Nous terminons ici l'étude des voicings dans le cadre des cadences, en voyant un peu comment nous pouvons enrichir les accords des cadences que nous avons étudiés dans les articles précédents.
Commençons par les accords de la demi-cadence.
La demi-cadence enrichie
Nous reprenons l’exemple de l’article 39 en y ajoutant la neuvième de chacun des accords, et la treizième du second accord.
Nous voyons que nous conservons les mêmes mouvements de la basse et de l’ancienne voix supérieure. Mais nous observons également trois nouveautés. Tout d’abord, la quinte de l’accord de Sol a disparu afin d’alléger le voicing. Comme nous l’avons vu dans l’article 36, la quinte est l’élément d’un accord ou d’un voicing dont on peut en général se passer le plus facilement. Ensuite, la voix supérieure est maintenant définie par le Mi, respectivement neuvième de l’accord de Ré et treizième de l’accord de Sol. Enfin, si les voix centrales restent immobiles comme dans l’exemple précédent, elles sont maintenant définies par le Fa et le La, alors qu’il s’agissait du Ré et du Fa dans l’exemple « non enrichi ». Leur immobilité et celle de la nouvelle voix supérieure assurent une très grande stabilité à l’ensemble.
La cadence parfaite enrichie
À partir de ce nouveau voicing de dominante, voyons maintenant comment nous pouvons revenir vers la tonique tout en conservant l’esprit d’enrichissement harmonique.
Là aussi, le mouvement de basse initial est maintenu. Mais c’est bien le seul point commun avec l’exemple de l’article 39. Et le changement le plus frappant est la disparition du traditionnel mouvement de la sensible vers la tonique ! En effet, la caractéristique des accords « majeur sept », comme leur nom l’indique, c’est de conserver dans leur structure la septième de la tonalité, donc la sensible. Il n’y a donc plus de mouvement résolutif sensible-tonique entre l’accord de dominante et l’accord de tonique majeur 7. La voix supérieure est donc maintenant définie par le mouvement conjoint descendant Mi-Ré. Les trois voix centrales restent globalement très stables, avec le La et le Si qui restent en place, pendant que le Fa descend en mouvement conjoint sur le Mi.
On remarquera que dans les deux exemples précédents, l’enrichissement des voicings nous a conduits à retirer le superflu : adios donc la quinte de chacun des voicings.
La cadence plagale enrichie
On continue notre exploration avec la cadence plagale, telle que présentée dans l’article 40. Là aussi, on passe d’un enchaînement de voicings basés sur des triades ouvertes à un enchaînement des versions 7–9–13 des mêmes voicings.
Ici encore ne subsiste réellement que le mouvement de basse, et ici toujours, on s’est débarrassé de la quinte afin de rendre l’ensemble plus digeste. La voix supérieure est maintenant définie par un mouvement disjoint ascendant de Sol vers Si. Les voix intermédiaires sont d’une stabilité à toute épreuve puisque les trois voix restent immobiles, rien que ça !
Rendez-vous dans le prochain article afin de poursuivre notre voyage dans l’utilisation d’accords enrichis dans les voicings de vos cadences !