ac­cord de domi­nante, voire de l’évin­cer carré­ment dans d’autres cas.

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