Se connecter
Se connecter

ou
Créer un compte

ou

Sujet L'Orgue à tuyaux et l'Organiste

  • 2 956 réponses
  • 85 participants
  • 169 627 vues
  • 81 followers
Sujet de la discussion L'Orgue à tuyaux et l'Organiste


1958087.jpg
ci-dessus: l'orgue de Dole (Jura)



Venez à la découverte de cet instrument secret et si particulier... un instrument très différent des autres, tant par son histoire et sa littérature, que par le rapport inhabituel qu'entretient son musicien avec lui, et puis sa situation si singulière, au cœur d'un bâtiment (c'est vrai surtout en France) très... connoté.

C'est ici le topic réservé à tous ceux qui veulent découvrir cet instrument.

Je vais tenter de vous ouvrir à lui. Vous dévoiler ses mille secrets. Faire voler en éclats les a-priori et les préjugés qui lui collent aux tuyaux : non, l'orgue n'est pas qu'un pousseur d'alléluias! Oui, on joue autre chose que des messes dessus! Et oui, c'est l'instrument le plus difficile au monde...
On n'est pas ici entre élitistes de l'instrument, entre vieux barbons.
Ce lieu est ouvert à tous.
Puissé-je vous intéresser au monde fabuleux qui se cache derrière ces austères rangées de hauts tuyaux (cela, qu'on appelle véritablement "les orgues" au féminin pluriel) et ce monumental buffet en bois massif, qui trône au-dessus de l'entrée, en hauteur, dominant la nef comme la passerelle de commandement domine le pont du navire...

Tè, bé, venez avec moi! Empruntez à ma suite le petit escalier dérobé au fond de l'église, en colimaçon, et montons à la tribune, cette petite place réservée au commandant de bord... Pour ouvrir le débat de manière surprenante et ma foi, plutôt agréable, je laisse la place à une commandante: miss Carol Williams, dans un morceau classique très, très connu: le Vol du Bourdon de Rimski-Korsakov.
L'occasion, peut-être, pour certains d'entre vous, de voir pour la première fois un organiste en action à sa tribune. L'occasion, probablement, d'en prendre également plein la gueule: admirez le jeu de jambes de madame et songez à la diabolique précision de ses pieds... nous reparlerons de tout ça, juste après.

(PS) Je sais: sa petite oeillade assassine à 00:08 a fait trembler tous les matous du forum. http://laurent.tarrisse.perso.sfr.fr/test_gif/loving.gif
Avez-vous aimé ce premier argument en faveur de mon instrument chéri ?
Afficher le sujet de la discussion
1881
x
Hors sujet :
La créativité, ça peut se réveiller, mais ça ne s'apprend pas.
1882
Citation de Desmodue :
Comme on l'a déjà fait remarquer le conservatoire n'a pour but que de former des professionnels de la musique, instrumentistes ou enseignants, et absolument pas de donner des cours à des amateurs. Pour ceux-là il y a tout ce qui est associations, MJC ou écoles de musique municipales (pas toutes)...si tant est qu'il y en ait dans leur coin.

S'il y a tout plein de gamins qui sortent le soir ou le mercredi du conservatoire, partoches et clarinette sous le bras (je n'ai rien contre la clarinette, qu'on se le dise !) c'est surtout parce que leurs parents les y ont mis. Combien iront jusqu'au bout ? Très peu, il y a un gros "turn over" des élèves.


As-tu lu mon post ?

Non, ce n'est absolument pas vrai. Au conservatoire, il y a le cursus amateur et pro. Il y a même la possibilité d'être auditeur hors cursus, c'est à dire suivre les cours sans passer d'examens (et donc sortir sans diplôme).
Concernant le turn over, il a certes des abandons en cours de route comme partout, mais jamais aussi important qu'en école de musique.
Ce sont aussi les parents qui inscrivent leur enfant à un cours particulier ou une association ou école de musique. Quand l'enfant désire apprendre un instrument, les parents ont le choix entre plusieurs structures, chacune avec ses avantages et inconvénient. Ils choisiront celle qui correspond le plus à leur enfant.

Il n'y a que les deux conservatoires nationaux supérieurs qui forment uniquement les pro. Pour y rentrer, il faut avoir terminé le cursus professionnel d'un conservatoire puis passer le concours d'entrée.
1883
x
Hors sujet :
Citation de Myazomoth :
La créativité, ça peut se réveiller, mais ça ne s'apprend pas.

Je n'en suis pas sur.
Oui, clairement, ça s'éveille, ça se développe... ou ça s'éteint. L'école fait ça très bien (l'éteindre). C'est pas la peine de le faire faire aussi par des cursus d'enseignement artistique.
En tous cas, ce qui est sur, c'est qu'il y aura une vraie différence de créativité entre quelqu'un a qui on a développé la pratique de la création et quelqu'un à qui on ne l'aura pas permis.
1884
Vous vous souvenez de la Cantate 169 de JS Bach que j'ai postée un peu plus haut au Post 1847 ?
Et bien le chef qui dirige depuis l'orgue avait entre autre dans sa partition des airs obligpés pour l'orgue, c'est à dire une composition ecrite à la note près, qu'il a exécutés avec brio et talent, non? Il faut déjà un grand talent d'instrumentiste, de musicien, connaitre la technique de son instrument pour exécuter en public ce genre de pages.

Citation :
Je ne sais pas ce qu'il en est de l'enseignement du classique aujourd'hui, mais les gens que je connais qui sortent de ce cursus, soit sont incapables de faire autre chose que d'interpréter une partition qu'ils ont sous les yeux (ou, au mieux, auront apprise par coeur), soit ont dû travailler énormément et suivre d'autres cursus (jazz par exemple) pour sortir du carcan "lecture + interprétation fidèle".


Et bien cela n'empêche pas ce musicien, excellent interprète de savoir parfaitement improviser, quand il faut et au besoin bien-sûr. Ce monsieur est LE plus grand improvisateur que je connaisse, qui enseigne sa matière dans LE plus grand institut que je connaisse.
Il est à mes yeux et à mes oreilles la preuve en personne qu'on peut cultiver "parfaitement" l'interprétation fidèle issue de la formation classique et l'art immense de l'improvisation, la sensibilité pour la création.

Mais il y a énormément de musiciens sortis du conservatoire qui n'auront jamais besoin de savoir improviser de toute leur carrière. Ils se "contenteront" de bien jouer de leur instrument et souvent ce sera déjà bien suffisant.
J'en connais d'autres qui sont de bons improvisateurs très inspirés mais qui sont loin d'être de bons instrumentistes.

On ne peut pas toujours opposer la rigueur d'execution d'un technicien de son instrument à l'artiste improvisateur, créateur plein de sensibilité etc.

Tout dépend de la quantité de valeurs que chacun sous-entend dans la notion de "musiciens".

   moi, j'ai pas d'blé mais j'ai du son...

1885
Citation de MaiMai :
Ce monsieur est LE plus grand improvisateur que je connaisse, qui enseigne sa matière dans LE plus grand institut que je connaisse.

C'est quoi cet institut?
1886
Citation :
Et bien cela n'empêche pas ce musicien, excellent interprète de savoir parfaitement improviser, quand il faut et au besoin bien-sûr. Ce monsieur est LE plus grand improvisateur que je connaisse, qui enseigne sa matière dans LE plus grand institut que je connaisse.
Il est à mes yeux et à mes oreilles la preuve en personne qu'on peut cultiver "parfaitement" l'interprétation fidèle issue de la formation classique et l'art immense de l'improvisation, la sensibilité pour la création.

C'est pas toi qui critiquait le fait de tirer des généralités d'un cas particulier ? :bravo:
1887
x
Hors sujet :
Citation :
C'est pas toi qui critiquait le fait de tirer des généralités d'un cas particulier ? :bravo:

Relis bien le paragraphe qui suit où je parle d'interpréte incapable d'improviser et de l'autre d'improvisateur piètre instrumentiste.

L'institut en question est la Musik Akademie Basel, en l'occurrence prof à la Schola Cantorum Basiliensis.

   moi, j'ai pas d'blé mais j'ai du son...

1888
x
Hors sujet :
N'empêche que tu t'appuies sur un cas. :-D
Mais je taquine. Je te renvoies juste à ta propre rhétorique où, en l'espèce, tu n'as pas forcément tord, mais où tu vois toi-même que les généralités ont besoin d'exemples pour être illustrés. :bravo:

Citation :
L'institut en question est la Musik Akademie Basel, en l'occurrence prof à la Schola Cantorum Basiliensis.

Ce que tu n'avais pas précisé. Tu évoques donc des systèmes de formation étrangers à la France. Pour ma part, je ne les connais pas, donc ne peux en parler.

Citation :
Il est à mes yeux et à mes oreilles la preuve en personne qu'on peut cultiver "parfaitement" l'interprétation fidèle issue de la formation classique et l'art immense de l'improvisation, la sensibilité pour la création.

Je suis totalement d'accord avec ça. C'est pour ça que je trouve particulièrement dommage que la formation classique en France semble faire l'impasse sur la seconde ou en tous cas l'a longtemps faite.

Citation :
On ne peut pas toujours opposer la rigueur d'execution d'un technicien de son instrument à l'artiste improvisateur, créateur plein de sensibilité etc.

En l’occurrence, je ne les ai jamais opposés. Je me permets de citer mon cas particulier (qui n'est pas une généralité, j'en conviens) d'autodidacte de la guitare qui était arrivé à faire un très honnête guitariste rythmique pro. Ensuite, c'est en apprenant la théorie que j'ai pu sortir de mes limites et improviser et c'est la maîtrise technique de mon instrument qui m'a permis de mettre en pratique l'apprentissage théorique et de m'aventurer sur les territoires de l'improvisation.
1889
Merci MaiMai.
Pour nous rapprocher du sujet, et pardon si cette question à déjà été posée: Dans les instituts, conservatoires ou écoles qui enseignent l'orgue, quel instrument utilise-t-on? A-t-on un orgue à disposition?
1890
Normalement il y a toujours un petit orgue dans le conservatoire. Ce qui n'empêche ensuite nullement un élève d'aller par ailleurs tâter des instruments dans une église.
L'essentiel dans l'apprentissage de l'orgue n'est pas de savoir gérer la profusion de jeux, mais de savoir se battre avec plusieurs claviers, un pédalier, et se forger à côté un 'art de la registration' pour connaître quels jeux peuvent coller pour interpréter telle ou telle pièce. Un petit orgue permet déjà tout cela.

[ Dernière édition du message le 17/12/2019 à 15:13:45 ]