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Test du HT Club 40 de Blackstar - Plus près des étoiles (noires)

Blackstar, constructeur britannique d’amplis et de pédales à lampes, est connu des guitaristes pour ses séries «Artisan», des amplis câblés à la main au son crunchy, et «One», des modèles Hi-Gain qui ont la faveur des métallurgistes. La marque revient cette année avec une nouvelle série d’amplis à lampes, «HT Venue», se voulant moins onéreuse et néanmoins polyvalente. Focus sur le combo 40 Watts.

 

Blackstar HT Club 40
L’en­seigne Blacks­tar est née en 2007 quand des anciens de chez Marshall déci­dèrent de lancer leur propre marque d’am­plis à lampes. D’abord virent le jour des pédales d’over­drive à lampes puis des amplis conçus en Angle­terre et assem­blés à la main en Corée, les « Arti­san ». La série « One » sortit un an plus tard avec un son plus contem­po­rain et beau­coup plus de réserve de gain. Il ne manquait plus qu’une série entrée de gamme plus acces­sible pour complé­ter l’offre du construc­teur. C’est chose faite avec les amplis HT Venue qui héritent de quelques fonc­tions des séries plus onéreuses et du savoir-faire des petits gars de chez Blacks­tar.

 

La gamme propose pas moins de 6 amplis, du 20 au 100 Watts avec des combos, des têtes et des enceintes. Le modèle testé aujour­d’hui est le HT Club 40, un combo 40 Watts tout lampes aux alen­tours de 600€.

 

Commençons par débal­ler l’en­gin…

 

Dark Valvor

 

 

Blackstar HT Club 40
Le HT Club 40 est un beau bébé de 24,4 kg dont les mensu­ra­tions sont : 61,9 × 56,6 × 29,7 cm. Sous la capot se cache un préam­pli­fi­ca­teur doté de deux lampes ECC83, un ampli­fi­ca­teur de 40 Watts RMS avec deux lampes EL34 et un haut-parleur Celes­tion 12 pouces. La fini­tion est plutôt bonne, avec des potards en plas­tique et des switchs de mise sous tension et stand-by chro­més. La poignée située sur le dessus de l’ap­pa­reil est en cuir tout comme le revê­te­ment gris foncé de l’am­pli. Le tout est assez classe, rela­ti­ve­ment passe-partout, et convien­dra à la majo­rité des guita­ristes. Le dos de l’am­pli est fermé aux trois quarts et la partie ouverte est proté­gée par une grille. Le HT Club 40 donne une bonne impres­sion de robus­tesse et pourra être trans­ba­huté sans problème.

 

Au niveau des connec­teurs, on retrouve la sempi­ter­nelle entrée guitare en jack 6,35 mm et trois sorties haut-parleurs au dos : une 16 ohms qui servira soit au baffle interne, soit à un baffle externe 16 Ohms qui sera utilisé seul. Les deux autres sorties permettent soit de bran­cher deux haut-parleurs 16 Ohms (l’in­terne et un externe, ou deux externes), soit un haut-parleur 8 Ohms seul. À côté de ces connec­teurs, nous retrou­vons l’en­trée foots­witch, qui est livré avec l’am­pli (s’il vous plait !), et qui permet­tra de chan­ger de canal et d’ac­ti­ver la réverbe. Une sortie avec émula­tion de baffle est aussi dispo­nible et permet de s’af­fran­chir de micro et de relier direc­te­ment son ampli à sa table de mixage ou carte son. Le son de la simu­la­tion n’est pas extra­or­di­naire, mais elle a le mérite d’exis­ter et pourra dépan­ner. Un switch dédié à la réverbe numé­rique inté­grée a pour rôle de chan­ger la sono­rité de l’ef­fet : soit chaude et étouf­fée, soit brillante. L’ef­fet ne supplan­tera pas les pédales ou racks dédiés, mais fera l’af­faire en répète.

 

Enfin, une boucle d’ef­fet mono vous permet­tra de bran­cher vos effets en rack ou pédale, à un niveau de +4dBu ou –10 dBV.

 

Passons main­te­nant aux réglages de l’am­pli.

 

Tour­nez les boutons

 

Blackstar HT Club 40
Commençons par les réglages clas­siques avant de s’at­taquer aux deux parti­cu­la­ri­tés de cet ampli. Le HT Club 40 possède deux canaux, swit­chables via un bouton pous­soir situé sur la façade de l’ap­pa­reil ou le foots­witch inclus. Le premier canal, dédié aux sons clairs et crunchs, est très simple à régler car il ne possède que deux potards : un volume et un tone. Le premier servira à régler le volume du canal et par la même occa­sion le faire crun­cher ou non, tandis que le deuxième permet­tra d’avoir un son plus ou moins clair / sombre en réglant la balance entre les fréquences graves et aiguës. Le canal saturé propose un peu plus de réglages, avec un gain en entrée pour régler la quan­tité de satu­ra­tion, et un volume. Côté égali­sa­tion, c’est un peu plus étoffé avec un clas­sique égali­seur trois bandes : grave, médium et aigu. Au niveau master, on retrouve le réglage de la réverbe et le volume géné­ral.

 

Les deux parti­cu­la­ri­tés se situent au niveau des commu­ta­teurs « Voice » dispo­nibles sur chaque canal et le fameux réglage ISF (que les riches se rassurent, il ne s’agit pas d’im­pôt ici, mais d’Infi­nite Shape Feature) hérité de la série « One » de Blacks­tar.

 

 

Blackstar HT Club 40
Le bouton Voice du canal clair permet de passer d’un son typé « boutique », avec pas mal de médiums et d’ai­gus et qui crunch comme il faut quand on pousse le volume, à un son plus moderne, plus compact, avec plus de basses et qui crunch moins faci­le­ment. Sur le canal saturé, on peut, grâce au switch Voice, passer d’un son clas­sique et crun­chy à un son avec plus de dyna­mique, de médium et de corps, et une satu­ra­tion plus lisse. Avec ces diffé­rents voicings, nous avons déjà quatre sons de base diffé­rents, mais le petit Blacks­tar ne s’ar­rête pas là !

 

L’ISF est une fonc­tion­na­lité que l’on retrouve sur certains amplis Blacks­tar, dont le HT Club 40, sous forme d’un poten­tio­mètre qui agit sur la réponse de l’éga­li­seur du canal saturé. Dans la pratique, ce potard permet de passer d’un son typé améri­cain, avec des basses précises et des médiums plus agres­sifs, à un son plus british, moins agres­sif et plus boisé, d’après le construc­teur. Tech­nique­ment, l’ISF modi­fie les fréquences sur lesquelles agit l’éga­li­seur, notam­ment les moyennes fréquences. L’ef­fet s’en­tend parti­cu­liè­re­ment lorsque l’on baisse le potard médium et permet de chan­ger radi­ca­le­ment le son et la réponse de son ampli aux réglages de l’éga­li­seur. L’avan­tage d’avoir l’ISF sous forme de potard, c’est de pouvoir accé­der à tous les inter­mé­diaires et d’avoir ainsi un son hybride, entre le son améri­cain et le son anglais.

 

Sur le papier, on a donc six sons de base très diffé­rents, avec tous les inter­mé­diaires. Voici ce que cela donne dans la pratique…

 

Le son

Blackstar HT Club 40Le Blacks­tar a été testé avec le haut-parleur inté­gré, mais aussi avec le Torpedo de Two Notes, permet­tant d’en­tendre l’am­pli avec diffé­rentes enceintes et micros. Les trois guitares qui ont été utili­sées pour les prises de son ont chacune leur carac­tère et permettent de voir si l’am­pli respecte l’ins­tru­ment et retrans­crit leur spéci­fi­cité. Nous avons donc sorti une Gibson Les Paul Studio, dotée de ses micros humbu­cker d’ori­gine, une Gretsch G5139 montée avec des micros TV Jones Magna’­tron, et une Squier Tele­cas­ter Custom de la série Clas­sic Vibe qui a fait l’objet d’un test il y a peu sur Audio­Fan­zine. La puis­sance de la bête est assez consé­quente et permet de l’uti­li­ser en répé­ti­tion avec un batteur et même en concert dans des bars et petits clubs.

 

 

Blackstar HT Club 40
Sur certains voicings, nous retrou­vons sans trop de surprises un son assez typé Marshall, tant sur les sons clairs que satu­rés. Mais les diffé­rents voicings et l’ISF permettent de trans­fi­gu­rer le timbre de l’am­pli et d’élar­gir consi­dé­ra­ble­ment la palette de sons. Ainsi, le voicing 1 du canal clair sonne très vintage, tandis que le voicing 2 est plus beau­coup clair et moderne. L’ISF permet d’agir sur les fréquences de l’éga­li­seur et a une grande influence sur le son quand on creuse les médiums, comme sur l’exemple sonore avec la Les Paul.

 

 

 

Voici les exemples sonores avec la Les Paul :

 

Les Paul – Micro manche
00:0000:18
  • Les Paul – Micro manche00:18
  • Les Paul – Micro cheva­let00:19
  • Les Paul – Micro cheva­let00:19
  • Les Paul – Micro cheva­let00:19

 

 

Avec la Gretsch :

 

Gretsch – Micro manche
00:0000:21
  • Gretsch – Micro manche00:21
  • Gretsch – Micro cheva­let00:16
  • Gretsch – Micro manche00:32
  • Gretsch – Micro manche et cheva­let00:31

 

 

Et enfin, avec la Tele­cas­ter :

 

Tele­cas­ter – Micro manche
00:0000:20
  • Tele­cas­ter – Micro manche00:20
  • Tele­cas­ter – Micro manche00:21
  • Tele­cas­ter – Micro cheva­let00:31
  • Tele­cas­ter – Micro manche00:24
  • Tele­cas­ter – Micro cheva­let00:28

 

 

Nous sommes devant un ampli très complet et poly­va­lent et fina­le­ment, la seule chose que l’on pour­rait lui repro­cher est un léger manque de carac­tère, notam­ment sur les sons clairs. On aurait aussi aimé avoir un égali­seur trois bandes et pourquoi pas un ISF sur le premier canal. Pour le reste, c’est du tout bon, surtout quand on regarde le prix (600€ envi­ron) pour un combo tout lampe de 40 Watts.

 

Conclu­sion

 

 

Blackstar HT Club 40
Blacks­tar, avec sa série HT, propose de bons amplis, au panel de sons élargi et au prix acces­sible. La qualité de fabri­ca­tion est soignée et les fonc­tions propo­sées offrent un vrai plus à l’uti­li­sa­teur. Ainsi, les diffé­rents voicings donnent accès à quatre sons de base, et l’ISF trans­fi­gure tota­le­ment l’éga­li­seur du canal saturé permet­tant au guita­riste de façon­ner faci­le­ment et rapi­de­ment le son émanant de l’am­pli. Rajou­tez à cela une puis­sance sonore suffi­sante pour jouer en groupe et un foots­witch inclus, et vous obtien­drez un ampli tout lampe poly­va­lent et abor­dable.

 

 

  • Bon rapport qualité/prix
  • Deux voicings par canal
  • ISF effi­cace et inté­res­sant
  • Foots­witch inclus
  • Une bonne poly­va­lence
  • Puis­sance suffi­sante pour jouer en groupe

 

  • Sons clairs pouvant parfois manquer de carac­tère

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