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Introduction - Les bases de l'acoustique : le décibel

Depuis nos premiers cours d’arithmétique, nous avons appris à associer les notions de quantités aux quatre opérations de base : l’addition, la soustraction, la multiplication et la division. Notre esprit a très vite compris que deux bonbons multipliés par deux faisaient bien quatre petites sucreries dans notre poche. Et bien, sur notre belle planète, tout ne fonctionne pas aussi simplement! Avez-vous tout simplement remarqué le matin au petit-déjeuner que lorsque vous ajoutez du lait (à environ 70°C) dans votre thé (lui aussi à 70°C), cela ne faisait pas une boisson à 140°C ! Donc toutes les variables n’obéissent pas uniquement aux lois des quatre opérations de base. C’est le cas des intensités sonores qui ne s’ajoutent pas et ne se multiplient pas comme les bonbons, mais se combinent suivant une autre loi, celle des logarithmes décimaux.

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Depuis nos premiers cours d’arith­mé­tique, nous avons appris à asso­cier les notions de quan­ti­tés aux quatre opéra­tions de base : l’ad­di­tion, la sous­trac­tion, la multi­pli­ca­tion et la divi­sion. Notre esprit a très vite compris que deux bonbons multi­pliés par deux faisaient bien quatre petites sucre­ries dans notre poche. Et bien, sur notre belle planète, tout ne fonc­tionne pas aussi simple­ment! Avez-vous tout simple­ment remarqué le matin au petit-déjeu­ner que lorsque vous ajou­tez du lait (à envi­ron 70°C) dans votre thé (lui aussi à 70°C), cela ne faisait pas une bois­son à 140°C ! Donc toutes les variables n’obéissent pas unique­ment aux lois des quatre opéra­tions de base. C’est le cas des inten­si­tés sonores qui ne s’ajoutent pas et ne se multi­plient pas comme les bonbons, mais se combinent suivant une autre loi, celle des loga­rithmes déci­maux.

Je n’en­tends rien, parlez deux fois plus fort

Eh bien, vous n’en­ten­drez pas deux fois mieux! Pour tous les sens humains, la sensa­tion est propor­tion­nelle au loga­rithme de l’ex­ci­ta­tion, c’est la loi de Fech­ner. Pour avoir la sensa­tion que le volume sonore ait doublé, il faut en réalité multi­plier la puis­sance de la source par 10.
Cette sensa­tion est subjec­tive, elle permet­tra de défi­nir une unité de mesure tenant compte des diffé­rences donc une unité de compa­rai­son appe­lée le Bel, égal à 10 déci­bels.

Log 10 P/ P= Log 10 = 1 Bel = 10 dB

(Nous rappe­lons que le Log à base 10 de 10 est égal à 1)

Pour calcu­ler en dB, la varia­tion d’in­ten­sité x entre deux sources de pres­sion acous­tique P1 et P2, xdB= 10 Log P1 /P2

Plus on est de fous, plus on fait de bruit!

Exact, mais encore une fois pas dans les propor­tions que l’on pour­rait imagi­ner au point de départ. Le tableau suivant vous aidera à comprendre comment double la sensa­tion de volume sonore chaque fois que l’on multi­plie la puis­sance de la source sonore par 10.

Sensa­tion de volume sonore
1
2
4
8
16
Varia­tion en Bel
0
1
2
3
4

Et quand on parle en même temps tous les deux à la même  puis­sance ?

Déjà, on ne risque pas de se compren­dre… habi­tués des scènes de ménage, réflé­chis­sez! Quoi qu’il en soit, l’in­ten­sité en dB ne doublera pas, ce qui récon­for­tera les ensei­gnants aux classes dissi­pées, deux élèves qui parlent en même temps ne font pas deux fois plus de bruit dans la classe ! Il y aura cepen­dant une augmen­ta­tion du volume sonore global.

La varia­tion de ce volume sonore expri­mée en dB se calcule de la manière suivante :

Log 2P/P = Log 2= 0,3 Bel= 3 dB (nous rappe­lons que Log déci­mal de 2 est égal à 0,3)

Donc lorsque deux élèves parlent en même temps à pres­sion acous­tique égale, le niveau sonore de la classe n’a augmenté que de 3 déci­bels! Donc, amis ensei­gnants, lais­sez-les s’ex­pri­mer!

De l’unité de compa­rai­son à l’unité de valeur

Pour passer de l’unité de compa­rai­son à l’unité de valeur, il faut défi­nir un point de départ comme le 0°C de la tempé­ra­ture par exemple.
Pour l’in­ten­sité sonore, nous pren­drons pour réfé­rence, la valeur de la pres­sion P0 corres­pon­dant à la limite de percep­tion de notre oreille pour la fréquence de 1000 Hertz.
Cette valeur P0 est égale à 2. 10–5 Pascals. (Pa)

Ce nouveau dB s’ap­pel­lera le dB SPL (Sound Pres­sure Level, niveau de pres­sion sonore, sous-entendu « limite néces­saire » à l’au­di­tion.)

Nous savons que la puis­sance de l’onde sonore varie avec le carré de la pres­sion donc:

10 Log (P/P0)2 = 20 Log ( P / P0) = 20 Log (P/ 2. 10–5) = 0 dB SPL

La pres­sion est expri­mée en Pascal. Nous rappe­lons pour les aller­giques aux maths que Log xY= y Log x

Quelques exemples chif­frés

Un séchoir à cheveux peut atteindre une inten­sité allant de 60 à 95 dB, une rame de métro, de 90 à 115 dB, un concert sympho­nique 110 dB, un concert de rock 110 à 120 dB (comme quoi ce n’est pas forcé­ment le style de musique choi­sie qui est respon­sable systé­ma­tique­ment des risques de nuisances audi­tives!), un incen­die peut atteindre 150 dB!

Et nos oreilles dans tout cela ?

Si nous nous repor­tons au diagramme de Flet­cher, nous consta­tons que le seuil de douleur se situe autour de 120 et 130 dB. Et heureu­se­ment que les inten­si­tés ne s’ajoutent pas, car imagi­nez ce que donne­rait un embou­teillage s’il fallait multi­plier l’in­ten­sité moyenne d’un moteur par le nombre de véhi­cules, on serait bien au-delà des 120 dB!

En concert, la valeur légale auto­ri­sée est de 105 dB SPL… À médi­ter ! (voir enca­dré page 6)

Nos oreilles sont fragiles même si elles n’ex­priment pas leurs souf­frances dans l’im­mé­diat. Ména­geons-les et appre­nons à mieux évaluer les nuisances qui pour­raient les dété­rio­rer. Un prochain dossier sera consa­cré à l’au­di­tion ou comment mieux se connaître pour mieux se proté­ger.

  • Bruits légers, entre 0 et 30 dB
  • Bruits gênants, entre 30 et 60 dB
  • Bruits fati­gants, entre 60 et 100 dB
  • Bruits dange­reux, au-delà de 100 dB

Le site du CIDB renseigne de manière détaillée sur les nuisances sonores, vous pour­rez y trou­ver des chiffres inté­res­sants dont il est impor­tant de prendre conscience.

Nous allons complé­ter ce premier volet théo­rique par une seconde partie, consa­crée cette fois à un usage plus tech­nique des machines, nous allons abor­der l’ajus­te­ment des para­mètres de dyna­mique au moyen du compres­seur et de l’ex­pan­seur.

Discret, mais effi­ca­ce…

Le compres­seur n’est en géné­ral pas aussi bien connu dans son utili­sa­tion comme peut l’être celle de la réver­bé­ra­tion ou de l’éga­li­seur, bien plus spec­ta­cu­laires au niveau du rendu immé­diat. Pour­tant, son exploi­ta­tion peut très vite s’avé­rer fonda­men­tale lorsque l’on est amené à trai­ter des voix ou diffé­rents instru­ments à forte dyna­mique. Comme nous l’avons vu plus haut, les rapports de dyna­mique peuvent deve­nir consi­dé­rables en fonc­tion du nombre de sources mises en œuvre ou de leur nature. Si l’oreille s’ac­com­mode assez bien d’im­por­tantes sautes de pres­sion acous­tique, nos équi­pe­ments élec­triques sont parfois plus chatouilleux et l’uti­li­sa­tion du compres­seur résou­dra pas mal de problèmes liés à la dyna­mique de sources parfois diffi­ci­le­ment contrô­la­bles…

Plus fort, moins fort…

Comme son nom l’in­dique, le compres­seur aura comme fonc­tion de tasser la dyna­mique d’un signal afin de permettre sa trans­mis­sion sans dété­rio­ra­tions. Pas très diffé­rent du réglage de gain d’en­trée d’une tranche de console ou de son fader, direz-vous… Eh bien si, car si l’ajus­te­ment du gain permet en effet d’adap­ter le niveau élec­trique d’une source à celui d’une entrée de console, il n’agit pas sur les fluc­tua­tions d’in­ten­sité liées au jeu du musi­cien. Il faudrait à cet effet que le tech­ni­cien du son puisse instan­ta­né­ment et en continu, ajus­ter le niveau du fader de la tranche (fig.1). Le compres­seur permet­tra d’ajus­ter auto­ma­tique­ment le niveau de dyna­mique d’un signal selon un réglage donné, en fonc­tion d’un seuil de réfé­rence donné. Le prin­cipe de fonc­tion­ne­ment du compres­seur est donné par son hypso­gramme.

Hypsogramme

Figure 1 : un hypso­gramme de réglage d’un fader

 

Le diagramme met en évidence le lien entre niveaux d’en­trée et de sortie. On peut consta­ter la propor­tion­na­lité des ajus­te­ments de niveaux. Dans le cas d’un compres­seur, on va défi­nir un seuil à partir duquel le gain de sortie ne sera plus linéaire, mais atté­nué. Les deux exemples d’hyp­so­grammes ci-dessous mettent en évidence le point d’in­flexion de la droite, corres­pon­dant au point à partir duquel le niveau de sortie ne sera plus linéaire. On nomme ce point « seuil » ou « thre­shold ». La dévia­tion à partir du seuil met en évidence une progres­sion du niveau de sortie plus lente qu’en dessous: on est donc en train de compres­ser le signal. On exprime cette compres­sion comme un rapport du type 4 :1 ou 2 :1, comme dans nos exemples (Fig.2). Cela signi­fie qu’un gain d’en­trée de 4 corres­pon­dra à un gain en sortie de 1 dans le premier cas, et dans le second, qu’un gain de 2 en entrée ne sera que de 1 en sortie. Une belle appli­ca­tion supplé­men­taire de ce qu’est une progres­sion loga­rith­mique… Enfin, on peut remarquer que notre droite de trans­fert ne passe pas forcé­ment par le 0 des deux axes ; on défi­nit alors un « gain sous le seuil » qui va permettre d’aug­men­ter le niveau global du signal avant qu’il soit compressé. Cela revient alors à réduire la dyna­mique globale de la source, puisque les faibles niveaux seront rehaus­sés et les forts, compres­sés… Un type de son qu’af­fec­tionnent certaines stations de radio.

Compresseur

Figure 2 : on repère aisé­ment le point d’in­flexion de la droite (le niveau du seuil) et la progres­sion du niveau de sortie qui corres­pond au taux de compres­sion.

Dans un sens ou dans l’au­tre…

Dans certains cas, il peut être judi­cieux de monter plus que norma­le­ment le niveau d’un signal et ce, jusqu’à un seuil défini. C’est le rôle de l’ex­pan­seur que l’on peut consi­dé­rer comme… un compres­seur à l’en­vers! Si l’on compare les plug-ins de compres­seur et d’ex­pan­seur de Cubase, on note une évidente simi­li­tude, hormis le fait donc, que les pentes d’ac­tion sont inver­sées.

Compresseur

La loi des 105 dB

Ce texte entré en appli­ca­tion suite au décret nº 98–1143 du 15 décembre 1998 concerne les établis­se­ments rece­vants du public et iden­ti­fiés en tant que tels et qui diffusent à titre habi­tuel de la musique ampli­fiée. Donc, les boîtes de nuit, les salles de concert, les audi­to­riums, et non les lieux privés. Ce texte précise les condi­tions de diffu­sion régle­men­taire et le niveau moyen (105dB) à quelque endroit de la salle où l’on soit, les niveaux de crête auto­ri­sés (120dB), les condi­tions de mesure, ainsi que les obli­ga­tions d’iso­la­tion phonique envers le voisi­nage. Rela­ti­ve­ment contrai­gnante, l’ap­pli­ca­tion de ces condi­tions a rendu l’ex­ploi­ta­tion de certains théâtres urbains assez périlleuse, sans pour autant résoudre tous les problèmes de nuisances sonores, le texte de loi précise le cadre des mesures, mais sans pour autant couvrir l’in­té­gra­lité du spectre de fréquences pouvant poser un problè­me… Le décret fait égale­ment mention de l’obli­ga­tion pour ces lieux de s’équi­per d’un limi­teur régle­men­taire, qui doit être installé par un pres­ta­taire agréé. Puisqu’il s’agit d’une régle­men­ta­tion, le texte prévoit égale­ment les sanc­tions appli­cables en cas de non-respect…

http://www.sante.gouv.fr/htm/dossiers/bruit/

Expander

 

 

 

 

 

 

 

On en met où ?

Comme nous l’avons dit plus haut, le compres­seur trou­vera plei­ne­ment son utilité pour toutes les sources à forte dyna­mique. Son place­ment sera dans la chaîne d’in­sert, entre la source et la sortie de tranche de la console. Son utili­sa­tion aura forcé­ment une inci­dence sur les tran­si­toires d’at­taque de l’ins­tru­ment : si le taux appliqué est très impor­tant, un effet de pompage peut défor­mer consi­dé­ra­ble­ment un son. Il importe donc de mesu­rer l’in­ci­dence des réglages de manière à ce que le résul­tat conserve une bonne crédi­bi­lité après trai­te­ment… Dans le cas d’une voix chan­tée ou parlée, le compres­seur permet­tra d’at­té­nuer les effets de consonnes un peu violentes. Pour une grosse caisse, une caisse claire, les cuivres ou encore dans certains cas le piano, il pourra avan­ta­geu­se­ment simpli­fier la vie du tech­ni­cien du son. À noter aussi, l’uti­li­sa­tion un peu parti­cu­lière sur la guitare : en choi­sis­sant un seuil assez bas et un taux de compres­sion élevé, on obtient un effet de sustain qui gomme les attaques et dont Santana, entre autres, fit un usage inten­sif… Sur la diffu­sion finale ou sur le mix, il pourra être utile de compres­ser, comme nous l’avons évoqué plus haut, afin de réduire la plage de dyna­mique globale: cela peut être plus confor­table pour l’au­di­teur, même si l’iden­tité du son des instru­ments dans le mixage peut en prendre un sacré coup! À l’ex­trême, un taux de compres­sion infini (∞:1, ce qui signi­fie qu’une fois le seuil atteint, le niveau atteint sera constant…) trans­for­mera notre compres­seur en limi­teur. Bien pratique dans certains cas pour calmer les ardeurs incon­trô­lables des amateurs de nuisances sonores, ou régle­men­taire pour respec­ter la loi des 105dB ! (voir enca­dré) Enfin, pour termi­ner, on utilise en maste­ring un appa­reil nommé compres­seur multi-bandes qui permet­tra un ajus­te­ment dyna­mique par zones de fréquences, mais c’est une autre histoi­re…

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  • Bebs7 127 posts au compteur
    Bebs7
    Posteur·euse AFfiné·e
    Posté le 19/09/2012 à 11:47:22
    Article intéressant, mais on ne comprend (déchiffre) que très difficilement tes formules mathématiques... manque de parenthèses etc...
    Pour info : 10 puissance 2 s'écrit 10^2 ou encore 1E2
  • impératricesissi 673 posts au compteur
    impératricesissi
    Posteur·euse AFfolé·e
    Posté le 20/06/2013 à 06:46:35
    Oui c'est intéressant.

    J'aimerais bien, si cela était possible :), en savoir plus sur le décibel. (pour ma petite curiosité intellectuelle).

    Je parle en priorité du décibel SPL (même si, quand déjà j'aurais compris celui là, j'aimerais bien aussi comprendre les autres (entre autre le dBA aussi)).

    Outre le fait que le décibel peut exprimer de nombreux phénomènes, selon wikipédia le décibel SPL peut lui aussi exprimer plusieurs choses différente. A savoir les intensités acoustiques ou les pressions acoustiques. https://fr.wikipedia.org/wiki/D%C3%A9cibel

    Intensité acoustique => W/m2
    0dB SPL = 1pW/m2

    Pression acoustique => Pa
    0dB SPL = 20 uPa

    C'est déjà assez le bordel comme ça avec le décibel en général mais là la même unité peut exprimé deux choses différentes (considérées comme équivalente si je comprends bien)

    Après les explications de wikipédia sur l'intensité acoustique et la pression acoustique sont pour moi trop dur à comprendre.

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Pression_acoustique

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Intensit%C3%A9_acoustique

    Bon wikipédia n'est pas non plus la meilleur source du monde mais si quelqu'un qui y voit clair pouvait un peu m’aiguiller ou me donner une source de vulgarisation je me sentirais moins bête (et il y a tan à faire de ce côté là).icon_facepalm.gif



  • ziqziq2 3 posts au compteur
    ziqziq2
    Nouvel·le AFfilié·e
    Posté le 27/07/2025 à 15:10:46
    Le pb de l'article sur les dB sur ce cite : il contient quelques approximations qui sont suffisantes pour perturber la compréhension.
    Déjà, le dB n'est pas une unité reconnue par le système international (SI) des unités. Cela ne veut pas dire qu'il n'est pas possible de l'utiliser mais qu'il pose certains problèmes pour y être admis. Mais il y a des éléments qui sont admis. Mais avant de les évoquer, il faut revenir sur les trois grandeurs évoquées : pression, intensité et puissance.
    Pour ces trois grandeurs, il faut admettre à ce stade qu’il s’agit toujours de grandeurs acoustiques. Attention car l'intensité ici n'a rien à voir avec l'intensité électrique exprimée en ampère.
    La pression (acoustique) est la grandeur physique qui est perceptible par les oreilles mais aussi par les microphones. S’il était possible de mettre des microphones partout dans l'espace au même moment sans que leur présence ne modifie rien, le champ acoustique serait connu : une cartographie acoustique en 3D serait alors faisable. Cette pression s'exprime comme toutes les pressions en pascal (Pa).
    La puissance (acoustique) s'exprime comme toutes les puissances en watt (W). Elle permet (en partie) de définir une source de bruit (un frigo, un violon, une moto) pour chaque mode de fonctionnement donnée (une voiture au point mort à 1000 tr/min, une voiture en 1ère à 800 tr/min sur du plat, ...). Les oreilles et les microphones ne sont pas sensibles à la puissance.
    L'intensité (acoustique) est associée à la propagation du bruit. Elle s'exprime en watt par mètre carré (W/m2). Elle est associé à une propagation, il n'est donc pas surprenant qu'il s'agit en fait d'un vecteur (donc avec trois composantes) dont l'amplitude s'exprime en W/m2. Identiquement les oreilles ne sont pas sensibles à l'intensité.
    Donc trois grandeurs associées à la source, à la propagation et à la réception. La chaine est complète: émission, propagation, réception. Et ces trois grandeurs si elles peuvent s'exprimer respectivement en W, en W/m2 et en Pa, peuvent aussi s'exprimer en niveau : niveau de puissance (Nw), niveau d'intensité (Ni), niveau de pression (Np). Et tous en dB. Mais il faut bien s'y retrouver et donc introduire un élément qui les distingue. Cet élément ce sera la référence : w0 pour la puissance de référence, i0 pour l'intensité de référence et p0 pour la pression de référence. Et il faudra TOUJOURS que celui qui mentionne des dB indique la référence utilisée (sauf quand aucune ambiguïté n'est possible). Mais ou est l’œuf et la poule ?
    L’œuf : la puissance ? L'intensité ? La pression? Il semble logique que ce soit la source non ? et effectivement la définition admise par tous (admise car le dB n'est pas une unité SI) : le décibel est l'unité du niveau définit par la formule « 10log(w/w0) » avec w une puissance (ET ICI puissance qui n'est pas forcément acoustique !) et w0 une puissance de référence (ET ICI qui n'est pas forcément une puissance acoustique de référence). Quant au log, il s'agit du log décimal (y=logx => 10^y = x). Mais pourquoi tout cela, pourquoi 10 ? Pourquoi log décimal et pas népérien ? Pourquoi puissance ? Pourquoi un rapport de puissance et pas une somme ou une multiplication de puissance ou autre chose ?
    « 10 » car le bel utilisé pour « log(w/w0) » est un peu grand. Donc on multiplie par dix et on prend l'unité dix fois plus petite (le déci) (comme quand le mètre est trop grand : on multiplie par 100 et on prend l'unité 100 fois plus petite : 0.02 m=(100*0.02) (m/100)=2 cm). C'est réglé pour le « 10 ».
    La puissance maintenant. Il va falloir que tu admettes certaines choses. La physique aime bien les équations pour décrire ce qu'il se passe. En les résolvants, le comportement les grandeurs devient connu. Il se trouve qu'en acoustique, il y a trois équations qui montrent ce que doivent vérifier les trois grandeurs liées à une perturbation acoustique : la variation de pression = pression acoustique, la variation de masse volumique = masse volumique acoustique, la variation de vitesse particulaire = vitesse acoustique. Ici on va vite finir (maintenant même) ne plus écrire ni « variation » ni « acoustique » quand il n'y a pas d’ambiguïté. Donc les trois grandeurs sont : pression, masse volumique, vitesse. Pour les décrire, on va parler foot ou plutôt stade de foot mexicain et la fameuse holà que l'on voit partout. Avec une petite modification : chaque spectateur ne va plus se lever mais va glisser sur le siège de son voisin puis revenir à sa place. C’est la holà dite « longitudinale » c'est moins spectaculaire que la vraie holà dite « transversale » mais la longitudinale pose un problème car elle oblige à être touché par son voisin pour aller ensuite toucher l'autre. Si on se connait ça va mais il apparait vite que chaque personne ne connait pas forcément ces deux voisins et n'a pas envie de se faire coller et de coller. Mais en acoustique c'est ce qui se passe dans un fluide. Une particule 1 bouge longitudinalement pousse sa voisine 2 et revient en même temps que la voisine 2 pousse sa voisine 3 et revient etc. Donc il y a bien des pressions qui changent : les fameuses variations de pressions qui augmentent lors de la poussée et diminuent lors du retour sur son siège. Donc il y a bien des masses volumiques qui changent : à certains instant des sièges sont vides alors que sur le siège d'à coté, il ya deux spectateurs dessus : les variations de masses volumiques. Et si il y a des déplacements cela veut dire qu'il y a des vitesses qui changent aussi par l’aller/retour de chaque spectateur.
    Donc en acoustique pression, masse volumique et vitesse sont régis par trois équations. Il n'est pas nécessaire de les détailler. Mais en les manipulant astucieusement (par des opérations et des assemblages), il peut en rester qu'une qui contient deux termes. Le premier terme introduit une grandeur qui est définie par sa variation dans le temps. Le second terme introduit une grandeur qui est définie par sa variation dans l'espace. Et la somme de ces deux termes est nulle !
    Quand on étudie la grandeur du premier terme, il apparait que c'est une énergie (en joules). Quand on étudie la grandeur du second terme, il apparait que c’est une puissance par mètre carré (W/m2). Comme puissance par mètre carré c'est long à dire son nom a été changé en intensité (acoustique). Donc on a maintenant une variation d'énergie dans le temps qui sommée à une variation d'intensité dans l'espace donne un truc nul ! Qu’en faire ?
    On va faire comme sur un compte en banque : quand on connait tous les retraits (-) et dépôts (+) sur une période donnée (donc quand on connait toutes les petites variations sur ce compte en banque), pour avoir le bilan on fait la somme (sur la période donnée donc dans le temps). On va faire pareil en acoustique mais cette somme sera faite dans l'espace (donc dans un volume). Et les mathématiques le permettent (encore une chose que tu devras admettre). Et la oh miracle il apparait que résultat obtenue fait apparaitre que la diminution de l'énergie dans le temps dans un volume est égale à un truc qui sort du volume !
    Et une telle diminution c’est une puissance acoustique rayonnée comme quand on pompe 1 joule (J) d’énergie à EDF pendant 1 seconde (s), on a utilisé 1 watt (W) quelque part dans notre foyer puisque J=W/s.
    Donc si on met une source acoustique dans un volume (une sonnette ou une fusée), sa puissance rayonnée est égale à un truc qui en sort de ce volume. Détaillons ce truc.
    Ce truc qui sort est liée à ce second terme évoqué plus haut qui a fait intervenir la grandeur intensité. Et ce second terme est connu puisque issu des manipulations astucieuses aussi évoquées. J'ai déjà indiqué encore plus haut que l’intensité était un vecteur ce qui semble cohérent avec l'idée qu'à la fin c'est un truc qui sort d'un volume donc qui traverse une surface. Et ces manipulations montrent que cette intensité est tout simplement égale au produit de la pression par la vitesse (vitesse qui est un vecteur ouf !). Bilan : il y a bien des liens entre puissance, intensité et pression : W <=> vecteur I <=> p (et vecteur u).
    Mais tout ça ne répond toujours pas à la question initial du log(w/w0). Et pour ça il faut après le foot faire un peu de cuisine ! Imagine trois plats strictement identiques. Dans le premier tu mets un seul grain de poivre, dans le second la dose de poivre de la recette, dans le dernier toute la poivrière. Et dans ta famille tu as des triplets qui réagissent exactement pareil à tout ! Le premier goute le 1er plat, ferme les yeux, tu ajoutes un peu de poivre, il goute de nouveau. Le second goute le plat 2, ferme les yeux, tu ajoutes la même quantité que dans le plat 1, il goute de nouveau. Le troisième goute le plat 3, ferme les yeux, tu ajoutes encore une fois la même quantité que dans les plats 1 et 2, il goute de nouveau. Donc tu as bien rajouté à chaque plat la même petite dose de poivre. Tu leur demandes comment la sensation de gout a varié. Le premier va te dire la variation de sensation a été importante puisque c'est passé de fade à mieux même si ce n'était pas encore assez poivré. Le second va te dire que la variation a été assez faible car c'était nickel chrome à un peu plus poivré mais très légèrement. Le troisième n'a vu aucune différence. Donc aucune variation de sensation : c'était immangeable et ça l'est resté ! Tout ça pour dire que bien que dans les trois cas, les variations de quantité de poivre étaient identiques alors que les variations de sensation ne l'étaient pas ! Il apparait que la variation de sensibilité n’est pas sensible à une grandeur absolue (l’effet de la dose constante ajoutée) mais une grandeur relative (l’effet de la dose constante ajoutée divisé par l’effet de la dose initiale. On refait le cout du compte bancaire. Pour avoir la sensation il faut sommer toutes les variations de sensation et ça les mathématiques le permettent : la sensation totale est égale au log de l’effet de la grandeur ajoutée divisée par l’effet de la grandeur initiale. Si on défini cet effet par une amplitude A effet S = ln(A/A0). Il suffit de prendre pour A0 initiale le plus petit effet perceptible. Comme ln(A/A0) est un peu grand, on prend 10ln(A/A0). Il apparait deux petits hics puisque d’une part on aurait apprécié de voir un log décimal (Log) alors qu’ici il apparait un log népérien (ln) et d’autre part ni puissance, ni intensite, ni pression ne sont encore apparus.
    Pour la suite, je ne fait que des hypothèses car je n’ai jamais trouvé d’explications dans la littérature scientifique (mais je n’ai pas non plus trop cherché).
    Cette loi en 10ln(A/A0) est vérifiée pour nos cinq sens classiques : goût, odorat, ouïe, toucher et vue. Pour l’ouïe, les oreilles sont sensibles à la pression donc on peut s’attendre à voir apparaitre la pression p dans cette amplitude A. Mais la pression à l’inconvénient d’être une grandeur dite de champ puisqu’elle va dépendre de l’endroit et du moment choisi (comme les brins d’herbe : sa hauteur va dépendre de l’endroit dans le pré et de la saison). Il faut mieux prendre une grandeur qui soit indépendante de cela. Et la puissance s’y prête bien. Et donc la puissance acoustique aussi. Donc soit le niveau de puissance acoustique définit par Nw=10ln(W/W0). Et le lien précédent W <=> vecteur I <=> p (et vecteur u) devient Nw <=> Ni <=> Np. Je n’oublie pas la vitesse et tu vas devoir admettre ici que dans un cas particulier d’ondes acoustique il y a une relation très simple entre pression et vitesse qui permet de remplacer « p (et vecteur u) » par « p au carré » (et avec une constante dépendant du milieu de propagation pris en compte). Et donc on a finalement 10ln(W/W0) <=> 10ln(I/I0) <=> 10ln(p^2/p0^2) et W0 <=> I0 <=> p0^2.
    Il ne reste que ce foutu log népérien ! Les acousticiens se sont dits « au diable ce népérien car il rend les calculs plus compliqués alors que le décimal est sacrément plus arrangeant puis log(10)=1, log(100)=2 etc versus log(e)=1, log(e^2)=2 etc. Prenons le décimal et donc on a : 10log(W/W0) <=> 10log(I/I0) <=> 10log(p^2/p0^2) et W0 <=> I0 <=> p0^2. Avec p0 la plus petit valeur de pression perceptible par l’oreille : 2.10^(-5) Pa. En utilisant la constante dépendant du milieu de propagation et le lien I0 <=> p0^2, on connait dans l’air I0 = 10^(-12) W/m2 et avec le lien W0 <=> I0 on connait W0 = 10^(-12) W. On a donc un niveau de puissance Nw en dB avec W0 comme référence, un niveau d’intensité Ni en dB avec I0 comme référence et un niveau de pression Np en dB avec p0 comme référence.
    Note : Dans « p^2 », p désigne la valeur efficace (ou rms) de la pression acoustique sachant que p^2 est égal à la moyenne de la pression acoustique au carré (=>p_rms^2=moy(p_ac^2). I est en fait la moyenne de I et donc que la moyenne de I est égale à la moyenne du produit (pu). W est aussi la moyenne de W.
    Comme l’oreille humaine n’est pas parfaite, il y a un écart entre la pression acoustique réelle et celle ressentie. Pour passer de la réelle à la ressentie, on applique une pondération appelée pondération A pour les bruits « standard ». Et après application de cette pondération, le dB doit changer de nom en dBA pour montrer la pondération utilisée. Donc on a pour les humains un niveau de puissance Nw en dBA avec W0 comme référence, un niveau d’intensité Ni en dBA avec I0 comme référence et un niveau de pression Np en dBA avec p0 comme référence. Ce niveau de puissance en dBA caractérise la source et c’est ce qui est affiché sur les appareils d’électroménager (sans indiquer le mode de fonctionnement car la législation ne l’oblige pas). Ce niveau de pression en dBA caractérise la perception et c’est ce qui est affiché à la médecine du travail pour montrer à quoi l’oreille humaine peut s’attendre en fonction de tel ou tel environnement (mais en étant assez vague pour certains environnements qui peuvent présenter beaucoup de possibilités). Le niveau d’intensité est rarement évoqué mais pour faire court, une intensité nulle ne veut pas dire qu’il n’y a pas de bruit, cela indique uniquement qu’il ne se propage pas : il est stationnaire. C’est ce qui est recherché par exemple pour certaines fréquences dans certains silencieux : il y a bien du bruit dans le silencieux mais ce bruit n’en sort pas pour certaines fréquences. Et si le silencieux est bien dimensionné ces fréquences doivent être celles générées par le moteur (les autres peuvent se propager et en sortir mais on s’en fout puisque le moteur n’en génère pas ou pas beaucoup).
    Je m’arrête la car ce qui a été évoqué n’est que le tout début de l’acoustique.
    Nb : il me semble que ceux qui travaillent dans la transmission de signaux dans les câbles ne peuvent pas se permettre de se passer du log népérien comme le font les acousticiens (leur unité est donc le Néper et pas le Bel). Donc si le niveau de puissance était pris comme base pour définir une unité SI, il y a une forte probabilité que ce soit le Néper et pas le dB puisqu’il a déjà l’avantage d’être plus rigoureux.

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